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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Gabriel JAN Parution: 1980
      " Dans la cité, les loups allaient s’entre-dévorer. Les enfants nés de la négation, du laxisme et d’un enseignement débile, ces enfants issus de parents dénaturés, ces sous-produits de la contre-culture, de la contre-révolution, allaient encore réduire le nombre des choses humaines. (…)
      Les responsables se trouvaient alors dans toutes les couches de la société, dans tous les partis politiques sans exception, étouffant sous des discours mielleux, sous des paroles trompeuses, sous des actes d’une effroyable bassesse, la bonne volonté de ceux qui voulaient construire. " (…) Des millions de gens trompés, truandés, souillés physiquement et moralement. Des millions de gens tombés dans le piège de la facilité, du confort, de la bourgeoisie… "
      la Terre après la catastrophe dont on ignore la véritable origine mais dont on se doute, d’après les sentences de l’auteur, qu’elle a dû être étroitement subordonnée au concept de  " décadence ". Dans la cité dévastée n’existent plus que des clans qui se font la guerre. Les " Anges " en sont les chefs. Armés jusqu’aux dents, ils s’affrontent pour de se procurer des vivres.
      Gerst, un Ange, règne sur un groupe de " Protégés ", d’hommes et de femmes, telles que Weena. Les " Protégés " dépendent entièrement de lui pour survivre en profitant de la nourriture arrachée aux " Passifs " ou vieux, infirmes et impotents. Les victuailles se faisant de plus en plus rares, Nakil, un autre Ange, a l’idée de réunir sous sa férule les différents clans.
      Gerst lui résiste et meurt. Weena, restée seule et enceinte de l’Ange, se décide à abandonner la cité pour aller la rencontre des mystérieux " Visiteurs " ou " Indépendants ", peu nombreux, qui regroupent les descendants des abris anti-atomiques d’autrefois. Profitant toujours de connaissances technologiques modernes, les Visiteurs ont espéré survivre au désastre universel en dépassant cette époque de malheur par une mise en hibernation progressive qui les ferait revivre sur une terre rénovée. Eric, que rencontre Wheena, est l’un de ces Visiteurs. Il la ramène à son abri, l’intègre à son groupe et la soustrait à l’influence des insectes. Ceux-ci, devenus mutants (et intelligents !) par suite des irradiations, gagnés par une sorte d’âme collective, souhaitent anéantir ce qui reste encore des hommes pour devenir les règne dominant.
      Nakil et ses Anges, lancés à la poursuite d’Eric, en feront l’amère expérience puisqu’ils seront exterminés par les insectes jusqu’au dernier. Les insectes ne résisteront pas longtemps à l’influence progressive des irradiations et disparaîtront à leur tour. Il appartient aux survivants, dont Weena et Eric, de relancer l’humanité.
      Un récit  gâché par des leçons de morale portant  sur la déliquescence de la jeunesse et des politiques, de l’influence des militaires et de l’argent qui seraient à l’origine du grand chambardement : Qui trop embrasse…


    2. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Hugues DOURIAUX Parution: 1994
      Warrior-le-Grand est un redoutable combattant du clan des Aigles. Habitant la cité en ruines, jeune et inculte, il remplit toutes les conditions pour chasser « les Vieux » rendus responsables du « Grand Feu » qui a détruit toute civilisation:
      « Je m’appelle Warrior et je ne suis pas un Vieux. Dans notre monde, nous haïssons les Vieux . C’est à cause des Vieux que le Feu Infernal brûle les entrailles de la Terre et que le Mal ronge la moelle de nos os. Quand je rencontre des Vieux, je m’enfuis. Ou bien je me bats. Je m’enfuis si je suis seul. Je me bats si des Frères et des Sœurs m’accompagnent.(…) Les Vieux sont capables de tout. Une vermine que je hais de toutes mes forces. »
      L’arrivée d’une Vieille nommée Teigne , va bouleverser sa vie. Alors qu’elle est blessée dans un traquenard monté par le clan des Loups, elle sera sauvée par Warrior qui suit son impulsion. Courageuse, dure et douce à l’occasion, Teigne, s’échappant avec Warrior par les couloirs effondrés du métro, trouvera asile en zone périurbaine, une ancienne banlieue. Il lui faudra du temps pour guérir, ce qui permet à Warrior d’observer à loisir cette étrange inconnue. Il s’y habitue progressivement, troublé malgré lui par son physique. Lors d’une dernière incursion dans la cité pour récupérer une trousse de médicaments, Warrior fait la rencontre musclée d’Enoria, une jeune « Sœur » du clan adverse. Comme le veut la tradition, il la viole. Enoria, craignant des représailles de la part de son chef, supplie Warrior de l’emmener avec lui. Le voici donc avec deux femmes, Teigne et Enoria dans un univers de campagne qui lui est totalement étranger :
