Sur l'auteur :
(1920-
Préambule :
la Mort blanche par Frank Herbert, Laffont éd., coll. «Livre de poche», 1982, 1 vol. broché, in-
1ère parution: 1982
épidémies -
Synopsis :
O’Neill, un brillant biochimiste américain d’ascendance irlandaise vient à Belfast en vue de participer à un colloque. Pour l’occasion, son épouse Mary et ses deux enfants l’accompagnent. O’Neill les aperçoit avec horreur mourir déchiquetés dans un attentat à la bombe dont l’auteur, John Herity, appartient à l’IRA provisoire :
« Ce n’était pas une très grosse bombe, comparativement parlant, mais elle avait été placée par une main experte. La vieille voiture se transforma en fragments déchiquetés de métal et de verre – une boule de feu orange truffée d’éclats meurtriers. Un morceau de capot décapita Mary O’Neill. Les jumeaux se confondirent en une mare de sang projetée à travers la rue contre la clôture métallique de St Stephen’s Green. »
Le choc est si terrible pour O’Neill qu’il en devient fou et médite une vengeance implacable. De retour en Amérique, il liquide tous ses avoirs. Brouillant toutes les pistes à l’aide de plusieurs identités consécutives, acquérant petit à petit le matériel indispensable à son projet, il s’installe dans une cave désaffectée qu’il aménage en laboratoire. Par la manipulation du code génétique humain, O’Neill prépare une arme terrifiante, imparable, capable d’infecter toutes les femmes et de les tuer en vingt-
« l’ARN et l’ADN ont la même relation entre eux qu’un gabarit et le produit fini correspondant. Comme un moule et la pièce coulée qu’il permet de fabriquer. L’hôte infecté fabrique la protéine commandée par l’ARN. Quand un virus bactérien infecte une bactérie, l’ARN formé correspond à l’ADN du virus et non à celui de l’hôte. La séquence des nucléotides de la nouvelle molécule d’ARN transfert est complémentaire de celle de l’ARN messager du virus. –Il a transmis ce truc au moyen d’un virus ? -
Ce sont les hommes qui seront les vecteurs de dispersion. Parallèlement, il prévient le monde de ses intentions par des lettres : l’Irlande, la Libye et l’Angleterre, les pays qui selon lui accueillent ou pratiquent le terrorisme, devront être frappés d’ostracisme par le reste du monde :
« Il fut expédié cent copies exactement de la première «Lettre du Fou », et les lettres suivantes furent plus nombreuses.(…) Le message était clair : mettre en quarantaine les régions infectées. »
Tous les ressortissants de ces pays devront être bannis et renvoyés chez eux ou bien l’épidémie affectera la totalité du globe. Il signe ses lettres « le Fou » et, lorsque les divers états s’inquiètent de la situation, il est déjà trop tard : le virus a été dispersé par l’argent-
« Les Etats-
L’Irlande, l’Angleterre, la Libye sont isolées. La stabilité politique de nombreux états est affectée. Les groupes de recherche pour comprendre la nature intime du fléau n’obtiennent aucun résultat tellement le procédé découvert par le criminel est novateur. O’Neill, activement recherché par toutes les polices du monde, s’apprête à rejoindre l’Irlande sous l’identité de Kevin O’Donnell. Les femmes encore préservées du virus deviennent un capital précieux qu’il faut à tout prix isoler. Ceci est à l’origine des « Feux de panique » , zones infectées cautérisées à l’arme atomique qui établissent des barrières infranchissables de pays à pays. L’économie, totalement effondrée, isole d’autant plus certaines régions :
« John écouta avec une profonde attention. On soumettait Istanbul à la « NéoPyrolyse ». Parmi les nouveaux « points chauds » identifiés, on citait trente et un villages et villes d’Afrique, au nombre desquels figuraient Nairobi et Kinshasa. Johannesburg était toujours un amas de ruines radioactives. En France la perte de Nîmes était confirmée. A Dijon, la foule avait lynché deux prêtres soupçonnés d’être irlandais. Aux Etats-
Parallèlement à l’intrigue principale, l’on apprend qu’un jeune couple, Stephen et Kate, a été miraculeusement épargné et vit isolé dans un container aménagé, soigneusement gardé par les soldats de Doheny. La situation mondiale est désespérée. Les femmes continuant de mourir, un nouveau et fragile équilibre se met en place notamment en ce qui concerne les relations russo-
Le subtil jeu politique est tout entier tourné vers la découverte d’O’Neill, seul capable, semble-
« -
«La bouche de John s’ouvrit –un trou rond dans un visage torturé. « No-
Un monde entièrement remodelé sortira de l’épreuve. Les Etats traditionnels auront vécu. La recherche génétique, stimulée par les découvertes d’O’Neill, contient en germe des promesses immenses par rapport à l’avenir de l’humanité. Pour le reste, le faible pourcentage de femmes survivantes (une femme pour huit mille hommes), propulsera celles-
« Stephen prit lentement conscience de ce que disait Stonar : Si peu de femmes étaient envoyées dans les zones dévastées ! la Chine, l’Argentine, le Brésil et les Etats-
La morale bourgeoise sombre avec le vieux monde. La polyandrie est instaurée. Les femmes, d’abord considérées comme pure marchandise, détiendront rapidement tous les pouvoirs politiques et tiendront entre leurs mains la promesse d’un futur meilleur.
« la Mort blanche » allie le talent de Frank Herbert à la thématique déjà ancienne du « savant fou ». Ce roman cataclysmique s’ouvre sur une étude sociologique, politique et religieuse des rapports entre les peuples. La description hyperréaliste des faits, le traitement en profondeur de la psychologie entre les êtres, l’analyse des mobiles et de la personnalité d’un « Fou » , font de cet ouvrage un chef-