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  • Quelle Secousse!

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Rudolph WURLITZER

    Parution : 1972

    Thème : menaces telluriques


    Sur l'auteur :

    (1937-) Ecrivain américain et scénariste de science-fiction. Travailla d'abord sur un tanker pétrolier. Voyages (Paris, Espagne) Romans et nouvelles psychédéliques. Un film post-cataclysmique: Glen and Randa (1971) Ses thèmes préférentiels: la recherche de l'identité, les frontières de l'esprit, la spiritualité.


    Préambule :

    Quelle secousse !, par Rudolph Wurlitzer, Le Sagittaire éd., 1976, coll . « Contre-Coup » N°4, 1 vol. broché, in-8 ème , 106pp. couverture illustrée (photo-montage). roman d’expression anglaise (USA)
    1ère  parution : 1972    titre original : Quake
    menaces telluriques


    Synopsis :

    Le « Big One » s’est déclaré. Toute la côte Ouest des Etats-Unis subit des bouleversements dramatiques avec, pour corollaire, une désagrégation sociale et morale de l’Etat et des individus. Le narrateur, logé au moment fatidique dans un hôtel de Santa Monica, devient le témoin sans concession du retour à la barbarie de ses semblables, analysant et répertoriant les crimes les plus vils, les bassesses les plus odieuses, les actes les plus dégradants. Lorsqu’il se remet du choc causé par l’effondrement du plafond de sa chambre, il constate chez ses concitoyens un déni généralisée de la catastrophe : l’on continue de vivre comme si rien ne s’était passé ! Les uns font l’amour à côté des cadavres, les autres seront obsédés par l’unique idée d’une voiture à faire démarrer ou d’un bus à rattraper.En déambulant dans la ville sinistrée, il se montre sensible aux divers changements :
    « Des égouts éventrés montait une odeur de merde et de gaz qui rendait l’air irrespirable. Au bord de la chaussée lézardée, couverte d’éclats de verre et de gravats, une canalisation béante lâchait des flots d’eau savonneuse. Des fils électriques sectionnés se tordaient sur le trottoir comme de serpents furieux. Une Chevrolet rouge avec une plaque du Texas avait échouée dans la devanture du snack. Au-dessus du crâne écrabouillé du conducteur, aplati contre le pare-brise, un petit crucifix en plastique oscillait tristement. »
    La recherche de nourriture constitue son premier objectif. Il se méfie des gens qui, autour de lui, ne présentent plus un comportement normal. Il se fera tout de même embaucher – par qui exactement ?- pour déblayer des gravats alors que les secousses telluriques se poursuivent en répliques rapprochées. Encadré de manière militaire et coercitive, il obéit à ces parfaits inconnus jusqu’à ce que des coups de feu le ramènent à la raison. D’autres individus, armés jusqu’aux dents, prêts à assassiner tous ceux qui résisteraient, le capturent pour le mener dans un camp de regroupement à quelques kilomètres de là :
    « Nous marchions au milieu de la rue, suivis par les deux hommes qui portaient Helena. Les plaques de fibro-ciment et les poteaux arrachés ralentissaient notre progression. Puis nous arrivâmes près d’une station Texaco dont le toit venait de céder. Un homme armé d’un fusil et adossé à un break familial rouge, fit un signe de la main à Orville. Tout autour de la station on avait installé un camp provisoire, délimité par une corde de nylon jaune fixée à des piquets. Derrière, une maison en bois de style colonial achevait de brûler. Il n’y avait que trois prisonniers dans ce camp. Deux, les mains liées dans le dos, étaient allongés sur le ventre. Le troisième nous regarda approcher. »
    D’où viennent ces individus ? Qui sont-ils ? De qui tiennent-ils leur légitimité ? Nul ne le sait, car la force brute a remplacé le droit, la guerre civile venant de se déclarer sans raison, avec ses injustices et ses meurtres arbitraires :
    « Quatre hommes, torse nu, approchaient. Ils tiraient un tombereau rempli de cadavres. A chaque tour de roue, un corps basculait et venait s’écraser par terre. Ils ne s’arrêtaient pas pour autant. Ils vinrent se ranger près de notre enclos. (…) Ils déchargeaient les corps et les jetaient par-dessus la corde. Tous les morts avaient la nuque trouée.»
    Ces « volontaires nationaux » l’obligeront à marcher pieds nus, puis arrivés au lieu de détention,  à se mettre entièrement nu, comme tous les autres. Gare à ceux qui n’obéiraient pas :
    « Un couple de vieillards sortit de la colonne en titubant. Un garde les frappa à coups de crosse. Ils tombèrent l’un sur l’autre. L’homme se redressa et prit sa femme dans ses bras. –C’est notre argent que vous voulez ? On n’a plus rien. Vous nous avez tout pris. On n’a jamais fait de mal à personne, nous. C’est la faute aux types qui logeaient chez nous. On savait pas ce qu’ils faisaient. Allez, tuez-nous. Tuez-nous. Le garde posa le canon de son fusil sur le front ridé du vieil homme et pressa la gâchette. L’homme culbuta, foudroyé. »
    Tout au long du chemin, les occasions de mourir ne manquent pas. Des balles sifflent au-dessus de sa tête, tirées par des snipers isolés ; un hélicoptère survole la colonne, les menaçant tous. Sur le lieu même du rassemblement, dans une zone industrielle, une faille large et profonde entaille le terrain. Certains s’amuseront à la franchir en sautant. Quelques-uns y laissent leur peau. Le repas improvisé de grillades que se préparent les miliciens déclenche la convoitise des prisonniers démunis et affamés. S’en suit une rébellion généralisée au cours de laquelle le narrateur prend la fuite… pour tomber sur une barricade, elle-même tenue par d’autres assassins anonymes. Il sait maintenant que préserver sa vie est une entreprise désespérée. Lucide, il attend une mort qui ne tardera pas.
    « Quelle Secousse ! » qui pourrait aussi s’intituler « Scènes de guerre civile » a été publié dans la collection du «Sagittaire », spécialisée dans les textes conjecturaux sulfureux. (Voir « Plein gaz » paru dans la même collection). Ici, plus que le sexe, la violence, l’absurdité des situations, l’arbitraire de la survie en temps de crise, forment l’objet du scandale. La vision cataclysmique permet la distanciation utile à l’auteur dont le but est de dévoiler la noirceur de l’animal humain, la haine qu’il voue inlassablement à son semblable et la part prédominante que prend en son esprit le cerveau archaïque. Un texte brut de décoffrage au style halluciné.


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