      « -C’est vaste, l’Extérieur, dit tout à coup Enoria. Ca nous étonne tellement, Teigne et moi, qu’elle nous parle, qu’on reste un instant à la regarder. Elle baisse la tête, plonge un doigt au fond de sa boîte, le lèche longuement. -Ouais… C’est vaste, répond enfin Teigne. Bien plus vaste que tu peux imaginer. Elle semble songeuse. Et puis voilà qu’elle se met à parler, comme jamais elle n’avait fait : Il y a des campagnes infinies, des forêts, des lacs, des rivières. Des routes et des villes. Des villages déserts. On voit les maisons… De loin, elles paraissent encore vivantes, presque gaies. On s’attend à voir apparaître les habitants. En fermant les yeux, on entend  les enfants qui crient, les gens qui s’interpellent. Mais en approchant, on ne rencontre que le vide, la désolation… La mort… La mort partout… »
      Teigne, prenant le commandement, décide de pousser vers le sud en suivant une autoroute désaffectée. Mais les dangers sont énormes, comme cette meute de chiens sauvages qui ne les lâche d’un pas. Là encore, les connaissances de Teigne les sauveront. Par ruse, ils s’empareront d’un 4X4, éliminant sans pitié les conducteurs, eux-mêmes en chasse. C’est elle encore qui dira au couple de se cacher lorsqu’une troupe de pillards se prétendant soldats passera près d’eux, derrière un char en état de marche. Chemin faisant, Teigne fera l’éducation de Warrior. Elle lui démontre qu’une femme n’est pas un objet lorsque le combattant tente pour la seconde fois de violer Enoria. De fait, une complicité s’installe entre les deux femmes, excluant Warrior. La punition sera heureusement rapidement levée :
      « Mais… A son tour, Teigne m’embrasse, non moins fougueusement qu’Enoria. Je ne comprends plus. Ma main touche ses seins. Elle est nue, elle aussi. Teigne se relève. Je les regarde,  toutes deux. Toutes deux nues, agenouillées, l’une à ma droite, l’autre à ma gauche. La jeune Sœur et la Vieille… pas si vieille que ça. C’est impossible… mon rêve continue ! Enoria se penche, s’affaire à me retirer mes vêtements. Teigne passe sa main calleuse, mais qui se fait douce, sur mes joues. C’est tellement mieux avec de l’amour, murmure-t-elle. Ne dis rien, Warrior… Oublie tes angoisses. Cette nuit nous appartient à tous les trois. »
      C’est une cellule soudée qui entre dans la cité d’Andréas, être cynique et dépravé, entouré d’une bande de « mignons » et de brutes sanguinaires. Teigne, qui connaît la cité pour y avoir vécu, propose à Andréas un combat de gladiateurs, misant sur la force de ses deux amis. Andréas accepte, se réservant de déchirer le contrat en faisant emprisonner le couple quoiqu’il arrive pour le soumettre à sa volonté. Vainqueurs, ils seront pourtant battus, emprisonnés avec l’apparent accord de Teigne, qui attend son heure pour les libérer. Ils se retrouvent hors de leur prison mais en plein combat, avec l’arrivée fortuite de pillards appuyés par leur char. Andréas n’échappera cependant pas à la colère de Warrior qui ne lui pardonne pas de l’avoir sodomisé :
      « Andréas fait encore deux pas, lâche son arme, qui tombe sur le sol avec un bruit de ferraille, puis il s’écroule à genoux, s’effondre enfin devant nous. Je hurle de haine, bondis sur lui, empoigne le manche du poignard, m’acharne sur le corps que secouent de violents soubresauts. Figés par l’agonie, les yeux d’Andréas me fixent. -Fumier ! Je gronde de rage…. me relève et brandis la tête tranchée d’Andréas, le Maître de la Cité ! A ce moment je vois les soldats qui nous entourent et qui nous tiennent sous la menace de leurs armes… »
      Dans la fureur de la bataille, Teigne est mortellement blessée. Remarqué pour leur acharnement au combat, Enoria et Warrior seront graciés par le commandant des pillards, qui les laissera libres de leurs mouvements.  Ils quitteront cette région de malheur pour s’installer dans une ferme vide où Enoria, enceinte, pourra paisiblement mettre son fils au monde. Warrior-le-Combatant est devenu Warrior-le-Paysan.
      Un épisode de la vie en société post cataclysmique narré avec le talent de Douriaux qui, en un style sobre et des phrases tendues, accroche le lecteur. Bien que le récit ne prétende pas rénover le genre, il constitue une agréable détente en présentant toutes les qualités d’un bon roman d’aventures.

    3. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation, péril jaune et guerre des races Auteur: John CHRISTOPHER Parution: 1962
      Andrew Leedon, dit Andy, vit avec Carol à Londres. Animateur et journaliste au Times il est amené à interviewer David Cartwell, un scientifique, au sujet de l’hypothèse de Fratellini qui soutient que les neiges répétées et de plus en plus précoces, associées à une diminution de la température, instaureront une nouvelle ère glaciaire sur le nord de l’Europe en peu d’années.
