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  • Les Tripodes

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : John CHRISTOPHER

    Parution : 1924

    Thème : invasions extraterrestres


    Sur l'auteur :

    (1922-2012) Pseudonyme de Sam YOUD. Ecrivain anglais. A écrit sous de nombreux pseudonymes, signant toujours ses romans de SF  de son pseudo "Christopher". Pour sa première oeuvre, reçoit une bourse qui lui permet de se consacrer à la littérature. Ecrit des thrillers, de nombreuses nouvelles, des romans de moeurs. La série "les Tripodes"  destinée aux adolescents est traduite en de nombreux pays. Sa science-fiction souvent dystopique présente une vue pessimiste du futur.


    Préambule :

    LES TRIPODES par John Christopher
    (le roman a été adapté par la BBC en deux séries de 25 épisodes sous le titre : « the Tripods » )
    invasions extraterrestres


    Synopsis :

    Vol. 01 : Les Montagnes blanches, Ecole des Loisirs éd.,1988, 1 vol. broché, in-12ème ,156pp. couverture illustrée par Serge Hochain. roman d’expression anglaise (GB)
    1 ère  parution : 1967
    La Terre souffre sous la coupe des tripodes, immenses machines extra-terrestres, qui l’ont envahie :
    « Enfin nous entendîmes le ronflement lointain, grave et rythmé, dominant le son des cloches, et il y eut une sorte de soupir général Le ronflement se rapprocha ; soudain, nous le vîmes au-dessus des toits des maisons, vers le sud : le grand hémisphère de métal brillant se balançait dans les airs sur ses trois pieds articulés, plusieurs fois haut comme l’église. Son ombre le précéda et tomba sur nous quand il s’arrêta, deux de ses pieds enjambant la rivière et le moulin.»
    La société technologique n’est plus qu’un souvenir, les hommes étant réduits en esclavage, conditionnés par les tripodes, depuis plus de cent ans. En Angleterre, Will, un adolescent de quatorze ans, attend avec impatience et crainte la cérémonie de la «Coiffe», comme en un rituel,  où l’on placerait une résille métallique sur sa tête, moyen par lequel les Tripodes asservissent les humains. De cette collaboration forcée tripodes/humains est issue une nouvelle féodalité, avec tous ses avatars : abandon de la technologie, de la rationalité, prééminence des titres seigneuriaux, chasse à courre que les tripodes ont adopté lorsqu’ils traquent des êtres humains :
    « Quand les tripodes sont arrivés – ou quand ils se sont révoltés- il y a eu des choses terribles. Les villes furent détruites comme des fourmilières, et des millions et des millions de gens furent tués ou moururent de faim. Des millions… J’essayai d’imaginer, mais impossible ! Notre village, qui n’était pas réputé petit, comptait environ quatre cents âmes. Il y en avait une trentaine de mille dans la cité de Winchester et alentour.
    Quelques réfractaires au conditionnement, les «Vagabonds», sillonnent le pays. Les uns sont vraiment fous, d’autres simulent car ce sont de vrais résistants. Ozymandas est un vagabond résistant qui conseille à Will de se sauver, de gagner les « Montagnes Blanches » où se cache une poignée de réfractaires. Il lui donne une carte pour se diriger. Peu avant la cérémonie de la Coiffe , Will Parker prend la fuite,  accompagné de  son cousin Henry. Ils progressent en se cachant des hommes et des tripodes.
    En une bourgade étrangère où Henry faillit être maintenu en captivité, ils font la connaissance de Beanpole, un adolescent à l’allure d’échalas, à l’intelligence aiguisée et rationnelle. Beanpole, durant leur marche, les rendra attentifs à l’excellence des produits technologiques des anciens, dont il reste des débris. Empruntant le «Chuinte-fer» (wagons sur rails tirés par des chevaux), ils atteignent une grande cité (Londres ?) détruite par les tripodes : « Certains immeubles s’étaient effondrés, sous l’effet des années et des intempéries, mais par endroits, beaucoup – parfois des rangées entières- avaient été comme aplatis, écrasés par un marteau descendu du ciel »
    Les ruines recèlent des trésors, notamment des sortes d’œufs explosifs (grenades ?)  que Will ramasse dans les souterrains d’un ancien métro.  Ils continuent leur route vivant toujours de rapines. Un jour, Will se blesse gravement. Découverts par la comtesse du château de la Tour rouge, nos trois amis y trouvent refuge soin et compréhension. Surtout Will qui s’amourachera d’Eloïse, la fille de la Comtesse, au point d’en oublier ses amis.
    Eux, devant son inertie, se décident à poursuivre leur objectif : rejoindre les Montagnes Blanches. Laissant le jeune adolescent à sa passion, ils se remettent en route. Bientôt, Will se rendra compte qu’il a commis une erreur. Surtout lorsque s’approche le jour de la Cérémonie et qu’il découvre qu’Eloïse est coiffée d’une résille, et qu’il est étroitement surveillé par un tripode.
