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  • Le Monde Englouti

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : J.G. BALLARD

    Parution : 1962

    Thème : menaces climatiques


    Sur l'auteur :

    (1930(2009) Ecrivain anglais de science-fiction. Vaste connaissance de l'Asie (Chine). la médecine, la  littérature, la psychanalyse et le surréalisme posent les fondamentaux de son oeuvre. S'intéresse à la SF cataclysmique, écrit dans New Worlds. Devient le romancier-phare de la nouvelle vague de SF britannique (Brunner, Priest, Aldis) et évolue vers les techniques d'écriture expérimentale (Burroughs). Oeuvre étrange et sophistiquée influençant le punk et le steam-punk.


    Préambule :

    Le Monde englouti par J.G. Ballard, Denoël éd., 1964 , 1 vol. broché, in-12ème, coll. "Présence du Futur",  217 pp. couverture illustrée par Stéphane Dumont. roman d’expression anglaise (GB)
    1ère parution: 1962  titre originel: the Drowned World
    menaces climatiques


    Synopsis :

    "Bientôt, il ferait trop chaud. Il était un peu plus de huit heures. Du balcon de l’hôtel, Kerans observait le soleil se lever derrière les bosquets touffus de gymnospermes géants qui envahissaient les toits des grands magasins abandonnés à quelque quatre cents mètres de là, sur la rive est de la lagune. (...) Le disque solaire ne formait plus une sphère aussi nette, mais une grande ellipse étalée qui, à l’orient, se déployait sur l’horizon, comme une boule de feu colossale; son reflet dans la lagune transformait la surface de plomb éteint en une carapace de cuivre éblouissant".
    Le soleil a changé de forme en devenant plus chaud. Les glaciers fondent. La transgression marine, inexorable, se produit partout. Les hommes meurent ou émigrent vers les pôles. Le reste de la planète est livré à une végétation de type secondaire, gymnospermes, prêles, fougères géantes, et des marécages où s’ébattent quantité d’iguanes:
    "Tout le long du ruisseau, perchés aux fenêtres des immeubles et des grands magasins, les iguanes les regardaient passer, secouant leur gueule dure et figée de manière raide et saccadée. Ils se lancèrent dans le sillage du canot, happant les insectes délogés des mauvaises herbes et des troncs d’arbre pourris, puis regaèrent, en traversant les fenêtres à la nage et escaladant les escaliers, leurs positions stratégiques, les uns sur les autres, en piles hautes de trois pieds. Ces lagunes et ces ruisseaux dans les immeubles à demi engloutis eussent été d’une étrange et irréelle beauté, sans ces reptiles; mais iguanes et basilics avaient dépouillé ce monde de tout caractère fantastique. Comme l’indiquaient leurs sièges dans ces salles de conseil provisoire, ils régnaient sur la cité. Une fois de plus, ils représentaient la vie de façon dominante. Kerans leva les yeux sur ces vieilles têtes impassibles et comprit la peur bizarre qu’elles suscitaient: elles évoquaient les scènes terrifiantes des jungles des premiers temps du paléogène, à l’époque où l ’ apparition des mammifères domina le règne des reptiles et il ressentit cette haine implacable qu’éprouvent les reésentants d’une espèce biologique envers ceux d’une autre qui leur a usurpé la place."
    Kérans reste dans les étages supérieurs de la ville morte. Il avait fait partie d’une expédition qui avait eu pour mission de décrire les nouvelles conditions de vie sur la planète terre. Il abandonnera ses compagnons afin de s’étudier lui-même dans le silence mouillé d’une ville engloutie. Les autres humains constitueront un obstacle à son désir de régression. Au moyen de puissantes autopompes, ils libèrent un quartier urbain soigneusement délimité de l’eau qui le recouvre. Un tel acte apparaît sacrilège à Kerans:
    "A une vingtaine de mètres sous le canot, une allée grise s’allongeait entre les immeubles, toute droite, reste de quelques grandes artères d’autrefois. Les carcasses bossues de voitures rouillées stationnaient toujours sur les bas-côtés. Un cercle de constructions intactes et par conséquent peu embourbées, entourait la plupart des lagunes, au centre de la ville. Dépouillés de toute végétation, Si ce n’est quelques massifs de touffes de sargasses, les rues et les magasins avaient été entièrement préservés; tout cela ressemblait à un tableau reflété par un lac, qui, on ne sait comment, avait perdu son modèle original. La ville elle-même avait disparu depuis longtemps; les constructions bâties sur acier des centres commerciaux et financiers avaient seules survécu à l’envahissement des eaux. Les maisons en brique et les usines à un étage avaient totalement disparu sous les tapis de vase. Aux seuls endroits où elles émergeaient, des forêts géantes d’un vert morne et incandescent, s’élevaient dans le ciel, étouffant les champs de blé qui recouvraient autrefois l’Europe tempérée et l’Amérique du Nord. Forêts impénétrables du Matto Grosso, atteignant parfois une centaine de mètres de haut, monde de cauchemar où rivalisaient dans leur retour précipité vers un passé paléolithique toutes les formes organiques; les seules voies de transit pour les unités militaires des Nations unies passaient par cette série de lagunes qui s’étaient accumuées sur les cités anciennes. Mais ces passages eux-mêmes étaient maintenant submergés, après avoir été obstrués par la vase."
    Il finira par s’opposer au groupe et un seul désir subsistera dans sa tête: "aller vers le Sud et la chaleur intense et les lagunes submergées de l’Equateur."
    Peu à peu, une étrange métamorphose s’opère en lui. Il devient indolent, calme, étrange à nos yeux, comme l’iguane dont il prend progressivement les attitudes. Son psychisme se met à vibrer à l’unisson de la grande régression et se dirige successivement, traversant des strates de plus en plus profondes, vers son noyau primitif, l’archéo-cerveau ou cerveau reptilien. A la régression planétaire  répond la régression du héros. Elle n’est pas à considérer comme plongée autistique dans le monde de l’enfance mais quête douloureuse d’une identité propre. Bientôt le Monde englouti et l’homme Kérans, isolé en son moi primitif,  ne feront plus qu’un. Kérans ira se perdre au Sud.
    L’inimitable style de Ballard fait émerger des plages d’impression. Chaleur, humidité, touffeur et calme, puissance végétale sont les seuls états que le lecteur partage avec Kérans. Ballard, contrairement à de nombreux autres auteurs du genre, ne reste pas au niveau d’une description sensationnaliste. Pour lui, la catastrophe est prétexte à une approche phénoménologique des êtres. Coït de l’eau et du feu, le "Monde englouti" reste un chef-d’oeuvre du genre cataclysmique.

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