      Andy et David deviennent amis, se fréquentent, ainsi que leurs femmes, Carol et Madeleine. L’herbe étant toujours plus verte dans le pré du voisin, Carol abandonne Andy au profit de David, puis, un peu plus tard, Madeleine se consolera dans les bras d’Andy. Leur vie continue pourtant avec, parfois, des moments plus intéressants, comme lorsque Andy invite à déjeuner chez lui un journaliste stagiaire venu du Niger, le noir Abonitu. David, de retour de Suède, conseille à se amis de quitter l’Angleterre, d’émigrer vers le sud car les conditions de vie deviendront bientôt, selon lui, hostiles en Angleterre où tout avenir social sera impossible devant la baisse constante des températures :
      « En janvier et février, le froid devint féroce. La Tamise était gelée presque jusqu’à Tower Bridge ; les aval, les eaux du port et l’estuaire charriaient des blocs de glace (…) Mars débuta sous des auspices un peu plus favorables, mais il n’y avait toujours aucun signe de fonte des glaces. Les prix alimentaires, qui subissaient depuis quelque temps une hausse permanente, atteignirent des plafonds, et il se produisit une vague de grèves à travers le pays. »
      Andy et carol suivront le conseil. Ils iront à Lagos, au Niger, en un délai suffisant pour se rendre compte à quel point le cœur de Londres a déjà changé. Déjà, l’on se déplace en voiture blindée pour aller au travail. Déjà, les soldats, qui ont pris la relève des policiers, sont quotidiennement en butte à l’hostilité de la foule, déjà l’anarchie et l’effritement des structures sociales se font sentir. Au cœur de la City, le froid rigoureux, permanent provoque l’état d’urgence.
      Carol est partie la première. Andy, accompagnée de Madeleine, débarque à Lagos, subissant un choc culturel immense. Faisant partie de l’immense masse de Blancs immigrés en Afrique, il passe pour un citoyen de seconde zone, sans argent, sans avenir, méprisé et maltraité par des Noirs arrogants et revanchards :
      « Ce transfert de fonds a eu lieu avant la décision concernant les monnaies européennes , se récria Andrew. – C’est exact, patron. –Donc la somme doit être payée ! – Je ne pense pas que vous vous représentiez la situation. Ce crédit était en sterling. Cette monnaie n’a plus cours sur le continent africain. –Mais le crédit devait être payé en argent nigérien ! – la note que j’ai ici n’en fait pas mention. Une banque ne peut outrepasser son autorité, patron. Mrs Cartwell aurait pu vouloir toucher ses fonds dans une autre monnaie. En argent sud-africain, par exemple… ou peut-être même en coquillages…Il eut un nouveau sourire : - Désolé, patron. »
      Carol, qui avait pris de l’avance, suit un nouveau modus vivendi : elle se prostitue auprès des riches possédants nigériens, transformée en objet de plaisir. Pieds nus dans la boue, Andy vit de petits boulots acceptant même des métiers incompatibles avec sa morale comme entraîneur de soldats nigériens. Cependant, comme tout se règle avec du « dash » (pourboire), il ne peut évoluer.C’est Abonitu l’ancien journaliste stagiaire, qui, le reconnaissant, le tirera de la misère, lui offrant un poste à la télé nigérienne. Sa situation qui s’améliore brusquement, attire Carol qui avait disparu tout le temps de sa misère. Elle resurgit pour lui demander de l’aide. Andy, plus préoccupé par le sort de Madeleine, refusera.
      Plus aucune nouvelle ne parvient d’Angleterre isolé par le froid, ni de David, resté à Londres, ville fermée et zone interdite. Le commandant Tabrouk, qui se rappelle les compétences militaires d’Andy, lui offre de participer comme observateur à l’expédition projetée dans le nord, avec Abonitu, et sous la direction du général Mutelli. A bord de cinq hovercrafts, acheminés d’abord en avion jusqu’à St Nazaire, ils devront franchir la Manche, certainement gelée, aboutir en Angleterre, repérer les richesses industrielles du pays encore accessibles et pousser jusqu’à Londres.
      Ils feront la connaissance d’un monde hostile, glacial, rempli de brouillards, un univers inconnu des Africains qui exacerbe l’animosité de Mutelli à l’encontre d’Andy et d’Abonitu. A Guernesey, où ils font une halte, ils seront les otages d’un « gouverneur » de l’île, désireux de faire main basse sur les hovercrafts. Le gouverneur se trompe sur la position d’Andy, qu’il pense gagné à la cause blanche. Restant fidèle aux Nigériens et se rappelant surtout tout ce qu’il doit à Abonitu, Andy parvient à libérer l’expédition, ce qui augmente sa relative liberté d’action. Abonitu ayant de son côté éliminé Mutelli, a pris le commandement du groupe lorsque les hovercrafts pénètrent dans une ville pétrifiée dans la glace :
      « Ils descendirent le cours de la Tamise, flanquée de silencieuses et vides falaises de blancheur. Derrière eux, le ciel à l’ouest était à la fois cuivré et blafard, avec de lourdes couches de nuages éclairés par un soleil déclinant. Andrew cadra dans le viseur de la caméra la cité gelée baignée de cet éclairage irréel. Ce serait moins frappant, se dit-il ironiquement, sur l’image en noir et blanc de la télévision nigérienne que sur le film couleur qui se trouvait dans le chargeur.
      Ils passèrent devant la Tate Gallery. Sous l’habituel anonymat du linceul blanc, on distinguait les ravages du feu. Les fenêtres béantes montraient les ravages causés à l’intérieur. Les toiles les plus importantes avaient été déménagées avant l’état de crise et expédiées vers les pays du sud, où elles s’étaient vendues à bas prix. »
      Glissant sur la surface gelée de la Tamise, ils perçoivent des signes d’activités, puis subissent des tirs,  de plus en plus nourris. Afin de déjouer les attaques –surtout de nuit- les hovercrafts se cantonnent au milieu du fleuve.
