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  • Le Dernier Couple

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Roger-Henri JACQUART

    Parution : 1943

    Thème : savants fous et maîtres du monde, le dernier homme


    Sur l'auteur :



    Préambule :

    Le Dernier couple par Roger Henri Jacquart , la Concorde éd.,  sd , 1 vol. broché, in-octavo, 251 pp. jaquette illustrée. roman d’expression française
    1ère parution: 1943
    savants fous et maîtres du monde – le dernier homme


    Synopsis :

    Le Docteur Borislav est un savant fou. Il hait l’humanité, pervertie et perverse. Il souhaite sa destruction totale. Par conséquent, il a inventé le rayon rouge qui rase tout à hauteur du sol. Comme il  adore sa fille Sylvia dont il aimerait faire la nouvelle Eve d’une humanité nouvelle, il lui faut un nouvel Adam. Qu’à cela ne tienne, il lui adjoindra Alex, l’amoureux de Sylvia.
    Et pour que leur destin commun puisse s’accomplir, il a aussi inventé un aéronef appelé "Sylvia" qui emportera le couple dans ses flancs pour une promenade dans la haute stratosphère, le temps pour Borislav de détruire l’humanité:
    "Je ne sais si je me suis bien fait comprendre. J’ai essayé simplement de décrire les pensées harcelantes qui se sont emparées de moi dès mon retour sur cette terre de désolation. Je ne pouvais mieux faire à ce moment, car mon esprit ne se dégageait que très lentement d’une sorte de léthargie. Pourtant je me rappelle vaguement que, pour tenter de justifier ma faiblesse à mes propres yeux, j’étais près de croire à l’influence néfaste de puissances occultes redoutables. Je finis par en rire. Le malheur, qui avait fondu sur Sylvia et moi à l’instant où nous nous y attendions le moins, était né de la volonté d’un seul homme, je le savais pertinemment, et je ne voyais pas en quoi un éventuel mauvais sort aurait pu intervenir en l’occurrence . Je désirais garder la tête froide pour envisager le futur avec calme. Et je savais que si l’on admet trop aisément l’influence de quelque force occulte, on risque de perdre confiance en soi, cette confiance si nécessaire à la réussite.
    Les faibles seuls perdent un temps précieux à attendre passivement l’intervention de puissances mystérieuses, et, pendant les instants où ils les sollicitent, ils n’agissent plus utilement. Ensuite, stupidement, ils   osent se plaindre de n’être pas parvenus à vaincre les obstacles semés sur leur route et, se croyant maudits, ils désespèrent davantage. N’est-ce point là une des plus grandes déficiences de l’humanité que j’ai connue? La force d’âme manquait à la majorité de nos semblables. Ils se raccrochaient trop facilement à des idées de chance ou de malchance dont ils se croient les victimes, et ils oubliaient que la réussite de leurs projets dépendait uniquement de leur propre volonté. Ils n’étaient plus que des pantins, idolâtres ou mystiques, au cerveau affaibli par des croyances sans fondement. La révolte s’amplifiait lorsque j’écoutais les rugissements de la nature en furie, lorsque je regardais la terre noirâtre, comme écrasée par le ciel bas, et que j’entendais la pluie marteler les hublots. Et je jurais que si je réussissais un jour à jeter les bases d’une nouvelle civilisation, je ne parlerais jamais à mes descendants, ni de fées, ni de lutins, ni de dieu, ni de diable! Je voulais les habituer, dès leur jeune âge, à ne chercher le courage qu’en eux-mêmes. Je voulais créer des hommes forts, capables de se frayer seul un chemin dans l’existence, sans s’arrêter à tout bout de champ pour implorer le ciel ou l’enfer. Je voulais leur apprendre à faire eux-mêmes une discrimination logique entre le Bien et le Mal, sans leur inspirer pour cela d’inutiles et dégradantes terreurs.
    La peur d’une idole a-t-elle jamais empêché les hommes de commettre des actes immoraux? Au contraire! Certains les ont commis avec l’idée stupide de se les faire pardonner ensuite grâce à la complaisance publicitaire de textes ou de rites douteux, immoraux par leur élasticité voulue. Non, je ne croyais plus en rien de spirituel. A quoi aurais-je pu croire encore, d’ailleurs, après avoir vu le monde entier s’écrouler autour de moi sans la moindre intervention céleste pour  sauver les hommes? Avais-je entendu sonner les trompettes du Jugement Dernier, alors que tout était mort sur terre?
    Les mains crispées sur mes tempes, le front moite je dis adieu au passé avec tout ce qu’il comportait de faiblesses et d’imperfections mortes. Je ne voulus plus regarder que l’avenir et je décidai d’avancer dorénavant tout droit devant moi, sans craintes injustifiées ni regrets déprimants et inutiles,
    Reconstruire le monde? Eh bien, oui j’acceptais.  Qu’aurais-je pu faire d’autre d’ailleurs, en de telles circonstances? Me laisser mourir sans réagir? C’eût été infiniment lâche, infiniment peu digne de moi et de mon passé ! Quitte à être vaincu par des impondérables il me fallait lutter jusqu’au bout ! Redonner naissance à une race humaine, n’était-ce point jouer un rôle magnifique? Et même, lorsque je regardais Sylvia si jolie et si fine, et que je songeais à notre amour et à notre jeunesse, j’imaginais que ma tâche n’aurait rien de désagréable..."
    De retour sur terre, nos héros ne retrouvent rien, si ce n’est une étendue de boue plate arrosée par les éléments en furie déchaînés par l’acte inconsidéré de Borislav. Cependant, celui-ci avait tout prévu pour eux: un système de guidage pour ramener les tourtereaux à bon port, un abri souterrain où ils pourront se délasser -avec décence- en attendant que le monde soit à nouveau vivable. Et même une surprise: la présence d’un deuxième couple, composé d’un agriculteur , Basile,  et de sa femme Denise, ainsi que de certains animaux, chèvre, chienne, vache , etc.
    Ainsi  Alex ne se sentira pas trop isolé comme unique cadre de la classe supérieure et comme dernier intellectuel bourgeois vivant. Basile, très intuitif, a bien compris tout cela: il vouvoie Alex qui le tutoie , et il accepte son autorité sans réticence.
    Un grain de sable détraque la belle machinerie: toutes les femelles (y compris Denise) sont enceintes et accouchent prématurément d’un rejeton mort-né (y compris Denise), à cause de l’ozone qui se répand, conséquence imprévue de la destruction imbécile de Borislav.
    Basile devient fou de douleur à la mort de Denise, puis ne pense qu’à coucher avec Sylvia (la dernière femme avec les deux mâles) ce que réprouvent la décence et l’auteur. Alex, qui est vraiment stupide, explique à Basile comment marche Sylvia (la fusée pas sa femme). Alors Basile s’embarque, ravissant Sylvia, femme et fusée, pour coïter décemment dans l’univers avec la femme d’Alex,  tandis que ce dernier, fou de solitude , marche , son carnet de notes en mains,  sur une terre réduite à une surface de boue arrosée par de la pluie. Fausse sortie: seule l’Asie a été détruite, et non la totalité de la terre. La fin du roman livre Alex délirant aux Européens venus le sauver.
    Roman  mièvre,  non par l’idée ou la description du décor,  mais à travers la philosophie de l’auteur faite toute de décence bourgeoise, de retenue morale, d’une xénophobie sous-jacente. Le cadre est  prétexte à la destruction d’une humanité supposée décadente et  incline  à répondre positivement  à la montée du fascisme de l’époque.


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