Sur l'auteur :
(1882-
Préambule :
le Météore par Pierre Guitet-
1 ère parution : 1923
menaces cosmiques
Synopsis :
A l’observatoire des « Monts maudits », dans les Pyrénées, quatre savants attendent des événements inquiétants. Les astronomes Blackbliss et Simpson, réticents à l’idée de céder à la panique, s’enferment dans leur laboratoire. Le jeune météorologue, Herrick Redern, en conversation avec Sophie Dupont, la passionaria de la Science métapsychique et sa mère spirituelle, se demande combien de temps il reste à l’espèce humaine avant d’être anéantie. Sophie Dupont prévoit en effet que trois « marées électromagnétiques », trois vagues létales pour la sensibilité et l’âme terrestres déferleront d’ici peu sur le globe :
« Dans trois minutes, Redern, la grande caresse somnifère passera sur nous. Pendant deux heures, la marée sera étale. Puis, une autre vague déferlera, puis une autre, et une dernière enfin, éteignant la vie par tranches successives, compliquant la torture physique des civilisations de la plaine par le martyr moral et l’épouvante. »
Envoyées par des Marsiens choqués par l’insensibilité et le matérialisme terriens, elles renverront au néant toute vie animale et humaine. Ses collègues, incrédules face à cette théorie, ne la feront pas changer d’avis :
« Voyez-
« Devant l’incuriosité des terriens, ceux d’en-
« On eut juré que ce n’était plus le même être. Son dos se voûtait. Sous le poids du corps, ses jarrets faisaient une grimace géométrique. Mais ce qu’il y avait de plus impressionnant, c’était le ravage progressif de sa physionomie. Les muscles de ses joues étaient distendus. Sa lèvre inférieure(…) retombait, flasque comme la lippe d’un cheval fourbu. »
En se débattant, Herrick casse la seringue condamnant Sophie à mort. Il ne pourra plus rien pour elle au moment où la deuxième vague magnétique , à son apogée, enveloppe la terre, produisant une chaleur effrayante et une profusion de taches sur le soleil :
« Il s’agenouilla près du corps de Sophie Dupont qu’on eut déjà dit momifié. Il joignit les mains exsangues pour la prière éternelle. Il se pencha sur la sybille endormie, la baisa au front. Et il se redressa, s’inclina encore, en saluant, la main à la visière, comme lorsque l’on envoie par le fond, enveloppé dans un drapeau, le corps du marin péri en mer. »
Ouvrant la porte du laboratoire pour faire part de la triste nouvelle à ses collègues, il s’aperçoit que Simpson et Blackbliss, pris de folie, se sont entretués. Alors, comme possédé, il forge une nouvelle seringue, la remplissant du produit salvateur, s’étant rappelé que sa fiancée, Maria Pia, devait venir à sa rencontre à travers la montagne, avec un couple d’amis, Gonzalo et Juanita. Il bondit vers eux et, les trouvant inanimés, les rend à la vie :
« La bouche s’ouvrit, découvrant les dents petites et d’un pur émail. Et il y eut dans le soulèvement rythmique du buste, dans les mouvements des membres sveltes, une telle puissance de volupté que Herrick Redern se releva, épouvanté, comme s’il se méfiait de lui-
« Ecoutez donc !… La France a conquis l’Allemagne , sans coup férir, et les Allemands s’entrecogent à-