      Lorsque le contact physique se fait avec l’assaillant, Andy reconnaît stupéfait David, le meneur de ces attaques. Il est devenu chef de la résistance à l’invasion noire. Lors de la rencontre, David énonce ses conditions : rendu sensible aux leçons de l’histoire, il refusera que l’Angleterre soit colonisée. Les hovercrafts seront pris d’assaut par les Blancs et David, libérera Abonitu, le chargeant de transmettre le message suivant au gouvernement de Lagos, ayant pour unique condition que les Londoniens collaboreront uniquement à égalité avec les Noirs:
      « Abonitu demeura un moment silencieux. –C’est dommage. Nous aurions pu vous aider de bien des façons. – Vous le pouvez toujours. Nous ne sommes pas fiers au point de refuser de l’aide, même si c’est une aide qui nous lie. Envoyez-nous vos marchands… et aussi vos missionnaires, si vous voulez. Notre seule exigence est que vous reconnaissiez notre indépendance dès le début, au lieu de le faire après des générations de combat. Ce sera aussi plus facile pour vous ! – En somme, vous nous demandez de tirer nous aussi la leçon de vos erreurs ! – Pourquoi pas ? David se mit à rire. –Le statut de dominion sera pour nous le maximum acceptable. Vous pouvez transmettre le message à Lagos. »
      John Christopher se sert du roman cataclysmique pour réécrire l’histoire. Inversant les rôles Blancs/Noirs, il dénonce les conditions de la colonisation de l’Afrique telles qu’elles se sont exercées durant l’ère victorienne. Comme il adopte le point de vue du colonisé,  sa thèse semble d’autant plus convaincante. Un ouvrage intéressant d’un maître de la littérature cataclysmique anglaise.

    4. Type: livre Thème: péril jaune et guerre des races Auteur: Jean-André RICHARD DUPUY-FRANCK Parution: 1948
      Jacques Dussueil, le journaliste français et X-21 l'agent secret américain reprennent du service dans ce nouvel épisode de la série "Bob et Bobette". En Chine, se produisent des manifestations indéniables d'hostilité. Les véhicules à moteur cessent de fonctionner, des avions explosent en flammes, quelques nomades seront mystérieusement désintégrés au nord du lac "Lob-Nor", en Mongolie. Ceci est l'oeuvre d'un savant et chef mongol qui a développé une puissante société souterraine du crime dans la désert de Gobi, destinée à envahir sous peu le monde entier. Des ondes "infernales", paralysantes et désintégrantes, aux effets variés selon leur force, en constituent ses principales armes.
      X-21 et son ami, faits prisonniers dans leur avion abattu, sont acheminés vers le repaire du monstre à bord d'un de ses "tanks des sables". Le dictateur jaune, par vantardise, leur fait part de ses projets, leur montre toutes ses armes, puis les enferme avec d'autres prisonniers. L'évasion de nos deux héros ne surprendra personne. A bord d'un  tank des sables volé, isolés des ondes infernales, ils seront récupérés inconscients, mais en bonnes santé, par des méharistes. Rapportant leurs connaissances à John Spring, un savant américain, il détermineront par la méthode de triangulation,  l'emplacement d'un "relais" , une base avancée de l'organisation criminelle, sous terre, dans les Pyrénées françaises.
      Capturé à nouveau, Dussueil, cette fois-ci agira de l'intérieur, en concertation avec l'équipe d'appui française qui cerne la base. Celle-ci est investie et les responsables mis hors d'état de nuire.  Mais le dictateur jaune flaire la traîtrise et, augmentant le volume de ses ondes, fait exploser son relais français. Ce qu'il ne sait pas, c'est que, grâce à John Spring qui a mis au point un nouvel engin, ses ondes lui seront renvoyées en écho et mettront hors d'usage la gigantesque machine génératrice en Mongolie. Pour parachever le tout, une bombe atomique judicieusement placée annihilera définitivement le repaire au moment même où l'infâme personnage, tentant de fuir, sera abattu par l'avion de X-21.
      Un récit complet comme il y en eu tant après-guerre, qui mélange subtilement armes futuristes, dictateur fou et asiatique,  et efficacité occidentale,  en un dessin  moins caricatural que d'habitude.

    5. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Garry KILLWORTH Parution: 1986
      " Juillet. Des dessins de givre ornent les vitres de la fenêtre. Maman disait qu’il faisait chaud autrefois, en juillet. Quand elle était jeune. Je ne la crois pas. C’est encore une histoire comme celle de l’homme qui venait avec un sac plein de cadeaux. Rien que des histoires. "
      Telles sont les paroles de cette petite fille à propos des conditions de vie dans une Amérique post-nucléaire, glacée et sauvage. Elle s’inquiète pour sa mère et son frère Anselme. Son père étant décédé, sa mère a été vue accomplissant des rites chrétiens. Or les Chrétiens sont détestés, le village étant retourné au paganisme. La mère s’est enfin décidée à quitter le village avec sa petite fille, mais il est trop tard. Arrêtée par les notables, elle sera emmenée vers le bûcher, lieu du supplice, sous le regard désabusé de son enfant.
      En peu de mots, et sur un thème rebattu, un terrifiant avant-goût de l’enfer.

