Synopsis :Au-dessus de la Terre grillée la couche d’ozone a disparu. La quasi-totalité des humains survivants se terrent à l’ombre, à l’abri du soleil, dans des sous-sols, casemates ou labos souterrains. La société s’étant effondrée, ne subsistent plus que les traditionnelles bandes de pillards et de meurtriers qui survivent vaille que vaille en se servant des stocks encore disponibles dans les supermarchés. Cependant le docteur Denis Roussel, biologiste français de génie, a réussi la transformation des génomes de plantes et même d’humains en créant des variétés aptes à supporter les terribles UV solaires. Soutenu par l’armée - seul noyau civilisé - il tentera une croisade du Sud vers le Nord (Nice, Toulon, Marseille, Brest, Paris) pour convaincre dans son bunker le président Davier - homme d’éthique rigide farouchement opposé à toute manipulation génétique:
" ...Les survivants faisaient tous partie de bandes organisées; en face d’eux, les rescapés de l’ancien gouvernement, protégés par l’armée, réfugiés sur le plateau d’Albion ou dans l’abri de Taverny prévu comme P.C. en cas d’attaque nucléaire. Là se terraient le Président de la République et ses ministres. Mesquins et bornés, ces fantoches monopolisaient les maigres stocks alimentaires, se réservant farouchement l’abatage du bétail restant et l’accès aux champignonnières. Aucun dynamisme, aucune cohérence, aucune planification de la recherche scientifique... "
Se protégeant des rayons solaires à l’intérieur de son train blindé, Denis Roussel, avec comme garde du corps le commandant Duval, convainc tous les militaires -enthousiastes- de le soutenir. Ceux-ci envisagent même un putsch pour destituer Davier et promouvoir le renouveau de l’humanité. Un pittoresque trajet en train leur fait rencontrer tour à tour un clan de chevaliers (ce sont des universitaires qui ont décidé de faire joujou en ces temps troublés !), d’infâmes salauds fascistes (leur chef se fait appeler avec originalité Hitler), et enfin Davier qui, quoique rigoriste, n’hésite pas à faire pratiquer d’atroces expériences dignes d’Auschwitz sur des malheureux sacrifiés. Grâce aux militaires, Davier est destitué, Roussel le biologiste devient Premier Ministre pour apporter une nouvelle liberté au monde. Quant aux pillards, ils seront éliminés, en toute simplicité.
Une énième mouture d’un roman-catastrophe qui se délecte à décrire l’innommable sur fond de pollution généralisée. Le style repose sur un jeu de questions-réponses, certainement plus faciles à être compris par le public auquel se destine le roman. Il faut souligner l’énergie de l’auteur à mettre le salut du monde entre les mains des militaires - intelligents, fins, vifs, sensibles, généreux, prompts à analyser les situations - auxquels s’opposent le président Davier-le-Sadique ainsi que les brigands des villes, pauvres gens dont le cancer n’est que la traduction visible des vices dont ils sont atteints. Quand le roman cataclysmique se transforme en contes de fées pour adultes consentants !