Sur l'auteur :
Préambule :
Mission à Versailles par Marcel Battin, pp.223-
1ère parution : 1958
après la Bombe…
Synopsis :
Paul Carlier, le narrateur, est le "délégué du Conseil des Camps", envoyé par son chef en tournée d’inspection au camp iroquois de Versailles. Les chemins sont défoncés, son habillement en loques, et ce qui l’attend à son arrivée est du même ordre :
" A manger, il y avait naturellement des galettes de farine, du lait et des cerises. Je me suis habitué depuis longtemps à manger sans sel et ça m’est égal si c’est fade. J’ai perdu une autre dent en mangeant, et pourtant les galettes n’étaient pas dures. C’est la deuxième en un mois. Le commandant m’a fait voir les siennes, il n’en avait presque plus sur le devant. Ca ne fait pas mal, elles tombent voilà tout. Ca a l’air d’un phénomène naturel. "
Les dents déchaussées de son interlocuteur (à 16 ans !) répondent aux maladies de peau et aux ventres gonflés des adultes qui sont parqués dans des zones spécifiques. En cette France d’après la bombe, ravagée par les radiations, seuls des adolescents aux noms d’indiens, tentent encore de reconstituer une structure sociale dont sont exclus les adultes. L’ignorance fait autant de ravage que la radioactivité parce que tout contact entre Iroquois et adultes est interdit. Soignant leur sang empoisonné et leurs pelades avec de l’aspirine et du talc, il leur reste peu de temps avant leur disparition définitive
Une petite nouvelle percutante et sinistre portant sur le thème de la menace radioactive, qui ne s’embarrasse d’aucune fioriture verbale.