    6. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires, la cité foudroyée Auteur: Claude NOUGARO Parution: 1948
      Tout débute par une scène de  rue où dominent la gaieté, le soleil et le sentiment amoureux :
      « Sous un joyeux soleil de mai
      C’était plein de couleurs, de mouvements et de bruits
      Une fille m’a sourit »
      Les images qui suggèrent la beauté, la tendresse, la joie, le bleu de l’azur (vers le ciel angélique) s’opposent violemment à l‘inquiétude (J’y comprends rien), aux sons discordants (ce drôle de bruit), aux sensations kinesthésiques (souffle incandescent, les murs qui tremblent), pour aboutir à la description de l’horreur, celle d’une ville anéantie par l’explosion d’une bombe nucléaire. La mise à mort de la cité est tellement rapide, insensée, inattendue que le poète « n’y comprends rien », répété comme un leitmotiv. Par touches à peine esquissées, adoptant le point de vue des sacrifiés, la chanson dénonce l’absurdité de la guerre. Chaque couplet décrit une phase précise du processus de l’enfer qui se déchaîne.  
      D’abord la cohue de la rue, l’animation, la foule des promeneurs dans laquelle se croisent tant de vies différentes, où se tissent tant de liens affectifs, puis « ce drôle de bruit », inqualifiable, étrange, unique. Le court instant d’interrogation (tout le monde a levé le nez) est aussitôt brisé par le flash lumineux (éclair aveuglant) que suivent de près le souffle (souffle incandescent), la destruction (les murs se mirent à trembler), la chute de la cité (des gravats, des poussières), enfin le vide (Y’avait une ville y’a plus rien), la mort, le silence et la douleur (silence à hurler) . Cela restera-il du domaine de l’hypothétique ? (Faites que ce soit un mauvais rêve)
      Par des mots simples, en un style familier, sans exégèse ni lourde thématique, Nougaro dénonce le crime et la folie des hommes. Un chef-d’œuvre de la chanson cataclysmique universellement connue.

    7. Type: livre Thème: l’air empoisonné Auteur: Charles PLATT Parution: 1970
      Vincent connaît le risque que court la Grande-Bretagne. Employé dans un service ultra secret-défense, il est à la fois responsable des événements et victime d’un gaz libéré accidentellement, susceptible de provoquer une excitation érotique totale en imprégnant et activant les hormones sexuelles du corps de tout être vivant. Le gaz, de couleur jaune, s’étend progressivement en direction de Londres. Vincent désespérément tente de regagner la capitale pour  emmener sa famille en Ecosse à l’abri (provisoire) de l’effet du gaz. Il sait que la désorganisation sociale suivra immanquablement le déchaînement de pulsions érotiques dans la population et craint que ce dérèglement hormonal ne devienne une constante permanente de la vie, défaisant tous les liens sociaux. Il est confronté au problème en la présence de Cathy, une auto-stoppeuse qui le provoque de la manière la plus crue sans que Vincent n’arrive à lui résister. Cela s’achève par un accident, avec la voiture dans le fossé. Ils reprennent la route à pied. Vincent s’injecte de temps en temps des hormones femelles ce qui lui permet de garder les idées claires plus longtemps :
      " Cathy l’avait écouté bouche bée, les yeux écarquillés. Mais…, dit-elle, qui pourrait être assez naze pour vouloir fabriquer une cochonnerie pareille ? Vincent ne lui répondit pas. Elle soupira, haussa les épaules. Bon, je sais, tu n’as pas le droit de me le dire… Que va-t-il arriver quand le gaz retombera ? Est-ce que la population de villes entières sera prise de … ? Ce sera l’orgie généralisée, dit Vincent avec un rire sinistre. "
      Les conséquences de la transe érotique ont des effets de plus en plus considérables : durant les phases d’excitation érotique les souvenirs disparaissent, émergent par contre des pulsions sadiques ou de mort avec le déblocage des inhibitions. Vincent, après avoir sodomisé Cathy ainsi qu’un vieillard lubrique (un ¨Pasteur !), erre dans une ville en folie. Il aperçoit :  
      " La grosse femme toujours occupée à sucer le garçon de ferme. Autour d’eux, les corps inanimés revenaient tour à tour à la vie. Un garçonnet de douze ou treize ans, ravi, hilare, tressautait de plaisir sur l’asphalte tandis qu’un homme entre deux âges, en costume et en cravate, lui tripotait habilement le sexe. Une très jeune fille aux boucles dorées avait le visage enfoui entre les cuisses d’une dame qui aurait pu être sa grand’mère. Une femme à lunettes fourrait de force un petit caniche gris sous le tablier qui était son seul vêtement. Vincent s’approcha d’eux à pas de loup. Des buissons et des herbes qui bordaient la route s’élevaient un bruit de frottement continu et des couinements d’animaux minuscules. Dans les arbres, des milliers d’oiseaux gazouillaient frénétiquement. Un pivert martelait au loin, et des insectes vrombissaient et bourdonnaient de tous côtés. Cette symphonie champêtre était plus qu’à moitié couverte par la cacophonie grandissante produite par les villageois emmêlés, mélange de grognements, de ahanements, de gémissements  et de bruits de succion avides"