    Profitant d’un moment d’inattention générale, il prend la fuite à cheval constamment poursuivi par le tripode, ce qui ne laisse pas de l’étonner. Il retrouve ses deux amis dans une vallée proche des Montagnes Blanches. Grâce à Beanpole, Will comprend l’acharnement du tripode: un émetteur avait été implanté dans sa peau ! Beanpole , non sans mal, le débarrasse du mouchard électronique, ce qui rend le tripode furieux.Agressivement, il attaque les jeunes gens qui se défendent en utilisant « les œufs » découverts dans la cité détruite :
    « J’ai senti la terre trembler encore et encore, avec de plus en plus de violence. Puis un des pieds du Tripode traversa le bleu ; j’ai vu l’hémisphère noir contre l’arc du ciel, et j’ai essayé de m’enfoncer dans la terre. A cet instant, le hurlement s’est arrêté. Dans le silence, j’ai entendu le sifflement différent de quelque chose qui cinglait l’air, et, regardant craintivement, j’ai vu deux ou trois buissons déracinés et jetés au loin. »
    Finalement, ils accèdent au but et seront recueillis par une douzaine de résistants dans les grottes des Montagnes Blanches.
    Vol. 02 : La Cité d’Or et de plomb, Ecole des Loisirs éd., 1987, 1vol. cartonné, grand in-12 ème ,  169pp., jaquette illustrée par Serge Hochain. roman d’expression anglaise (GB)                                                                                                                           
    1 ère  parution : 1967     titre original : the City of gold and lead
    Beanpole, Will, Fritz et Henry s’entraînent aux « jeux » dans le refuge montagneux, loin des tripodes. Leur objectif est de participer au concours qui permettra au plus fort d’entre eux de pénétrer à l’intérieur de la Cité des « Maîtres », les envahisseurs extraterrestres utilisant les tripodes comme armes. Bien que non dénuée de danger, l’opération est essentielle pour pouvoir récolter un maximum d’informations sur les extraterrestres.
    Les Jeux se déroulent dans le nord de l’Allemagne. Ils s’y rendent par voie fluviale, non sans peine. Finalement seuls Fritz et Will auront la chance d’être choisis. Ils seront acheminés au sein de la Cité par un tripode pour servir d’esclaves aux Maîtres, que Will aperçoit pour la première fois :
    « Ils étaient beaucoup plus grands qu’un homme, presque deux fois plus, et larges en proportion. Leur corps était plus gros à la base, faisant environ un mètre cinquante…, mais réduit en haut à quelque trente centimètres pour la tête. Si c’était bien la tête, car il n’y avait aucune continuité, aucune trace de cou…Le corps se mouvait non pas sur deux jambes, mais sur trois, celles-ci étant épaisses mais courtes. Ils avaient aussi trois bras ou plutôt trois tentacules émergeant d’un point situé à mi-hauteur de leur corps. »
    Les conditions régnant à l’intérieur de la cité sont épouvantables pour les humains : une chaleur tropicale, une atmosphère verte, irrespirable et une gravitation augmentée font qu’au bout de deux ans la majorité d’entre eux sont au bout du rouleau, se rendant d’eux-mêmes au lieu de «l’heureuse Délivrance », en fait l’euthanasie.
    Will et Fritz furent choisis chacun par un Maître différent. Celui de Fritz, sadique et brutal, le frappe constamment. Celui de Will est un intellectuel. Il désire faire de Will « son ami » comme le font les humains avec les chiens et va jusqu’à lui montrer ses collections, qui font la fierté des envahisseurs :
    « Regarde, garçon. J’ai regardé, et la sueur salée de mon visage s’est mêlée au flux plus salé des larmes –pas seulement des larmes de tristesse, mais de colère ; de la colère comme jamais je n’en avais éprouvé, je crois. Le curé de Wherton avait une pièce qu’il appelait son bureau, et dedans il y avait un meuble de bois ciré aux nombreux petits tiroirs. Un jour on m’avait envoyé lui faire une commission et il avait ouvert les tiroirs pour me montrer ce qu’ils contenaient. Sous du verre, il y avait des rangées et des rangées de papillons épinglés, leurs jolies ailes étendues. J’ai pensé à cela en découvrant ce qui était exposé là. Car il y avait des rangées de coffres, tous transparents, et dans chacun reposait une jeune fille vêtue de beaux atours. »
    Ravalant sa haine, Will, en lui obéissant en tout, le met en confiance, ce qui lui permet de soutirer des renseignements utiles. La géométrie de l’étrange cité, l’atmosphère létale (il ne se déplace qu’avec un casque), les comportements curieux des Maîtres lui seront bientôt chose coutumière. Malgré leur aspect grotesque, les Maîtres sont d’une mortelle efficacité. D’ailleurs Will apprend qu’ils projettent, d’ici quelques années, de modifier totalement l’atmosphère terrestre à leur profit, condamnant tous les humains à mort. Il devient urgent de faire connaître ces données à Julius.
