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  • Les Flottes Evanouies

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Roy NORTON

    Parution : 1911

    Thème : guerres futures 2


    Sur l'auteur :


    Préambule :

    les Flottes évanouies par Roy Norton, Pierre Lafitte éd., 1911, coll. " Nouvelle Bibliothèque ", 1 vol. cartonné, in-12 ème , 328 pp. couverture muette. roman d’expression anglaise (GB). notice bibliographique in " Bulletin des Amateurs d’Anticipation Ancienne " N°20, pâques 98.
    1 ère  parution : 1911
    guerres futures 2


    Synopsis :

    Les menées expansionnistes du Japon rendent la guerre avec les Etats-Unis imminente :
    «Depuis plusieurs années déjà, de graves sujets de dissensions existaient entre le Japon et la grande République américaine. Des troubles, provoqués d’abord par des causes purement ethniques, avaient éclaté à diverses reprises. La côte du Pacifique, fatalement vouée par sa position géographique à se voir envahie par l’armée des travailleurs jaunes – ces maigres petits hommes que l’Extrême Orient vomit par millions pour venir prendre le pain dans la bouche des autres prolétaires – la côte du Pacifique refusait nettement d’accueillir ces visiteurs encombrants.»
    Guy Hiller, secrétaire de la légation britannique à Washington, tombe amoureux de Norma Roberts, fille du «Père Roberts », un savant réputé et grognon. Cependant, Norma semble distante, préoccupée par d’autres projets. L’invasion des Philippines par les Japonais anéantira les projets de Guy. Norma et son père disparaissent pendant qu’il est demandé en Angleterre, alliée des Japonais, et sommé d’expliquer la passivité des troupes américaines en face du péril. Alors que les Japonais continuent leur avance en direction  d’Hawaï sans tirer un seul coup de canon, les journaux s’émeuvent de la situation , stigmatisant l’inaction du gouvernement. En vue de leur donner satisfaction, les Etats-Unis décrètent une mobilisation générale des troupes…en direction de la frontière canadienne qu’elles devront rendre hermétique :
    « Personne ne devait plus franchir la frontière ; les fils télégraphiques qui reliaient les deux pays en temps de paix furent coupés et arrachés de leur poteaux, par ordre supérieur, comme si l’on renonçait à jamais à communiquer avec la contrée voisine. Bien plus : à tous les points d’atterrissage d’un câble, sur cette immense étendue de côtes, un poste de soldats fut placé : les stations de télégraphie sans fil se trouvèrent brusquement fermées, l’air même placé sous le ban. Des proclamations annoncèrent qu’on tirerait sur n’importe quel ballon ou aérostat qui tenterait de communiquer de l’extérieur ou qui se risquerait au dehors ; tout aéronaute qui enfreindrait ces ordres encourrait la peine de mort. »
    De même, tous les ports américains seront bloqués, provoquant l’isolement total du pays. Guy Hiller, renvoyé aux USA pour y découvrir ce qui s’y trame, l’apprendra à ses dépens : il ne franchira pas la frontière du nord malgré de nombreuses tentatives de sa part. Un autre personnage, le comte Seigo, espion nippon infiltré de longue date aux Etats-Unis, en fera aussi les frais. Ayant découvert en Floride l’incroyable secret de la défense américaine, il ne le communiquera pourtant pas à ses concitoyens, étant abattu par les soldats alors qu’il tentait de prendre la mer.
    Le Japon, encouragé par l’apparente passivité de son ennemi, progresse ainsi jusque devant les côtes orientales des USA. Soudain, toute sa flotte, qui croise au large de Seattle, disparaît brutalement. L’Angleterre, inquiète pour ses alliés, leur envoie sa propre flotte qui se volatilise dans les mêmes conditions :
    «Plus que tout autre, la Grande-Bretagne demeurait consternée. Bientôt il fut hors de doute que le puisant cuirassé Dreadnought avait disparu, emporté par quelque mystérieux cataclysme. Des milliers de braves marins, de sujets britanniques, avaient péri – et personne ne doutait que ce ne fût par l’acte de la terrible république d’outre-mer. Dans tous les cœurs s’éveilla un furieux désir de représailles. »
    Le monde entier est en transes et Hiller soupçonne le Père Roberts d’être à l’origine de cette affaire. Aucune explication cohérente ne fut avancée par une Amérique soumise à un feu brûlant de questions. La configuration géopolitique donnera illico des idées au kaiser qui déclare la guerre à une Angleterre affaiblie. Puis, le chef prussien disparaît brutalement.
    On découvrit qu’il était parti, apparemment consentant, dans la voiture de l’ambassadeur des Etats-Unis. Le roi d’Angleterre, lui aussi, lors d’une soirée au théâtre, disparut de la même manière, en accompagnant l’amiral Robert Bevins, envoyé spécial des USA. Enfin, l’effroi fut à son comble, lorsque l’on retrouva le «Dreadnought», l’un des vaisseaux de la flotte de sa Gracieuse Majesté, barbotant dans la Tamise.Que s’était-il passé ?
