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  • La Peur Gigantesque De Monsieur Mediocre

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Pierre DUDAN

    Parution : 1947

    Thème : le dernier homme


    Sur l'auteur :

    (1916-1984) Licence ès-lettres.  Polygraphe cosmopolite, auteur-compositeur, acteur, réalisateur, romancier, dramaturge, touche-à-tout. Partage sa vie entre la Suisse, Paris et le Canada. A participé à d'innombrables séries radios et télévisés. A écrit des chansons sur fond de mélodie populaire qui durent (le Café au lait au lit, Clopin-Clopan) Dans la dernière partie de sa vie un rapprochement avec le courant national-catholique.


    Préambule :

    la Peur gigantesque de Monsieur Médiocre  (Histoire folle) par Pierre Dudan, illustrations de Dubout,  Livre Monte-Carlo éd., 1947, 1 vol., broché, in-octavo,  174 pp. couverture illustrée par Dubout. TL 4000 exemplaires. roman d’expression française. notice biographique in "Bulletin des Amateurs d’Anticipation Ancienne " N°s1 et 1bis, mai 1990.
    1 ère  parution : 1947
    le dernier homme


    Synopsis :

    Monsieur Médiocre alias Eugène Machin a une vie médiocre, très médiocre, vraiment médiocre :
    " Machin ne pense pas. Machin mange, dort, rêve à l’amour, le fait médiocrement, mange encore, travaille, élimine ce qu’il peut, dort encore, travaille encore, et… recommence la ronde. Il ne s’est vraiment passionné que pour voir quelques " matches " de football qu’il est allé voir le dimanche après-midi. Il a vaguement ri et vaguement pleuré à quelques films. Il est très adroit pour faire les additions, les soustractions, les multiplications et les divisions. Pour lui, la vie est une sorte de preuve par neuf. "
    Habitant à Bourg-les-Bains, postier sachant poster, sans imagination, sans beauté, sans motivation. Eugène Machin, homme moyen, vit sa petite vie étriquée. Ayant pris ses repères à Bourg-les-Bains, il ne pense qu’à des choses basses et viles, tout rempli qu’il est d’envies et de désirs inavoués. Afin de se sentir moins seul, il se marie avec Dorothée dit Zaza, sa tenancière, pas très belle et bien médiocre elle aussi.  
    Un jour, Eugène Machin décide de passer une semaine de vacances à Fortville pour s’imprégner des joies et des plaisirs de la grande cité. Totalement désorienté, il se fait dévaliser dès l’entrée par Robert-le-parasite  et les prostituées dont il a recueilli l’adresse au 24 de la rue des Fauchés.Après deux jours de vie citadine, il se retrouve sur le pavé, sans argent, sans papiers, sale et avec une gueule de bois. Le comble se concrétise lorsqu’il participe à une manifestation dont il ignore absolument tout.
    Pris dans une charge policière, il ne doit son salut qu’à l’intervention d’un jeune couple qui l’entraîne à l’abri, à l’intérieur d’une maison. Là, avec stupéfaction et écrasé de fatigue, Eugène Machin, écoute, tout en s’enivrant,  le discours étonnant que lui tient Charles, le jeune homme. Celui-ci lui dit que la médiocrité, le vice, l’envie et la haine ne sont que des illusions parce que l’homme a perdu le sens de sa propre existence, qui est de nature divine. Ainsi, celui qui vit une vie étriquée subira une mort étriquée. La vie et la mort, c’est tout comme.
    Eugène machin ne comprend rien à ces paroles et s’endort à même le sol. En se réveillant, il constate que le couple a disparu et qu’il se retrouve tout seul à Fortville, déserté de ses habitants, et peut-être seul au monde. Après une petite accommodation à sa situation de dernier homme, il agit de la manière conforme à sa nature. S’appropriant des bijoux, raflant des billets de banques, s’empiffrant de nourriture fine, il lâche la bride à ses instincts, se gavant de ce que jamais il n’aurait pu avoir à Bourg-les-Bains. eu à peu, grandit en lui une peur gigantesque : pourquoi est-il le seul à rester en vie ?
    " Seule la résonance des voûtes répondait à l’appel d’Eugène. Il finit tout de même par se taire et reste immobile, figé par une peur qu’il ne peut plus mâter, par une peur durable aux racines profondes. La peur de ne plus pouvoir se sortir jamais de cette aventure. La peur de la solitude inexorable. La peur de l’ennui, de son propre ennui. Peur de s’ennuyer dans sa peau monotone, peur d’être écrasé par sa médiocrité. "