    Un jour, Will, découvert par son Maître, n’a d’autre alternative que de le tuer, car il connaît son point faible, situé entre le nez et les « bouches ». L’adolescent rejoint ensuite Fritz, qui n’est plus que l’ombre de lui-même. Celui-ci lui indique une voie pour quitter la Cité, soit se laisser emporter par la rivière souterraine qui la traverse de part en part, les Maîtres ayant un absolu besoin d’eau. Proche de l’asphyxie, Will émerge au-delà de l’enceinte, recueilli par Beanpole qui surveillait les lieux. Alors que Fritz se sacrifie pour la cause, Will et Beanpole se dépêchent de relater à Julius la véritable nature des envahisseurs et de la menace qu’ils font planer sur le monde.
    Vol. 03 : le Puits de feu, Ecole des Loisirs éd., 1987, 1vol. cartonné, grand in-12 ème,  168pp., jaquette illustrée par Serge Hochain. roman d’expression anglaise (GB)                                                                                                                           
    1 ère  parution : 1967     titre original : the Pool of Fire
    La lutte s’organise. Grâce aux informations de Will, Julius met en place un plan d’attaque contre les envahisseurs. Il s’agit de pénétrer à l’intérieur de la cité, y tuer les Maîtres en y introduisant l’oxygène terrestre,  mortelle à leurs poumons. Pour que le plan réussisse, des conditions impératives doivent être remplies. Tout d’abord, il importe de connaître leur point faible afin de les mettre hors d’état de réagir, au moins un certain temps. L’on envisage de capturer un Maître qui servira de cobaye.
    Ensuite, il faudra très précisément minuter l’opération. Les Maîtres ayant établi trois bases sur terre en contact permanent entre elles, sur le continent américain, européen et en Asie. Chaque adolescent aura une mission particulière.
    Beanpole travaillera au quartier général, à l’aspect scientifique du problème. Will (rejoint par Fritz qui a pu se sauver en dernière extrémité) devra stimuler la foule en suscitant partout des cellules de résistance. Ils iront vers le Sud jusqu’en direction de la Turquie.
    Mais, avant tout, comment s’emparer d’un Maître ? Une stratégie est mise en place avec Will comme appât. Peint en vert (couleur inhabituelle censée soulever la curiosité de la proie), le jeune homme attirera le tripode dans un piège creusé à même le sol. Le Maître en est extrait et enfermé en une cellule de préservation.
    Longtemps l’extraterrestre restera une énigme pour les humains. Ce n’est que fortuitement qu’ils apprendront que son système nerveux réagit à l’alcool, dont une infime quantité le plonge en catalepsie. La décision prise amènera un groupe-commando, dont Will et Fritz, à pénétrer au sein de la cité, de s’y faire oublier le temps nécessaire à la fabrication d’une grande quantité d’alcool.
    Au moment prescrit, dans les trois cités, l’alcool sera versé dans les réserves d’eau pour priver les Maîtres de conscience. Le plan réussit. Par le démantèlement d’une porte de sas, ils arrivent à faire pénétrer l’air terrestre dans la cité. Le dôme éclatera à cause de la différence de pression, en causant la mort des envahisseurs. Mais la cité d’Amérique, situé sur le canal de Panama, fait de la résistance . Julius, toujours prévoyant,  y dirige sa toute nouvelle force aérienne, mise au point par Beanpole. Des aéroplanes, bourrés d’explosifs, sont censés faire éclater le dôme. Finalement, ce sont des ballons dirigeables qui emporteront la décision, et notamment le sacrifice d’Henry qui se fera exploser avec sa charge à l’aplomb exact du dôme.
    La terre est sauvée. Même la menace du vaisseau extraterrestre s’évanouit puisque, avertis par une mystérieuse forme d’empathie, les envahisseurs repartiront vers leur planète non s’en avoir fait sauter les têtes de pont que constituaient les trois cités.Au moment même où, une année plus tard, les outils technologiques du passé étaient redécouverts, où de toute évidence il s’agit pour les humains de se serrer les coudes, Julius, qui rêvait d’un grand consensus mondial, est contesté politiquement. Les hommes retournent à leurs égoïsmes :
    « Le premier délégué des Etats-Unis a dit : « Nous sommes venus ici de bonne foi, prêts à travailler avec les hommes de tous les pays. Nous avons entendu des querelles mesquines, des injures à un grand homme. Les livres d’histoire nous avaient dit que les Européens étaient ainsi, qu’ils ne pourraient jamais changer, mais nous ne les croyions pas. Eh bien, nous les croyons maintenant. Cette délégation se retire donc de cette Conférence grotesque. Nous avons notre propre continent et nous pouvons nous débrouiller seuls. » Ils ont repris leurs affaires et se sont dirigés vers la porte. »
    Alors que Will, désabusé, pense se lancer à la découverte de régions encore inconnues, Fritz se contentera de « cultiver son jardin ».
    Une fin amère pour un grand roman !



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