Sur l'auteur :
(1964-
Préambule :
Colère par Denis Marquet, Albin Michel éd., 2001, 1 vol. broché, in-
1 ère parution : 2001
menaces telluriques – fins du monde, fins de l’humanité
Synopsis :
Des signes curieux et inquiétants se produisent. Tom l’étudiant, amoureux d’Amy, s’en apercevra assez tôt puisqu’il découvrira celle-
Greg et Mary, tous deux anthropologues, deviendront les pièces maîtresses de ce puzzle. Mary part en Amazonie étudier, sous l’égide de son directeur de thèse Diego Legal, la vie spirituelle des indiens Yanomamis. Greg sera contacté par le capitaine Bosman du Pentagone sous le sceau du secret pour faire partie du groupe de recherche qui tentera d’établir l’origine des désastres :
« C’est que la nature déconne ! Elle se comporte anarchiquement, elle n’obéit plus à ses lois… Ou plutôt à nos lois ! Celles que nous lui avons fixées…. Absurde ! ce n’est pas nous qui fixons ses lois à la nature ! Nous ne faisons que les découvrir… (…) Mais nous les appelons des « lois »… Alors que tout ce dont nous sommes capables, c’est d’observer des comportements un peu généraux sur une période ridiculement courte par rapport à l’évolution du monde… Tout s’altère dans la nature, tout passe… Et si la nature changeait aussi les principes qui la régulent, de temps en temps ? Chaque milliard d’années par exemple ! »
Clydesbourg, une bourgade de Pennsylvanie en fera les frais car, pour que l’épidémie inconnue et virulente qui s’y est soudainement déclarée ne s’étende pas, les autorités n’ont d’autres moyens que de « cautériser » totalement la ville, provoquant la mort de milliers de personnes. Des témoins pourtant ont assisté à la scène et, mettant leur vie en jeu pour échapper à la loi du silence, informent, par internet notamment, le monde entier de l’ampleur grandissante des catastrophes qui frappent l’humanité.
David Barnes est de ceux-
« Aujourd’hui, j’ai bouclé mon enquête. Demain, si tout se passe bien, quelques-
Stimulé par le général Merritt, leur supérieur, et Bosman, le petit groupe de chercheurs, dont Peter le biologiste, ami de Greg, Prescott le géophysicien, met les bouchées doubles. Mary, en contact avec un sorcier Yanomami, lors d’un voyage en NDE grâce à la drogue, sort métamorphosée par cette expérience : elle sait maintenant que la terre est malade de l’homme et qu’il s’agira de transformer l’âme même de celui-
« Elle n’avait pas entendu alors, la force de ces mots, terrifiante. Elle n’avait pas entendu la vérité de ces mots : -
Elle n’aura pas le temps de faire part de cette découverte à Greg puisqu’elle est mortellement – du moins semble-
« Alors il vit la curée grouillante et brune des chiens sur le corps de l’enfant. Aussitôt deux d’entre eux se retournèrent contre lui, et l’attaquèrent au niveau des jambes. (…) Avant de s’écrouler, il eut le temps d’entendre l’assourdissant vrombissement du deuxième hélicoptère tandis qu’un brouillard semblait recouvrir les champs. Ils étaient en train de lâcher des gaz anesthésiants. Trop tard, pensa Greg. Un chien le mordait à la gorge, mais il ne le sentait déjà plus. Puis ce fut le noir. »
A Fort Detrick où le groupe est réuni, la situation se révèle catastrophique : les foyers d’épidémie s’étendent, les tremblements de terre deviennent de plus en plus dévastateurs dans le monde entier (mais surtout aux USA), les aliments (pommes de terre ou tomates) se transforment inexplicablement en poison mortel. Tout se passe comme si la terre elle-
« Et vous en concluez quoi ? finit par lâcher Bosman, qui ne savait plus quoi penser. Sa conclusion, l’écologiste la prononça dans un silence de mort : -
Des sectes apocalyptiques surgissent, comme celle dans laquelle Linda, la copine d’Amy, et Tom s’intègrent à un rituel de suicide collectif. Grâce au canadien écologiste Aimé Doubletour appelé à la rescousse par le groupe, Merritt et Bosman prennent connaissance de l’extrême gravité de la situation. Le retour à la vie de Greg sous l’impulsion « spirituelle » de Mary restera inexpliqué. Devant l’intensité des secousses telluriques décision est prise de se réfugier dans le bunker présidentiel situé sous la maison Blanche qui est réputé inébranlable. Il était plus que temps : New-
« Une nouvelle secousse. Encore plus puissante. Il ne savait plut où il était. Tout l’immeuble, dans un fracas d’épouvante, grondements et craquements, s’était remis à tanguer. De plus en plus fort. De plus en plus vite. Il était ballotté aux quatre coins de l’immense pièce, jeté comme une poupée de chiffon contre les meubles et les murs. La dernière image qui s’imprima dans le cerveau de Steven Lordal fut celle d’un énorme chien qui s’ébroue pour secouer ses puces. Le chien, c’était la Terre. Les hommes étaient les puces. »
Pour Merritt, le va-
D’autre part, l’hypothèse de Prescott, basée sur une observation scientifique, est que la circonférence de la terre est en train de croître de quelques centaines de mètres sous l’influence de courants de convection bouleversés, ce qui amènera un remodelage total de la planète par un tsunami gigantesque.
Alors que Bosman, enfin libéré de Merritt se fait exploser avec ce dernier, réduit à l’état de vieillard baveux, Greg et Mary ressortent de l’abri par un long cheminement souterrain, comme pour une seconde naissance. Protégés par la Terre elle-
« Mary, fascinée, regardait vers la vallée. – Le soleil se couche, dit-
« Colère » est un roman complexe, touffu, aux protagonistes variés ne ménageant aucune hypothèse pour étayer sa théorie d’une terre vivante et consciente ennemie d’un homme ingrat et dévoyé. Le roman enregistre fidèlement les angoisses écologistes du 3ème millénaire et y répond à sa manière. Un thème porteur et une intrigue suffisamment complexe font que l’on s’attache à ce récit jusqu’à sa fin.