Sur l'auteur :
Stéphane JOURAT (1924-
Préambule :
Le Dernier Soleil par Stéphane Jourat, éd. Plon, 1968, 1 vol.cartonné, in-
1 ère parution :1968
guerres futures 1 – menaces et guerres nucléaires
Synopsis :
Le roman se partage entre trois parties dissemblables. La première est une évocation de l’évolution théorique et historique de la société politique des USA après l’engagement au Viêt-
En peu de temps, l’agitation sociale se développe dans les quartiers noirs, encadrée par les vétérans noirs qui ont appris à se battre. En 1973, le fascisme américain triomphe avec l’arrivée au pouvoir du sénateur Chilson, évinçant le clan Kennedy, appuyé par l’empire militaro-
« Il faut que le monde sache ce que cela a été : la folie collective donnée délibérément par des hommes à des hommes. Peu importe qu’il se soit agi de Noirs, ou de criminels ou d’émeutiers. Personne au monde, même pas Dieu, n’a le droit de traiter des hommes de cette manière, de les rendre fous, ou malades, ou aveugles. J’ai vu des enfants qui s’étaient crevé les yeux à force de les frotter, des femmes qui hurlaient en se tenant à deux mains les parties génitales brûlées au troisième degré par les gaz, des hommes armés, ivres de L.S.D. tourner en rond sur eux-
Cela soulève peu d’émotion dans l’opinion américaine qui récompense Chilson pour cette action d’éclat, en le portant à la présidence, pour peu de temps, puisqu’il sera assassiné par un Noir à cause de ses hauts-
« Jamais les Etats-
Aussitôt, le nouveau président donne ses troupes. A l’intérieur des USA, les premiers camps de concentration apparaissent, à l’extérieur, notamment en Europe, les corps d’armées américains s’opposent frontalement à la Russie soviétique et la Chine. Tous les prétextes sont bons et toutes les armes seront utilisées avant que n’éclate la catastrophe finale. La pollution bactériologique de l’eau de New York, supposée provoquée par les Chinois (en réalité liée à la pollution agricole de terrains autour des monts Catskills), les gaz utilisés pour réduire la poche de résistance grecque dans le défilé des Thermopyles, mettent le monde au bord du chaos :
« Leggitt donne l’ordre de charger les mortiers de têtes à gaz G.C. Le reste va très vite. Les « bérets verts » passent leur masque à gaz. Leggitt baisse les bras, les obus de mortier décrivent une trajectoire haute puis s’écrasent au fond du défilé. Dans leurs abris, les Andartès sentent s’élever autour d’eux une odeur vaguement fruitée. Ils n’ont pas le temps de s’en étonner. Leurs yeux brûlent, leur gorge se contracte, ils sont secoués de nausées, puis de vomissements, beaucoup sont saisis de diarrhée, d’autres hurlent en se tenant la tête à deux mains. Les uns après les autres ils s’écroulent sur les roches que recouvre une sorte de rosée incolore, agités de convulsions violentes, puis de plus en plus faibles et s’immobilisent enfin. Leggitt lâche ses jumelles, regarde sa montre.
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« Dans toute l’étendue de l’Europe, les insoumissions et les désertions se multiplient. En Italie, quatre régiments prêts à s’embarquer pour la Grèce se mutinent. Les unités que l’on envoie mettre les mutins à la raison se rebellent à leur tour et une véritable guérilla commence dans la région de Bari, entre les Senza Noï (« sans nous ») et les troupes régulières. Des incidents du même ordre éclatent en France, en Belgique, en Hollande, en Allemagne de l’Ouest. »
La deuxième partie du roman est en rupture totale avec la première. Un écrivain –nous ne connaîtrons pas son nom –, nous fait partager dans ses notes, qui ressemblent à un journal intime, l’existence d’une société post-
Le narrateur appartient à l’un de ces groupes d’une vingtaine de personnes vivotant à grand’peine dans la cave d’un village de l’arrière-
«13 janvier. Le froid est devenu terrible et j’ai peur que la source ne gèle. Il ne peut être question de l’entourer d’un feu, la nuit, car de nouveaux groupes armés ont été aperçus sur la route de Sainte-
Le mistral s’est levé ce matin, et nous avons couvert les feux. L’air des caves est devenu presque irrespirable, mais il ne faut pas que l’odeur de la fumée aille éveiller l’attention de ceux qui passent sur la route. D’en bas, ils ne peuvent voir que les ruines du château. Le chemin qui mène au village ne va pas plus loin. Rien donc ne peut les tenter chez nous, à condition qu’ils n’aperçoivent pas le moindre signe de vie. Il est vrai qu’il nous reste si peu de vie. Deux enfants irradiés sont morts.»