Sur l'auteur :
(références inexistantes) Romancière et traductrice française.
Préambule :
le Printemps des monstres par Anne-
critique : le Printemps des monstres in " Fiction " 85, décembre 1960
1ère parution: 1960
après la Bombe... – guerre des sexes, matriarcat
Synopsis :
Eve est une petite fille, née au village:
" Je suis née peu après l’an 2000 à la Maternité du village .Mon village! Quelques maisons au bord d’un petit lac, étiré entre des montagnes. "
L’organisation de cette bourgade est extraordinaire. Certaines figures marquantes émergent d’entre les nombreuses femmes qui y résident en une sorte de communauté matriarcale: un homme, appelé simplement "l’Homme ", Sébastien, le protecteur d’Eve, Anna, sa mère nourricière. Parfois, d’autres ombres croisent le chemin d’Eve, bien au-
La société ancienne a disparu avec presque tous les hommes, dans la terrible conflagration nucléaire qui a ravagé toute la planète. Les hommes survivants ayant perdu leur pouvoir procréateur, un collectif de savants, regroupés autour d’Hélènel’épouse du savant Reboul, a pris en mains les destinées de l’humanité:
" Les collines boisées où s’abritait la maison de Reboul s’étaient trouvées en dehors des zones détruites et contaminées. Le message de Reboul, radiodiffusé par tous les émetteurs intacts, avait réussi à rallier ce qui restait de grands savants. Ceux-
Nous tous, les survivants de la Grande catastrophe, nous étions un peu comme des naufragés sur une île au sol incertain, promis aux convulsions, aux séismes et aux raz-
Les quelques mâles actifs étaient employés au maximum ; les femmes non sélectionnées pour la reproduction constituaient la masse ouvrière. Ce qui n’empêchait point de leur faire procréer des doubles par parthénogenèse ; il fallait ne négliger aucune possibilité, le nombre des naissances était en régression permanente et croissante»
" Alors Stéphanie a soupiré: Tous ces gens dont tu parles, je ne peux plus les comprendre. Je ne vois dans ce que tu appelles bonheur, qu’une satisfaction animale. Si le mot existait encore, il ne pourrait signifier pour nous que sens de l’utilité, exaltation de faire partie d’une machinerie parfaitement réglée, dont rien ne peut troubler le fonctionnement. Oui, les créatures que tu as vues hier sont heureuses, crois-
Les Organisatrices ont crée une Société dans laquelle chaque individu a sa valeur et la conserve. Il n’y a pas d’épaves, pas de déchets. Personne ne peut se sentir sacrifié, inférieur. (...) Les villages constituent une survivance regrettable qui ne durera plus très longtemps. "
Les villages sont les lieux protégés de cet étrange univers post-
Eve découvre cette vérité progressivement, son insouciance se transformant en quête constante de savoir. Toujours protégée par Sébastien, fils d’Hélène, l’un des derniers leaders, elle transgresse tous les interdits, explore les environs du village, les fermes abandonnées, en solitaire :
" Je ne sais combien de temps je suis restée immobile, figée par la peur. La vie se retirait de moi. Peut-
Elle fait aussi la connaissance de Stéphanie, une "Organisatrice " qui lui montre la réalité, celle d’un monde où les rares hommes qui restent ne sont que des étalons chargés de féconder quelques rares femmes " normales " dans ces lieux archaïques que constituent les villages. Alors, Eve se rebelle. Intelligente et sensible, elle prendra de plus en plus d’indépendance à l’égard du village et d’Anna. Lorsque Sébastien disparaît de sa vie -
" Rien n’avait fait prévoir la catastrophe. Brusquement tout avait sauté. Tous les centres, toutes les usines, toutes les cités, toutes les agglomérations, tous les lieux habités, où qu’ils fussent situés, avaient été anéantis en même temps. Les Nouvelles (comme elles s’étaient dénommées) avaient mis au point une méthode de destruction utilisant les réseaux de transmission d’énergie. Tout l’édifice de la civilisation s’était effondré sur ses habitants. "
Les explosions ont déclenché un raz-
" La poussière brune changeait de visage sous mes yeux, révélant les ruines qu’elle masquait: les bribes de murs, les parois calcinées, les entassements de débris. Et sous les ruines, sous la poussière, les morts. La poussière ultime. (...)
La première bombe était tombée sur Paris, sur la Tour Eiffel exactement; par hasard, ou parce qu’elle était si facile à repérer, dans sa boucle de la Seine. "
En une sorte de voyage initiatique à rebours, où se mêlent l’onirique et le réel, le petit groupe décide de revenir au point de départ. Eve frôle les monstres:
" Je ne sais si j’ai rêvé la suite, ou si je l’ai vraiment vécue; si je me suis trouvée tout à coup au milieu d’un tourbillon de formes aux faces grimaçantes qui cherchaient à me saisir entre leurs moignons atrophiés. Une odeur fade, écoeurante, de pourriture faisait monter en moi la nausée. Leurs yeux, luisants entre des paupières gonflées et suppurantes, guettaient chacun de mes gestes. (...) Un gémissement continu montait des ténèbres, puis des cris aigus, des sanglots. Une intolérable souffrance s’exhalait dans la nuit. Je sentis mon souffle se précipiter; les cris se faisaient plus lointains; les visages, les moignons s’estompaient. Je tombai comme une masse au fond d’un puits d’inconscience. "
Sébastien, de plus en plus lointain, se détache finalement du groupe. Il veut voir ailleurs ce qui subsisterait encore. Eve sait maintenant que son rôle sera de diriger les destinées de la petite communauté d’enfants, et, avec l’Homme -
Un récit cohérent, dense, sensible et original qui renouvelle quelques-