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  • La Catastrophe

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Henri BARAUDE

    Parution : 1936

    Thème : guerres futures 2


    Sur l'auteur :


    Préambule :

    la Catastrophe par Henri Baraude, Eugène Figuière éd., 1936, 1 vol. broché, in-12 ème , 188pp. couverture muette. roman d’expression française
    1 ère  parution : 1936
    guerres futures  2


    Synopsis :

    Surieux, commandant à la retraite, porteur de valeurs nationalistes et patriotiques, juge son pays d’autant plus sévèrement qu’il est lui-même touché par une condamnation inique qui l’oblige à quitter son appartement parisien pour se replier dans le Berry. Que deviendra sa fille Solange ? Comment va-t-elle pouvoir trouver un beau parti en cet exil malheureux ? Le jeune ingénieur Vaudreuil est de ses amis. Honnête mais naïf, il est le bras droit de Darbel, ami d’enfance de Surieux , directeur d’une usine de pièces d’armement top secret.  La fille de Darbel, évaporée et clinquante, a jeté son dévolu sur Vaudreuil, le jugeant apte à remplir ses fantasmes dépensiers. Enfin Darbel, ami intime du député socialiste Bochet, commet une grande erreur. Ayant eu foi dans les proclamations tonitruantes de pacifisme de l’allemand Laumann, sidérurgiste de son état, il l’invite à visiter son usine où se fabrique une nouvelle goupille de fusil révolutionnaire.
    Vaudreuil s’inquiète, soupçonnant Laumann d’espionnage. La visite se fait, à son grand désespoir, et, aussitôt après, Laumann quittera le territoire français pour l’Allemagne. Alice, ayant définitivement renoncé à l’amour de Vaudreuil, jette celui-ci dans les bras de Solange, amoureuse depuis longtemps du jeune homme. Accepté par Surieux, Vaudreuil met son futur beau-père au courant des liens qui unissent Darbel à Laumann. Tous deux apprendront une autre stupéfiante nouvelle : Darbel et Bochet sont les hôtes de Laumann à Stuttgart, qui compte épouser Alice. Hélas ! leur situation là-bas, ira en se dégradant. Convaincu enfin que l’Allemand se livrait à l’espionnage en recopiant les secrets de la goupille française, Darbel apprend avec horreur la suspension du mariage d’avec sa fille et un projet d’invasion de la France :
    « La France a consenti à toutes nos demandes : abandon de l’occupation, suppression des réparations, révision du traité de Versailles. Donc, elle reconnaît l’iniquité de ces conventions. De plus elle a permis l’égalité des armements. C’est clair. Elle reconnaît nos droits à la revanche. Elle compte se mesurer à nouveau avec nous. Elle nous provoque, nous appelle en champs clos. Nous ramassons le gant. Nous sommes prêts. Hitler a fait de nous une nation unie, puissante, invincible. »
    Ils seront consignés dans la propriété de Laumann avant d’être internés dans un camp de concentration. Le déclenchement du conflit, sans préalable, se fait un 14 juillet. L’aviation allemande, qui a transformé sa flotte commerciale en engins de guerre, a pour objectif le bombardement de Paris :
    « Les gaz couraient comme des fantômes invisibles, poursuivaient les fuyards. A une station du métro, une grappe de malheureux, la figure convulsée, les mains au gosier, comme pour arracher le poison demeuraient debout dans la mort, serrés les uns contre les autres, en cascade sur l’escalier. »
    Tandis que les Parisiens, tout à leur fête,  se préparent aux bals tricolores, les bombes explosent sur la capitale, semant la mort et la dévastation, brisant les monuments emblématiques de la France tels que le Louvre ou l’Hôtel de ville :
    « Le Louvre de Louis XIV et le Ministère des Finances brûlaient. D’immenses gerbes de flammes se tordaient avec des millions d’étincelles, crépitant comme une fusillade. Des pompes jetaient sur le brasier des torrents d’eau. Les jets de liquide s’évaporaient en arrivant dans la fournaise, lançaient d’immenses gerbes blanches. Des portions de toits  s’effondraient avec un bruit de tempête, et des colonnes de feu et de fumée montaient dans le ciel. La Seine coulait rouge comme un fleuve de sang. On voyait des lueurs d’incendie dans les lointains de la grande ville. Et la foule exaspérée courait, s’écrasait en hurlant:
    -Représailles ! Représailles ! Morts aux Boches !. »
    La désorganisation française est complète, devant tant d’incurie de la part des politiques de gauche, d’imprécision et de parlottes inutiles, et en face d’une cinquième colonne allemande constituée par les Juifs ( !) :
    « les Juifs chassés d’Allemagne par Hitler foisonnaient à Paris. On les connaissait bien. Les noms s’étalaient sans vergogne sur les devantures, avec même des affiches en langue allemande. Ils faisaient concurrence à nos nationaux, et les Français non seulement ne réagissaient pas, mais achetaient de préférence leurs produits, moins chers. ( …) D’aucuns plaignaient ces malheureux exilés. Les esprits désaxés faisaient de la sensiblerie bête, ne s’imaginaient pas que ces proscrits restaient allemands, sinon de race, du moins de culture, d’idées, de sentiments, de Patrie, devenaient de merveilleux espions. »
    Surieux, emmenant Vaudreuil et Solange, organise son départ pour le Berry, au moment même où les hordes germaniques envahissent le territoire français, débordant des frontières de l’Est :
    « Depuis des années la France manquait d’un homme, un homme pour balayer la tourbe des polichinelles qui la menaient aux abîmes, un homme pour détruire l’abject régime qui l’asservissait honteusement, un homme pour la relever et lui rendre sa place à la tête des nations, un homme pour prendre en mains le gouvernail et la mener au port à travers la tourmente. Et cet homme ne se rencontrait pas. Chacun l’appelait, tout le monde l’espérait, l’attendait. Dès qu’il apparaîtrait le pays tout entier marcherait derrière lui.
    Et cet homme ne se levait pas.
    Et l’on voyait poindre à l’horizon que des jours de deuil, de ruines, de misère, d’incendie et de sang. »
    Un récit écrit en 1936 où s’accumulent les rancoeurs et les craintes en face de l’Allemagne triomphante. L’anticipation de Baraude sera de courte durée puisque quatre ans plus tard la France sera réellement envahie. Par contre, les causes de la guerre sont noyées dans les haines exprimées par l’auteur qui rend responsables de la situation, pêle-mêle, les Alsaciens (espions et traîtres), les socialistes (vendus, lâches et incompétents), les Juifs (à la solde de l’ennemi), et les spoliateurs de tout poil profitant du malheur commun pour s’enrichir. Encore un récit « prophétique » qui augmente une liste déjà longue en ce domaine.


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