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  • Carnet Sur La Fin Possible D'un Monde

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : André CARPENTIER

    Parution : 1992

    Thème : menaces cosmiques


    Sur l'auteur :

    (1947-) Romancier et nouvelliste québécois. Maîtrise en études littéraires, doctorat en études françaises. Professeur à l'université de Montréal. Criqiue littéraire. Animateur (Radio-Canada). Intérêt pour la BD (Collectif, conventions, revues, etc.) A fait paraître de nombreuses nouvelles dans divers journaux.


    Préambule :

    Carnet sur la fin possible d’un monde , pp.85-109, par André Carpentier, in «Carnet sur la fin possible d’un monde, XYZ éd., Montréal, 1992, coll. « l’Ere nouvelle », 1 vol. broché, in-octavo, 138pp. couverture muette. recueil de nouvelles d’expression française (Canada)
    1 ère  parution : 1992
    menaces cosmiques


    Synopsis :

    Depuis longtemps, la « Visiteuse » profile son globe noir sur le ciel nocturne, occultant progressivement la lumière des étoiles. Pourtant sa nature, sa densité, sa marche erratique restent un mystère pour l’humanité. Subsiste une seule certitude : elle se dirige vers la Terre qu’elle détruira dans sa course :
    « La Visiteuse, obscure et gigantesque, d’un diamètre valant environ un dixième de celui du soleil, qui est donc près de mille trois cents fois plus volumineuse que la Terre, et qui fait son chemin dans la galaxie, est sur le point de rencontrer notre planète. »
    L’espèce humaine, ébranlée, a déjà fait son choix. Les savants, les techniciens, les positivistes, les fortunés sont partis, emportés dans la première « Exode », préférant observer de loin la catastrophe :
    « Nous sommes tenus dans l’ignorance presque complète de ce qui se passe sur le reste du globe, les communications sont rompues depuis des années. On ne compte plus… La fuite des élites avec le meilleur de la technologie a soudainement laissé les continents en ruine. Ici comme ailleurs tout se délabre. »
    Mais il ne s’agit que d’une infime minorité. Les autres, s’agglomèrent, s’enterrent, se battent, ou prient. De nouveaux « Pèlerins » apparaissent, qui dirigent une horde de plus en plus importante en marche vers Montréal, lieu mystique où, selon leur croyance, ils seront épargnés. Parmi eux,  les « Panthéistes » s’attendent au choc, car la Visiteuse est faite de roches dures disent-ils, alors que les «Rédemptoristes », cachés derrière leur mouchoir anti-poussière, croient en une survie possible, le bolide errant étant supposé former un nuage de particules qui épargnerait la terre en son ensemble.
    Le narrateur est père et écrivain. Au sein de la horde comme tant d’autres, il tient la comptabilité au jour le jour, des derniers faits et gestes d’une humanité moribonde, adressant ces lettres à sa fille Arduina, sa petite fille, qu’il entraîne à sa suite comme les quatorze autres membres de sa famille.
    Des assassins et des prêtres parcourent le troupeau, tuant pour les premiers, pillant pour les seconds :
    « Voilà sans doute pourquoi, en ce troisième jour de marche, on retrouve en tête de ce convoi d’espérance, des prieurs et des prieuses qui appellent sur leurs épaules de bure le poids de toutes les fautes du monde. Ils illuminent leurs visages d’une flamme inextinguible qui élève leurs prières. Leurs dieux sont multiples, mais ils ne s’adressent qu’à eux, soit par le cri ou par le silence, par la danse ou par la marche, par l’intermédiaire des éléments ou par leur seule foi. Garderas-tu en mémoire des images de tout cela, Arduina, ou feras-tu abandon de ce passé ? »
    Il racontera à Arduina comment sa famille se rétrécit inexorablement en laissant tantes ou cousins moribonds sur les bas-côtés de la route. En dépit de son angoisse grandissante et de sa culpabilité, il garde la foi du charbonnier dans l’espérance du miracle.
    Les journées, « plus noires que des nuits » s’écoulent rapidement. Les épidémies, les affections de la peau, le nombre d’êtres contrefaits augmentent proportionnellement à l’approche de la Visiteuse.  Sous un ciel enfin totalement noir s’allument soudain un peu partout de grands feux : ce sont les villes qui brûlent !:
    « Je ne sais plus ce qu’il faut croire ou faire, s’il faut cracher au visage des Apôtres de la Poussière pour mourir d’un coup sec, s’il faut moquer les pèlerins rédemptoristes et panthéistes, pour ne pas périr sans ironie ou s’il vaudrait mieux adopter la prudence crasse de la majorité silencieuse, celle qui sillonne les routes ou qui creuse des galeries en tous sens, qui attend… »
    A l’heure du grand choc, au moment décisif où les suicides collectifs atteignent une intensité inouïe, le narrateur s’aperçoit que la Visiteuse a épargné la terre. Elle ne l’a pas détruite, elle l’a a peine grignotée, la privant en surface de ses minerais de fer. Indubitablement vivante, composée de particules intelligentes, elle a su reconnaître la vie développée sur ce globe qu’elle s’apprêtait à détruire, l’épargnant pour disparaître à nouveau dans l’infini du cosmos.
    Arduina survivra, ainsi que son père, mais dans un monde profondément transformé :
    « (…) les grands édifices s’écroulent inexplicablement, les ponts, les pylônes, les restants de véhicules qui encombraient les rues s’émiettent et n’ont pas le temps de joncher l’île de bancs de poussière ; ces particules disparaissent mystérieusement en se mêlant à l’air.  Les Apôtres de la poussière triomphent sous les lunettes et le mouchoir. Leurs chefs visent maintenant les pleins pouvoirs sur la nation, leurs mercenaires commencent à se constituer en police… Qui sait ce que vous souffrirez sous leur emprise, Arduina, toi et tes enfants, si le monde ne périt pas!
    Une excellente nouvelle apocalyptique composée par un grand écrivain canadien.  Par une grande économie des moyens littéraires et un style irréprochable, utilisant notamment la technique du resserrement de l’action dans le temps, il analyse les nouvelles morales du désespoir, arrache les masques de l’hypocrisie chez l’homme en prise directe avec sa mort. Un récit intense et peu connu en France
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