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  • Les Hordes

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Jacques ZELDE

    Parution : 1988

    Thème : menaces idéologiques


    Sur l'auteur :

    (1945-) Journaliste et romancier français. A produit des courts-métrages. Son roman "les Hordes" a été adapté sous la forme d'une série télévisée.


    Préambule :

    les Hordes par Jacques Zelde , Balland éd., 1988, coll. "France-Loisirs ", 1 vol.broché, in-octavo, 388pp. jaquette illustrée par Bahamas.  roman d’expression française (qui a fait l’objet d’une adaptation télévisée en 1991 )
    1 ère  parution : 1988
    menaces idéologiques


    Synopsis :

    En plein Paris apparaissent « les Hordes ». Casquées, bottées, munies de gourdins cloutés, revêtues d’une cape noire en kevlar, elles se positionnent selon un ordre rigoureux aux divers carrefours, bloquant toute circulation :
    " Sur le trottoir, ils sont sept d’un côté et sept de l’autre sous les ordres de ce qui semble être leur chef. (…) Leur carrure est impressionnante. Ils sont vêtus d’une grande cape noire qui descend jusqu’à terre (…) Tous portent une sorte de casque noir qui semble être fait de paille tressée et dont le protège-nuque descend jusque sur les épaules. Ils sont armés de longs gourdins plombés qu’ils frappent à terre et sont chaussés de bottes ferrées, noires également, qu’ils font résonner en cadence sur le macadam en marquant le pas.
    Agencées de façon militaire, sous le commandement d’un chef de centurie , les Hordes rançonnent les automobilistes en leur faisant payer une taxe sécuritaire d’un dollar sous la forme d’un autocollant journalier à apposer sur le pare-brise. Tout réticent verra sa voiture détruite à coups de gourdin :
    " Instantanément, ce qui était une voiture s’est transformé en épave. Ils l’ont littéralement désossée en frappant à la jointure du capot et des ailes avant, du coffre et des ailes arrières, tandis que le cinquième brisait vitres et pare-brise."
    Des " petites mains " collationnent l’argent (en rendant la monnaie !).  Ce sont les " servants ", c’est-à-dire les clochards, les délaissés, les méprisés, les laissés pour compte de la société : " Tous avaient été servants, c’est-à-dire des clodos de l’existence, mais tous n’avaient pas été clochards, même s’ils avaient cheminés d’abdications en renoncements jusqu’à ce qu’un jour, en entendant parler des Hordes, ils se trouvent assez de désespoir et de courage pour venir rejoindre l’Organisation. "
    S’ils font leurs preuves, ils pourront, en étant parrainés, accéder au grade de " Compagnons " en adhérant aux  idéaux qui fondent  cette société dont la structure oscille entre celle de la mafia, du nazisme et de la fraternité initiatique. Le cloisonnement rigoureux entre les membres, leurs valeurs extrêmes, " réussir ou mourir ", les rendent  pratiquement invulnérables :
    " Nous ne connaissons pas la clémence parce que la clémence ne nous a jamais été accordée ! continua-t-il à hurler pendant que l’homme accroupi gémissait de terreur. Tous ceux qui offensent les Hordes en les niant ou en les reniant doivent savoir que nous sommes capables d’horreurs… Car nous sommes des échappés de l’Enfer ! Couteau levé devant les Compagnons gradés qui s’étaient naturellement placés en demi-cercle dans la pièce, Salomon arracha brutalement la tunique de l’homme accroupi, l’agrippa par les cheveux, lui tira la tête en arrière et lui trancha la gorge. "
