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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde Auteur: Marc AVRIL Parution: 1984
      Marc Avril, averti par « la grande bringue rousse Zoé » de la disparition de personnalités diverses, ainsi que de certains de ses collègues des services de renseignement, enquête mollement. La frénésie de Zoé l’entraînera sur la piste d’un savant fou, le psychiatre italien Lestrigo , qui, dans son île grecque d’Aea, conditionne les cerveaux enlevés à lui obéir. Pourquoi faire ? Pour déclencher la fin du monde, en toute simplicité. De quoi sera-t-elle faite ? On ne le saura jamais puisque la tenace Zoé, amoureuse de Marc Avril, le tirera d’un mauvais pas en « suicidant » Lestrigo, mettant ainsi un point final à un récit qui, de toute évidence, ne gagnait rien à s’éterniser.

    2. Type: livre Thème: péril jaune , guerre des races, menaces telluriques Auteur: Louis BOUSSENARD Parution: 1898
      M. Synthèse, en hibernation dans les glaces du pôle, s’éveille dix mille ans plus tard, en 11898. Des êtres au corps filiforme et à la tête démesurément enflée, au faciès chinois et négroïde à la fois,  se trouvent à son chevet. Après plusieurs tentatives infructueuses, ils parviennent à communiquer avec lui en vieux chinois.
      M. Synthèse apprend qu’en dix mille ans la terre a changé. L’Europe n’existe plus, broyée sous les glaces. Nos descendants de race caucasienne, vaincus par les Jaunes dans leur expansion à travers le monde, sont ravalés aux rangs d’êtres inférieurs à leur service. Par suite d’une série de cataclysmes et de tremblements de terre, des ponts conjonctifs relient désormais l’Asie à l’Afrique en une sorte de ceinture équatoriale ininterrompue où la vie est seul possible. La Méditerranée et l’océan Atlantique ont disparu.
      Par métissage avec les Noirs d’Afrique, les descendants des Jaunes se sont transformés en êtres surhumains, aux pouvoirs psychiques quasi-infinis, qui leur permettent de voler à travers les airs, sans aucun effort. C’est par cette même force qu’ils ont pu réveiller M. Synthèse. Très courtois, bien que légèrement condescendants devant cet  ancêtre, ils lui proposent de visiter la terre par la voie des airs, piloté et soutenu par leurs esprits.
      M. Synthèse s’aperçoit que partout, comme la betterave qui pousse en monoculture, s’est installée la même civilisation de « fourmis jaunes », à la pensée unique et sclérosée. Tous les grands problèmes auront été résolus par la force, et cette merveilleuse utopie lui apparaît comme un  leurre quand il voit à quel point les races blanches sont assujetties ou lorsqu’il écoute son cicérone s’exprimer sur le sort de leurs femmes :
      « La femme est en tout et pour tout notre égale. Elle jouit de tous nos droits, de toutes nos prérogatives et partage, le cas échéant, toutes nos responsabilités. Je dois vous confesser cependant que cette unification ne s’est pas opérée sans luttes. L’histoire nous apprend que jadis, au temps où, sous l’influence des causes multiples qui ont modifiée notre race, nos cerveaux commençaient à prédominer, les femmes, plus nerveuses, moins équilibrées, moins raisonnables – excusez la banalité du mot – mirent l’humanité en péril.  Non contentes d’aspirer à devenir nos égales, elles prétendaient à la maîtrise complète, à la domination absolue. Chaque famille devenait un enfer… la vie intime était en général atroce.
      Soit que les éléments cérébraux manquassent de coordination, soit que le système nerveux exaspéré fût hors de proportion avec l’organisme féminin, soit pour tout autre motif que  nos ancêtres n’ont pu approfondir, les hommes eurent à passer une période terrible. C’est au point que les législateurs, à bout d’arguments et de pénalités, décrétèrent que, dès le bas âge, on tenterait d’empêcher, au moyen d’une compression méthodique de la boîte crânienne, l’accroissement de la masse cérébrale chez tous les enfants du sexe féminin.
      - Vous alliez faire de toutes vos femmes des microcéphales, des idiotes.
      - Mieux valait encore des idiotes que les monstres qui tyrannisaient nos pères au point de les faire tomber dans la folie furieuse. »
      Démoralisé et se rendant compte qu’il « était de trop dans un monde trop vieux », M. Synthèse demande à ses guides de le mener à l’endroit où il avait été découvert, à fin d’y mourir, pour de bon, cette fois-ci.
      « 10.000 ans dans un bloc de glace »  est l’épilogue détachée du gros roman de Boussenard « les Secrets de monsieur Synthèse » dans lequel apparaît le savant. Cette conclusion prouve le pessimisme de l’auteur en face d’un futur peu souhaitable, et son aversion – partagée par bien d’autres auteurs de l’époque – envers le « péril jaune ».

    3. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Jimmy GUIEU Parution: 1964
      Fred Vasseur, le directeur du département géologique du CEMONEG (Centre Mondial d’Etudes Glaciaires) est appelé par le général Finlay via son secrétaire, le capitaine Mac Callum, à se rendre en Islande, dans l’arrière-pays de Reyjavik, afin qu’il parte à la recherche du professeur Villungson et de son assistant Olsen qui, tous deux, ont mystérieusement disparu.