      Profitant du désordre total, ils s’emparent d’un avion de tourisme. Curieusement, jamais le temps n’aura été aussi beau, l’air aussi transparent. Survolant la région, luttant avec énergie contre leurs pulsions mais pas toujours avec succès, ils sautent en parachute sur la cité, l’avion allant s’écraser au loin. Vincent a un seul objectif : mettre Judith sa femme, Annette et Malcolm, ses enfants, hors de danger. Ils se cachent de la police devenue imprévisible et dangereuse du fait qu’elle est armée. Celle-ci quadrille la ville. Judith, en attendant Vincent, s’est préparée au départ en bourrant la Range-Rover de victuailles et en emportant des réserves importantes d’injection hormonales. Le petit groupe, en compagnie de Cathy et du Pasteur, se dirige vers le nord et décide de s’arrêter à Cambridge pour s’y reposer chez Edmond, le frère de Cathy, un étudiant. Vincent remarque qu’Edmond est atteint de troubles graves en ce qu’il se comporte de manière sadique avec Mme Denans, la logeuse. La soirée débouche sur une bacchanale indescriptible dans laquelle tous les personnages, y compris Annette et Malcolm se livrent à des excès érotiques impensables, de la zoophilie (avec le petit chien de la logeuse), en passant par l’inceste, jusqu’à la mort de Mme Denans, littéralement mise en morceaux par Edmond qui en apprécie gustativement  la qualité:
      " L’espace d’un court instant, un silence de mort les recouvrit de son aile blanche. Puis, une formidable détonation secoua la maison, et la pénombre du salon fut illuminée d’une grande lueur blanche et fulgurante. Avec un ensemble parfait, Vincent, Annette, Judith, Malcolm et le pasteur jouirent en poussant de grands cris, envoyant des giclées de sperme jusqu’au plafond. La logeuse explosa et la force de la déflagration les envoya tous rouler à terre. Toute la pièce fut éclaboussée d’un mélange indescriptible de sang, de viscères, de fragments de peau, d’excréments, d’urine, d’humeurs, de sperme, de morve, et de sueur. Le cylindre avait déchiqueté la grosse dame en mille petits fragments. "
      Cathy, devenue folle, s’empare de la voiture et disparaît dans la nuit. Edmond kidnappe Judith et l’entraîne vers la cité universitaire de Cambridge pour se livrer sur elle à des expériences scientifiques de la plus haute importance. Vincent reste seul avec ses enfants. Il erre à la poursuite de Judith. Le monde entier délire autour de lui. En ses rares moments de lucidité, il retrouve la trace de Judith pendant que ses enfants se livrent à des jeux sexuels dans un parc, avec d’autres enfants de leur âge.
      Vincent refait surface en contemplant avec horreur Edmond qui l’a drogué et qui lui fait accomplir – avec la monomanie qui le caractérise – des meurtres " à titre d’expérience ". Il lui laisse rencontrer Judith qui est encore entière et, le couple ne l’intéressant plus, il permet à Vincent de repartir avec Judith jusqu’à ce que Cathy réapparaisse dans sa vie. Totalement paranoïaque, elle hait Vincent en le rendant responsable de son état (ce qui est un peu la vérité). Avec d’autres mégères qui partagent sa haine du mâle, elles émasculent, étripent, lacèrent et tuent tous les hommes qu’elles enlèvent, les attachant au maître-hôtel de la cathédrale de Cambridge.  Vincent est capturé , prêt à être énuclée et châtré. Il est sauvé à la dernière extrémité par le Pasteur qui se prend pour le Christ et qui broie la pécheresse Cathy avec une croix avant de finalement se suicider devant toutes les femelles en rut. Vincent en profite pour s’éclipser vers sa famille qui l’attend en voiture grâce à la sagesse de Judith , heureux de s’échapper vers l’Ecosse dont ils atteignent les frontières vers le soir. Les choses rentrent dans la norme se disent-ils, tout en se livrant entre-eux  à l’inceste, Judith avec Malcolm et Vincent avec Annette , pratiques dont ils ne perçoivent même plus la déviance , l’effet du gaz étant devenu permanent :
      " Malcolm jouit le premier, bien avant sa mère. Il aurait voulu que cela dure plus longtemps, mais elle apaisa ses scrupules en lui disant qu’il l’avait agréablement foutue, et qu’elle avait bien pris son plaisir malgré tout. Annette jouit à son tour, mais elle continua à s’agiter sur Vincent jusqu’à ce qu’il éjacule. En sentant le sperme de son père jaillir en elle, elle eut un deuxième orgasme. Ils étaient tous au comble du bonheur.(…) Comme c’est merveilleux d’être à nouveau réunis , reprit Judith d’une voix pleine de langueur. (…) Nous sommes redevenus nous-mêmes. J’avais si peur… Si peur que nous restions comme  cela jusqu’à la fin de nos jours… Je craignais que…Que le gaz ait des effets irréversibles ? demanda Vincent. Judith hocha lentement la tête dans la pénombre. Oui, fit-elle en se serrant contre Malcolm et en lui attirant une main entre ses cuisses pour qu’il lui caresse le con. Vincent embrassa tendrement les mamelons dardés comme deux boutons de rose au bout des seins naissants de sa fille, qui dormait déjà à moitié. Tu vois, dit-il, tu avais tort de t’inquiéter. Tu as raison. De toute évidence, le gaz n’a pas d’effets durables. "
      Un roman étonnant, à la limite de  l’insoutenable. Débutant comme un récit de pure pornographie, il bascule dans l’horreur d’une apocalypse inattendue prouvant la charge explosive de la libido, sa nature profondément antinomique et sauvage, exclusive de toute récupération sociale. L’usage débridé de la sexualité lié au sadisme/masochisme de l’être humain dynamite toute structure sociale et provoque un malaise d’autant plus grand chez le lecteur lorsqu’il prend conscience que l’apocalypse est en lui, en quelque sorte. Une fin du monde originale qui peut se comparer aux romans de Farmer (" Comme une Bête "), ou de Ian Watson (" Orgasmachine ").

