Sur l'auteur :
(1913-
Préambule :
le Dilemme par Pierre Jouvet, Chez l’auteur, 1979, 1 vol. broché, in-
1 ère parution : 1979
menaces animales
Synopsis :
Patrick, adolescent de quatorze ans, voit sa maman et son frère mourir, attaqués et achevés par les aiguillons de guêpes vengeresses, en voiture, à Paris, en un début d’après-
" Guidés par les cris, ils parviennent rapidement près d’une femme qui se roule sur la chaussée, près d’un trottoir. Le spectacle qui s’offre à eux les glace d’effroi. Cette femme qui a sans doute survécu aux piqûres de guêpes, est assaillie par des rats d’égouts. Ils sont une dizaine, gros comme des chats. La figure de leur victime constitue leur cible principale. L’un d’eux s’est saisi du nez et malgré les contorsions de sa victime ne lâche pas prise. Deux autres s’accrochent aux lèvres, tandis qu’un autre enfonce ses dents dans la nuque. La chevelure est agitée comme si un rat s’y débattait " (…)
"A vingt mètres de lui, une femme coincée entre deux voitures est entourée d’un essaim de grosses mouches bleues. De ses mains elle cherche à les chasser ou à les écraser. Mais des milliers de ces insectes l’assaillent. Ils courent le long de ses jambes, volent en émettant un bourdonnement aigu autour de sa tête, se posent sur les yeux, les lèvres pénètrent dans les oreilles, les narines, la bouche, s’infiltrent sous sa jupe. "
Lui seul, par sa présence d’esprit extraordinaire, échappe au carnage. Il parvient, à force d’astuces, à rejoindre Marlène, une jeune femme survivante dans une automobile tandis qu’autour d’eux les guêpes, les rats, les oiseaux guettent leur défaillance.
Pour une raison indéterminée, les animaux, qui en ont certainement assez d’être opprimés par les humains, se sont révoltés. Tous ensemble, sans pitié, ils traquent l’espèce humaine pour la rayer de la surface de la terre. C’est la fin du monde, sauf pour Patrick et Marlène qui mettent à profit ces moments pénibles pour faire l’amour, à l’abri dans leur véhicule:
" Prise au jeu, Martine (sic : l’auteur est tellement ému qu’il ne se rappelle plus le nom de son héroïne:Marlène !) promène sa main le long de la jambe de Patrick. Sa main remonte et redescend lentement, et elle jouit des tremblements et des soupirs que ses caresses provoquent. Quand elle sent que Patrick est au paroxysme de l’excitation, elle colle ses lèvres sur les siennes et tout en l’embrassant, elle pose sa main sur le sexe de son jeune compagnon qui halète et frémit de tout son corps. "
Protégés par des armes improvisées, ils passent sur le toit des véhicules pour atteindre l’appartement de la famille de Patrick. Mais papa est mort. Alors ils se calfeutrent dans l’appartement, sablent le champagne (pour fêter l’événement?) et… refont l’amour :
" Son petit homme apporte une bouteille de whisky, des glaçons et de l’eau gazeuse qu’il dépose sur la table basse du salon. A son tour il annonce " Madame est servie ". Elle va s’asseoir sur le canapé en entraînant Patrick avec elle. "
Le blocus devenant intenable à la longue, ils s’enfuient à nouveau, en voiture, en évitant les concentrations d’automobiles qui encombrent les voies routières avec à leur bord, les cadavres pourrissants de leurs conducteurs :
" L’est et le nord de Paris ne sont qu’un immense brasier. Les explosions sont si rapprochées qu’on dirait un roulement de tonnerre qui n’en finit plus. Les immeubles s’écroulent comme des châteaux de cartes. Tout l’horizon est voilé par un épais rideau de fumée. "
Leur itinéraire les mène dans le sud de la France où ils pourront profiter du bon air marin, du soleil qui requinque, associé au vin clairet de la Provence. Ils n’oublieront surtout pas de se constituer des réserves de…champagne et de whisky (contre la soif !) en empruntant la A6, le long du couloir rhodanien, jusqu’au Cap Camarat :
" -
Peu de temps se passe qu’ils ne fassent la connaissance d’un autre groupe de survivants : Bruno, Serge, Emmanuelle, Raymond, Gisèle et Jacqueline. Très fraternellement, ceux-
"-
Ils l’appliquent au pied de la lettre, mangeant bien, buvant encore plus et se mélangeant en de joyeuses parties de jambes en l’air puisqu’à monde nouveau il faut des hommes nouveaux, dépouillés de l’aiguillon de la jalousie :
" Tu crois que tu t’adapteras facilement à nos mœurs ? Oui, je pense, puisque j’ai accepté les règles du groupe. Elle observe quelques instants de silence et brusquement lui pose la question : N’es-
Raymond lui explique pourquoi la jalousie ne sera plus de mise maintenant :
" Ce qui dans notre ancienne société pouvait être considéré comme un délit grave n’a plus aucune raison d’être commis dans les circonstances présentes. Dans une société de super-