      La Terre, en ce 23ème siècle, a singulièrement rétréci. Les calottes polaires se sont agrandies jusqu’à menacer la totalité du globe, à l’exception d’une ceinture équatoriale, et de l’Islande, terre de volcanisme, où s’est déplacée la capitale mondiale de l’humanité survivante, Reyjavick, encore libre de  glaces. L’avancée des pôles, suite à la déstabilisation du climat provoquée par les armes atomiques lors du siècle précédent, est inéluctable, rendant les quelques millions de Terriens survivants pessimistes quant à leur avenir.
      Echappant mystérieuse à une énorme tempête de neige, Fred Vasseur, muni de renseignements précis, recherche donc, avec ses compagnons, les professeurs Mangati, Schiller et Pal Thovarensen, un Islandais gigantesque, la trace des savants disparus, dans une grotte, près du volcan Askja. A Reyjavick même, il avait été pris en charge par l’horrible et obèse secrétaire de Mc Callum, laquelle s’avèrera plus tard être une alliée précieuse, plus connue sous le nom de ode de « Viviane ».
      Le petit groupe ne trouve pas Villungson mais Viviane les dirige vers une autre grotte, appelée « la tête de Chien », non sans qu’ils aient entre aperçus dans leur déplacement des nains, les trolls de la légende, hauts de 30 cm. Sur site, ils retrouvent effectivement Villungson et son compagnon, survivant chichement dans un environnement hostile puisqu’il n’a pu prévenir les autorités, faute de moyens, de sa découverte, soit l’existence, au fond de la grotte, d’une cité merveilleuse qu’il assimile à « l’Ultima Thulé » et dans laquelle vivent des « trolls » et des « fées » . La grotte semble être une porte d’accès vers ce royaume situé sur une Terre parallèle à la nôtre mais interdit d’accès. Ce qui n’empêche pas Thovarensen d’être enlevé par une bande de trolls, commandés par une fée, en l’occurrence la reine Lurn-Dyjia, à des fins de jouissance immédiate.
      Désireux de prévenir Finlay de leur découverte, le groupe de savants est arrêté à la sortie de leur tunnel par une troupe armée, les « Poliarms », la police de cette époque, afin d’être conduits à Mc Callum pour interrogatoire. Heureusement le troll Rulgoo (un ami !) veille au grain. Il explique à Fred Vasseur les fils d’une intrigue passablement embrouillée ; lui est l’élément avancé d’un commando opérationnel visant à sauver les Terriens de la glaciation en leur offrant la possibilité d’émigrer dans le monde de Thulé. D’ailleurs leur cheftaine, la ravissante Shun-Loha, alias Viviane, alias la grosse Peggy, sous la gouverne du savant Ryl-Drug, a depuis longtemps infiltré l’état-major terrestre et aidé Vasseur en le protégeant des menées de Mac Callum, un autre infiltré, sbire de la méchante reine Lurn-Djya, régnante du royaume des fées  appelé de son vrai nom Oklinda-Gzuur, et qui s’oppose, elle, à cette immigration. Elle a cependant quelque excuse, puisqu’elle est folle et toute prête à être destituée :
      « Notre monde – analogue à ce qu’était le vôtre voici seulement deux siècles, sur le plan du climat – ne possède plus que deux cités géantes où vit la quasi-totalité de mes semblables. Seule la race de notre ami Rulgoo est prospère ; mais sans nous, sans notre technologie, elle serait vouée à une régression certaine. Depuis des millénaires, nous faisons bon ménage ; une « symbiose sociale »  s’est établie entre eux –que vous baptisez trolls, ou d’autres noms légendaires- et nous, les Gzuurs. Vos ancêtres nous appelaient les « fées » et plus particulièrement « Aes Side » dans les légendes irlandaises. »
      La situation se règlera au profit des Terriens, notamment de Fred qui épousera Shoun-Loha,  après une révolution de palais réussie. Comme quoi, quand on veut…
      Une sotte intrigue de notre ami Guieu qui en profite pour étaler ses fantasmes à grands renforts de « authentique », ajoutés en bas de page. Tout y passe : les « Supérieurs Inconnus », infiltrés dans la société humaine, les mythes nordiques de « Thulé », la « fraternité des Polaires », les «Trolls » et les « Fées » des sagas hyperboréennes. Même les soucoupes volantes (un fantasme récurrent chez lui) ne sont pas écartées, puisque les trolls se déplacent  en «curlachs » islandais. Un vrai catalogue de l’ésotérisme populaire sur fond cataclysmique.


