Sur l'auteur :
(1953-
Préambule :
la Cage de Londres par Jean-
1 ère parution : 2003
invasions extraterrestres
Synopsis :
Les Martiens de Wells (le prophète !) sont de retour. Ayant réduit le reste des Terriens en esclavage, leur nature trop différente de ces derniers les empêche de les reconnaître comme des êtres pensants. Ils s’en servent comme du bétail, des vaches, dont il faut traire le lait, c’est-
« Le 2ème cercle d’Oxford est une grande enceinte circulaire, où se pressent environ cent cinquante personnes, enfants, adolescents et adultes dans la force de l’âge. Trois arches dans le mur communiquent avec les compartiments voisins : au sud, le 1er cercle d’Oxford ; au nord, Cambridge ; à l’est, Chelsea Bis. On désigne aussi ces larges salles bétonnées comme des « arrondissements » d’une vaste agglomération. En tout, trente-
« Autrefois, paraît-
« Garçons et filles sont nus, comme la plupart des occupants de la vaste enceinte bétonnée. Mais leurs longs cheveux ont été savamment tressés par leurs mères en arabesques complexes pour la cérémonie rituelle. Quand ils ressortiront de la chapelle du sacrifice, leur crâne sera rasé. Leurs aisselles et leurs organes génitaux seront aussi proprement épilés, de même que la poitrine et le visage des garçons. »
Enfin l’ordre social est assuré par un « mâle dominant ». En cet environnement clos, les Martiens-
« La cargaison de lait en provenance du Troisième monde était la bienvenue. Car la famine menaçait le Clone drocre. Le monde souche, dans sa grandiose majesté, imposait des conditions bien rigoureuses au bourgeonnement de la vie »
Aujourd’hui, l’humanité, réduite à néant, hormis quelques êtres sauvages hantant encore les ruines des premières cités, est prisonnière dans quatre centres d’élevage établi sur les divers continents.
Georges, jeune bête humaine et curieuse, lors d’une traite, éveille la curiosité d’un jeune drocre qu’il prénomme Will ; celui-
Georges/Ggeg, à travers la fréquentation constante avec Will, prend progressivement conscience de l’état d’abaissement des humains. Ne laissant rien paraître de son irritation, Ggeg est embarqué par Will à bord d’un tripode. Le Martien veut lui montrer le monde extérieur à la cage et jouir ainsi de sa surprise :
« A toute vitesse (pour s’amuser un peu des soubresauts de Ggeg) il (= le drocre) dirigea son tripode vers l’antique Repaire des animaux. Envahi par la végétation, c’était un fouillis de pierres disloquées et de poutrelles tordues ; des squelettes de bâtiments qui portaient par endroits les traces calcinées des canons infrarouges ; des ponts effondrés au milieu du fleuve ; les restes d’une tour ridicule »
Soudain, un événement inattendu met le feu aux poudres, l’assassinat d’un humain sauvage par Will qui réduit l’homme en cendres au moyen du rayon ardent. Par surprise, Georges blesse Will, s’empare du tripode, le manœuvre maladroitement, tue quelques Martiens, défonce le toit de la stalle Chelsea 2 et met pour la première fois les siens en contact avec le vaste monde. Traumatisés par le trop-
« Le premier jour, de très nombreux curieux se sont pressés hors de l’enceinte de Londres… sans trop s’éloigner. Mais les étranges conditions à l’extérieur troublent les plus braves : le soleil aveuglant, trop chaud ; le sol inégal, les cailloux qui blessent les pieds nus;le vent qui agite follement les herbes rouges ; les bruits inquiétants d’animaux inconnus ; la lune et les étoiles suspendues dans le vide, qui pourraient se décrocher et vous tomber dessus à tout moment ; et cet orage horrible, hier, comme dans les anciennes légendes d’avant la Sainte Invasion ! »
Alors, avec Margie et le mâle dominant, ainsi qu’un petit groupe de courageux, Georges tente de rejoindre les derniers hommes sauvages dans les ruines de Londres. En attendant, les drocres, qui ont introduit malgré eux des rats sur Mars, ont fort à faire avec ces derniers, qui, en s’adaptant, menacent la survie même du Clone. Peut-
Merveilleux petit roman, intelligent et alerte, la « Cage de Londres » se veut à la fois un hommage à H.G. Wells et une suite à son récit. Les Martiens vainqueurs sont saisis dans leur « inquiétante étrangeté », la description de leur être et de leur biosphère reste l’une des plus crédibles qui soit dans le domaine romancé des Aliens. La minutieuse relation des conditions de vie sur la planète rouge, celle des derniers Terriens assimilés à un cheptel signe un bon récit d’une jeune auteur canadien, à rapprocher de la nouvelle « la Soie et la chanson » de Fontenay