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  • ...Et Les Bisons Brouteront A Manhattan

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Jean-Michel BARRAULT

    Parution : 1973

    Thème : la cité foudroyée


    Sur l'auteur :

    (1927-) Navigateur, journaliste, écrivain de marine, romancier français. Chevalier des Arts et Lettres, président de l'Union des plaisanciers français, membre du Yacht Club de France. A collaboré à diverses revues (Aurore, Figaro, Voiles et Voiliers, etc.) Possède plusieurs courses à son actif (la Solitaire du Figaro). A composé de nombreux récits concernant la mer et quelques romans, dont le nôtre.


    Préambule :

    ...Et les bisons brouteront à Manhattan par Jean-Michel Barrault, Julliard éd., 1973, 1 vol. broché, in-8ème, 217pp. couverture illustrée (photo-montage). roman d'expression française
    1ère parution: 1973
    la cité foudroyée


    Synopsis :

    "L'Inventive and Creation Group", une société chargée de découvrir de nouveaux slogans publicitaires, se réunit régulièrement pour trouver l'idée qui fera vendre une encyclopédie du sexe. Les participants typés symbolisent les tares que l'on peut trouver dans ce métier: Richard Ambrose, le directeur, bon citoyen mais mal marié; Susan, replète et toujours affamée, à la limite de l'obésité; Bill Branks, l'artiste non conformiste, qui met sa créativité au service de la vente ; Doukine, l'immigré, qui perdra sa carte verte et tous ses droits. Mais ils sont loin de s'attendre à ce qui les attend, comme l'ensemble des New Yorkais d'ailleurs. Une poignée de révolutionnaires d'origine indienne, parfaitement intégrés, surtout dans la gestion électronique de la mégapole, ont décidé de passer à l'action. Sachant que leurs ancêtres ont été spoliés de leur terre, ils ont fait le serment de chasser l'homme blanc de Manhattan, de récupérer leur sol natal et de vivre selon les lois de jadis. Pour cela, ils détraqueront de plus en plus fortement le système municipal dont les différents services sont interconnectés. L'action commence insidieusement lorsque la météo annonce des jours de grand froid alors qu'il fait un soleil radieux à l'intérieur des bâtiments. Malgré la climatisation, le travail est pénible pour L'Inventive Group. Plus tard, en rentrant chez lui, Richard a l'immense surprise d'apercevoir une noria de camions déchargeant devant son jardin et sa porte d'innombrables exemplaires du même magazine auquel il était abonné. Une erreur de programmation, sans doute, mais qui ne se règlera pas vite:
    "Richard Ambrose ouvrit la porte de la maison, une pile s'écroula et déversa dans l'entrée une avalanche de magazines mouillés. Impossible de refermer la porte. Dehors, l'humidité avait miné les fondations du blockhaus de papier. Pour gagner Exclusive Drive et atteindre sa voiture, Richard Ambrose dut partir à l'escalade d'une montagne gluante de magazines glissants."
    Quant à Doukine,  il connaîtra l'absurdité des bureaux qui l'obligent à prouver sa nationalité américaine à l'aide de documents électroniques depuis longtemps volatilisés:
    "Cette carte, il est vrai, était devenue en quelques mois l'outil de base de l'existence de tout citoyen. le code comprenait la date de naissance,, le sexe, la situation de famille, le bureau de vote, un indice numérique et un  indice bancaire. Ce code commun à tous les citoyens des Etats-Unis préparait l'adoption d'un gigantesque ordinateur central, gérant le fichier de tous les individus, connaissant tout sur chacun d'eux, capable de résoudre tous les problèmes, qu'il s'agisse de leurs revenus, du montant de leurs impôts, de l'âge de leur retraite ou de leur état de santé."
    Entre temps, les terroristes , aux noms pittoresque de Canoë d'Erable, d'Electron Sagace (leur chef), Hardware Invisible, travaillant tous dans l'informatique, augmentent leur pression sur la société urbaine, en détraquant les programmes, mêmes ceux de l'armée, et en remplaçant judicieusement les bandes magnétiques ou en chamboulant toutes les procédures. Il en résultera une pagaille monumentale. Ainsi, les ordinateurs de la National Airline , piratés, obligent les avions à atterrir à n'importe quelle heure ou provoquent un surbooking généralisé lors de la vente des billets, ce qui paralyse tout départ. Durant le sacro-saint match de base-ball, suivi par l'ensemble des citadins, le récepteur se bloquera, montrant une seule image, celle d'un Indien le dos tourné à l'écran et qui observe la cité, devant lui. Cris et colère de la part des téléspectateurs qui supposent une farce de mauvais goût!
    Les complications surviennent lorsque les supermarchés ne seront plus livrés correctement, les uns accusant un déficit en denrées alimentaires, les autres présentant le même article en milliers d'exemplaires. L'inquiétude s'étend et madame Tortolani, qui a connu la pénurie en temps de guerre, prend toutes dispositions pour constituer des stocks chez elle. Mais c'est avec la circulation routière, qui présente tous les signes de l'embolie, que la situation se gâte vraiment: des voitures bloquées, pare-chocs contre pare-chocs, des feux rouges devenus fous, un approvisionnement en essence chaotique, une pollution intense et l'impossibilité pour les services spécialisés d'accéder aux endroits névralgiques, annoncent le début de la fin:
    "Un drame de la circulation débutait. De proche en proche, la "révolte des feux rouges", comme devait l'appeler Robb Robbie Robinson, gagna tout Manhattan. les signaux de circulation régulés après comptage au radar, optimisés en fonction des heures et des trafics, les feux verts, rouges, oranges avaient pris leur indépendance. En quelques instants, toutes les voitures, les autobus, les taxis, les camions furent bloqués. L'enchevêtrement des carrefours était inextricable. la police était impuissante: même ses voitures ne passaient pas."
    En attendant, ordre est donné aux véhicules militaires de dégager les rues, ce qu'ils font en creusant de profondes travées, rejetant les véhicules devant les portes et sur les trottoirs, ce qui bloquera la  circulation des piétons.
    Dans le bureau de l'Inventive Group, l'équipe est encore à la recherche d'idées, mais les rapports sociaux ont changé. La chaleur les a obligés à laisser tomber leurs habits. La faim les a amenés à se partager la dépouille de "président Mao", le petit chien, mascotte du groupe. Se succèdent délires et crises de nerfs. En ville, les annonces d'évacuation se multiplient tandis que le maire de New York appelle le pouvoir fédéral à son secours:
    "Ils étaient nombreux qui, par familles entières, chargés de sacs, de valises, de paquets, partaient, à pied, poussant les gosses vers la station de métro, vers la gare de chemin de fer. Les Juifs, les Noirs, les Porto-Ricains fuyaient les premiers. Beaucoup attendaient qu'il soit possible de circuler en voiture: mais ils préparaient les bagages. A Harlem, les bandes de Noirs s'armaient. Dans le reste de la ville, des groupes de Blancs se formaient, prêts à se défendre si les Black Panthers attaquaient. Un balayeur noir qui passait par là fut lynché. A tout hasard. Quelqu'un avait affirmé qu'il avait ri."
    Marc Mitchell, le maire, souriant encore de façon politique et imbécile, se refuse à croire que sa ville est condamnée, bien que cela s'effondre de tous les côtés. les Noirs, mettant à profit le désordre ambiant pour passer à la dissidence. La régulation interne des buildings est défaillante: climatisation, escaliers roulants, portes battantes, s'arrêtent. Les comptes bancaires faux ou erratiques se multiplient:
    "Partout, des comptables, des patrons, des secrétaires, des administratifs, des particuliers téléphonaient, réclamaient, protestaient. Partout, il leur était répondu qu'on ne savait pas, qu'on ne pouvait pas savoir. La facturation était automatisée, elle appartenait à un processus de gestion intégrée. Vous voulez parler à un responsable? Mais il n'y a pas de responsable. Tout est dans la machine. Certes, on allait vérifier, rétablir, créditer. Il faudrait un certain  temps. Les ordinateurs fonctionnaient vite, mais leur charge de travail était énorme. Ils étaient pleinement occupés à facturer, gérer, débiter, créditer. Pour les anomalies, les réclamations, les rectifications, il était préférable d'attendre une période moins chargée..."
    L'exode, en s'amplifiant, perturbe les mouvements de l'armée qui tentent de prendre position aux carrefours et qui se demandent contre qui se battre. Enfin, le métro de New York s'immobilise, donnant le coup de grâce à une ville condamnée. Le maire Mitchell, en accord avec le gouvernement,et sous la présidence de l'ONU, accepta une entrevue avec les terroristes qu'il ne s'attendait pas à voir en habits d'indiens. Persuadé de les tenir, il dut déchanter lorsque Electron Sagace lui annonça, qu'à ce moment même, plusieurs avions militaires porteurs d'une bombe atomique amorcée, volaient, à leur corps défendant, vers le centre de la ville, prêts à larguer leurs engins de mort à moins qu'on ne leur fournisse le code adéquat. Manhattan fut donc rendue aux Indiens, avec la promesse d'une remise en l'état d'origine:
    "Washington rappelait. C'est le vieux Stevenson qui était à l'appareil: -Stanley, tout est en ordre. Nous avons fait ce que disait cet électron. C'est O.K., ici. Et vous? -J'ai lâché Manhattan. -Vous avez eu raison, Stanley. Aux yeux de l'Histoire, vous serez le libérateur de Manhattan, le sauveur de New York. - Tous les buildings seront détruits, Stevenson. Même Saint-Patrick. L'île deviendra une terre vierge aux mains des Indiens, un pays indépendant placé sous la protection des nations Unis. -Mais de quoi vivront-ils? -Ils disent qu'ils chasseront, pêcheront, qu'ils vendront des peaux à nos trappeurs s'ils viennent sans armes et le coeur loyal. (...) -Mais alors, vieux camarade, vous avez cédé sur tout? -Pas tout à fait, Stevie, et le Président des Etats-Unis prit un air rusé, pas tout à fait: les Indiens nous rendront nos vingt-quatre dollars!"
    Un roman insolent, ironique, humoristique, irrévérencieux et critique compensant sur le mode imaginaire le tort immense fait aux premiers habitants de la nation indienne. Quoique de tels événements soient hautement improbables, il est toujours intéressant de montrer du doigt la fragilité excessive de nos sociétés hyper-complexifiées. L'usage du Web commun au "village planétaire" affectera, dans sa disparition éventuelle,  l'ensemble des sociétés développées. En ceci le roman de Jean-Michel Barrault est toujours d'actualité.


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