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  • Les Naufrages De Paris

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Georges BLOND

    Parution : 1957

    Thème : disette d’éléments


    Sur l'auteur :

    (1906-1989) Débute par une vie de marin. Journaliste et écrivain français. Romancier et conteur. Ouvrages à base historique documentée, notamment sur la 2ème guerre mondiale. Sensibilité de droite. Ses amis: Drieu de la Rochelle, Chardonne, Brasillach) Collabore à la revue Candide. Voyage en Allemagne. Après la guerre, écrit des ouvrages à la gloire des Alliés. Ecrivain prolifique.


    Préambule :

    les Naufragés de Paris par Georges Blond, Presses Pocket éd., 1971, 1 vol.cartonné, 315pp., in-12ème . jaquette illustrée par Pierre Joubert.  roman d’expression française
    1ère parution: 1957 .
    disette d’éléments


    Synopsis :

    Une épidémie détruit le papier. L’éditeur Veyrier s’en rend compte rapidement lorsque des rouleaux de papier se déchirent sans arrêt. Au départ, la menace n’est pas prise au sérieux, les techniciens incriminant l’humidité de l’air ou la trame du papier. Le phénomène s’amplifie pourtant touchant toutes sortes de papier jusqu’au jour fatidique de juillet ou l’ensemble du papier utilisé en France se dégrade spontanément: livres, journaux, magazines, actes officiels, mandats, lettres, se liquéfient en une pâte grise.
    Le clan Veyrier, en bourgeois prévoyants, sent la catastrophe se concrétiser  sous la forme d’un effondrement de la société. Veyrier envisage donc de se trouver un abri sûr en attendant la fin de l’orage. Une propriété située dans la campagne, en Ardèche, formera sa base secrète. Comment y arriver? Il lui faut d’abord convaincre Lucienne, sa secrétaire avec qui il entretient une relation, et sa fille Sonia, réticente et amoureuse de Tyrosse, le musicien. Rapidement, tout bascule dans l’anarchie. L’activité économique se ralentit puis s’arrête. Les échanges commerciaux ne se font plus. Des grèves éclatent. La disette apparaît en ville, alors que des stocks alimentaires pourrissent ailleurs. Les gens, en majorité, restent chez eux en proie à un malaise profond et les rues sont de moins en moins sûres.
    Sonia, en traversant Paris de nuit pour avouer son amour à Jacques Tyrosse,  et vivre avec lui,  manquera de peu de faire les frais de la violence urbaine, alors que Lucienne se fera accoster par un jeune homme qu’elle ne connaît pas et qui souhaite vivre avec elle, puisque, selon lui, les temps ne sont plus à  l’hésitation. Lucienne, d’abord agacée, finira par céder à la forte sollicitation et dorénavant elle,  et Pierre Legros,  resteront ensemble pour la vie.
    Les clivages comportementaux deviennent de plus en plus marqués. Veyrier songe avant tout à sauver sa peau, à peine libéré par ses ouvriers qui l’avaient séquestré en son usine. Quant à Sonia et Tyrosse, ils pensent venir en aide aux miséreux de la capitale en s’engageant dans une sorte d’armée du salut qui apporte à domicile la soupe populaire. Même cela se défait car la France a été mise en quarantaine par les USA qui ne sont pas atteints par l’épidémie. Veyrier a  du mal a convaincre les siens de partir avec lui:
    "Bien entendu, les villes sont devenues d’autant plus inhabitables qu’elles étaient grandes et pourvues de tous les avantages de la civilisation. Heureusement, en France, la plupart des citadins ont gardé des attaches à la campagne. Cela ne veut pas dire que tout s’arrange facilement, mais pas mal de gens arrivent à se faire héberger. Il y a aussi les camps, où règne, paraît-il, une espèce de communisme. Bref, ceux qui ont un refuge campagnard assez confortable doivent s’estimer heureux, et, si vous voulez mon avis, plus tôt nous aurons gagné le nôtre, mieux cela vaudra. "
    Finalement les voilà aux portes de la capitale dans une puissante voiture, avec toutes leurs affaires. Ils n’iront pas loin. Le système central, en s’effondrant, a laissé les coudées franches aux chefs locaux, anciens maires, militaires en retraite ou non, notables, qui imposent leur échelle de valeurs. Près d’Orléans, ils tombent dans un guet-apens dressé par des déserteurs mais des militaires locaux les tirent du pétrin. Pas pour très longtemps puisqu’on leur confisquera leur voiture:
    " Que vous connaissiez ou non le général Ducastillon, monsieur, cela m’importe peu. Le général Ducastillon fait ce qu’il veut dans sa région. Mon domaine à moi s’arrête juste au-delà de la Loire et le reste ne m’intéresse pas, j’ai assez à faire ici. Je vous reçois parce que je ne suis pas un sauvage, mais je voudrais que vous compreniez qu’il y a deux choses qui me sont aussi précieuses que la vie: premièrement, mon temps, deuxièmement, l’essence. "

