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  • L'apocalypse Est Pour Demain

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Jean YANNE

    Parution : 1977

    Thème : menaces technologiques


    Sur l'auteur :

    (1933-2003) Touche-à-tout français réputé. Essentiellement acteur mais aussi écrivain, producteur, réalisateur, scénariste de BD, humoriste, chanteur, journaliste, participant à une dizaine d'émissions télé, essentiellement humoristiques. Son humour décapant, ses personnages grinçants choquèrent. Cet esprit anticonformiste, au départ peu apprécié, jouera dans de nombreux fils parodiques ou uchoniques. Il apparaît aujourd'hui auréolé de son aura de critique et de contempteur des moeurs françaises.


    Préambule :

    l’Apocalypse est pour demain  ou les aventures de Robin Cruso par Jean Yanne, Claude Simoëns éd., 1977, 1 vol. broché, 222 pp. , in-octavo. couverture illustrée par Cardon. roman d’expression française. notice bibliographique in " le Bulletin des Amateurs d’Anticipation Ancienne " N°34, sept.  2004.
    1ère parution: 1977
    menaces technologiques


    Synopsis :

    Robin Cruso est conducteur automobile comme l’ensemble des gens habitants sur la planète. Tout se fait en automobile, y vivre et surtout y mourir. Il faut trois jours pour faire cinq mètres, pare-chocs contre pare-chocs. Tout dans cette société dystopique est réglé en ce sens: les automobilistes sont happés, concassés, écrasés, tirées, décapités, vrillés:
    "Il existait parfois une hiérarchie parmi les policiers, divisés en plusieurs groupes. Le premier groupe, situé en bas de l’échelle, était formé de viseurs d’omoplates. Les viseurs d’omoplates étaient des tireurs spécialement entraînés pour atteindre à bout touchant, entre les omoplates, les individus blessés couchés sur le trottoir. Les autres groupes étaient conditionnés d’une façon générale pour réagir à tout ce qui pouvait nuire au conducteur de voiture. Deux cent mille policiers de plus dans le pays. C’allait être l’enfer."
    Les pièges innombrables ne suffisent pas à faire diminuer le nombre des automobilistes, car sur la Terre, submergée par la tôle, plus personne n’arrive à vivre. C’est du moins le but que se propose le Grand Cerveau qui dirige toutes les opérations. Il invente sans cesse de nouveaux moyens de torture, des fausses pistes pour les conducteurs, des éliminations en masse, au cyanure ou à l’acide:
    "Dans le compartiment entrèrent trois personnes. Un homme, une femme et un enfant, guidés par des grands bras d’acier articulés, commandés de façon invisible. La première cuve se remplit d’acide et l’homme y fut plongé. La seconde, celle qui était sur pied, s’emplit de métal en fusion et le bras métallique y enfonça la tête de la femme. La troisième s’emplit d’huile bouillante et l’enfant y fut assis. J’étais suffoqué d’horreur."
    Robin Cruso, ne tient pas à mourir. Il tente d’échapper aux multiples pièges qui se dressent devant lui, et il y arrive, parfois. Le Grand Cerveau, un cerveau humain greffé sur un corps d’automobile, une Rolls en diamant, tient à comprendre pourquoi Robin Cruso possède tant de chance car il surveille tout sur la planète et tout le monde, y compris ses opposants:
    "Le Préfet, qui chaque soir s’adressait aux foules à la télévision, était un mannequin à l’image de son ancienne enveloppe charnelle, dont la boîte crânienne en plastique contenait un magnétophone transistorisé. Je comprenais maintenant pourquoi chacun de ses discours était semblable aux autres et je songeai que, dans le passé, la chose avait dû être fréquente. Depuis l’invention de la télévision, combien d’hommes politiques, s’adressant à la nation, n’étaient autres que des mannequins de plastique agités en dehors des caméras par d’ingénieux dispositifs mécaniques."
    Or, c’est chez ces opposants, les Piétons, qu’aboutit Robin. Modifiés selon les lois darwiniennes, ils vivent dans des galeries entre la terre et le béton, comme des rats. Ils sont impuissants à se révolter et la Grande Machine à Coudre aura bientôt raison d’eux. Seul, Robin, grâce à son inventivité échappe à l’aiguille destinée à lui percer la poitrine. Alors, le grand Cerveau se révèle à lui:
    "Ceux qui semblaient diriger, qui croyaient diriger ont toujours été entre les mains de véritables forces. Je me suis emparé du système, Robin Cruzo, c’est-à-dire de ces forces. Je n’ai presque rien eu à faire. Le monde entier dépendait de l’automobile. Devenant le Maître de l’automobile, je devins le maître du monde. Mais je n’ai rien changé aux apparences. Il y a toujours des présidents, dans le monde, qui pérorent, ronronnent, annoncent, déclarent, proposent, refusent, selon ma volonté. Il y a toujours des polices qui obéissent, des agents qui frappent, des militaires qui tuent, sans savoir d’où viennent les ordres, quelles en sont les rai-sons. Sans savoir - permettez-moi cette plaisanterie- qui est le cerveau?»
    Il lui propose une association puisqu’il a besoin, pour la suite de son programme humanitaire (!), de ministres intègres (ce qui est rare). Flatté en un premier temps de participer au Grand Oeuvre, Robin Cruso déchante rapidement lorsqu’il voit à quoi sont réduits les ministres: leurs corps servent d’aire de stationnement à la Rolls du Grand Cerveau et leurs cervelles fonctionnent à l’intérieur de bocaux.  Une dernière tentative de résistance lui donne pouvoir sur le Grand Cerveau.
    Cruso le prive de son disque de commandement mais lui permet de s’implanter dans une fusée, qui est censée être son nouveau corps. Le Grand Cerveau disparaîtra de la terre en emmenant avec lui son peuple de ministres-cervelles. Il annonce  à Robin Cruso qu’il lui laisse le monde en héritage, l’évolution automobile ayant atteint un tel point de pollution qu’elle sera à l’origine d’une immense apocalypse technologique. Robin Cruso, resté seul de son espèce, fait revivre les humains grâce aux graines accélératrices d’évolution, en repassant de coelacanthe à homo sapiens en un temps record. Il espère créer une espèce écologique délivrée de l’obsession technique. Il lui faudra déchanter quand l’homme réinvente la roue.
    Une satire à la limite de la charge. Le sadisme naturel qui s’étale dans ces pages - en dépit de son appartenance à l’esprit d’Alfred Jarry - donne au lecteur une sensation de malaise liée à l’invraisemblable attirail des procédés utilisés pour détruire l’être humain . C’est aussi un roman anti-technologique dans la veine des années soixante-dix, dans lequel les fantasmes d’une domination absolue de l’automobile sur l’être humain pointent avec humour ce que Ballard décrit sérieusement dans " Crash ". Un ouvrage curieux et original.


      Report Book



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