Synopsis :Vol.01 : la Survivante, Magnard éd., 2003, coll. "Magnard jeunesse ", 1 vol. broché, in-octavo, 153pp ; couverture illustrée par Jaouen Salaün. roman d’expression française
1 ère parution : 2003
Lisa se réveille dans sa maison familiale à Commentray, petite ville située entre Tours et Orléans. Ce matin-là est exceptionnel. Ses parents, ses amis, ainsi que tous les habitant de la petite ville ont disparu. Lisa est seule, terriblement seule :
" Il n’y avait dehors aucune trace de violence, pas d’immeubles éventrés par des bombes, ni de voitures incendiées. Pas de rues inondées ; pas de maisons en flammes ; pas de fissures dans la chaussée comme on en voit après les tremblements de terre ; pas de cadavres dans les rues, pas de blessés, pas même de traces de sang. "
Après un moment d’affolement, elle explore les environs, et s’organise pour repérer les lieux privilégiés de survie. A bicyclette, elle se rend à l’hôpital pour s’y aménager une retraite sûre, en se nourrissant des produits du supermarché local. Elle se rendra vite compte qu’il lui faudra prendre des précautions car si aucun humain ne se manifeste, elle partage le pouvoir de la vie avec les animaux du zoo proche, l’éléphant ou le tigre, qu’il s’agira d’éviter. Au fur et à mesure que passent les jours, l’environnement urbain se dégrade, les rues étant rendues à la sauvagerie de la vie végétale :
" Un mois avait passé. Personne n’était réapparu, et la radio restait muette. Dans certains quartiers, l’air devenait difficilement respirable, à cause des ordures qui n’avaient pas été ramassées le matin de la Disparition. Les jardins publics, n’étant plus entretenus, étaient envahis par les herbes folles. "
Reste sa rencontre avec Elias, l’adolescent mystérieux, l’orphelin des ateliers souterrains (" les Souts "), relégué au rang d’esclave, obligé de travailler pour les besoins de l’hôpital. La " Disparition " l’a, lui aussi, épargné. Avisé, mais inculte, habile mais sauvage, c’est lui qui décide de sa rencontre avec Lisa, considérée comme provenant d’un autre monde. Les deux adolescents organisent leur survie en réservant pour plus tard l’exploration lointaine, car divers signes (un billet dans une bouteille pêchée dans la rivière proche) montrent que d’autres personnes ont pu survivre. C’est ainsi que Lisa fait connaissance avec la bande des "Faucheux ", un groupe d’adolescents qui compte envahir Commentray pour y prendre le pouvoir et obliger tous les survivants à travailler pour eux.
C’était sans compter sur le petit groupe de " Manu ", une ancienne copine de Lisa, devenue, elle aussi, chef de bande et qui espère reconstruire la ville d’avant. Ceci ne plaît pas à Elias et ses deux amis Guillaume et Betty, eux aussi anciens orphelins-esclaves. Considérant la Disparition des adultes comme une seconde chance donnée à la vie, qui les a ainsi débarrassés de leurs tortionnaires, ils prêchent le retour à la nature en incendiant les quartiers nord de Commentray :
" On peut chercher ailleurs, si tu veux, continua l’adolescente. Figure-toi que je connaissais… -Tu ne comprends pas, Lisa ! On est débarrassés de cette saleté d’humains, et toi tu voudrais recommencer comme avant, reconstruire les maisons, rétablir l’électricité, retrouver les autres survivants… Tu dois te soumettre à l’eau, au feu, à la terre, Lisa ! (…) C’est la nature qui commande. Les hommes nous ont emprisonnés et la nature nous a libérés. Nous avons choisi notre camp ! ".