    4. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Jean-Pierre ANDREVON Parution: 2004
      Cela avait commencé très discrètement. Le narrateur, employé dans un centre de crémation, en vit déambuler dans les prés. En rentrant, il aperçut sa fille Clémentine et sa femme Emilie absorbées par la télévision. De partout dans le monde, l’on annonçait que les morts revenaient à la vie, tels quels, dans leur état squelettique ou cadavériques. Enterrés de frais ou de longue date, ils dressaient leur carcasse pourrie, tendant de manière poignante et inoffensive leurs bras décharnés vers les vivants, comme poussés par un tropisme positif :
      « Ils sortent de partout, maintenant. Pas seulement de la terre des cimetières, mais tout aussi bien d’un vieux mur de pierre, d’un tumulus, de la paroi d’un bâtiment qu’on voit se gondoler, se craqueler, avant de libérer ce qu’il contenait : une substance éthérée, demeurée longtemps, très longtemps dans le calcaire, le granit, l’humus, et transportée avec sa gaine minérale devenue remblai, terrassement, brique, mortier, ciment, ayant servi à élever un bâtiment. (…) En quelques minutes le plus souvent, on le voit se condenser. On le voit reprendre chair, ou un semblant de chair racornie, accrochée à l’armature de son squelette reformé. Les plus récents portent encore des vêtements à divers degrés de décrépitude ou de loques. Les anciens, cent ans ou plus, bien plus parfois, vont nus : écorchés couleur de bois mort. »
      Sans que l’on en sût vraiment la cause, il semblerait, selon les savants, que la Terre soit entrée dans une zone magnétique inconnue que l’on baptisa la « nécrozone » dont l’effet aurait été de revitaliser toutes les dépouilles mortelles humaines depuis l’origine de l’humanité, ce qui faisait beaucoup de monde. A l’incrédulité première succédèrent les crémations, de plus en plus importantes et répandues, la seule question étant : « comment re-tuer tant de morts déjà morts ? ».L’on s‘aperçut assez vite que concasser, brûler, dissoudre, écraser ces carcasses ne servaient à rien : comme par magie, elles se reformaient, ressoudant leurs os pour se retrouver en individu complet et en état de marche.
      Emilie et Clémentine en prirent leur parti et, pleines de bonnes intentions, affichaient une grande bienveillance à l’égard des zombies que l’on massacraient de partout, comme par jeu. Elles accueillirent même sous leur toit la défunte belle-mère du narrateur, au grand dam de ce dernier,  jusqu’au moment où les zombies, dans un désir légitime de devenir intelligents,  se mirent à sucer la cervelle des vivants. Ce fut lorsque le narrateur détruisit le zombie familial par le feu que sa vie bascula, ainsi que celle de tous les vivants au monde. Comme les zombies étaient en tous lieux et représentaient désormais un danger, l’on employa des moyens industriels ou militaires pour les anéantir, jusqu’à l’utilisation d’une bombe nucléaire en Chine. Mais la méthode la plus courante fut de les brûler. L’on mena des expéditions militaires à l’aide d’une milice opportunément apparue :
      « Les corps étaient débarqués sur le terre-plein, par des militaires en treillis. Ils y étaient jetés  en tas obscènes, membres mêlés dans leur nudité parfois ultime de squelette. Un des camions était muni d’une benne basculante et lorsque son chargement s’est déversé presque à mes pieds, j’ai dû me détourner et reculer de plusieurs mètres, main plaquée contre ma bouche. »
      Après les avoir désarticulés à l’arme lourde, ce qui les rendait inactifs pour quelques heures, les zombies étaient entassés  sur d’énormes bûchers dressés dans des stades d’où ils empuantissaient l’horizon de leurs cendres…Au bout d’une semaine, les vivants comprirent que la lutte était vaine. Les sociétés se délitèrent les unes après les autres, les nouvelles en provenance de l’étranger cessèrent. Le narrateur qui avait été obligé de quitter sa maison, se retrouva à l’intérieur d’une caserne où quelques centaines de résistants , toutes classes sociales confondues, tentaient de survivre vaille que vaille. La vie dans ce camp s’organisait sans contraintes, l’approvisionnement en nourriture  étant assurée par un centre commercial proche ; les seules occupations des assiégés étant de « casser du zombie » ou de faire l’amour :
      « -Tu sais qu’il y en a qui le font avec eux ? murmure mon compagnon. – Qui font quoi ? il gratte sa panse débordante crépis de poils gris ; ses petits yeux brun-vert brillent de contentement. – Qui les baise, pardi ! J’ai dû le fixer avec une trop visible mimique d’incrédulité, car il éclate d’un rire gras. – Qui les baise, oui, a-t-il répété, content de son effet. –Tu déconnes… ce n’est pas possible. – pas possible ? Qu’est ce que tu veux dire ? Physiquement ou psychologiquement ? – je ne sais pas. Ils sont dangereux. Ils sont répugnants… - Et enculer des gosses de trois ans, ou de six mois, c’est pas répugnant ? Il y en a qui le font, pourtant… Ou qui le faisaient. Le sexe mène le monde, mon vieux. Même aujourd’hui. Et pour certains, toute expérience nouvelle est bonne à tenter. »
      Le narrateur y rencontre une guerrière noire, Fatoumata, qui devint son amie, puis sa maîtresse. Avec elle, il participa à plusieurs sorties couronnées de succès mais qui laissèrent de nouveaux morts sur le terrain, lesquels devenaient de suite de nouveaux ennemis. Il constatait également que les zombies changeaient. Leurs corps étant devenus plus fermes, plus remplis, leurs yeux moins vagues, leurs gestes plus rapides et précis dénotaient l’intelligence d’un enfant de trois ans. Des myriades d’entre eux stationnaient devant la caserne. Pour desserrer le carcan et se procurer de l’essence, l’on projeta une sortie jusqu’à la zone industrielle des Mézins, ce qui tourna à la catastrophe. Peu nombreux furent ceux qui en revinrent vivants comme le narrateur et Fatoumata.Le couple savait qu’ils étaient parmi les derniers humains « normaux » sur terre. Réfugiés dans le grenier –les zombies ayant pris possession de la caserne-, leur avenir était tout tracé : ils allaient mourir… et renaître.
