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  • Les Loups Dans La Ville

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Serge KANCER

    Parution : 1962

    Thème : menaces idéologiques, la cité foudroyée


    Sur l'auteur :


    Préambule :

    les Loups dans la ville par Serge Kancer, Julliard éd., 1962, 1 vol. broché, in-12 ème , 213 pp. couverture muette.  roman d’expression française
    1ère  parution : 1962
    menaces idéologiques – la cité foudroyée


    Synopsis :

    l’Europe au XXIème siècle. Un gouvernement technocratique de gauche préside aux destinées d’un pays encore paisible. Pourtant des signes de dysfonctionnement apparaissent : de l’agitation sociale et des émeutes localisées parmi les jeunes, une augmentation des vols, des crimes gratuits et de diverses autres exactions. Tout se passe comme si la société craquait aux entournures :
    " On annonce la proclamation de l’état de siège en Suède où les émeutes s’étendent…. Au Caire cinq mille étudiants ont incendié l’université. Le recteur et plusieurs professeurs ont failli être massacré et la milice a ouvert le feu. Le chiffre des tués n’a pas été communiqué… En Chine, le régime a rétabli la discipline de fer de l’époque révolutionnaire pour essayer d’endiguer la vague d’anarchie. "
    Le père de Luc est un paisible bourgeois , un journaliste confortablement installé dans la vie. Inquiet pour son fils, il se pose de plus en plus de questions sur sa fonction, se transformant en témoin soucieux d’une société malade.
    " Ce métier me dégoûte. Mais je suis lâche et je me prostitue depuis vingt-cinq ans. La grande presse capitaliste était une usine à merde ; celle d’aujourd’hui est une manufacture d’opium. Journalistes d’hier et d’aujourd’hui : tous mystificateurs, et dont la plupart finissent par être dupes de la mystification ".
    Il entreprendra un journal quotidien et raisonné des faits. Les adolescents, y compris Luc, constituent une énigme à ses yeux. Partout, ils s’affranchissent des contraintes sociales et refusent les valeurs des adultes et des bourgeois pour faire naître leur propre monde , impénétrable à d’autres yeux, dans le sang et la douleur :
    " Et je revois la meute. Les cheveux en casque, teintés de couleurs insolites, rose, bleu pastel, mauve, vert d’eau. Le buste bardé d’un pourpoint fourré. Les jarrets nerveux gainés de plastique brillant. Les chevilles cerclées de bracelets. Je revois les masques de candeur cruelle, prunelles séraphiques et rides précoces. (…) D’un poignet négligent ils faisaient tourner doucement chaînes, fouets à grenailles de plomb ou matraques. "
    Luc lui-même sera attiré vers sa nouvelle famille. Sa façade conventionnelle se lézarde, il déserte le foyer familial pour disparaître à jamais.  Soudain la société réalise qu’elle a fait naître en son sein de véritables mutants pour lesquels la vie ou la mort n’a plus aucune importance. Les villes seront mises à sac :
    " Vingt étages plus bas, la place brumeuse remue des ombres indéchiffrables et des couleurs violentes. Des vagues de son étouffés meurent au pied de ma falaise. Les monceaux d’ordures couvrent les pelouses ravagées, débordent des bassins asséchés, croulent des trottoirs jusque sur la chaussée. En arrière, la Seine luisante charrie de menues épaves. Les projecteurs des vedettes de police fouillent inlassablement les quais. La grève des Services publics qui dure depuis plus de deux mois paralyse à demi la ville qui fermente dans ses propres déchets. Des êtres furtifs et rapides hantent les hauts lieux de cette immense décharge. A eux la nuit. "
    L’agitation gagne d’autant plus qu’un romancier, Quéril , dans son ouvrage « le Temps des Purs » sera le seul à saisir l’importance de la nouvelle psychologie des jeunes, et de leur radicale différence d’avec le reste du monde. Devenu bouc émissaire,  il sera considéré par «l’Establishment» comme responsable d’ avoir lancé en direction des adolescents un appel au meurtre. Pour cela, il sera jugé et condamné, ce qui ne fera qu’accroître la tension qui, partout, en Europe, atteint des sommets dans la destruction des centres urbains :
    " Et les loups continuent d’envahir la planète. On apprend à l’instant que la plupart des activités ont subitement cessé dans toute la Confédération d’Europe Centrale. On se bat dans les usines de Poznan et de Prague. Un début d’émeute semble avoir été jugulé à Zurich. Rome est désormais une espèce de ville-fantôme où règnent le viol, le meurtre et la rapine. Ce qu’il restait d’adultes s’est regroupé au Vatican ou a fui dans les campagnes. Dans Milan et Turin en état de siège, les attentats à la bombe ne se comptent plus "
    Son fils disparu, le monde du narrateur bascule dans l’horreur  complète. Les révoltes urbaines,  durant lesquelles policiers et militaires restent  inactifs comme s’ils pressentaient ne plus pouvoir défendre une cause déjà perdue, entraînent la société à la faillite. Par une curieuse bizarrerie, les diverses bandes d’adolescents le laissent aller à sa guise dans la ville,  le gardant comme témoin fondamental de la subversion des choses ;  car la mutation est maintenant complète. Une autre langue, d’autres coutumes, d’autres valeurs, d’autres comportements sont nés, impossibles à appréhender pour les adultes : c’est la fin de  l’ordre social tel que nous le connaissions :
    " C’est une grande chose. Font ce qu’ils peuvent les anges. Ils ont déferlé. Par toutes les rues, campagnes, usines nucléaires, centrales de photosynthèse. Se sont fait péter, brûler, radioactiver la gueule. Mais tout submergé. On fait remonter l’abîme à la surface. Tandis que moi je gratouillais la peau de la terre pour y enfouir mon songe aimé. Ont fait dégorger les profondeurs. Ont retrouvé vieilles vomissures ravalées, caillots, glaires. Qu’est-ce qu’ils vont faire de tout ça, Quoi leur reste à faire au milieu des tripes de dieu ?(…)
    Ce qui mûrit, c’est la destruction de l’humanité. Une humanité qui n’a pas compris que son existence était mise en cause, même sans cataclysme thermonucléaire, par ses petites habitudes quotidiennes. "

    Quelques années avant l’explosion de la révolution de mai 68, l’écrivain a su pressentir et magnifier le malaise de la jeunesse, du power flower au punks, en l’analysant jusqu’en ses dernières extrémités. Analyse aux prémisses justes mais à la conclusion erronée puisque l’expérience prouve qu’il n’y a qu’à attendre qu’un jeune vieillisse – ce qui ne  tarde guère - pour qu’il devienne un « vieux » avec les valeurs qui vont avec !


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