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  • Le Bacille

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    Fiche du livre :

    Type : Livre

    Auteur : Arnould GALOPIN

    Parution : 1928

    Thème : épidémies


    Sur l'auteur :

    (1863-1934) Ecrivain français et journaliste dans le champ de la littérature populaire et des livraisons en fascicules. Romans pour les jeunes, romans d'aventure, policiers , maritimes et science-fiction. Ecrivain prolifique distribué notamment par le "Petit Journal". A crée un avatar et pastiche de Sherlock Holmes. Une cinquantaine de romans au moins.


    Préambule :

    le Bacille par Arnould Galopin, Albin Michel éd., 1928, 1 vol. broché, in-12ème, 254pp. couverture muette.  roman d’expression française
    1ère parution: 1928
    épidémies


    Synopsis :

    Procas est un homme bleu. Non pas un Targui, mais un authentique malade congénital. Souffrant d’insuffisance artérielle chronique à cause d’un coeur rétréci, la moindre contrariété accentue chez lui la propension à la couleur bleue de la peau.  Or, des contrariétés, il en a beaucoup. Comme savant bactériologiste, sa seule ambition est de servir l’humanité. Il fait des communications magistrales à l’Académie des Sciences. Il est reconnu, adulé, poursuivi par les femmes. Sa maladie se fait toute discrète. En épousant Meg, une de ses plus ferventes "groupies", la déception n’en est que plus vive, quand il apprend, quelque temps après, qu’elle le trompe. Il en conçoit un choc si terrible que, de la tête au pied, la couleur bleue gagne, le coeur se rétrécissant. De crise d’épilepsie en crise d’épilepsie, atteint par un froid cadavérique, il devient objet de répulsion pour le reste de la société.
    " Qu’était cet être douloureux? D’où venait-il? Pourquoi, à son approche, détournait-on brusquement les yeux? Il fallait donc qu’il eût quelque chose d’effrayant, d’épouvantable ?... Oui... Il était laid, atrocement laid, d’une laideur qui dépassait tout ce que l’on peut imaginer, non point que sa figure fût ravagée de quelque lupus, labourée par un chancre répugnant ou couturée de plaies immondes...
    Elle n’avait subi aucune déformation, nul accident n’en avait bouleversé les lignes, mais ce qui la rendait ignoble, monstrueuse, c’était sa seule couleur... Elle était bleue, entièrement bleue, non point d’un bleu apoplectique tirant sur le violet lie-de-vin, mais de ce bleu cru, violent, presque éclatant, qui tient le lieu entre le bleu de Prusse et l’outremer. "

    Il lui faut dire adieu à sa vie scientifique, à renoncer à sa femme, à renoncer au monde, en déménageant dans un autre quartier de Paris, pour ne pas être reconnu. Son seul ami, le professeur Viardot meurt trop vite, le laissant seul sur terre.  Ses sorties nocturnes, à visage serré et recouvert pour s’approvisionner, éveillent l’animosité de la foule contre lui. Au départ on le conspue à cause de son apparence. Puis, un crime s’étant commis dans le quartier, l’hostilité se transforme en haine, attisée par trois sombres imbéciles qui jouent aux justiciers: Bézombes, Nestor le Boucher et Barouillet le politicien au petit pied.
    Sa vie est infernale. Constamment suivi, dénoncé -en dépit du fait que la police ne trouve rien chez lui-, il doit se procurer des vivres de plus en plus loin ou rester des journées entières cloîtré dans sa maison en proie à des crises à répétition. Il songe à se suicider. Mais, pour l’amour de la science, il continue ses travaux avec le modeste appareillage qu’il a pu sauver du désastre.  Il accueille un chien errant, le seul être qui lui fait confiance. Las, celui-ci est tué par le gros Nestor. Un soir,  en rentrant chez lui, il aperçoit son chien gisant dans le ruisseau, le crâne défoncé. C’en est trop pour cet être persécuté. Il en conçoit une haine terrible pour l’humanité et concocte par égard pour son ami canin une vengeance post-mortem.
    Grâce à la moelle du chien qui servira de support nourricier, il recherche le Bacillus murinus, le bacille du rat, qu’il avait déjà réussi à isoler dans ses recherches antérieures. Ce microbe, rare à l’état naturel, provoque la mort foudroyante du rat. Pourquoi pas des humains ? Il se met à la recherche de rats, en trouve, les utilise comme cobayes, isole le bacille et, par transvasement de cultures, en fait un engin de mort terrifiant qui délivre la mort en trois heures:
    " Quelle ne fut pas la joie de Procas lorsqu’il reconnut sur les rats qu’il venait de trouver morts, des lésions tout à fait semblables à celles qu’il avait observées dans l’Inde. Il fit sur ces bêtes divers prélèvements de sang, et, vingt-quatre heures après, il pouvait observer sur la gélose une strie blanchâtre avec des ramifications latérales très caractéristiques. Le doute n’était plus possible : il tenait enfin son Bacillus murinus ! Alors il prit une lamelle de verre, y déposa une goutte de culture, l’étala avec l’extrémité d’une pipette, colora la préparation avec une substance préparée par lui, et l’examina ensuite au microscope. Sur le champ de l’appareil il constata la présence de bacilles minces et courts... "
    Il prépare ainsi trois litres de ce bouillon mortel qu’il est décidé à verser dans le réservoir d’eau de Montsouris, déclenchant une épidémie sur l’ensemble de Paris :  
    " Procas attendait toujours. Il ne se souciait plus de la foule qui grondait sur son passage. Une idée l’obsédait: ce bacille sur lequel il avait compté, dont la nocivité lui avait paru évidente, aurait-il perdu de ses propriétés quand il s’était trouvé en contact avec une immense étendue d’eau? Le réservoir, il le savait, contenait, avec sa réserve, environ deux cent mille mètres cubes. Est-ce que cette masse ne renfermait pas un élément qu’il n’avait point prévu?
    Non, pourtant, son bacille devait anéantir tous les autres, car les expériences qu’il avaient faites sur cinq ou dix litres d’eau lui avaient suffisamment prouvé la virulence et la combativité de ses "colonies". Elles devaient être en train de se développer, mais n’étaient pas encore parvenues dans les canalisations. "

    Mais, ironie du sort, à peine eût-il lâché ses vilaines bêtes que le gros Nestor et Barouillet, ainsi que les habitants du quartier vinrent faire amende honorable en s’excusant pour s’être trompés: l’assassin du petit Claude vient d’être arrêté! Le savant ne put en entendre plus: il s’effondrera, terrassé, à leurs pieds tandis que des sirènes d’ambulance retentissaient un peu partout dans Paris.
    Un récit à intrigue linéaire, à trame plate, écrit en un  style qui se lit facilement, l’outrance étant dans le personnage et non dans la forme. Un personnage intéressant par ailleurs, entre le monstre de Frankenstein et Elephant Man. Les notations scientifiques précises de la préparation du Bacille déterminent l’effet de vraisemblance. Un humour s’y reflète constamment en filigrane: les coupables seront épargnés, les innocents frappés. Il est curieux de constater, au-delà des années et des pays, à quel point l’ouvrage de Galopin ressemble à celui de Frank Herbert avec "la Mort blanche": même haine de l’humanité, même démarche de persécuté, même résultat final. Un roman oublié qui ne le mérite pas.


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