      « L’ère nécrozootique » pouvant durer des milliers d’années, que deviendrait une terre remplie de zombies et sans vraie humanité ? Ni lui, ni Fatoumata ne le savaient. Dès que le narrateur aurait achevé la dernière ligne du journal qui relaterait ces événements (pour qui ?), il partirait, tenant sa compagne par la main, à la rencontre de son destin :
      « Je me demande ce qu’ils vont faire. Je veux dire : ce qu’ils vont faire de la Terre. En ont-ils seulement une idée ? Ou, comme les animaux, sans vision du futur, se contenteront-ils d’exister au jour le jour ? Je pense à notre pauvre planète, que six milliards d’individus ont réussi à saccager de fond en comble, courant en toute inconscience à la catastrophe terminale. Quel pourrait être l’impact de cent milliards de zombies (à supposer qu’ils soient cent milliards) ? Nul, peut-être. Je ne les imagine pas remettre en route les usines, continuer à polluer, à bétonner, à épuiser les dernières ressources fossiles. Etant donné que le soleil leur suffit, qu’ils n’ont aucun besoin de se nourrir grâce à cette sorte de photosynthèse qui les anime, ils ne devraient pas faire beaucoup de mal à la Terre. Mais est-ce que je ne devrais pas plutôt écrire : nous ne devrions pas faire beaucoup de mal à la Terre ? »
      Le roman d’Andrevon est une réussite. S’emparant d’un sujet difficile à la thématique éculée dont les poncifs et les clichés auraient fait hésiter plus d’un écrivain, l’auteur sublime le sujet dans l’humour, l ‘énorme, l’extraordinaire. Chez lui la catastrophe est vraiment universelle. Les zombies,  sans vraie agressivité, juste à travers leur «inquiétante étrangeté », font disparaître les humains de la terre. Le thème de l’altérité lui permet aussi de montrer les plaies dont notre vingtième siècle a fait l’expérience, celles du fascisme, des camps de concentration, de la haine raciale, de l’intolérance et de la guerre.

    5. Type: livre Thème: invasions extraterrestres, fins du monde , fins de l'humanité Auteur: F. RICHARD-BESSIERE Parution: 1968
      David Marchal, seul survivant lors du naufrage de son vaisseau galactique, atteint une terre où l’environnement lui rappelle celui de sa planète-mère, à quelques subtiles différences près : une couche épaisse de nuages au-dessus de sa tête, une nourriture qu’il lui est difficile d’ingérer (il a ses pilules nutritives), un sentiment de malaise, de « décalage » auquel il n’arrive pas à s’échapper. Il rencontre pour la première fois des hommes du « Chatanga », ainsi appellent-ils ce lieu. Des primitifs accueillants et hostiles tout à la fois, et dont la seule occupation  consiste à faire diverses sortes de bruits, à casser des cailloux, à verser de l’eau, etc.
      Lorsque l’un d’entre eux meurt, il devient un « yhouri », une sorte de fantôme et un monstre répugnant. C’est pour avoir tenté de leur démontrer la fausseté de leurs croyances que David est chassé du Chatanga pour trouver refuge dans un immense dédale souterrain habité par une race plus évoluée et organisée.
      Leur chef, Alb, l’accueil avec réticence. Il conteste le fait qu’il puisse venir d’ailleurs, des étoiles, car pour Alb seule existe sa société, immuable dans ses principes, ses croyances et ses coutumes. L’arrivée de Marchal constitue une transgression qu’il va falloir réparer. Zabel, la fille d’Alb, est prête à devenir la femme du pilote, mais David, qui a conscience de l’hostilité généralisée autour de sa personne, se demande ce qui terrifie ainsi les indigènes.