    Disparaissant et réapparaissant à volonté, ils paralysent jour après jour un peu plus la cité,et la police se perd en conjectures sur leur origine. Aucune piste sérieuse ne se dégage, même lorsque Elaine, une maîtresse  femme-flic, est nommée coordinatrice de l’ensemble des services de renseignements.
    Paul vient de sortir de prison. Ancien journaliste réputé, il a été condamné pour dettes à passer deux ans sous les verrous en une sorte de prison-citadelle à la tête de laquelle se trouvent deux directeurs, Joël Apesta et Philippe Maston qui se livrent à une expérience unique. Cette prison se veut le modèle d’un nouveau mode d’incarcération où les détenus seront totalement libres à l’intérieur d’un espace carcéral infranchissable puisque des murs-lasers entourent la forteresse, l’isolant du monde extérieur. Les deux dirigeants, pour leur expérience, ont les coudées franches. A l’intérieur, le personnage d’un détenu, le " Vieux ", s’impose à tous. Il a obtenu des deux directeurs la possibilité de constituer une salle informatique qui serait à la seule disposition des prisonniers.
    Paul prend contact avec les Hordes. Il rencontre les deux chefs, Gabriel et Salomon, qui, après probation, lui laissent carte blanche pour donner aux Hordes une nouvelle impulsion. Paul met en place une énorme machinerie, actionnant les médias en la personne d’Yvan son ancien patron, qu’il rattache à la cause. Pour façonner une nouvelle image de marque, il crée une scission arbitraire et manichéenne à l’intérieur des Hordes. Les premières représenteront le Mal, en la personne des " Hordes Noires ", les seconds le Bien en celle des " Hordes Blanches ", qui assureront un rôle de protection. Au cours d’une action contrôlée médiatiquement, les Hordes paralysent entièrement la ville. Paul assure l’interview de Gabriel, met en évidence les exactions d’une police qui, pour les atteindre, n’hésite pas à matraquer femmes et enfants. En quelques jours, les Hordes,  blanches ou noires, accèdent à la notoriété, leur trésor de guerre augmentant de manière exponentielle.
    Georges est un policier en opposition avec sa hiérarchie. Il claque la porte du bureau et décide d’infiltrer les Hordes pour son propre compte. Avec l’appui de Sarah, une prostituée au grand cœur, il joue le clochard " servant ". Il sauve même la vie de Gabriel le soir de la charge policière où la rue est mise à feu et à sang :
    " Sur les trottoirs, la panique était à son comble. Certains passants s’étaient accroupis afin que la Police soit immédiatement capable de faire la différence entre les belligérants et ceux qui n’avaient rien à voir dans l’affaire. Mais bien mal leur en avait pris car c’était sur eux que s’abattaient les coups des gardes dont la fureur décuplait minute après minute en voyant leurs collègues tomber comme des mouches à chaque fois qu’ils s’approchaient à portée de gourdins des Compagnons.
    Des siècles de civilisation semblaient avoir été gommées d’un seul coup car l’on pouvait voir les hommes se frayer passage en frappant les femmes à grands coups de poings balancés à la volée, tandis qu’elles-mêmes faisaient trébucher les vieilles gens pas assez vives pour s’enfuir. Les mères de familles encombrées de paquets voyaient leurs mioches piétinés sans que leurs supplications puissent arrêter la foule en panique… "