Lisa, coincée avec son jeune ami Pierre entre toutes ces volontés contradictoires, n’a d’autre alternative que de fuir pour s’installer dans le quartier sud de la ville, momentanément épargné. Le répit sera de courte durée, puisque les Faucheux, avec à leur tête le " Seigneur ", leur chef, se heurtent au groupe de Manu. Lisa devra la vie sauve à Elias et à sa parfaite connaissance des souterrains de la ville inondée. Quant aux Faucheux et leurs adversaires, ils ne survivront pas très longtemps, une main mystérieuse les ayant enfermé dans une maison en y mettant le feu : ils mourront tous, carbonisés. Lisa, Elias et Pierre sont dorénavant prêts à affronter l’extérieur, autant pour échapper au mystérieux incendiaire que pour s’assurer de l’existence d’autres êtres humains.
Un thème ancien et exploité (cf. " L’Heure " de Lewino). Ici, les survivants sont des adolescents puisque le livre est destiné à cette tranche d’âge. L’auteur se tire bien de la situation à travers le souci du détail, de la vraisemblance psychologique, et l’attention au décor. L’action ainsi que l’intrigue évolue lentement, formant une assise solide pour une histoire dont le présent volume ne constitue que le premier tome.
Vol.02 : le Dôme, Magnard éd., 2004, coll. " Magnard jeunesse ", 1 vol. broché, in-octavo, 141pp ; couverture illustrée par Jaouen Salaün. roman d’expression française
1 ère parution : 2004
Lisa, Elias et Pierre sur la route. Près du Château de Vals (un haras), ils sauvent de la noyade des chevaux menacés par la montée des eaux consécutive à un barrage en cours de rupture. Mais une ombre s’attache à leurs pas, celle qui a provoqué l’incendie de la maison et qui est prête à nouveau à tuer. Elias sent qu’on les suit. Se mettant à l’affût sur une branche d’arbre, il n’aperçoit pas l’ombre mais une bande de " bikers " qui campent dans une clairière. Découvert à son tour, il est attaché à un tronc et abandonné là. Il sera sauvé de justesse, le matin, par Lisa et Pierre partis à sa recherche, car il a contracté une pneumonie qui est prête à l’emporter. Le laissant se reposer, les deux adolescents pensent lui rapporter des médicaments de la ville voisine. Ils y découvrent en effet une pharmacie mais aussi les bikers qui ont investi les lieux, et leur prisonnier adulte, Sam, appelé "Doc ".
En le libérant, ils apprennent qu’il est originaire du " Dôme", d’où il s’est enfui, une sorte d’abri en verre, ancien camp de vacances pour jeunes, où vit encore une société d’adolescents.
Lisa a la même idée que les bikers: il importe de situer le Dôme, appelé encore " les Nouveaux Territoires ". En attendant, il faut sauver Elias. Ils arrivent juste à temps pour neutraliser " l’ombre ", " le fou " qui envisageait de tuer leur ami. Stupeur ! Le fou est François, le frère que Lisa croyait disparu. A sa vue, il retrouve la mémoire et s’intègre au petit groupe.Le Dôme, trouvé facilement, est régi par Kito, un jeune dictateur qui hait les " Ads " (adultes) qu’il rend responsable de la Disparition. Il en garde pourtant quelques-uns en prison pour qu’ils l’aident de leurs connaissances. Elias s’entend bien avec Kito qu’il croit issu des " Souts " et dont il partage les valeurs. L’avenir est cependant gros de menaces. Le chef des bikers qui a un compte à régler avec Kito a, lui aussi, découvert l’entrée du Dôme. Entre-temps est survenu l’hiver, avec sa neige qui s’accumule sur la verrière menaçant de la faire s’écrouler. Alors que la place est investi par les bikers, et grâce à Pierre qui se sacrifiera, Elias, Lisa et François quittent le Dôme en train de s’effondrer, par le moyen d’une montgolfière. Kito sera fait prisonnier, puis relâché. Nos amis s’agrègeront au reste des bikers et à leur chef Marc.