      Alb lui explique l’importance pour eux du « Machunga » un immense réservoir d’énergie qui constitue la base même de leur vie. Le Machunga que Marchal est amené à voir de près lors d’une aventure initiatique , est en réalité un envahisseur, un extraterrestre, un être radiant, psychogène et télépathe, tenant les humanoïdes sous sa coupe. C’est lui qui crée les yhouris , transformant en monstres, ceux qui forment les primitifs du Chatanga, des réprouvés rejetés de la société souterraine, et dont l’unique occupation est de produire les sons dont se nourrit l’Alien. En échange, il permet à Alb et aux siens de survivre grâce aux reliquats énergétiques qu’il leur abandonne. Ces échanges créent une société stable vivant en symbiose avec l’extraterrestre-vampire, le Machunga. Or, en explorant des tunnels abandonnés, Marchal découvre avec stupeur qu’il se promène dans Paris, un Paris détruit, méconnaissable  après plus de 2795 ans :
      « Ce qui le surprit tout d’abord, ce furent les ruines à perte de vue qui lui offraient le spectacle poignant d’une civilisation défunte, tombée dans l’oubli.  Le ciment craquelé des immeubles effondrés, sans toit, retournait au néant, alors que la végétation de place en place, essayait de reconquérir une partie de ce que l’humanité lui avait arraché (…) Soudain l’image se fixa devant ses yeux et il contempla en blêmissant la gigantesque architecture gothique qui se dressait face à lui, à la limite d’un parvis. (…) Oh ! non, gémit David, les yeux exorbités…, ce n’est pas vrai…, ce n’est pas vrai…
      Ce n’était pas seulement  Notre-Dame, mais aussi la Tour Eiffel à sa gauche, décapitée, qui émergeait des ruines, le Sacré-Cœur à demi détruit, toujours sur sa Butte, et plus près de lui, les vestiges du Pont au Change, plongeant dans les eaux de la Seine !  David eut l’impression qu’une main de glace lui broyait le cœur.
      -Non, non, gémit-il en s’écroulant sur le sol. Mon Dieu ! Dites-moi que ce n’est pas vrai. Pas la Terre…, non… pas la Terre ! »
      Il est donc retourné sur terre après un saut temporel inattendu, mais sur une Terre meurtrie, ravagée, désertée, polluée, et vampirisée par l’être immonde venu d’ailleurs. Il reste le seul survivant encore capable de se battre, grâce à ses connaissances scientifiques et avec les machines de l’ancienne technologie. Il comprend que, pour vaincre le vampire, il devra l’attaquer avec ses propres armes, soit produire des vibrations sonores dans une fréquence inaudible pour les humains mais insupportables pour le Machunga. Son appareillage sera réalisé avec beaucoup d’efforts mais mis en pièces par ses semblables du futur. Les hommes de 2795 ont appris à vivre avec le monstre. Ils ne désirent plus évoluer ni changer leurs croyances, ni perdre le pouvoir que les nouveaux prêtres du Machunga se sont octroyés. Ceux-ci lapideront  le dernier homme,  leur seul espoir de se libérer du joug.
      Un récit qui tranche surtout par deux idées originales, celle de l’être exploitant les vibrations de l’inconscient humain pour créer des monstres (comme dans le film « Planète interdite » de Will Lenox) et celle de la noirceur finale du roman, un fin pessimiste, rare dans la science-fiction populaire.


    6. Type: livre Thème: invasions extraterrestres, fins du monde, fins de l’humanité Auteur: Vincent GALLAIX Parution: 1976
      Le professeur Labro de retour d’une croisière cosmique,  retrouve la Terre de 2185, fortement polluée et policée :
      " D’un geste circulaire, le docteur montra le décor gris et noir, sans aucune trace de verdure, qui s’étendait au-delà de la clôture électrifiée de l’astrodrome, les colonnes de fumée sulfureuse qui montaient péniblement vers le ciel bouché. -Peut-être ne voyez-vous plus ces tas de déchets, ces carcasses d’aéro-jets pourries, ces usines abandonnées, ces ruines, toute cette lèpre… "
      De tendance anarchiste, Labro, marié à Monique Rosen, vit une vie étriquée entre un beau-père tyrannique et une épouse hystérique. Son seul rayon de lumière est sa fille  Françoise qu’il adore. Pour qu’elle ne se sente pas toute seule, en dépit des Mughrs, extraterrestres à la conscience étroite et serviteurs des humains, Labro lui crée un petit frère robot, Zoomby, tout en Plast-X, matière qui a la propriété d’évoluer. Avec le temps, le bébé Zoomby, deviendra un  magnifique adolescent lié aux jeux de Françoise mais détesté par Monique. Labro meurt dans l’ explosion de son laboratoire au moment même où il pensait découvrir la véritable nature des " bâtonnets métalliques " rapportés lors d’une escale du vaisseau Andromède sur une planète totalement pelée, sans radioactivité, mais couverte desdits  bâtonnets.  Sans le savoir, le Professeur Labro a enclenché  un processus irréversible qui mènera à la fin du monde.  
