Sur l'auteur :
(1906-
Préambule :
les Naufragés de Paris par Georges Blond, Presses Pocket éd., 1971, 1 vol.cartonné, 315pp., in-
1ère parution: 1957 .
disette d’éléments
Synopsis :
Une épidémie détruit le papier. L’éditeur Veyrier s’en rend compte rapidement lorsque des rouleaux de papier se déchirent sans arrêt. Au départ, la menace n’est pas prise au sérieux, les techniciens incriminant l’humidité de l’air ou la trame du papier. Le phénomène s’amplifie pourtant touchant toutes sortes de papier jusqu’au jour fatidique de juillet ou l’ensemble du papier utilisé en France se dégrade spontanément: livres, journaux, magazines, actes officiels, mandats, lettres, se liquéfient en une pâte grise.
Le clan Veyrier, en bourgeois prévoyants, sent la catastrophe se concrétiser sous la forme d’un effondrement de la société. Veyrier envisage donc de se trouver un abri sûr en attendant la fin de l’orage. Une propriété située dans la campagne, en Ardèche, formera sa base secrète. Comment y arriver? Il lui faut d’abord convaincre Lucienne, sa secrétaire avec qui il entretient une relation, et sa fille Sonia, réticente et amoureuse de Tyrosse, le musicien. Rapidement, tout bascule dans l’anarchie. L’activité économique se ralentit puis s’arrête. Les échanges commerciaux ne se font plus. Des grèves éclatent. La disette apparaît en ville, alors que des stocks alimentaires pourrissent ailleurs. Les gens, en majorité, restent chez eux en proie à un malaise profond et les rues sont de moins en moins sûres.
Sonia, en traversant Paris de nuit pour avouer son amour à Jacques Tyrosse, et vivre avec lui, manquera de peu de faire les frais de la violence urbaine, alors que Lucienne se fera accoster par un jeune homme qu’elle ne connaît pas et qui souhaite vivre avec elle, puisque, selon lui, les temps ne sont plus à l’hésitation. Lucienne, d’abord agacée, finira par céder à la forte sollicitation et dorénavant elle, et Pierre Legros, resteront ensemble pour la vie.
Les clivages comportementaux deviennent de plus en plus marqués. Veyrier songe avant tout à sauver sa peau, à peine libéré par ses ouvriers qui l’avaient séquestré en son usine. Quant à Sonia et Tyrosse, ils pensent venir en aide aux miséreux de la capitale en s’engageant dans une sorte d’armée du salut qui apporte à domicile la soupe populaire. Même cela se défait car la France a été mise en quarantaine par les USA qui ne sont pas atteints par l’épidémie. Veyrier a du mal a convaincre les siens de partir avec lui:
"Bien entendu, les villes sont devenues d’autant plus inhabitables qu’elles étaient grandes et pourvues de tous les avantages de la civilisation. Heureusement, en France, la plupart des citadins ont gardé des attaches à la campagne. Cela ne veut pas dire que tout s’arrange facilement, mais pas mal de gens arrivent à se faire héberger. Il y a aussi les camps, où règne, paraît-
" Que vous connaissiez ou non le général Ducastillon, monsieur, cela m’importe peu. Le général Ducastillon fait ce qu’il veut dans sa région. Mon domaine à moi s’arrête juste au-
Ils repartent à pieds, avec leurs valises. Partout ils se heurteront à l’indifférence et l’égoïsme des autres, alors que leurs orteils sont si douloureux et qu’ils sont si fatigués... Proches du désespoir et de l’abandon, ils effectuent une dernière tentative dans une ferme. A peine ont-
Un couple de bons samaritains s’arrête. Elle est médecin, lui ingénieur. Décidés de se mettre au vert dès le début de la catastrophe, ils ont emménagé dans une ferme où nos héros pourront se remettre à flots.Enfin guéris, psychologiquement et physiquement, ils reprennent la route et atteignent leur refuge au Rousset dans la Creuse où déjà règne Madame Veyrier. Cette aventure les a beaucoup changés. Ils comprennent à quel point les anciennes valeurs culturelles, sociales, morales ont disparu et que pour survivre dans le tourbillon rien ne vaut de cultiver la terre, de vivre en famille, de prier Dieu comme l’a dit si souvent le Maréchal.
La bonne nouvelle leur tombera du ciel sous la forme de tracts largués par un avion, annonçant l’éradication de la bactérie papivore par les Américains:
" L’avion vira et revint, plus bas encore. Il passa au-
Un récit qui se rattache à la catégorie de "la disette d’éléments " où l’auteur se pose la question d’école: que se passerait-
On pressent que l’auteur aimerait bien mettre un nom sur la cause du désastre mais que, plus avisé que ses émules des années 20, les Bessières et les Pierre Dominique, il préfère laisser planer le doute...