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  • Guide Pratique De L'apocalypse

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Elise THIEBAUT

    Parution : 2000

    Thème : fins du monde, fins de l'humanité


    Sur l'auteur :

    (1962-) Journaliste, Ecrivain. Travaille en agence de communication et projets de signalétique. Conceptrice des 150 panneaux publicitaires sur l'histoire du métro de Paris dans les stations. Féministe engagée. Publication de plusieurs ouvrages et nouvelles.


    Préambule :

    GUIDE PRATIQUE DE L’APOCALYPSE par Elise Thiébaut,  suite de 12 fascicules brochés,  Quintette éd., 2000, 150 pp. in-12 ère  . roman d’expression française
    1 ère  parution : sept. 2000.
    fins du monde, fins de l'humanité


    Synopsis :

    fascicule 01 : Accordez-moi cette bombe :
    Avec beaucoup de finesse et d’ironie, la romancière, prenant le lecteur pour personnage (" vous pensez que… ", " votre famille"), évoque en touches rapides l’ensemble des séquelles terrifiantes que provoquerait l’explosion de bombes thermonucléaires : la mort, l’errance dans les ruines, la présence de décombres :
    " Vous êtes terriblement étonné d’avoir survécu. Votre orgueil vous souffle d’abord que vous êtes ELU parmi tous les humains, mais votre manie de l’échec vous réfute aussitôt : survivre quand tout le monde a péri, n’est–ce-pas  là le comble de l’infortune ? Pour en avoir le cœur net vous essayez confusément d’engager un dialogue avec Dieu, sur le mode " pourquoi moi, Seigneur ? ". Il ne répond pas. Il ne répondra jamais. Vous resterez seul avec vos doutes et votre peau qui part en lambeaux.
    Vous marcherez dans la ville en ruines. Partout des morts, des flammes et des fontaines d’eau bouillante, les carcasses de voitures, un ciel rouge et noir, et des statues qui paraissent plus vivantes que les gens. "

    Adroitement, elle relie cet imaginaire à un vécu non moins effrayant, soit celui de la mort réelle dans les camps d’extermination nazis, ou celui de la mort imaginée à travers une psychologie malade. Du grand art.
    fascicule 02: l’amour de A à Z
    Ou petit traité à l’usage des jeunes filles. Des premiers émois avec ses tendresses et ses ridicules, au répertoire des illusions. Du premier garçon pour lequel l’on se serait damnée,  au vieillard qui souffre son agonie et dont l’on s’occupe. Car la fin du monde est aussi la fin de la vie, et vice-versa :
    " Le fait est que vous vous êtes raconté pas mal d’histoires sur le monde et sur vous-même. Enfin, plus sur vous-même que sur le monde – question de matière première.
    De toutes les catastrophes qui doivent inéluctablement fondre sur l’être humain, la vieillesse vous paraissait  –  de loin - la plus improbable. La mort en revanche vous terrifiait. Et l’amour. Mais la vieillesse, la désillusion, la façon qu’a la vie de s’accumuler par strates géologiques sur votre petit cœur, vous ne pouviez pas l’imaginer. "
    fascicule 03 : Construire son abri anti-atomique
    " Quand François proposa à Bettina de construire un abri antiatomique, il était en train de prendre son bain. " Le couple décide d’acheter une maison en Camargue puisque la fin du monde est proche. Bettina travaillera pour payer ladite maison qui sera rénovée par François et ses amis. Ils vivront en communauté et creuseront une piscine.
    Ceci servira d’alibi à François pour proposer le creusement d’un abri (l’habitude étant prise de creuser). Alors, ils se fâcheront entre eux. Lorsque le moment fatal arrivera, François et Bettina se réfugieront seuls dans l’abri, car:
    " S’ils entrent tous, on n’aura pas assez d’air, pas assez de vivres, pas assez de temps pour attendre que les radiations s’atténuent.(…) Autour de nous, les gens mourront dans d’atroces souffrances, et il faudra s’organiser pour vivre dans ce trou (…) Nous serons les piliers de ce monde tombé en ruines et nous repenserons à ce jour ancien où je te parlais, dans la salle de bains, pendant que tu nattais tes cheveux en regardant la buée se déposer lentement sur le miroir. "

