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  • Une Invasion De Macrobes

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : André COUVREUR

    Parution : 1910

    Thème : savant fous et maîtres du monde, menaces animales


    Sur l'auteur :

    (1865-1944) Ecrivain populaire français spécialisé dans le merveilleux scientifique. Medecin. Né dans le Nord (Seclin)


    Préambule :

    une Invasion de macrobes par André Couvreur , éd. Ombres , Toulouse,  coll. " Petite Bibliothèque Ombres " 1998 , 1 vol. broché , in-12ème, 222 pp. couverture illustrée par Maurice Toussaint. roman d’expression française
    1ère parution : 1910
    savant fous et maîtres du monde - menaces animales


    Synopsis :

    Jean Gérard, le narrateur et ami de coeur de Suzanne a beaucoup de chance d’être apprécié par le professeur Tornada,  un savant fou de la plus belle espèce:
    " C’était un petit bout d’homme simiesque, dont on ne remarquait d’abord que la barbe noire , si fournie qu’elle s’allongeait en deux tortillons très soignés jusqu’au niveau des jambes. Par contre, la tête était presque totalement chauve; et le crâne poli permettait de remarquer la conformation anormale de la tête qu’on eût dite pétrie à la diable, ondulée de bosses excessives qui devaient loger une intelligence particulière. Le reste de la physionomie, quand on la détaillait, n’atténuait en rien la surprise provoquée par ces premières impressions.
    Les oreilles surgissaient comme des appendices de loup, mobiles aux moindres sonorités. Les yeux très sombres, très petits et très mobiles, s’emplissaient d’éclairs par moments; et à d’autres, s’égaraient sous les paupières. Enfin de nombreux tics, plus singuliers les uns que les autres, secouaient à tout propos la tête, les bras et les jambes,  avouant des convulsions incessantes sous cet extérieur hoffmanesque. "

    Pour se venger de ses pairs de l’Institut des Sciences, Tornada élève une race de microbes, Microccochus aspirator, qui, pour le coup, deviennent gigantesques. Il les nomme " Macrobes " et s’en sert comme force d’invasion contre la bonne ville de Paris livrée à l’horreur et au socialisme. L’ordre s’effondrant, tous les instincts du populaire se libèrent:
    " -T’es un bourgeois, dis, pas vrai?... T’es pas d’la sociale... Moi , j’en suis... Mais quoi! On est tous des frères!... Faudrait qu’un chambardement qu’on soye tous égaux!... Hein? piges-tu, mon gros chéri, p’us d’patron!... p’us d’turbin!... l’égalité, pour tous!... et les pieds d’vant!... Hein? qué’qu’t’en dis?
    Ah! l’ignoble langage, qui m’eût peut-être fait pitié en d’autres circonstances, mais qui prit cette nuit-là, je ne sais quelle signification prophétique. Evidemment, si le cauchemar que j’avais vécu près de Mantes, pendant des minutes intenses, se réalisait jamais, si je ne rêvais pas, si je n’étais pas fou, toute l’ambition démocratique de mon ivrogne, ce grand nivellement social qui était la hantise des humbles, allait s’accomplir avant peu, par l’aboutissement normal d’une aventure biologique. "

    Jean est un privilégié. Ami des sommités scientifiques et militaires qui organisent la résistance contre les Macrobes, il a tout loisir d’examiner de près ces bestioles. D’abord, dans la forêt près de Mantes où il a failli devenir leur victime, puis à bord d’un dirigeable militaire:
    " Je saisis aussitôt son appareil et inspectai l’horizon à mon tour. En effet, du côté de Bezons, des masses confuses fondues au gris du sol, se tenaient arrêtés en arrière d’un pont nouvellement jeté sur la Seine, visible en cet endroit, d’un paysage dévasté. Le volume à cette distance était inappréciable; elle semblait cependant s’élever deux fois à la hauteur d’une maison qui restait seule debout. Leur forme était, toutes proportions gardées, d’un ovale très allongé, avec une extrémité qui semblait la tête, et une autre qui pouvait être prise pour la queue.
    Au niveau de la partie tête, un appendice naissait, d’une dimension au moins égale à la moitié de la longueur du corps; et cet appendice terminé, me semblait-il, par un évasement, s’agitait mollement en l’air, dressé comme une trompe paresseuse d’éléphant. "