    8. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: H.G. WELLS Parution: 1914
      Debout sur une hauteur avec vue sur les tranchées adverses, le journaliste, narrateur et observateur des événements, attendait l’assaut imminent. Dans cette guerre de position les deux armées se font face, en une succession de tranchées imprenables, aussi incapables l’une que l’autre de remporter la victoire sur le terrain. Cette immobilité fut soudain rompue, à la grande surprise de l’observateur, par l’apparition des « cuirassés de terre », énormes engins blindés et meurtriers, à roues et pistons multiples qui, comme des insectes caparaçonnés à pattes multiples, s’accrochaient au terrain, débordant les différentes tranchées avec une grande sûreté :
      « Sous la pâleur tremblotante des rayons de lumière, l’insolite engin donnait l’impression d’un insecte de la taille d’un croiseur cuirassé, qui s’avançait en rampant obliquement vers la première ligne des tranchées, et envoyait des bordées par les sabords pratiqués dans sa carapace. Et, sur sa carcasse, les balles crépitaient avec un acharnement et un vacarme pires que ceux de la grêle sur un toit de zinc. »
      Semant la mort autour d’eux avec des mitrailleuses dotées d’une visée infaillible, servis par des soldats techniciens mais sans imagination, dont la mort des autres ne représentait qu’un aspect de leur travail, se moquant des obus qui s’écrasaient sur le lourd blindage, les cuirassés, en petit nombre, se voulaient les instruments de la victoire. Le journaliste s’étant retiré loin des monstres vit à quel point la mécanique sans âme cassa la dernière charge d’une cavalerie à cheval, courageuse, fière mais fragile :
      « Un mois auparavant, il avait assisté au départ de ce régiment dans toute sa gloire, on lui avait raconté ses terribles prouesses, comment il pouvait charger de front, chaque homme couché sur sa selle et tirant, et comment il balayait devant lui tout ce qui se présentait pour lui faire obstacle, infanterie et cavalerie, sous toutes leurs formations. Et ces centaures avaient eu à combattre quelques vingtaines de jeunes gens embusqués dans des machines odieusement inattaquables. – L’humanité contre la mécanique, - pensa le correspondant. »
      Ainsi sonnait le glas de la guerre traditionnelle qui basculait dans « la guerre de demain », celle qui verra s’affronter plus tard drones et avions furtifs.
      Une nouvelle visionnaire de Wells qui, comme Robida, détaille les engins de mort qui seront utilisés sur les nouveaux champ de bataille de 14-18.

    9. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Dean EVANS Parution: 1951
      Gannett, s’extrayant enfin de sa mine après plusieurs semaines de travail intense, se promet de prendre du bon temps à Reno. Peu cultivé et d’une mentalité sauvage, il remarque pourtant l’insolite immobilité des voisins de son village, comme statufiés en pleine activité. Dans la ville de Reno l’attend la même immobilité, le même silence. Ni le policeman ni le barman ne se troublent lorsqu’il emprunte de l’argent dans la caisse pour miser au casino, s’amusant avec ses compagnons de jeux pétrifiés.
      Les journaux, tous de la même date lui révèlent enfin que la menace russe d’utiliser leur nouvelle arme contre les USA a dû se concrétiser : l’Amérique entière a été plongée dans la mort et le silence, sauf lui, protégé dans sa mine. En sortant du drugstore, il contemple désespéré la guirlande clignotante de ce dernier jour avant Noël  où, du ciel, tombe une neige violette…
      « Il s’arrêta en face de l’église et la contempla. C’était un bâtiment bien construit, à l’air respectable. Il était agréable de la trouver ainsi, en plein Reno. – la veille de Noël, murmura Gannett, les lèvres glacées. – C’est la veille de Noël ! (…) Gannett appuya sur les poignées en cuivre de la porte en chêne close. La porte était verrouillée. (…) Dans le clocher, le haut-parleur était enfin prêt à chanter un joyeux Noël. – Que Dieu vous conserve la joie, messieurs ! entonnèrent les voix d’un chœur défunt dans une ville silencieuse. »
      La simplicité du traitement littéraire souligne l’horreur sans nom d’un crime de masse.

