Sur l'auteur :
(1869-
Préambule :
le Grand Soir, texte de Pataud, illustrations de Hellé, in « l’Assiette au Beurre » N°475 du 7 mai 1910. récit d’expression française.
1 ère parution : 1910
menaces idéologiques
Synopsis :
Dans un texte rempli d’humour s’appuyant sur des illustrations en pleine page, Pataud nous offre sa vision du Grand Soir, au cours duquel la bourgeoisie est éradiquée grâce à la C.G.T. qui préconise la grève générale, tandis qu’à l’Assemblée les députés s’agitent vainement :
« La classe ouvrière vient de réaliser cette grève, alors que certains sociologues, mentors du prolétariat ne la croyaient possible que dans dix mille ans. »
Les premières mesures seront prises dans le calme ; les ouvriers électriciens et les gaziers arrêtent le travail, suivis par les cheminots. Les communications paralysées, c’est au tour des marins de se joindre au mouvement en «débarquant leurs cargaisons de bourgeois. »
A cause des abattoirs en grève, du pain uniquement servi dans les « fournils des coopératives ouvrières » et réservés aux camarades syndiqués, pointe la famine, surtout pour les bourgeois, que les PTT, déjà « aguerri par les luttes précédentes », n’ont pas oublié. La grande vision de l’armée dont :
« Les soldats préfèrent planter là leurs officiers et se joindre aux camarades », complète le tableau avec « des canons qui ne partent pas toujours dans la direction indiquée, (avec) nombre de culasses (qui) en éclatant, blessent les officiers au ventre…»
Les frontières sont abolies, les « peuples faisant cause commune contre l’ennemi commun, le Capital. » La société égalitaire enfin mise debout, elle ne repousse cependant pas:
« Les puissants du monde qui, bien que tardivement, viennent demander leur admission aux syndicats. (…) Une ère de justice, d’amour, de liberté est enfin réalisée. »
Une évocation naïve de l’utopie communiste d’où sont exclus les problèmes économiques, et dont la réalité a démontré qu’elle n’a pas été historiquement à la hauteur de son idéal.