      Ces bâtonnets sont des êtres vivants, se nourrissent d’énergie radioactive. Par conséquent, partout sur Terre la radioactivité baisse ce dont les Terriens se félicitent Ils se sont aussi pris d’affection pour Zoomby, le seul être qui les a côtoyé de près lors de leur premier voyage. Une symbiose s’établit entre lui et eux, et,  lors du premier rapport sexuel que Zoomby entreprend avec Françoise, toute la fantastique énergie accumulée par les plaquettes explose, rasant ce qui se trouve à la surface de la terre:
      " Il s’assit sur un bloc de béton tout hérissé de barres de fer tordues et attendit. Déjà, au plus profond de lui, montaient les voix bien connues. Elles étaient joyeuses, fébriles. L’énergie les remplissait rapidement. Le grand corps invisible qui recouvrait la Terre morte attendait dans la fièvre cette immense communion, ce déferlement de puissance qui était sa façon de s’unir à son dieu cosmique. "
      Zoomby reste seul de son espèce sur une terre vide jusqu’à ce qu’un astronef entièrement robotisé (de type féminin !), envoyé par les anciens colons, lui témoigne une chaleureuse affection.  Il se dépêchera de suivre la robote  vers sa colonie pour répandre la terrible infection à un autre monde.
      Récit à l’intrigue tirée par les cheveux correspondant bien à la caractéristique adolescente de la collection " Anticipation" de l’époque. Une écriture sans recherches formelles, académiquement correcte.  Se lit sans nausée mais sans  enthousiasme.

    7. Type: livre Thème: épidémies, la cité foudroyée Auteur: Michel VIALA Parution: 1995
      Une ville morte qui devrait être Genève, juste après la catastrophe. Une épidémie foudroyante a réduit drastiquement le nombre des survivants. Le narrateur y traîne une existence vide, à l’instar de quelques autres, tenant à jour son journal intime.  D’un naturel peu communicatif et sauvage, il s’est installé une niche sur les hauteurs de la ville, qu’il appelle " la Tanière " :
      " Je mange les haricots à la même boîte, actionne la pompe pour remplir un verre d’eau. Par bonheur la conduite n’a pas gelé. L’eau n’a pas mauvais goût. Il y a un sac de charbon à côté du poêle. Je le bourre jusqu’à la gueule, car je commence à avoir froid. Plus tard, je retourne au fourgon pour y prendre mon journal. La neige est toujours aussi épaisse. Elle craque sous mes semelles."
      Aménagée selon son goût, en compagnie de ses vieux 78 tours, il y coule une existence paisible se ravitaillant de temps en temps, à l’aide de son 4X4, en boîtes de conserve encore disponibles  dans les magasins :
      " Souvent, je pars seul à l’aventure ; j’ai trouvé sur un bateau au bord du lac, des talkies-walkies et des piles de réserve. Ainsi nous pouvons communiquer, Ji et moi, quand je m’absente.  Et, en variant les fréquences, j’ai même eu d’autres interlocuteurs. Malheureusement, ils sont à des centaines de kilomètres. Il faudrait carrément monter une expédition pour les rencontrer et Ji n’en a pas envie. J’ai rencontré en ville quelques solitaires que j’ai apprivoisés. (…)
      La ville se dégrade de plus en plus, au point de ne plus ressembler à une ville, mais à un champ de ruines. Ca a commencé par les toits. Un orage violent il y a quelques années, a cassé et déplacé des tuiles si bien que l’eau a pu pénétrer et a pourri les murs. Il n’a pas fallu dix ans pour que certaines maisons s’écroulent. De nombreuses rues sont obstruées de gravas, où pousse maintenant une envahissante mauvaise herbe, voire même des arbres. "
      Namor (c’est son nom, anagramme de Roman, autant pour désigner la Suisse que pour la narration) a également aménagé son fourgon pour y résider à l’occasion.  Sa tranquillité est cependant troublée par un groupe d’inquiétants survivants qui ont pris assise au café de la Rotonde, ont suivi ses déplacements, et aimeraient qu’il les rejoigne. Ce groupe désespéré, nihiliste en son essence, comporte la femme au manteau de fourrure, le Plongeur, l’Amiral, la Barbie et le Grand Noir, ainsi que Ji, une jeune asiatique. Tous se droguent ou s’alcoolisent sauf Ji qui devient la compagne de Namor, l’accompagnant en la Tanière. Le narrateur se coule dans ce sursis que lui offre la vie. Ji, en fonction de ses fantasmes matrimoniaux, transforme la Tanière, l’humanise. Au bout de quelque temps,  elle attend un enfant. Parfois, d’autres inquiétants personnages traversent l’espace du récit. Comme ce vicomte de la Parlotte qui vit encore selon les privilèges d’un ancien régime, enfin restitués par le cataclysme.
      En ville, près du parking où il s’était garé, Namor rencontre Gédéon dont la fonction, semble-t-il, est d’accumuler un quantité d’objets invraisemblables. Insensiblement, le narrateur perd la notion du temps. Au sortir de son éclipse –où était-il ?-, il estime que plusieurs mois se sont écoulés.
      De retour à la Tanière, il retrouve une Ji différente de celle qu’il a connue, en compagnie du " Mécanicien " qui l’aide en ses divers travaux. Elle apprend à Namor que son fils, baptisé Roman, est né. Elle est toujours prête à jouer à Adam et Eve avec lui mais selon des normes bourgeoises qu’elle veut imposer à Namor.  Sans un mot, le narrateur repart dans son fourgon :
      " Le mécanicien amateur de poule et de coq a garé le fourgon devant la palissade. J’ai vu son arrivée depuis la fenêtre. Il entre dans la maison comme chez lui, me salue vaguement et se précipite vers Ji qui tient Roman dans ses bras. D’autorité, il s’empare du bébé, le couvre de baisers. Le petit se met à pleurer. Je n’en supporte davantage, je sors. Je vais vers le fourgon. Je monte dans la cabine. Miracle, mon journal est là sur le tableau de bord ! Je mets le moteur en marche. Il tourne rond. Ji se montre à la fenêtre. Elle me sourit. Je démarre. Salut."