    Cette action promotionnelle  lui vaut une ascension fulgurante auprès de Salomon et de Gabriel. La réussite engendrant la réussite, les Hordes diversifient leurs activités. Les compagnies d’assurance sont elles aussi soumises au chantage, les meilleurs avocats se mettent à la disposition des membres tombés. L’investissement dans l’immobilier leur ramène une immense fortune.  Lorsque le monde politique s’effarouche de l’ampleur d’un mouvement qu’il prenait pour un mécontentement passager de la rue, il est déjà trop tard. La philosophie des Hordes a fait des adeptes au-delà des frontières, l’apport d’argent et l’augmentation des effectifs (60 millions de chômeurs en Europe) sont tels qu’ils deviennent inattaquables.
    Georges lui-même s’investit dans l’organisation en occupant un nouveau créneau : éradiquer les souteneurs et la drogue en contrôlant aussi la prostitution qui fonctionnera désormais pour les Hordes. Lors de l’inauguration d’un immense " Palais des Plaisirs ", centre d’une prostitution de luxe drainant la nomenklatura européenne, une immense fête est donnée conviant l’ensemble du  Gotha financier à une grande explication  sur les moyens et les objectifs des Hordes à long terme, sur l’investissement sans limites dans la misère, réservoir inépuisable de revenus. Georges, présent lui aussi, a droit à une petite leçon de morale financière :
    " Regarde-ça, lui dit-elle de sa voix de crécelle à l’accent indéfinissable tout en plongeant sa main entre ses deux seins flétris et en mettant en lumière un diamant dont Georges était incapable d’imaginer le nombre de carats. Depuis deux siècles, beaucoup de gens sont morts pour cette petite pierre. Pas seulement pour aller la chercher, se la disputer ou l’acheter mais pour la conserver. Tu ne peux pas imaginer combien cela demande de morts d’esclaves en mines, en usines, magasins et factories (sic) pour conserver ce caillou.
    Est-ce que tu penses qu’on a le temps de perdre du temps à "s’encanailler" lorsqu’il y a tellement de cadavres autour d’une seule pierre? Crois-tu que ton uniforme noir soit le seul avec qui nous ayons traité ? Et crois-tu que je sois la seule femme américaine à traiter avec des Forces Noires à travers le monde alors que 45% de la fortune US est détenue par des méchantes-laides comme moi, qui se dessèchent la peau sur les plages des Caraïbes à longueur de décennies ?
    Vos Hordes n’auraient pu être qu’une des multiples propositions offertes sur le marché de l’argent… Mais elles savent faire des " propositions qu’on ne peut pas refuser ". Sous peine de mort. Pas de mort physique mais de mort sociale. (…) Tu fais partie des Forces Noires, mon petit bonhomme. Mais la guerre se fait autour d’une tasse de thé servie dans un palace et c’est derrière un petit four pur beurre qu’on capitule et qu’on avale la pilule.
    Il découvre que ceux qu’il connaît, son ancien directeur des RG, les divers chefs de la police, des hommes politiques de poids, des financiers internationaux, font déjà partie des Hordes, arborant avec fierté leur badge d’appartenance. Mais ce soir-là est exceptionnel. C’est maintenant que doit être révélé au monde entier le cerveau qui se cache derrière toute l’organisation. Son visage apparaît sur l’écran de télévision gigantesque disposé à cet effet. Paul y reconnaît avec stupéfaction le visage du … Vieux. !
    Du fond de sa prison modèle, c’est lui qui a tout combiné avec ses deux anciens ex-détenus que sont Salomon et Gabriel pour que le monde appartienne aux déshérités. Pour cela, il a créé la subversion dans les valeurs d’argent. Grâce à ses compagnons informaticiens, et avec l’appui actif de Maston  et d’Aspéta, il a infiltré les ordinateurs des plus grandes banques pour connaître avant les autres le cours des bourses. Ce délit d’initié donne aux Hordes une longueur d’avance. Pour éviter la tentation aux grands argentiers d’intervenir contre eux, il a dynamité tous les centres serveurs en y déposant des bombes virales.
    A défaut de pouvoir détruire les Hordes, il ne reste plus qu’à l’Establishment de collaborer avec elles. Son œuvre accomplie, le " Vieux " décide de tourner la page. Durant le temps de son incarcération volontaire, il a formé à la dure son disciple Karl, lui léguant la direction des Hordes. Dans sa prison, le Vieux se mure en une retraite spirituelle, au fond d’un cachot humide, en face à face avec lui-même, jouant ainsi le rôle d’une sentinelle suprême de " l’Ordre "
    Un récit atypique, attachant, écrit avec verve,  qui évoque la subversion totale de la société. Par le détournement des valeurs d’argent, les Hordes font émerger une nouvelle société, plus juste, à travers une violence contrôlée. S’articulant autour d’un concept initiatique, le texte,  sorte de conte philosophique, dégage un effet de réel qui inciterait le lecteur à se dire : " pourquoi cela ne serait-il pas ? "


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