Synopsis :Les trois petits galopins Jéro-Boeing, Mistropiou et Trésor, se livrent, au grand désespoir de l’oncle Athanase qui en a la charge, à moult tours pendables, dans la maison des Beaupié-Lassauçure qu’ils occupent comme locataires. Pour éloigner la menace, Beaupié-Lassauçure leur offrent, en occupation gratuite, leur merveilleuse maison sise devant une plage privée entre la base militaire américaine de Saint-Mariol et le petit village de Viroflette-les-flots, sur la côte brestoise. Tout le monde est ravi surtout nos galapiats qui fraternisent avec une famille de jeunes défavorisés, les Baraweks, débrouillards et amis des Américains auxquels ils vendent de menus objets (des ballons pour la chasse), notamment à Mills-Milliken, le commandant du navire « le Chicken ».
La base est quasi-désaffectée, juste maintenue en état de fonctionnement après la décision du président-général de Hauteligne de faire sortir la France de l’OTAN. Pourtant, tout n’y est pas clair, puisqu’elle excite les convoitises du quai de Gesvres car, à l’intérieur de la base, en sous-sol, elle cache la mystérieuse chambre secrète K29 qui dissimule peut-être elle-même une terrible menace : « la bombe X », arme si épouvantable que les Américains ne désirent pas l’entreposer sur leur propre territoire !Un combat homérique que nos brigands livrent contre une bande de jeunes de Viroflette stimule la fibre esthétique de « l’illoustre Signor» Croccoli, un metteur en scène et producteur de films en résidence sur les lieux. Il engage nos amis et envisage de tourner avec eux une séquence dans laquelle le « Chicken » bombarderait le Castel des Beaupié-Lassauçure et , en guise de riposte, ce dernier serait pris d’assaut par nos jeunes gaillards, notamment lors de la visite simulée d’un faux amiral. Aussitôt dit, aussitôt fait : les autorisations sont accordées, la maison vendue à Croccoli, la famille Athanase trouvant refuge chez les Baraweks pour la fin de l’histoire, et le commandant Mills-Mililken prêt à passer à l’action.
Un grain de sable – la découverte d’un indice sur la plage prouvant l’existence de la Bombe X- mettra le feu aux poudres.La France s’inquiète.Puis l’ONU (le «M.A.C.H.I.N.»). Puis le monde entier, devant l’existence d’une arme capable de le détruire. En face de l’agitation internationale, les Américains sont mis au ban des nations et l’onde de choc médiatique provoque une série de conséquences désagréables pour eux :
« TITRES ET MANCHETTES.
Rupture des relations diplomatiques entre la France et les USA
Désagrégation de l’Alliance Atlantique.
Les Etats-Unis rappellent 500 000 réservistes de la marine… Le Stratégic Air Command en état d’alerte.
Quatre-vingt divisions mobilisées en URSS.
A Monaco : suppression de toutes les permissions dans la garde princière.
Etat d’urgence proclamé en France
Condamnation des Etats-Unis par le conseil de sécurité du M .A.C.H.I.N.
Véto américain
Réunion extraordinaire de l’assemblée générale du M.A.C.H.I.N.
Ultimatum du M.A.C.H.I.N. »
Malgré leurs protestations, ils sont sommés de livrer leur secret ou de subir sur leur sol même une attaque atomique. Ils cèdent devant la menace. Un collectif d’amiraux et de généraux charge le vice-amiral Sir W. Archibald Boot-boat de la Royal Navy de se livrer à une inspection minutieuse de la chambre-forte de la base. Il arrivera au moment même où l’action filmique s’enclenche et les protagonistes le prenant pour un acteur particulièrement performant, lui font subir diverses avanies, dont une plongée dans l’eau froide. La chambre X-29 ouverte, les inspecteurs s’en retournent l’air déçus et fâchés. Mistropiou et Trésor qui se sont glissés derrière eux, découvrent le grand secret de la terrible Bombe X, « X » pour « Xérès », encore buvable dans le tonnelet que le commandant Mills-Milliken se réservait à son usage personnel comme grand admirateur de Bacchus. La crise est désamorcée, les Baraweks récompensés et le commandant américain promu à un autre poste pour raison d’état.
Une pochade truculente pour jeunes adolescents mêlant saines bagarres et crise internationale, en un style remarquablement distancié et ironique. Un récit tournant en ridicule la crainte nucléaire et l’anti-américanisme de l’époque gaulienne.