Vol.03 : la Dernière tempête, Magnard éd., 2004, coll. "Magnard jeunesse ", 1 vol. broché, in-octavo, 175pp ; couverture illustrée par Jaouen Salaün. roman d’expression française
1 ère parution : 2004
Lisa et ses amis, réfugiés au haras après la chute du Dôme, envisagent de reprendre leur route vers le sud devant la menace effrayante d’une immense tempête de glace et de neige, prémisse d’une sorte de typhon glaciaire. Alors que François, resté en arrière, retrouve Luna, sauvée par Sam, en un couloir souterrain, Marc, Lisa, ainsi que les autres suivent la voie désormais enneigée et difficile, le long de l’ancienne autoroute du sud de la France. Elias est capturé par deux jumeaux qui l’emmènent auprès de " l’homme-montagne ", un énorme obèse qui les tient sous sa coupe psychologique. Il utilisera de la même manière Elias pour qu’il lui rapporte de la nourriture.
En cours de route, Marc, Loup et Marie feront sécession. S’emparant de la voiture qui leur avait permis d’avancer plus vite, ils abandonnent le reste du groupe. Lisa et les autres, à bout de force, seront sauvés par des adolescents qui ont établi leur base dans un aéroport désaffecté jouxtant l’autoroute. Logeant dans les immenses gros porteurs, ils ont à leur disposition, nourriture, boisson et énergie. Se sentant parfaitement à l’abri, ils sous-estiment le danger que représente la tempête. Lisa n’est pas tranquille. Après quelques jours, avec son noyau de fidèles, elle repart avec François, Luna et Elias, délivré de son tuteur, qui l’a rejointe. Arrivés au bord de la mer, ils découvrent un impressionnant village de tentes où, d’une façon très libre, il leur est permis de s’installer. A un détail près : la nourriture leur est rapportée en bateau par des étrangers adultes, habitants d’une île voisine. En contrepartie, ceux-ci exigent des enfants que certains leur servent d’esclaves. Lisa en fera partie. Elle découvre dans l’île que les adultes, en possession du bateau de pêche, ont à leur disposition de nombreux enfants qui veillent à toutes leurs charges. La tempête approche, inexorable. Sur la plage, François prend toutes les précautions pour s’enterrer dans le sable, afin de donner moins de prise au vent :
" Protégeant son visage d’un revers de sa chemise, François les rejoignit. Il les aida à se relever, leur fit comprendre qu’ils devaient se retourner, dos à la tempête. Quelques mètres plus loin, Elias se rendit compte qu’il grelottait. Des grêlons jonchaient maintenant le sable. –Vite, il faut faire un trou ! hurla François en dépit des rafales qui couvraient sa voix…. Assez grand pour nous quatre ! –On ne va pas s’enterrer ? protesta Luna. –C’est notre seule chance ! "Il n’était plus temps de discuter. Ils se jetèrent à genoux et commencèrent à creuser. (…) Ils descendirent dans leur abri, tendirent la toile de tente au-dessus de leur tête pour fermer hermétiquement le trou, fixèrent les lanières de la tente à leurs poignets pour qu’elle ne s’envole pas.
De son côté, Lisa, profitant de ce que les adultes sont partis pêcher, referme solidement la porte, s’enfermant avec les autres enfants dans le baraquement. Lorsque la tempête s’évacue enfin, laissant derrière elle un paysage d’apocalypse, toutes les menaces auront été balayées : la mer, ayant gelé instantanément, a broyé le bateau des esclavagistes. Les deux groupes se ressoudent, celui du continent rejoignant l’île en marchant sur le bras de mer gelé. Les adolescents s’installeront définitivement là, constituant un ultime noyau d’humanité plus solidaire et plus respectueux de la nature :
" Je crois que tu avais raison, Elias dit enfin Luna . Depuis le début. Le garçon hocha la tête. " La Terre a remis les compteurs à zéro, reprit Luna. La Disparition pour les humains, la tempête pour tout ce qu’ils avaient édifié. Plus de maisons, plus de machines, plus d’énergie. Tout à reconstruire. Et surtout plus d’adultes. Ou à peine quelques-uns pour nous aider à redémarrer. "
La " Dernière tempête " clôt la série du " Nouveau monde ". Les personnages y ont gagné en densité et en maturité, vaincu l’horreur et la mort pour survivre dans une plus grande fraternité affective et relationnelle. Un très beau cycle pour adolescents.