    Ils repartent à pieds, avec leurs valises. Partout ils se heurteront à l’indifférence et l’égoïsme des autres, alors que leurs orteils sont si douloureux et qu’ils sont si fatigués... Proches du désespoir et de l’abandon, ils effectuent une dernière tentative dans une ferme. A peine ont-ils eu le temps d’être menacés par le fermier que celui-ci est agressé à son tour par une bande de malandrins arrivés en auto, qui leur volent tout, notamment les lingots d’or, et, avant de s’enfuir, tirent sur Tyrosse. Celui-ci agonisera sur le bord de la route, entourés par les siens impuissants.
    Un couple de bons samaritains s’arrête. Elle est médecin, lui ingénieur. Décidés de se mettre au vert dès le début de la catastrophe, ils ont emménagé dans une ferme où nos héros pourront se remettre à flots.Enfin guéris, psychologiquement et physiquement, ils reprennent la route et atteignent leur refuge au Rousset dans la Creuse où déjà règne Madame Veyrier. Cette aventure les a beaucoup changés. Ils comprennent à quel point les anciennes valeurs culturelles, sociales, morales ont disparu et que pour survivre dans le tourbillon rien ne vaut de cultiver la terre, de vivre en famille, de prier Dieu comme l’a dit si souvent le Maréchal.  
    La bonne nouvelle leur tombera du ciel  sous la forme de tracts largués par un avion,  annonçant l’éradication de la bactérie papivore par les Américains:
    " L’avion vira et revint, plus bas encore. Il passa au-dessus de la vigne en vrombissant de son vieux petit moteur, et redressa au-dessus de la prairie. Et là, juste en redressant, il laissa tomber sa neige. D’abord cela ressembla à un oiseau blanc surgi juste au-dessous de lui, à plusieurs colombes voltigeantes, puis elles s’ouvrirent et furent ces flocons, ces innombrables flocons blancs. Ils descendaient lentement en tournoyant et en s’éparpillant, et les hommes et les femmes qui les regardaient sentaient battre leur coeur. L’avion avait de nouveau viré et il s’éloignait. Les flocons de papier descendaient en tournoyant et en grossissant, chacun était un rectangle blanc, éblouissant au soleil, éblouissant comme les villes blanches et les robes de mariées, comme la pierre des statues, comme la blancheur sur laquelle l’Humanité écrit son histoire. "
    Un récit qui se rattache à la catégorie de "la disette d’éléments " où l’auteur se pose la question d’école: que se passerait-il si ?... En ce cas, c’est la disparition du papier qui est à l’origine d’une dissolution sociale, un événement  possible au moment de l’écriture du roman (1957), époque non encore informatisée. La chute de la société y est analysée dans la veine de " Ravage ", vue à travers les yeux d’un petit groupe de bourgeois réactionnaires, affligés par la disparition de leur morale, pétris par les  conventions sociales et mus par un égoïsme sans nom.
    On pressent que l’auteur aimerait bien mettre un nom sur la cause du désastre mais que, plus avisé que ses émules des années 20, les Bessières et les Pierre Dominique, il préfère laisser planer le doute...


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