    Les monstres semblent indestructibles, car, écrasant les habitations tout en aspirant leurs occupants,  ils envahissent Paris. C’est la panique, la cohue, la folie. Les gens s’écrasent, se tuent, se piétinent pour fuir le danger:
    " On ne peut se faire une idée de ce qu’était cette cohue. Ce n’était même pas une cohue car la cohue est extensible, la volonté permet de s’en échapper; c’était ici une condensation de tous les hommes, de toutes les femmes, de tous les enfants, amassés, comprimés, étouffés entre deux barrières infranchissables, les murs des maisons, et subissant des heurts, des remous, des tourbillonnements provoqués par les gestes exaspérés de ceux qui tentaient de se dilater. D’aussi loin que le soir tombant nous permettait de distinguer ce tableau de désordre, nous n’apercevions qu’un semis de têtes, la plupart sans chapeaux, une houle de bras levés, de cannes brandies, de gestes fous, que dominaient par places des enfants supportés par les épaules de leurs parents s’efforçant de les soustraire à l’écrasement.
    Le rez-de-chaussée opposait à cette anarchie l’implacable résistance de leurs devantures de fer baissées; mais dès l’entresol, et à tous les étages, les fenêtres bondées dégorgeaient, eût-on dit, la substance vivante des maisons remplies comme des fourmilières. La place de la Madeleine, l’église qui y dresse l’antique ordonnance de ses colonnes, les toits, les cheminées, tout était couvert du grouillement humain; il semblait que les êtres se montassent les uns sur les autres; des grappes faisaient ployer les arbres; et nous vîmes un balcon, succombant sous le poids, plonger dans la foule, y introduire le désastre et la mort. Quant aux hurlements, aux imprécations, aux blasphèmes qui accompagnaient cette furie, je n’ose pas les rapporter. "

    Jean a réussi à garder Suzanne auprès de lui. Ils s’enferment tous deux dans le métro tandis qu’au dessus d’eux les Macrobes montent la garde.  L’attente se prolonge et donne à l’auteur l’occasion de détailler quelques pittoresques échantillons d’humanité, parmi les plus représentatifs de la société de l’époque: l’Académicien, l’Homme de lettres, le "Journaleux ", etc. Bientôt, les denrées se font rares et les plus bas instincts se manifestent :
    " - Madame a faim?... Que madame me permette de lui offrir à déjeuner... En même temps, on nous jetait du gouffre un objet roulé dans du papier. Il y eut bataille autour de ce projectile. Mais, quand on l’eût dépouillé de son enveloppe, un cri d’horreur s’éleva. Ce qu’on nous envoyait, c’était une pauvre petite main d’enfant, portant encore à l’annulaire un modeste anneau d’or... "
    En désespoir de cause, Jean tente une sortie pour ramener des victuailles à Suzanne qui meurt de faim. Evitant la trompe éléphantine des Macrobes, il se dépêche de rentrer sous terre lorsqu’un nouveau danger surgit: les Macrobes se sont couchés dans le lit de la Seine, ont fait déborder le fleuve. L’abri est inondé. Il faut sortir à l’air libre sinon c’est la noyade.  Au-dehors, ils manquent d’abord de couler à pic, puis sont reconnus par Tornada qui, à bord d’un curieux vélocipède aquatique, les hisse sur son engin d’où ils pourront aisément prendre part à sa victoire.
    A la vue du désastre, Tornada a des remords. (Preuve qu’il n’est pas suffisamment fou!) Ne désirant se venger que des savants méprisants qui l’ont moqué, il envisage de mettre un terme à la catastrophe en tuant lui-même ses Macrobes. Pour cela, rien de plus facile: il suffit de leur injecter une solution acide (leur milieu d’origine étant basique). Les Macrobes meurent les uns après les autres et Tornada , s’étant approché de trop près, sera écrasé par l’un de ses monstres. Jean et Suzanne, sauvés de la noyade contempleront, heureux d’être en vie, la ville détruite.
    Un récit se lisant facilement et qui contient moult trouvailles ingénieuses, dont la meilleure est l’existence même des Macrobes. Se présentant comme l’ancêtre français des récits cataclysmiques qui mettent en scène des " grosses bêtes ", telles que Godzilla, le roman se veut aussi satire des moeurs savantes et contempteur de l’anarchisme populaire, idéologie que l’auteur, manifestement, ne partage pas.


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