Sur l'auteur :
Préambule :
H sur Milan par Emilio de Rossignoli Denoël éd., 1965, coll. " Présence du futur " N° 97. 1 vol. broché , in-
1ère parution: 1965 titre original: H come Milano
la cité foudroyée -
Synopsis :
" H sur Milan " est la description de la vie quotidienne dans une ville sinistrée, Milan en l’occurrence, alors que la bombe thermonucléaire vient d’être lâchée et que l’Europe a été complètement anéantie. Description macabre et sans complaisance des êtres qui survivent au terrible événement durant les quelques jours où ils resteront en vie avant de mourir à leur tour dans les ruines, brûlés par les radiations :
" Maintenant les survivants sont au nombre de quatre ou cinq. Je vois une grosse femme, avec une robe à pois, elle tient à la main un morceau de fer rouillé. Elle gratte avec acharnement la surface sale d’une colonne restée debout. L’ombre d’un homme est restée sur cette surface comme un calque noir et goudron Elle dispute furieusement cette image à la pierre, arrachant de minuscules lambeaux, sombres, frisés et gluants.
Elle répète : "Je ne le laisserai pas ici." Elle travaille de la main droite, recueillant dans la main gauche ces copeaux humains. Quelques écailles de réglisse, informes : quatre-
Cette manière de mourir n’est pas tragique, solennelle, douloureuse, mais seulement ridicule. Sur le parvis, dans un triangle de pavé, resté inexplicablement intact, un enfant de trois ans, assis sur une ombre, en dessine le contour de son petit doigt incertain. Il s’arrête juste un instant pour balbutier " maman ". Les ombres sont partout, j’en vois là-
C’est également une histoire d’amour entre le narrateur, homme d’âge mûr, porte-
Le décor est omniprésent avec ses éboulis, ses espaces vitrifiés, ses tunnels de métro effondrés, ses amas de gravas. Les êtres aussi, avec leurs tares atomiques, physiques, psychologiques ou morales. Le désespoir halluciné, la soif intense, les quelques tentatives de reconstruction sociales, le culte de la force, l’ignominie des faibles et la constante recherche de la survie font de ce roman un livre intéressant et un exemple rare de description dans l’immédiateté de l’explosion qui peut se comparer au film de Watkins " la Bombe ".
Les héros parcourent cet univers délabré en un trajet qui, en quelques jours, les transforme, jusqu’à la mort de Sylvia. Ils pensent tout d’abord à se créer un repaire fortifié, sachant que tout le mal affluera à leur porte. Puis, ils vont à la recherche de l’eau, rationnée et rare, polluée de toute façon.
D’où leur rencontre avec les "vers", tronçons humains pensant et glissant ou des travestis inquiétants qui scalpent les femmes pour se revêtir de leurs cheveux ainsi que des aveugles qui essayent désespérément de reconquérir leur vie, et, pour finir, un médecin " philanthrope " soignant avec rien des êtres tarés et condamnés. Nos héros se dirigent de la périphérie vers le centre de la ville pour se procurer une denrée rarissime supposée les guérir, c’est-
Livre désespéré et désespérant avec la complaisance froide de l’auteur pour les descriptions les plus horribles et les mutilations de tout ordre, " H sur Milan " se situe dans la veine hyper-