    Lorsqu’en plein conseil de guerre le président des Etats-Unis eut la visite du savant Roberts, il ne savait pas encore que ce dernier venait de mettre au point , avec sa fille Norma, une arme révolutionnaire qui rendrait toute guerre future impossible. Son principe, supprimant la force de la gravité, permettait à des masses métalliques immenses de se mouvoir à des vitesses énormes :
    « Un cri simultané s’échappa de toutes les poitrines. Le bloc solide, immobile, demeurait suspendu dans les airs, sans support, sans aucun étai visible ; point n’était ici question de prestidigitation ou de spiritisme.(…) Une masse de métal que tous leurs efforts combinés n’eussent pas réussi à remuer d’un pouce une heure plus tôt planait maintenant libre et seule au-dessus de leurs têtes, tel un cerf-volant gigantesque… »
    Décision fut prise de construire le plus vite possible et dans le secret absolu, des engins volants de cette nature, en Floride, et d’isoler totalement l’Amérique du reste du monde. Dans le même temps, pour respecter le plus de vies humaines, ordre fut donné à la marine américaine de fuir la confrontation avec les Japonais. Bien que Norma souffrît de l’absence de Guy, liée par son serment,  et sous la direction de l’amiral Brokton, elle s’attela avec son père à la construction de ces formidables engins, baptisés «radioplanes ». Après quelques ajustements, l’expérience fut concluante et les essais réussis :
    « Ils avaient ressenti un choc au moment où la puissante machine avait quitté la terre, et maintenant, loin au-dessous d’eux, ils voyaient se dessiner les mille lumières de la capitale. Déjà ils en étaient éloignés de plus d’un mille et ils montaient avec une rapidité foudroyante, l’horizon s’élargissant autour d’eux comme une cuvette gigantesque. La mer s’étendit soudain dans leur champ visuel ; quelques navires, sur sa surface, semblaient des jouets d’enfant ; plus loin, les lumières d’un train en marche paraissaient le sillage d’un vers luisant. On eût dit que la terre s’enfonçait, s’écroulait dans l’espace, les laissant seuls maîtres de l’immensité. Autour d’eux brillaient d’autres lumières, les étoiles vers lesquelles ils semblaient monter. »
    En peu de temps, la flotte de radioplanes prit le départ en direction de la flotte nipponne. Le combat fut rapidement expédié et la capitulation des Japonais totale lorsqu’ils virent ces immenses engins d’un type inconnu fondre sur eux à la vitesse de l’éclair, s’emparer de leurs bâtiments à l’aide de grappins magnétiques,  pour les parquer dans un lac, près de Seattle :
    « Tout alentour, sur la houle lente dont la teinte sombre prenait peu à peu un gris de plomb, les autres navires de l’escadre japonaise assistaient muets et impuissants au plus stupéfiant des spectacles. Ils avaient vu ce corps monstrueux s’abattre sur le vaisseau amiral, en briser les mâts impuissants comme autant d’allumettes, puis revenir à la charge, s’acharner comme un être vivant, briser, démolir les cheminées, et soudain s’élever d’un vol surnaturel, emportant après soi, suspendue à ses serres d’acier, cette formidable masse de métal, ce colosse de fer, le cuirassé Ito, orgueil et force de leur marine, arraché à l’océan, emporté à travers les airs avec une rapidité foudroyante (…) Bientôt la masse formidable ne fut plus qu’un point, une tache flottante dans l’azur du ciel… Puis tout s’effaça ; l’immensité redevint vide… »
    La flotte anglaise subit le même sort – sans qu’un seul soldat ne soit tué. Enfin, pour désamorcer la guerre annoncée entre la Prusse et l’Angleterre, le radioplane «Norma », le premier construit et piloté par la jeune fille, enleva les deux chefs d’état pour leur faire entendre raison. Ils réapparurent, prêts à signer un traité de paix universel sous l’égide des Etats-Unis, les Américains étant ravis de mettre leur invention à la disposition du monde entier - ce qui, entre nous, n’est peut-être pas la meilleure idée !- le mariage de Norma et de Guy concluant cette belle histoire :
    « Déjà le monstre inconnu était assez rapproché du sol pour qu’on pût distinguer les bannières qu’il portait : le pavillon étoilé des Etats-Unis, le drapeau de la Grande-Bretagne et l’étendard immaculé de la paix. La surprise des assistants fut à son comble quand le radioplane ayant atterri, ses portes d’acier s’ouvrirent, et on vit paraître le roi d’Angleterre, souriant, suivi par son premier ministre et par le premier lord de l’amirauté.»
    Le roman présente une vision utopique de la paix universelle rendue possible par l’avancée scientifique et la sagesse des politiques. La composition du texte, des plus intéressantes, présente en deux parties distinctes, selon un vécu  extérieur ou intérieur, une même réalité. L’invention des radioplanes, sortes d’immenses soucoupes volantes, est une trouvaille qui surpasse largement les fantaisies des années cinquante en ce domaine.


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