    fascicule 04 : Vaincre l’autruisme
    Ou la rencontre avec l’autre lorsque le moi est en construction : " Vous étiez détestable puisque vous étiez détestée ".
    Même la mort de la personnalité adolescente dans la pétrification du moi adulte n’enlève rien au miroir tendu par l’autre :
    " Vous pleurez en la regardant, parce qu’elle est belle, parce qu’elle est douce, parce que tant de bons moments vous unissent depuis toutes ces années même si son mariage vous désespère. Vous pleurez parce qu’elle vous aime et que vous n’aimez pas. Vous pleurez sur vous-même comme tous les autruistes, ricanante et empruntée dans cette robe qui met vos genoux cagneux en valeur et votre poitrine à la torture.
    Vous pleurez parce qu’elle est devenue une femme, et que vous n’êtes même pas sûre d’appartenir à la race humaine. Vous pleurez par ce que vous avez une amie, une au moins ; vous l’aimeriez pour l’éternité si seulement l’éternité n’était pas destinée à prendre fin avec vous. "
    fascicule 05 : Extraterrestre mon ami
    Les extraterrestres ont envahi la terre :
    " Ils débarquent un jour sur la terre et veulent faire de nous leurs esclaves. Seulement moi, je ne marche pas. C’est déjà assez pénible de devoir aller pointer à l’ANPE, sans avoir à brusquement supporter les extraterrestres qui veulent réduire le monde à leur merci. "
    D’ailleurs, actrice de second ordre, la narratrice se doit de changer la litière du Chat sans l’équipement adéquat qui devrait être fourni:
    " le Changement de la Litière du Chat reste un secret militaire et ils refusent de distribuer des masques à gaz en conséquence. "
    C’est chez Shopi qu’elle rencontre Enrico, un extraterrestre certainement, avec qui elle se rappelle avoir couchée. " Que deviens-tu ? " Il ne devient rien. Il en veut à la narratrice de s’occuper du Chat de Mathieu Volar, l’individu qui lui a volé sa pièce " Prise de Tête ".
    Elle en conclut que nous sommes tous dans la 4 ème  dimension et n’avons qu’un seul but dans la vie : acheter de la litière pour chat. La vie est dure sous le joug extraterrestre!
    fascicule 06 : Une femme à votre vue
    En se réveillant aveugle, il ne se voit plus qu’au miroir,  mais se reconnaît en cette fille appelée au hasard au téléphone pour lui faire l’amour… et qui disparaît à sa vue.
    Qui est donc qui dans ce jeu du visible invisible ? :" Comment saurais-je que j’existe si je ne plais pas ? "
    fascicule 07 : l’homme tel qu’on le parle
    Son frère a un gros chagrin d’amour et comme  tous les hommes il ne peut pas arrêter de pleurnicher. Il s’en ouvre à sa sœur qui lui fait le compte des amants qu’elle a connus,  au nombre de douze comme les disciples du Christ. Aucun d’entre eux n’échappe à la critique féminine. Nostalgie, quand tu nous tiens !
    fascicule 08 : Le prolétaire sans peine
    " Les prisons sont des pays morts, désolés, comme imprégnés d’une brume radioactive, à l’intérieur les vivants sous-vivent, c’est ce qui les distingue des survivants : ils survivent avant que la mort ne les ait touchés. "
    Elle avait épousé un ouvrier, fidèle à son conditionnement familial. C’était aussi un révolutionnaire sans qu’elle n’en sût jamais rien et aujourd’hui, il sort de prison. Alors elle l’attend avec angoisse et espoir, soucieuse d’en finir avec la vie précédente et craintive d’en commencer une nouvelle :
    " Il va sortir, votre prolétaire. Vous en ferez un bourgeois parce que comme aux cartes c’est la reine qui gagne sur le valet. La lutte des classes est terminée. Les terroristes se sont perdus. Vous êtes rescapée d’un accident qui n’a jamais eu lieu : la révolution. Le prolétaire sans peine n’a jamais existé. Tant pis, vous prenez celui-ci avec peine. Il porte une valise, il marche sans vaciller. Vous vous dites : Que l’argent reste où il est, que l’amour reste là où il est. Que rien ne change. "
    fascicule 09 : J’y pense, donc je jouis
    Ou de la difficulté d’une psychanalyse réussie.
    fascicule 10 : Stérile et heureuse
    Elle a une envie d’enfant et se sent stérile. Trois ans qu’elle essaie en vain. Alors, en route pour les tests, notamment l’hystérosalpingographie au mot si compliqué, à la puissance trouble. Démission dans les mains du Dr Duras :
    " On pense à ces gens qui font des années de médecine pour passer le reste de leur vie à explorer l’utérus ou l’anus de patients terrifiés. "
    Connaissance intuitive par le corps de sa propre finitude.
    fascicule 11 : J’élève mon mutant
    Victoria qui se rappelle toutes ses vies antérieures ne sait comment attirer l’attention de ses parents. Ils sont moins évolués qu’elle et, pour le leur faire savoir, elle vomit sur tout. Mais, il n’y a rien à faire. Plus elle grandit plus la mémoire de ses vies antérieures disparaît : à nouveau elle sera condamnée à mort :
    " Victoria haussa les épaules. Elle voyait la vanité de toute chose et même celle de son orgueil. Elle pensa qu’elle ne devait pas lutter, la démémorisation n’en serait que plus pénible. Elle devait attendre et s’abandonner à la mutation inéluctable : devenir de plus en plus grande, de plus en plus bête, de plus en plus ordinaire. Mais elle parvint à se convaincre que rien de tout cela n’avait la moindre importance.
    Le genre humain n’est pas de ceux qui méritent l’attention d’un enfant. Un jour, elle se rappellerait peut-être ses vies, par hasard, elle les écrirait, les insérerait dans un livre, et personne ne la croirait. Peut-être qu’elle fût une mutante. L’heure du goûter approchait, et elle demanda à sa mère de lui donner un verre de lait. Elle but consciencieusement, jusqu’à la dernière goutte, et quand elle eut fini, il ne lui restait pas le moindre souvenir de sa vie. "

    fascicule 12 : Comment devenir anonyme
    Etre anonyme est très difficile surtout quand on oscille du communisme au capitalisme :
    " Vous n’avez rien d’autre que votre vie et ils veulent vous la prendre. "
    D’ailleurs : " Ne rien faire vous obligeait à vivre et vivre s’était révélé beaucoup plus fatigant que travailler. Il est terrifiant d’exister par soi-même. "
    Cette conscience malheureuse de l’insondable insignifiance de soi vous renvoie un état des lieux où ne subsiste que le seul désir de survivre en dépit du : " désastre (qui) ne cessait de gagner nos vies, comme la sécheresse inexorable dans le désert, la famine, la pollution, des phénomènes presque surnaturels si puissants qu’on pourrait oublier ce qui les a causés : votre obstination à ne rien faire pour empêcher la fin du monde. "
    En douze petits livrets Elise Thiébaut offre un panorama complet de l’apocalypse vécue au quotidien. Une approche moderne et réussie du concept de finitude.


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