Sur l'auteur :
(1868-
Préambule :
la Révolte du pétrole par Jacques des Gachons, pp.108 – 137, in " La Mare aux Gosses, Histoires d’Hier et d’après-
1 ère parution : 1908
menaces idéologiques -
Synopsis :
Cette nuit de Noël fut spéciale. Lorsque les bourgeois sortirent des restaurants parisiens pour rentrer chez eux, toutes les automobiles -
" Ils eurent beau sonner, heurter, appeler : personne ne vint à leur rencontre. Il n’y avait plus de domestiques dans aucune des maisons des soupeurs ahuris. L’électricité, fébrilement " allumée ", éclaira une sorte de carnage. Tous les coffres-
"Vers onze heures, l’exode commença. Des Champs-
En silence, par les avenues, les boulevards, les rues, roulaient les voitures de Paris. Chargées de butin, elles se rejoignaient, prenant la file, à leur rang, obéissantes et têtues ; elles s’en allaient. Elles fuyaient le froid de Paris, à la poursuite du soleil, de la joie, de la liberté.
Les sociétés secrètes qui existent entre les domestiques s’étaient depuis quelques années, étrangement développées, resserrées. Les meetings, -
Arrivée dans les grandes plaines de Beauce, il fut procédé à un ralliement et au partage du butin. Cela ne se fit pas sans mal car la démocratie – surtout pour les voleurs – ne s’improvise pas. Après les premières dissensions et les premières victimes, la cavale sauvage se poursuivit avec, parfois, des accidents mortels. Bien accueillie au départ par les autochtones qui voyaient en cette bande motorisée une nouvelle troupe de Spartakistes, les voleurs qui se querellaient entre eux eurent bientôt mauvaise presse :
"Alors recommença le terrible concert des cornes et des sirènes. Dans la campagne bêtes et gens tremblaient de peur: cette clameur ne ressemblait à rien de déjà entendu. C’est à croire à l’envahissement de la terre par des êtres extraordinaires dont la respiration eut été un beuglement. (…) Au bout de deux heures, comme un ouragan passe, le bruit brutal s’atténuait, quelques notes encore éclataient, puis c’était le silence, un silence qui laissait les oreilles malades, hallucinées, bourdonnantes."
Les portes claquèrent et les volets se fermèrent à leur arrivée. A plusieurs reprises, et malgré des arrêts dans le sud du Massif Central consentis pour étudier une forme de gouvernement applicable au mouvement, l’anarchie perdura. De nombreux chauffeurs, pensant qu’il valait mieux être un chien gras qu’un loup maigre, décidèrent de retrouver leurs maîtres parisiens. Les autres, poursuivant leur équipée en direction de la mer, furent peu à peu décimés par les gendarmes et par leur mauvaise conduite (au propre comme au figuré). Lorsque les dernières automobiles basculèrent dans l’eau du haut d’un ravin, tout fut consommé :
" Tout à coup, à un virage, sur la corniche à pic, la première voiture perdit pied, s’élança dans le vide et les autres, du même élan, suivirent. Les sirènes chantaient. Les hommes, cramponnés, éclataient de rire : -