Sur l'auteur :
(1944-
(1951-
Préambule :
Et si l’otage était Paris ? Par Patrick Moreau et Daniel Saint-
1ère parution : 1978
menaces et guerres nucléaires – menaces idéologiques
Synopsis :
Entre fiction et réalité, ce roman se présente comme un reportage sur les dangers du nucléaire mis entre toutes les mains, notamment celles des terroristes. Remarquablement documentés, les auteurs entreprennent un récit au rythme soutenu, sans que jamais ne faiblisse l’intérêt du lecteur. L’objectif des terroristes est l’évacuation de l’état d’Israël qui doit être mis à disposition du peuple palestinien. Pour appuyer leur chantage, ils se proposent de faire éclater une bombe atomique "artisanale" sur la ville de Paris, prise en otage. Emules de la bande à Baader, soutenus par Carlos et bénis par Kadhafi, les terroristes se mettent à l’oeuvre.Gisela Krüge-
" Il commençait à s’habituer à ces vomissements. Sa toilette terminée , un élan d’optimisme le remit sur pieds: quand il aurait déterminé quelle gaine amenait l’air conditionné dans la grande salle, par les ouvertures rondes pratiquées dans l’immense plafond au-
Il échouera de peu et mourra de leucémie. Siegrid, l’homme de main, la brute aux armes multiples, se fera hacher menu lorsque la police, alertée, investira sa planque à Amsterdam, mais bien trop tard. Les principaux acteurs se seront volatilisés et ils ne découvriront qu’une boîte à gants artisanale ayant servi à la décantation de la poudre de plutonium.Jan, le Hollandais, est autant "les jambes" que Grüber "la tête". Chien fidèle, dévoué à Gisela, il " bricole " les outils nécessaires à l’extraction :
" -
Il réfléchit et ajouta: -
La manière d’arriver aux fins prescrites est rapportée en des détails d’une grande précision. Tout débute par un vol de jetons radioactifs dans un container situé sur un train en Allemagne à destination d’une usine de retraitement. Le train, arrêté en pleine campagne par un feu de danger artificiel, permettra à Grüber, soigneusement protégé, de faire main basse sur le fuel nucléaire: :
" Dans la pénombre, les fûts rangés contre les parois luisent comme des sarcophages. Christian se secoue : comparaisons historiques et états d’âme, c’est bien. Mais on est en 1978, on porte une foutue combinaison-
Une petite erreur de prévision de la part de Gisela provoquera la mort de Ulf, homme de main, fauché par un train qui arrive en sens inverse. Qu’importe, la matière première est en leur possession. De là, direction Londres où ils arracheront le document de base à un certain professeur Temple, le seul à y avoir accès. Ce document est un texte rédigé par des étudiants américains, expliquant par le détail la manière de fabriquer une bombe atomique opérationnelle rien qu’avec les produits disponibles dans la circuit de la distribution commerciale :
" Phase 5 : Précipiter la solution obtenue en phase 4 avec de l’ammoniac (vendue 8F le litre) deux fois plus concentré que la solution aqueuse qu’il rejoint. Laisser reposer. Décanter en filtrant sur papier (filtre à café, rayon Arts ménagers); Regrouper tous les résidus d’aspect gélatineux dans un récipient résistant à la chaleur (plat Pyrex, rayon Arts ménagers). Chauffer à 800° C sur une plaque électrique (rayon Arts ménagers). Dessécher complètement par évaporation. Puis couvrir et " cramer " pour obtenir une poudre blanche d’oxyde de plutonium extrêmement volatile. Peser. Cela doit faire 100 grammes. Fin des opérations."
Ce texte ayant été jugé trop dangereux pour être mis en libre circulation, il n’en restait que quelques exemplaires, dont celui de Temple.Muni du mode d’emploi, Grüber, avec Gisela, loue un entrepôt désaffecté à Amsterdam pour y raffiner le produit. Opération délicate dont ils se tirent bien avant l’arrivée de la police. Sacrifiant Siegrid, munis de dix kilos de poussière de plutonium, ils gagnent leur planque de Paris en vue de passer à la dernière phase du plan.
Entre temps, les états occidentaux ont été mis au fait de la menace par les tracts de Gisela. Effervescence. L’enquête progresse lentement. Les présidents américains et français font appel à un spécialiste du nucléaire, Harper, qui doit prévoir les intentions des terroristes. Harper se rend à Paris en compagnie de l’inspecteur Sauniac, s’efforçant de comprendre la psychologie de Grüber afin de pouvoir le devancer.
Grüber, lui, a quasiment terminé sa bombe en la maquillant en un inoffensif frigidaire, qu’il apporte, avec une camionnette de livraison, -
Un roman sophistiqué qui énonce de façon plausible les dangers guettant nos sociétés relativement à l’utilisation banalisée de l’atome. Nous sommes loin des récits d’après guerre envisageant le même thème (" Et la planète sauta " de B.R. Bruss ou "la mort atomique" de Pearson). Ici la connaissance s’appuie sur le réel du danger technologique et sur la psychologie fouillée du terroriste. L’ensemble mené avec le brio journalistique fait de cet ouvrage un bon thriller scientifique.