      En ville, les signes de la décomposition s’affichent de plus en plus nettement :
      " Je remplis mon sac à dos de provisions de bouche et d’objets de première nécessité. Je continuerai à pied, car les rues sont maintenant impraticables à tous véhicules. Même un char d’assaut n’y passerait pas. Les profondes crevasses et les énormes amoncellements de gravas sont autant d’obstacles infranchissables. La ville enfin rendue aux piétons !. "
      A la Rotonde, plus trace du groupe des " Immortels ". Ils résident maintenant dans un bateau, sur le lac d’où ils s’amusent à des jeux de pouvoir. Namor s’y rend, est capturé, réduit en esclavage selon les codes d’un jeu qui suit une stricte discipline militaire.  Libéré par la femme au manteau de fourrure, il remonte à la Tanière, mais il n’y a plus trace de Ji et de Roman ; ont-ils seulement existé autre part que dans son imagination ?  Le lieu est dégradé, envahi par la végétation : serait-il resté absent au monde encore plus longtemps qu’il ne l’avait pensé ?
      " Et si soudain, je me retrouvais il y a dix ans sur un parking encombré de véhicules, de cris, de rumeurs, de bruits, d’odeurs, de passants pressés, actifs, entreprenants, dynamiques ? Que cette césure verdâtre disparaisse ? Que je me retrouve à enseigner des banalités à des enfants dociles ? Car peut-être cette prison où je suis enfin seul, n’est-elle qu’un avatar ? Qu’un moment de ma folie ? "
      A Genève, il fait la rencontre incongrue d’un cheval errant dans les ruines urbaines :
      " Soudain, j’entends du bruit. Je regarde autour de moi. Aussi insolite que cela paraisse, on dirait un galop de cheval. Après tout, pourquoi pas ! J’ai déjà vu, dans cette ville que la nature reconquiert, des chèvres, des poules, des vaches et même un tigre ! le galop se précise. Débouche bientôt sur la place un superbe cheval alezan. ",
      Puis apparaît Lara la naine, comédienne en son théâtre,  où elle se joue une pièce sans spectateurs. Fuyant à nouveau vers la Tanière en sa compagnie, il y fait la connaissance de Paul Trachner, un soi-disant militaire qui s’est donné pour mission de réorganiser la société en recensant les survivants.
      Lara est séduite et accompagne Trachner en son illusion. Namor, resté définitivement seul et penché sur son journal, livre ses dernières réflexions sur la mort et la survie, la disparition de l’Homo Sapiens, se demandant si la naissance de son enfant Roman ne correspondrait pas à une nouvelle race, celle de l’Homo Post-Sapiens  sapiens:
      " Déjà, avant le bouleversement, j’étais un solitaire. Je n’avais avec les autres que des rapports absolument indispensables. C’est ainsi. Et pour Roman, ma foi, je ne vois rien à lui apporter , sinon un passé frelaté… la situation fait de ce petit bout d’homme ou le résidu condamné d’un désastre ou le début d’une autre espèce : l’homo post-sapiens sapiens. Prions pour cette dernière éventualité (…) Il faut que je cesse de penser. Que je n’écoute que le bruit du temps qui me conduit vers la mort. Une bonne fin, car alors tout disparaîtra lentement. Les souvenirs s’effilocheront. Ji et Roman se dilueront dans une brume indéfinissable… "
      Ce texte cataclysmique offre en une écriture serrée l’ensemble du bouquet thématique rattaché à la problématique du genre.  Dépassant la pure description d’un décor qui forme la toile de fond où s’inscrivent les événements, le romancier s’immerge de manière permanente dans le narrateur et transcrit des réflexions liées au vécu d’une situation dramatique, adoptant pour cela la posture de héros post-romantique.  Cette histoire,  baignant dans la couleur crépusculaire d’un désespoir tranquille,  forme la trame  d’un texte original et peu courant dans notre domaine.

    8. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Pierre BORDAGE Parution: 1972
      De retour de Téthys, une planète colonisée à seize  années-lumière  de la Terre, le narrateur, qui y a fait fortune, revient sur sa terre natale, retrouver les siens pour leur prouver que, contrairement  aux sinistres prédictions familiales, il n’a pas démérité.  