" N’est ce pas cette faillite, cette non compréhension de ce qui devait être la vie qui ont déclenché cette épouvantable catastrophe dans laquelle l’espèce humaine est en train de sombrer. Elle se croyait pourtant la plus puissante, la plus intelligente, la mieux organisée. En fait, elle était surtout la plus dominatrice, jouant les apprentis sorciers sans prévoir qu’un jour, la Nature se révolterait contre des occupants (sic !) bornés et importuns. "
Raymond porte un faible à Marlène (une ancienne prostituée) qui ne consent à quitter " son petit homme " que si celui-
" Patrick a été chercher l’apéritif mis au frais – en l’occurrence un excellent Pouilly-
De son côté Emmanuelle ne reste pas inactive. Elle prodigue des caresses de plus en plus osées à Isabelle dont les soupirs se mêlent à ceux de Patrick qui reste un partenaire passif (…) Isabelle, mise en condition par les caresses de son amie, ne se fait pas davantage prier
Un jour, Bruno conçoit une idée de génie : et si l’on allait se servir de l’hélicoptère de la base voisine pour survoler la région, vérifier qu’elle est bien vide d’animaux pour que tout le monde puisse en sécurité prendre un bain de mer ? N’est-
" Ca a été un désir instantané, suivi d’une jouissance énorme. Mais après, je n’ai absolument pas eu envie de refaire l’amour avec elle. C’est une fille qui doit être très passive, une fille à prendre entre deux portes pour se soulager. Je crois qu’il faut être très excité comme je l’étais pour la prendre. A froid elle doit être décevante . C’est le genre de fille dont on se demande si elles sont capables de parvenir à l’orgasme. -
Chacun relate sa propre aventure, à savoir comment il a réussi à échapper aux méchantes guêpes, aux vilaines mouches, aux sales rats, ce qui rallonge toujours le récit de soixante-
Afin de vérifier les faits et contre l’avis de Raymond, il s’envole en compagnie de Jacqueline, atterrit dans une clairière… et c’est la catastrophe : Ils sont encerclés par des oiseaux qui les empêchent de redécoller, de taureaux furieux qui se jettent contre l’hélicoptère, de mouches qui obscurcissent le cockpit. Ils se savent perdus. Alors, avec joie et détermination, ils vont se suicider non sans avoir fait l’amour une ultime fois :
" Veux-
Les autres membres du groupe qui suivent par radio la tragédie jusqu’à l’orgasme final évacuent leur tristesse dans le champagne. Pour eux aussi, la situation empire : les animaux ont décidé de passer à l’attaque. Se réfugiant de pièces en pièces, ils se défendent avec acharnement, prêts à s’entre-
" Plusieurs centaines de rats serrés les uns contre les autres, râpent avec frénésie le plancher du grenier. Une cinquantaine de vipères rampent au milieu d’eux. Des milliers de guêpes attendant, plaquées sur les murs et sur les poutres où sont perchés hiboux, corbeaux, pies et autres volatiles. A l’extérieur, les quelques bovins qui ont échappé à la fusillade se terrent soit derrière les chars, soit sur les côtés de la maison dépourvus de fenêtres. A l’orée des bois, des castors, transformés en bûcherons, abattent et débitent des arbres, tandis que d’autres traînent et relient entre elles des bûches pour construire un rempart digne du meilleur architecte. "
A l’ultime moment, au moment où le pistolet dans la main droite et la coupe de champagne dans l’autre, ils s’apprêtent à mourir, les animaux, inexplicablement, arrêtent leur assaut. Non seulement ils sont devenus définitivement cordiaux entre eux (le chien ne pourchasse pas le rat), mais encore avec les hommes, éberlués par une telle attitude (les toutous se laissent caresser !)
L’explication finale de tout ce fatras comportemental nous est assénée par un cosmonaute, surgi deus ex machina, venu bien à propos : la disparition de l’humanité avait été programmée par des méchants extraterrestres très très forts qui, s’inquiétant de la brutalité de l’homme envers les animaux, leur ont insufflé intelligence et soif vengeresse. Maintenant que l’humanité se réduit à dix mille individus éparpillés de par le monde, une nouvelle chance de mieux se comporter lui est accordée. Puis il disparaît.
Alors, les " Thélémiens " fondent avec d’autres " la Cité Heureuse ", en Grèce évidemment, et réinventent… la Démocratie (C’était çà, le " Dilemme " : quel type de gouvernement faudrait-
Un ouvrage où tout sonne faux, l’intrigue, les personnages, le dialogue, le décor et dont les pages les plus inspirées sont celles qui décrivent la mise à mort des humains par les animaux. Quant au reste, c’est un fatras érotico-