Sur l'auteur :
Préambule :
l’Oeil géant par Max Ehrlich, Hachette éd., 1951, 1 vol. broché, in-
1ère parution: 1951 titre original: the big eye
menaces cosmiques
Synopsis :
David Hughes est l’adjoint du Dr Watson, astronome de réputation mondiale qui s’occupe de " l’oeil géant ", c’est à dire du télescope du mont Palomar. Au moment où s’ouvre le récit, la tension est vive entre les Américains et les Soviétiques. Ces derniers paraissent employer une arme secrète qui rompt l’équilibre de la terre en déstabilisant les USA. Des tremblements de terre, des inondations catastrophiques se multiplient qui ne peuvent être provoqués que par ces Soviétiques tant haïs. C’est du moins la thèse du joyeux va-
Le docteur Watson est convié à une réunion de la dernière chance à New York, en compagnie de tous les militaires munis d’un cerveau, en y apportant ses arguments écrits . Ne pouvant s’y rendre, Watson y délègue David. Le jeune homme débarque dans une ville de New York au bord de la crise de nerfs. Le centre en est quasiment désert et toutes les fonctions habituelles d’une cité sont paralysées. Les gens ont peur du déclenchement imminent des hostilités, d’autant plus qu’à son arrivée survient une nouvelle secousse tellurique descellant toutes les vitres et semant la panique parmi les citoyens encore présents:
" Fasciné, les cheveux plaqués aux tempes par une horrible sueur froide, Hugues regardait de tous ses yeux, incapable de remuer pied ou patte, incapable même de respirer. C’est alors que les premières vitres s’abattirent d’un coup, du haut des fenêtres du Plazza Hôtel, du Savoy-
Malgré le danger, David court vers Cora, sa bien-
Avec stupeur, il apprend de la part du majordome Francis, que sont réunies autour de Watson les sommités mondiales en matière de cosmologie, y compris les Russes. Watson lui apparaît fermé, préoccupé, soucieux . Il y a de quoi. Un bolide a été découvert fonçant vers la terre. Celui-
" Cela paraissait impossible, bien sûr. Dans l’immensité de l’espace infini, la terre n’était guère qu’un grain de poussière. Il en était de même de cette nouvelle planète, de cette planète Y. Toutes les lois qui régissent le hasard étaient contre cette conjonction, qui n’avait qu’une chance sur des milliards et des milliards de se réaliser. Et, cependant, elle était fatale. Les orbites s’intersectaient. Le point de collision était patent. Et rien ni personne ne pourraient empêcher le cataclysme. La fin du monde. La fin du monde ! La fin du monde! Les syllabes cognaient contre les parois du crâne du jeune homme avec une résonance tragique. "
La nouvelle de la fin du monde fut proclamée lors d’une conférence de presse. Le monde entier, frappé de stupeur, mesure alors le minuscule laps de temps qu’il lui reste à vivre et au-
" Puis, à mesure que le temps passait, le dérèglement s’atténua . Les gens retrouvèrent une forme d’équilibre, se résignèrent à vivre sous la menace de la planète, puisqu’ils étaient impuissants à en détourner le cours. Des millions d’indifférents se convertirent, se mirent à fréquenter assidûment les sanctuaires et les temples. (...) L’argent avait perdu beaucoup de sa valeur relative. Son utilité s’amenuisait dans la proportion où se rétrécissait l’avenir. Les riches distribuaient leur fortune. (...) La pauvreté se résorba progressivement. Vers les derniers mois de l’an I, les mendiants avaient disparu. (...) En juillet, un gouvernement mondial fut instauré."
La guerre est bannie (qui la ferait encore et pour quel gain?), un gouvernement mondial est instauré, des comités de salut public naissent comme des champignons pour organiser le minimum vital dont aurait besoin l’humanité jusqu’au jour fatidique, puisque tout échange économique s’arrête net.
La planète maintenant visible dans son approche tourne toujours la même face vers la terre, comme un oeil géant, comme l’oeil même de la conscience. Beaucoup d’humains y voient l’oeil d’un dieu vengeur décidé à se débarrasser de sa créature malfaisante. « L’Oeil géant » -
Le moment fatidique étant imminent, David a décidé de mourir debout, en homme, avec toute sa famille. Entraînant sa femme et portant son enfant, ils sortent affronter l’instant fatal, comme bien d’autres êtres humains:
" On n’entendait aucun bruit en dehors du carillon lugubre et funèbre des cloches. Aucun véhicule ne circulait plus, aucun klaxon ne cornait par la ville paralysée. Sous la voûte sonore des glas, des milliers et des milliers d’êtres humains avaient envahi les rues, se pressaient sur les boulevards, engorgeaient les parcs, masse compacte et silencieuse, figée dans une attente morne. Des oraisons ferventes et des gémissements montaient des églises et des temples à la pâle lueur des cierges. L’empreinte de la mort marquait déjà tous ces visages tournés vers l’Oeil Géant, ceux des hommes, ceux des femmes et jusqu’à ceux des enfants. Toute peur avait disparu et faisait place au calme et à la résignation. Le ciel s’empourpra davantage. La planète parut augmenter de volume . Les cloches sonnèrent plus fort ! Il était trois heures. D’un même élan tous les gens se jetèrent à genoux dans la neige, courbèrent la tête et se mirent en prière dans l’expectative du dénouement final.
Les cloches cessèrent de tinter. Tout fut silence. "
La collision n’aura pas lieu. L’Oeil géant évite la terre, diminue de volume puis disparaît causant à notre globe des dégâts limités, quelques raz-
La planète est sauvée et, dans les jours qui suivirent, David mettra la main sur une note de Watson qui stipule clairement que celui-
Malgré quelques naïvetés charmantes (les protagonistes contempleront la venue du bolide du pas de leur porte), quelques outrances caractéristiques pour décrire la psychologie des militaires, quelques avertissements moralisateurs très anglo-