      A son arrivée, de la zone d’atterrissage jusqu’à Blois où vit sa famille, il constate que tous les processus sont automatisés : nul être vivant autour de lui. De même, la nature lui apparaît plus sauvage, la couverture végétale plus dense. Chez lui, sa maison a disparu. C’est comme s’il était seul au monde. Soudain une « chose » apparaît et lui parle :
      « C’était un amas de chair et de poils d’environ un mètre de hauteur et deux mètres de longueur, qui ne semblait avoir ni queue ni tête, ou, plus exactement, une multitude de queues et de têtes. J’ai entrevu deux éclats entre deux tentacules, les yeux sans doute, au-dessus d’une cavité béante, qui était peut-être une gueule, et d’une excroissance allongée qui ressemblait vaguement à un mufle. »
      Cette chose lui dit qu’elle est sa nièce chargée de l’accueillir, que la « transgénose », un programme génétique destiné à éradiquer les maladies chez les humains,  l’avait changée, ainsi que tous les autres,  et qu’ils vivaient désormais sous terre. Le narrateur repart, désespéré, vers Thétys.
      Une belle nouvelle à la chute inattendue pouvant porter en bannière la maxime de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » Et nous ajouterons : « et du corps».


    9. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde Auteur: René DUCHESNE Parution: 1938
      Voguant dans les mers du Sud avec leur yacht « l’Exilé », le jeune Pierre Barrois et ses compagnons sont jetés sur une île inconnue, aux envions des Galapagos. Là s’élève une mystérieuse forteresse dans laquelle ils pénètreront pour ne plus en ressortir. Ils seront les prisonniers du « Maître », un savant fou de la plus belle espèce, haïssant la race blanche, ami des Jaunes qu’il veut voir dominer le monde :
      « Sachez donc qu’ingénieur, docteur en médecine, chimiste et biologiste, j’ai crée ici la plus parfaite des usines de guerre. On fabrique, sous ma direction, des gaz mortels, des balles contenant les bacilles les plus redoutables qui existent. Ces produits de mort sont vendus aux plus offrants car je ne fais pas œuvre patriotique, messieurs. Je suis sans patrie comme mes ouvriers sont sans visage. (…)
      Protégé par la « fée électricité » dont il fait un usage immodéré, il a réduit en esclavage une cinquantaine de malheureux qui, comme Pierre, ont eu l’infortune  d’aborder cette terre maudite. Sans pitié, il s’en est servi  comme sujets d’expérience ou comme ouvriers manipulateurs de ses microbes de la mort, réduisant leur visage à un masque de chair inhumain, et les obligeant tous à porter une cagoule pour ne pas afficher leur disgrâce. Les Asiatiques, très excités par les compétences du savant, le soutiennent de toutes leurs forces :
      « Le japon, très au courant des travaux du Maître, acceptait de ravitailler le savant et de respecter son secret. La Chine, quelques semaines plus tard, passait également, dans les mêmes conditions, un traité avec celui qui fabriquait la poudre de destruction. »
      Pierre, considéré comme un savant par le Maître qui se sent un génie incompris, est employé en tant que secrétaire. Il est sommé de ranger les écrits personnels du monstre, ce qui lui permet de reconstituer toute l’histoire personnelle de ce singulier personnage. Il sait à présent qu’il lui faudra le détruire, fût-ce au péril de sa propre vie, car le temps presse, le Maître étant tout près de parachever son œuvre de destruction :
      « J’ai enfin vaincu (…) La Mort est à présent mon esclave soumise. Dans cinq mois je pourrai livrer de quoi faire disparaître du globe tous les Blancs qui, dans leur sottise, ont refusé de me faire la place que je méritais. Le secret est bien gardé par mes alliés. Bientôt, tombera du ciel, par avion, un bombardement de lèpre, de choléra, de fièvre jaune. Les maux se propageront… ceux déjà connus et d’autres qui n’ont pas encore de nom et sont ma création… Le bacille qui rend aveugle et fou, celui qui paralyse les membres, celui qui brûle la chair comme ferait un fer rouge.»
      Même avec l’aide de ses compagnons d’infortune, l’entreprise serait irréalisable si le volcan près duquel était bâtie la forteresse, ne s’était opportunément réveillé, jetant à bas les bâtiments, rendant vulnérable l’odieux personnage. Sans protection électrique, ce dernier sera noyé par ses esclaves qui, se sachant trop laids pour revivre en société, auront décidé de demeurer sur une île maintenant pacifiée.
      Un beau récit de savant fou dans la belle veine de la belle littérature populaire.

    10. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Lee HOFFMAN Parution: 1972
      Winston Adamson et son épouse, un couple bien intégré, vivent dans l’atmosphère douillette du cocon familial, s’attendrissant sur la gentille Lorette, leur petite dernière qui s’amuse avec des chatons.
      Ils ne comprennent pas ce qui pousse certaines familles à se révolter. Ne vivent-ils pas en sécurité dans ce monde,  même si, pour garantir l’équilibre de la population, ils devront euthanasier leur petite dernière ? Car le gouvernement a tout prévu, y compris la pilule mortelle et le service de voirie qui, dès le lendemain, cherchera le petit corps.
      Cela ne fera jamais que le troisième enfant que les Adamson perdront de cette manière, comme toutes les autres familles d’ailleurs, pour garantir la stabilité d’une population  dramatiquement pléthorique.
      Une courte nouvelle, horrible surtout par le degré d’amoralité que peut développer l’être humain placé dans une situation limite.


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