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  • Hurleville

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Michel CALONNE

    Parution : 1981

    Thème : la nouvelle glaciation


    Sur l'auteur :

    (1927-) Ecrivain et comédien français. Etudes à la Sorbonne. Des métiers successifs et des tournées théâtrales, des lectures publiques. A également écrit pour la radio et la Télé. Prix jean Giono.


    Préambule :

    Hurleville par Michel Calonne, éd. Lattès, 1981, coll. "Titres SF", 1 vol. broché, in-12ème, 319pp. couverture illustrée, roman d’expression française
    1ère parution: 1981
    la nouvelle glaciation


    Synopsis :

    "Les maisons de Chantilly avaient perdu leurs toits, mais pas leurs murs: ils tenaient debout dans un bain de glace. Quelques dizaines de corps autrefois humains montaient la garde dans leurs propriétés assis sur des rocking-chairs ou couchés sur des lits funèbres dont chaque détail était intact sauf la flamme des cierges. Les rideaux des fenêtres, les girouettes des cheminées, et même un chat gris sur un toit de la rue Paul-Bert, la ville était toute prise dans cette nuit solide, la neige tassée et retassée par d’innombrables hivers. Cinquante mètres au-dessus des girouettes commençaient les grandes platées mouvantes de la neige fraîche: à la surface cela volait dans tous les sens sous un blizzard exaspéré, toujours le même, qui venait de Compiègne. "
    " Hurleville ", c’est Paris, pris insensiblement dans l’étau du froid lors de l’avancée lente d’un glacier. C’est "Hurleville", parce que les loups sont de retour et que les sentiments de ceux qui restent dans la ville sont exacerbés. Les habitants de Paris ne sont plus très nombreux puisque l’émigration vers un Sud épargné par les glaces se fait de plus en plus pressante. Il reste un noyau d’inconditionnels qui préfère mourir plutôt que de quitter la ville moribonde. Ils affrontent d’ailleurs ceux qui veulent partir, de manière feutrée d’abord puis beaucoup plus violemment.
    Le roman est de type unanimiste: une pléiade de personnages surgissent puis disparaissent gommés par l’intrigue. Quelques figures marquantes s’en détachent, comme celle du Docteur Vincent qui n’est pas un extrémiste. Il pense avant tout à sauver les blessés, à adoucir la peine des agonisants,  de plus en plus nombreux, même avec le peu de moyens dont il dispose,  dans son appartement transformé en hôpital pour la circonstance. Il est aidé par Paul, adolescent dynamique, et par Faîne, une mystérieuse jeune fille dont il tombera éperdument amoureux mais qui , finalement, le quittera.  
    Asqueur, l’intellectuel et René Le Guen, l’activiste, sont les chefs de la résistance à l’évacuation, s’opposant par tous les moyens au Maire de Paris, jusqu’à finir par le tuer dans une embuscade pour rendre la révolte irréversible :
    " Il arrivait à portée de voix. Il allait lancer une question, une formule amicale, quand un geste de l’homme l’arrêta. Etrangement, ce geste ne lui était pas destiné, il s’adressait à d’autres, plus haut que lui, autour de lui, à distance. Et dans la fraction de seconde qui suivit, il eut le temps de voyager très loin, sur les rives du fleuve Congo.  Il ne savait pas pourquoi il était là, mais c’était une sensation très douce de se rapprocher de l’enfant mort, de réaliser un rêve ancien. Une récompense qui lui faisait penser " je l’ai bien gagnée " avec un grand contentement intérieur.
    Le rond-point Saint-Charles sembla éclater comme l’âme d’un instrument de musique sous des vibrations trop violentes. Un tonnerre y roula longtemps. Au centre, le Maire étendu soubresautait, se retournait, battait des bras, bousculé par des ruées de balles énormes. "

    Quartier par quartier, les insurgés s’emparent de la ville.  Vincent qui éprouve d’abord de la sympathie pour eux finit par s’en détacher complètement lors de l’assassinat du Maire. En attendant que la ville soit abandonnée ou livrée à la guerre civile, les Parisiens s’occupent. Ils organisent notamment une grande chasse aux loups, énormes et gris, qui ont élu domicile dans les couloirs du métro:
    " -Ecoutez, il y en a encore au fond! jubila le chef de la troisième. Allez, cette fois restez serrés, on les coince! Les loups reculaient en râclant la terre dans l’éclat des lampes. Ils ne hurlaient plus, c’était pire, leur grondement continu roulait sous la voûte, coupé de brefs rugissements exaspérés. Méchin repéra une femelle entourée de louveteaux glapissants et courut droit à elle pour oublier sa terreur, la bêche haute, en criant de toutes ses forces. Les loups alentour continuaient à ramper en arrière, mais la femelle s’envola littéralement à la rencontre de la bêche. Méchin, le cri éteint sur ses lèvres, vit avec une précision photographique, ces crocs et ces babines sanglantes qui venaient sur lui, poussés par quarante kilos de muscles, de poils, de griffes et de fureur. La machine à broyer fut sur sa gorge avant qu’il ait eu le temps d’y porter les mains : son hurlement s’acheva en gargouillis. "
    La chasse s’avèrera inutile: les loups sont trop nombreux et les armes insuffisantes, la municipalité ayant refusé de mettre à la disposition des Vigiles celles entreposées à l’armurerie Saint-Antoine.  Vincent, abandonné, trahi, écoeuré, finira lui aussi par quitter la ville condamnée.
    " Hurleville " est un récit déprimant. Le décor de la nouvelle glaciation éclaire tout d’une lumière sinistre. Le nombre important de personnages, à peine esquissés puis rejetés du récit,  rend difficile l’attention du lecteur,  dans le cadre d’une narration éclatée. Les personnages principaux sont tous des perdants, y compris Vincent. Enfin la ville condamnée fournit son décor glacé à des actions vaines.  L’auteur, désireux de renouveler le thème glaciaire, n’y réussit qu’à moitié rien ne retenant l’intérêt du lecteur dans un livre aussi lisse que la glace qui s’appesantit sur la ville, couche après couche.


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