Sur l'auteur :
(1945-
Préambule :
Plein Gaz par Charles Platt , le Sagittaire éd., 1977, Coll. " Contre-
1 ère parution : 1970 Titre original : The Gas
l’air empoisonné
Synopsis :
Vincent connaît le risque que court la Grande-
" Cathy l’avait écouté bouche bée, les yeux écarquillés. Mais…, dit-
" La grosse femme toujours occupée à sucer le garçon de ferme. Autour d’eux, les corps inanimés revenaient tour à tour à la vie. Un garçonnet de douze ou treize ans, ravi, hilare, tressautait de plaisir sur l’asphalte tandis qu’un homme entre deux âges, en costume et en cravate, lui tripotait habilement le sexe. Une très jeune fille aux boucles dorées avait le visage enfoui entre les cuisses d’une dame qui aurait pu être sa grand’mère. Une femme à lunettes fourrait de force un petit caniche gris sous le tablier qui était son seul vêtement. Vincent s’approcha d’eux à pas de loup. Des buissons et des herbes qui bordaient la route s’élevaient un bruit de frottement continu et des couinements d’animaux minuscules. Dans les arbres, des milliers d’oiseaux gazouillaient frénétiquement. Un pivert martelait au loin, et des insectes vrombissaient et bourdonnaient de tous côtés. Cette symphonie champêtre était plus qu’à moitié couverte par la cacophonie grandissante produite par les villageois emmêlés, mélange de grognements, de ahanements, de gémissements et de bruits de succion avides"
Profitant du désordre total, ils s’emparent d’un avion de tourisme. Curieusement, jamais le temps n’aura été aussi beau, l’air aussi transparent. Survolant la région, luttant avec énergie contre leurs pulsions mais pas toujours avec succès, ils sautent en parachute sur la cité, l’avion allant s’écraser au loin. Vincent a un seul objectif : mettre Judith sa femme, Annette et Malcolm, ses enfants, hors de danger. Ils se cachent de la police devenue imprévisible et dangereuse du fait qu’elle est armée. Celle-
" L’espace d’un court instant, un silence de mort les recouvrit de son aile blanche. Puis, une formidable détonation secoua la maison, et la pénombre du salon fut illuminée d’une grande lueur blanche et fulgurante. Avec un ensemble parfait, Vincent, Annette, Judith, Malcolm et le pasteur jouirent en poussant de grands cris, envoyant des giclées de sperme jusqu’au plafond. La logeuse explosa et la force de la déflagration les envoya tous rouler à terre. Toute la pièce fut éclaboussée d’un mélange indescriptible de sang, de viscères, de fragments de peau, d’excréments, d’urine, d’humeurs, de sperme, de morve, et de sueur. Le cylindre avait déchiqueté la grosse dame en mille petits fragments. "
Cathy, devenue folle, s’empare de la voiture et disparaît dans la nuit. Edmond kidnappe Judith et l’entraîne vers la cité universitaire de Cambridge pour se livrer sur elle à des expériences scientifiques de la plus haute importance. Vincent reste seul avec ses enfants. Il erre à la poursuite de Judith. Le monde entier délire autour de lui. En ses rares moments de lucidité, il retrouve la trace de Judith pendant que ses enfants se livrent à des jeux sexuels dans un parc, avec d’autres enfants de leur âge.
Vincent refait surface en contemplant avec horreur Edmond qui l’a drogué et qui lui fait accomplir – avec la monomanie qui le caractérise – des meurtres " à titre d’expérience ". Il lui laisse rencontrer Judith qui est encore entière et, le couple ne l’intéressant plus, il permet à Vincent de repartir avec Judith jusqu’à ce que Cathy réapparaisse dans sa vie. Totalement paranoïaque, elle hait Vincent en le rendant responsable de son état (ce qui est un peu la vérité). Avec d’autres mégères qui partagent sa haine du mâle, elles émasculent, étripent, lacèrent et tuent tous les hommes qu’elles enlèvent, les attachant au maître-
" Malcolm jouit le premier, bien avant sa mère. Il aurait voulu que cela dure plus longtemps, mais elle apaisa ses scrupules en lui disant qu’il l’avait agréablement foutue, et qu’elle avait bien pris son plaisir malgré tout. Annette jouit à son tour, mais elle continua à s’agiter sur Vincent jusqu’à ce qu’il éjacule. En sentant le sperme de son père jaillir en elle, elle eut un deuxième orgasme. Ils étaient tous au comble du bonheur.(…) Comme c’est merveilleux d’être à nouveau réunis , reprit Judith d’une voix pleine de langueur. (…) Nous sommes redevenus nous-
Un roman étonnant, à la limite de l’insoutenable. Débutant comme un récit de pure pornographie, il bascule dans l’horreur d’une apocalypse inattendue prouvant la charge explosive de la libido, sa nature profondément antinomique et sauvage, exclusive de toute récupération sociale. L’usage débridé de la sexualité lié au sadisme/masochisme de l’être humain dynamite toute structure sociale et provoque un malaise d’autant plus grand chez le lecteur lorsqu’il prend conscience que l’apocalypse est en lui, en quelque sorte. Une fin du monde originale qui peut se comparer aux romans de Farmer (" Comme une Bête "), ou de Ian Watson (" Orgasmachine ").