Synopsis :L’eau est devenue un produit hautement convoité dans un monde pollué, inégalitaire où la lutte Nord-Sud se développe. Au Tibesti, le FroLiTi (Front de Libération du Tibesti) s’oppose au gouvernement tchadien dirigé par l’empereur Boukouni qui hait les Occidentaux. L’équilibre entre les deux camps, jusqu’ici parfaitement maîtrisé par les Européens, risque d’éclater. En effet, la CEGE (Compagnie générale des Eaux), vient de découvrir une immense nappe phréatique d’eau douce ne demandant qu’à être exploitée par les pays évolués. Une opération se met en place qui permettra à la CEGE de s’approprier l’eau, d’éradiquer le FroLiTi, aux Européens de se débarrasser de Boukouni et d’étendre la zone d’influence du Nord.
Ce seront Victor Bensoussan, un mercenaire, et la propre fille de Helmuth-Gonzalès-Andersen, (Directeur de CEGE), son pseudo-otage, qui y joueront un rôle de premier plan. Sandra Federovna Ciccione, adolescente plutôt non-conformiste, vaccinée anti-sida, opiomane qui hait ses parents, tombera amoureuse de Victor lorsqu’elle apprendra qu’elle a été jouée par son propre père. Victor, qui honore toujours un contrat, s’engage pourtant à la livrer à Boukouni, comme prévu. Les Yakusais du Dragon Rouge (Chinois) rendent cette mission plus difficile. L’eau de la nappe phréatique qui leur servait à cultiver les champs de pavots d’opium, à destination de l’Europe, sous la bienveillance active du FroLiTi, et le plan de la CEGE les dérangent fortement. D’autant plus que des morts subites de drogués laissent à penser que l’opium mis sur le marché est empoisonné. Il l’est effectivement à cause d’anciens fûts irakiens de gaz de combat au tabun qui pourrissaient dans le coin, à l’insu de tous, l’Irak ayant disparu depuis un certain temps déjà de la scène de l’histoire.
Leroi-Szbigniew, le poussah répugnant, président de l’Europe-Unie, et la CEGE réussiront pourtant leur coup, éliminant Boukouni et le FroLiTi en ce combat géopolitique sans pour autant récupérer l’eau délétère qui empoisonnera les Tchadiens. Sandra, elle, dégoûtée par la société des nantis, suivra Victor en sa destinée de mercenaire :
« Sandra fit une grimace de dégoût, se retourna sur son siège de cuir tabac et s’abîma dans la contemplation morose de la circulation derrière nous. C’était d’ailleurs la seule animation dans le paysage mortifère qu’on traversait : gazomètres rouillés, usines à l’abandon, immeubles sinistres, végétation moribonde, étouffée sous le smog éternel. Ca et là des favelas, des cités précaires, des terrains vagues jonchés d’ordures où couraient des mômes en haillons. Partout la crasse, la ruine, la décrépitude. (…) Tous les limes, frontières, contrôles et guerres n’arrivaient plus à contenir les hordes de gueux qui battaient maintenant aux portes blindées des effendias, exigeaient partage et justice. Déjà pillages et sabotages commençaient. Il était temps pour des gamins comme Sandra d’apprendre à vivre.»
Un petit récit à l’emporte-pièce, cynique à souhait, qui évoque un futur proche et plausible, certainement en dessous de la vérité pour ce qui concerne les manipulations politiques.