    Son délire se renforce et comme Néron jadis, il envisage d’incendier la cité pour son unique plaisir:
    " Il pénètre dans la cuisine d’un appartement modeste. Il y trouve d’abord des allumettes. Puis, une bouteille de pétrole. Il répand avec conscience le pétrole sur les rideaux, les tapis, les fauteuils. Il éparpille partout des journaux chiffonnés. Et… allume tranquillement le tout.  Il n’a pas à attendre longtemps le résultat. Le feu, rapidement, encouragé par le pétrole, gagne du terrain à une vitesse qui effraie machin lui-même. Il reste planté là, à regarder, et la lueur galopante des flammes donne à ses yeux soumis, un éclat diabolique Brusquement, il se dit : " Je vais foutre le feu à tout le quartier ! ça va être bath ! "
    L’incendie le talonnant, il abandonne la ville au moyen de diverses bicyclettes, jusqu’à Trévoux, autre bourgade située au bord de la mer. Là, il sombre dans le plus profond désespoir, comprenant soudain par une sorte d’illumination que , bien que tout lui appartienne, il donnerait n’importe quoi contre une présence humaine. Alors il se débarrasse de son argent :
    " Le bruit de ces pièces tombant et roulant sur la chaussée, aurait suffi à provoquer une bagarre sanglante (…) . (C’est curieux comme l’argent qui roule à terre est proche des coups et des blessures.)  Mais là encore, le silence enregistre seul le bruit agaçant de cette chute des métaux inutiles. Oui, si les objets qui l’entourent, les uns après les autres, se foutent tranquillement de lui, Eugène Machin, à son tour, se fout paisiblement des objets. Il se fout du fric. Il s’en fout avec autant d’énergie qu’il l’avait accumulé auparavant à la Caisse d’Epargne de Bourg. Il comprend, malgré lui, la vanité de bien des choses. Il comprend de mieux en mieux. Il apprend à comprendre. "
    Sa personnalité se modifie. Il n’est plus l’être médiocre d’avant. S’installant dans un chalet de montagne, il communiera avec la nature d’hiver qui l’enchante de ses flocons. Il se sent de plus en plus heureux, sensible, ouvert au monde. Il comprend enfin quelle est sa destinée sur la grande roue du karma, il accepte la mort qui le sanctifiera tandis que la terre, délivrée de l’homme, n’en revivra que plus intensément :
    " La Terre, depuis ce jour, n’avait plus d’autre souci que de jouer aux quatre saisons, toute seule avec son rythme à elle. Sans personne pour la déranger. Plus la moindre trace de parasites humains ou animaux. Et lentement, les maisons se lézardèrent, furent envahies par des herbes folles, rampantes ou grimpantes, par des orties majestueuses. Tout, jusqu’aux plus monstrueux canyons, jusqu’aux plus invraisemblables gratte - ciels, fut lentement englouti, effacé, nivelé.
    Des champignons géants poussaient entre les rails du métro. La moisissure gagnait les uniformes militaires. Les drapeaux se déchiquetaient lentement, faisant une salade ignoble de leurs couleurs. Les réserves alimentaires pourrissaient dans les caves et les garde-manger. La puanteur elle-même était lentement et sûrement vaincue. La verdure engloutissait les tombes des cimetières dans une forêt éternellement vierge désormais. Des arbres nouveaux poussaient dans les maisons, les cabines téléphoniques et les gares, les crevaient ou les arrachaient du sol pour les élever dans leur course irrésistible vers le ciel. "

    " la Peur gigantesque de Monsieur Médiocre pourrait encore s’intituler " une voie vers l’Illumination " ou " une thérapie de la Sagesse ". Eugène Machin, à travers l’épreuve de la solitude totale – celle du dernier homme – vit un cheminement initiatique qui l’amène à comprendre que l’important dans la vie est d’être et non de posséder. Message transparent, apparaissant parfois en d’autres ouvrages cataclysmiques tels que " le Pont sur l’Abîme " ou " le Nuage Pourpre " .
    Le récit est par endroits desservi par le dessin de Dubout qui, par son humour, se trouve être en décalage avec le sens symbolique du texte. Tel quel cependant, le roman vaut le détour, perle rare difficilement accessible quand on sait qu’il a été imprimé avec un tirage limité de 4000 exemplaires, en 1947, et jamais réédité par la suite.


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