Sur l'auteur :
Préambule :
la Catastrophe par Henri Baraude, Eugène Figuière éd., 1936, 1 vol. broché, in-
1 ère parution : 1936
guerres futures 2
Synopsis :
Surieux, commandant à la retraite, porteur de valeurs nationalistes et patriotiques, juge son pays d’autant plus sévèrement qu’il est lui-
Vaudreuil s’inquiète, soupçonnant Laumann d’espionnage. La visite se fait, à son grand désespoir, et, aussitôt après, Laumann quittera le territoire français pour l’Allemagne. Alice, ayant définitivement renoncé à l’amour de Vaudreuil, jette celui-
« La France a consenti à toutes nos demandes : abandon de l’occupation, suppression des réparations, révision du traité de Versailles. Donc, elle reconnaît l’iniquité de ces conventions. De plus elle a permis l’égalité des armements. C’est clair. Elle reconnaît nos droits à la revanche. Elle compte se mesurer à nouveau avec nous. Elle nous provoque, nous appelle en champs clos. Nous ramassons le gant. Nous sommes prêts. Hitler a fait de nous une nation unie, puissante, invincible. »
Ils seront consignés dans la propriété de Laumann avant d’être internés dans un camp de concentration. Le déclenchement du conflit, sans préalable, se fait un 14 juillet. L’aviation allemande, qui a transformé sa flotte commerciale en engins de guerre, a pour objectif le bombardement de Paris :
« Les gaz couraient comme des fantômes invisibles, poursuivaient les fuyards. A une station du métro, une grappe de malheureux, la figure convulsée, les mains au gosier, comme pour arracher le poison demeuraient debout dans la mort, serrés les uns contre les autres, en cascade sur l’escalier. »
Tandis que les Parisiens, tout à leur fête, se préparent aux bals tricolores, les bombes explosent sur la capitale, semant la mort et la dévastation, brisant les monuments emblématiques de la France tels que le Louvre ou l’Hôtel de ville :
« Le Louvre de Louis XIV et le Ministère des Finances brûlaient. D’immenses gerbes de flammes se tordaient avec des millions d’étincelles, crépitant comme une fusillade. Des pompes jetaient sur le brasier des torrents d’eau. Les jets de liquide s’évaporaient en arrivant dans la fournaise, lançaient d’immenses gerbes blanches. Des portions de toits s’effondraient avec un bruit de tempête, et des colonnes de feu et de fumée montaient dans le ciel. La Seine coulait rouge comme un fleuve de sang. On voyait des lueurs d’incendie dans les lointains de la grande ville. Et la foule exaspérée courait, s’écrasait en hurlant:
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« les Juifs chassés d’Allemagne par Hitler foisonnaient à Paris. On les connaissait bien. Les noms s’étalaient sans vergogne sur les devantures, avec même des affiches en langue allemande. Ils faisaient concurrence à nos nationaux, et les Français non seulement ne réagissaient pas, mais achetaient de préférence leurs produits, moins chers. ( …) D’aucuns plaignaient ces malheureux exilés. Les esprits désaxés faisaient de la sensiblerie bête, ne s’imaginaient pas que ces proscrits restaient allemands, sinon de race, du moins de culture, d’idées, de sentiments, de Patrie, devenaient de merveilleux espions. »
Surieux, emmenant Vaudreuil et Solange, organise son départ pour le Berry, au moment même où les hordes germaniques envahissent le territoire français, débordant des frontières de l’Est :
« Depuis des années la France manquait d’un homme, un homme pour balayer la tourbe des polichinelles qui la menaient aux abîmes, un homme pour détruire l’abject régime qui l’asservissait honteusement, un homme pour la relever et lui rendre sa place à la tête des nations, un homme pour prendre en mains le gouvernail et la mener au port à travers la tourmente. Et cet homme ne se rencontrait pas. Chacun l’appelait, tout le monde l’espérait, l’attendait. Dès qu’il apparaîtrait le pays tout entier marcherait derrière lui.
Et cet homme ne se levait pas.
Et l’on voyait poindre à l’horizon que des jours de deuil, de ruines, de misère, d’incendie et de sang. »
Un récit écrit en 1936 où s’accumulent les rancoeurs et les craintes en face de l’Allemagne triomphante. L’anticipation de Baraude sera de courte durée puisque quatre ans plus tard la France sera réellement envahie. Par contre, les causes de la guerre sont noyées dans les haines exprimées par l’auteur qui rend responsables de la situation, pêle-