Sur l'auteur :
Préambule :
La Conspiration du silence par V. Gamma, éd. par l’auteur (500 exemplaires ), 1937, 1 vol. broché, in-
1 ère parution : 1937
menaces technologiques – disette d’éléments
Synopsis :
La France du futur jouit d’un statu quo politique, la bourgeoisie au pouvoir s’accommodant à la fois de périodiques révoltes prolétariennes et de la modernité radioélectrique :
« Mais, s’informeront non sans quelque timidité les psychologues de l’avenir, qu’était devenue dans tout ce hourvari la mentalité française, qu’étaient devenues ces qualités de bon sens, d’équilibre gai, d’intelligence, d’ardeur au bien, cet amour du beau travail qui caractérisaient autrefois les gens de notre pays ? Ces qualités, euh ! eh bien, avouons-
« Chaque restaurant, chaque gargote avait au moins son poste. Vous caressiez votre amie, l’été, au fond d’une tonnelle perdue dans la campagne, lorsque sévissaient, telle la plus imprévue des douches, les redoutables ondes. A 2.000 mètres, au sommet de l’Alpe, vous encaissiez de gré ou de force la boîte à musique. Très loin en mer, les chalutiers déversaient à la ronde les ritournelles infernales. Il y avait belle lurette que des âmes charitables en avaient doté les postes de police, les asiles de nuit, les cellules de prison. Les églises naturellement n’avaient pas été épargnées. »
La réaction se mit en route en la personne de Léonidas Graphigny qui, excédé du bruit insupportable vécu dans son H.L.M., fédéra autour de lui quelques personnes de bonne volonté et deux inventeurs dans le but de fonder « la Conspiration du silence. » Les conspirateurs devront tout à Caprica l’ingénieur, et Trinitrol, l’inventeur de la « boîte à silence » qui contient « la poudre S. », laquelle, une fois enflammée, annihile pour quelques heures toute manifestation sonore des ondes radioélectriques.
Caprica, de son côté, a découvert deux autres applications intéressantes : la Réversibilité Immédiate des ondes et leur Captation Systématique. La Réversibilité Immédiate permettrait aux mécontents de dire immédiatement son fait à l’émetteur d’un message et le forcer à admettre les conséquences désagréables de celui-
Avec ces prodigieuses découvertes, les conjurés élaborèrent un plan d’action qui consista à détourner les messages envoyés par la T.S.F. Ils truffèrent les discours politiques de pitreries, les contes pour enfants d’obscénités, les textes littéraires de jurons et les conseils publicitaires de fausses informations. Au bout de peu de temps, un malaise social se fit jour, qui s’amplifia jusqu’à susciter des litiges que l’on demanda au Tribunal de Lahaye d’arbitrer :
« On vivait dans un scandale perpétuel et grandissant. Les honnêtes gens ne portaient plus sans les plus vives appréhensions la main sur les boutons de leur poste de T.S.F., s’attendant au pire. Très vite – et on les comprendra -
Léonidas Graphigny proclama la naissance de la « Dictature du silence » et entreprit de suite l’élaboration d’une réglementation contre le bruit, dont l’application prendra du temps, tellement profond fut le mal qu’avait provoqué le fléau radioélectrique.
Une nouvelle sous forme de pamphlet, éditée à compte d’auteur, dans laquelle, tout en dénonçant les excès des médias (bien perceptibles aujourd’hui ), l’auteur prend une posture conservatrice égale à celle de Georges Duhamel dans les « Scènes de la vie future».