    10. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1, menaces et guerres nucléaires Auteur: Roger ZELAZNY Parution: 1969
      Hell Tanner n’a pas le choix : le maire de L.A. l’envoie livrer des médicaments à Boston en proie à une épidémie de peste, ou à retourner se morfondre en prison. Hell Tanner, l’un des derniers anges de l’enfer, accepte la mission. Le monde a beaucoup changé depuis la troisième guerre nucléaire mondiale. Les Etats-Unis n’existent plus ou du moins n’y subsistent que quelques enclaves civilisées comme la Californie ou la région de Boston. Le reste du pays s’est transformé en désert radioactif parsemé de cratères, parcouru par des formes animales mutantes et monstrueuses. L’atmosphère elle-même charrie sans arrêt quantité d’objets hétéroclites que des tornades géantes projettent à haute altitude puis font retomber au sol :
      « Un avion n’aurait pas pu passer. Depuis la guerre, aucun avion ne s’aventurait à plus de quelques dizaines de mètres : au-delà, il y avait les vents, ces cyclones déchaînés qui tournaient inlassablement autour du globe, arrachant la cime des montagnes et le faîte des séquoias géants, faisant s’écrouler les gratte-ciel, happant dans leur maelstrom tout ce qui arrivait à leur portée, oiseaux égarés, chauves-souris géantes, insectes monstrueux. Les Vents charriaient à travers le ciel un gigantesque enchevêtrement de débris et de détritus de toutes origines. Parfois, ils entraient en collision, fusionnaient, et quand la masse qu’ils formaient était trop importante, ils déversaient sur la terre des tonnes d’ordures. »
      Enfin, ce monde effrayant l’est encore d’avantage à cause des « mauvais garçons » (d’autres « anges »), des gens sans foi ni loi, des désespérés, des psychopathes, voire des cannibales qui y prospèrent ou y végètent.
      Quant à l’Europe, les communications ayant été définitivement interrompues avec ce continent, on ne sait même plus s’il existe. C’est pourquoi, traverser le vaste territoire américain est une entreprise si risquée que personne ne s’y frotte… sauf le condamné Hell Tanner. On multiplie ses chances de survie on le dotant d’un véhicule extraordinaire, un bolide muni de fortes armes défensives, telles que des mitrailleuses, des lance-flammes, des ailes latérales coupantes et un stock impressionnant de grenades de toutes sortes.
      Parti en compagnie de deux autres voitures (d’autres volontaires recrutés par les policiers qui acceptent de le surveiller), Tanner se retrouve rapidement seul en lice avec Greg, un co-pilote qu’il a récupéré de l’une des deux voitures suiveuses. Celles-ci n’ont pas suivi longtemps puisque l’une d’entre elles a été broyée par la patte d’un gila géant et que l’autre s’est envolée sur les ailes d’une tornade assassine.
      Pour tenir le coup, notre mauvais garçon se bourre d’amphétamines. Sa science de la conduite lui permet d’éviter les nombreux pièges de la route tels que cratères et crevasses, attaques de chauves-souris géantes ou averses meurtrières. Peu à peu, les rapports entre Greg et Hell se détériorent. Alors que plus de la moitié du chemin a déjà été parcouru, Greg, qui prend peur, désire retourner à L.A. Pour Hell, il n’en est pas question. S’étant piqué au jeu, il souhaite livrer ces médicaments à Boston, acte qui le sauverait à ses propres yeux. :
      « C’était la première fois qu’on lui demandait de faire quelque chose de vraiment important, et il espérait bien que ce serait aussi la dernière. Soudain, la certitude qu’il n’y arriverait pas le submergea. Il le voulait pourtant, de toutes ses forces. Autour de lui s’étendait l’Enfer : de la fumée, des flammes, des séismes imprévisibles. S’il n’arrivait pas à en réchapper , la moitié de l’humanité périrait, et il y aurait deux fois plus de chances pour que le reste du monde se transforme en un vaste Enfer semblable à celui-ci. Ses mains se crispèrent sur le volant, ses jointures blanchirent, et les lettres tatouées sur ses phalanges se détachèrent avec une netteté particulière. «   H-E-L-L » : l’Enfer, c’était bien ça.»
      Parfois, une rencontre sympathique lui remonte le moral et lui permet de survivre, comme celle avec cette famille de paysans de Denver, qui libèrent sa voiture embourbée et lui permettent de prendre quelque repos. C’est aux abords de Boston, alors que l’arrivée devrait y être facile, qu’il rencontre son pire obstacle : un gang de motards qui ont juré sa perte. Le prenant pour une proie facile, ils comptent le dépouiller mais ils ne savent pas à qui ils ont affaire.
      Hell se débarrasse de ses poursuivants d’autant plus facilement qu’il connaît leur psychologie ; il les grille au lance-flammes, leur tend des pièges, les élimine les uns après les autres. Sa voiture, rendue inutilisable à une centaine de kilomètres de la ville sera remplacée par une puissante moto qui fera une entrée triomphale… et qui sera aussitôt entourée par les forces municipales lesquelles le prennent pour un trublion. Tanner, avant de s’évanouir, parvient à leur expliquer sa mission. Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, la statue d’un homme-guerrier qui chevauche sa puissante moto, veille sur la ville de Boston :
      « La statue – celle d’un Ange monumental chevauchant une énorme Harley de bronze – fut néanmoins inaugurée à l’heure prévue. On effaça pieusement les graffiti, pour la postérité qu’on espérait - sans trop y croire. Les vents furieux qui balayent les Communs s’y brisent toujours, et le ciel continue à déverser ses flots d’immondices. »
      Une intrigue linéaire, un personnage exceptionnel qui gagne sa rédemption en devenant un saint, une morale humaniste permanente, servent de soubassement à ce roman d’aventures post-cataclysmique enlevé et original. Un beau récit d’un maître américain du genre.

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