Sur l'auteur :
(1932-
Préambule :
Colonie par Ben Bova, J’ai Lu éd., 1980, coll. " J’ai Lu SF " N° 1028 et 1029, 2 vols. broché, in-
1 ère parution : 1978 titre original : Colony
menaces idéologiques – menaces climatiques
Synopsis :
En 2008, le monde est uni sous l’égide d’un gouvernement démocratique avec, à sa tête, le vieillard Da Paolo. Uni aussi dans la pauvreté, car un Directoire, composé des cinq êtres humains les plus riches de l’histoire, a pris la décision de faire éclater la Démocratie Mondiale.
« C’est la guerre, je vous dis. La Quatrième guerre mondiale. Elle se mène avec des armes secrètes, silencieuses, des armes qui s’attaquent à l’environnement. C’est une guerre écologique. On trafique le temps de l’adversaire, on dévaste ses récoltes, on s’en prend à ses nappes phréatiques, on modifie le régime des pluies. La disette tue les hommes aussi sûrement qu’une balle. »
Dans l’espace, Ile Un et Ile Deux sont deux énormes cylindres creux de vingt kilomètres de long, deux satellites habitables et terraformés entièrement financés par le Directoire et dirigés par le Dr. Cobb. Ile Deux devra servir de base de repli pour les ploutocrates lorsque l’incendie révolutionnaire qu’ils auront eux-
« Nous perturbons les climats. Nous tuons ces pauvres malheureux. Pourquoi ? Sommes-
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Les grandes métropoles devenues des mouroirs et des réservoirs à miasmes, drainent une population de plus en plus pauvre :
« D’un bout du monde à l’autre, de Sao Paulo à Tokyo, de Los Angeles à Calcutta, elles agonisaient. Il n’y avait plus de raisons d’habiter les cités. Ceux qui le pouvaient allaient s’installer à la campagne. Ceux qui étaient trop pauvres restaient en essayant de subsister tant bien que mal au milieu des monceaux de détritus qui ne cessaient de croître et les épidémies. »
Sur Ile Un, David, le premier être humain né en laboratoire, en connexion permanente avec les ordinateurs, prévisionniste de son état, fils putatif de Cyrus Cobb, (lui – même est au service des membres du Directoire), échappe à la surveillance paternelle et parvient avec difficulté à rejoindre la Terre pour y retrouver la journaliste Evelyn Hall avec qui il a eu une aventure sentimentale.
Bahjat, la propre fille de Al Hachémi, l’un des membres du Directoire, aussi connue sous le nom de Shéhérazade, est l’une des responsables du FRP. Manipulée par Hamoud, dit le Tigre, elle assiste à la mort programmée de son amant irlandais et conçoit une haine terrible envers son père qu’elle rend responsable de l’assassinat.
Ailleurs, dans les bas-
Alors que Da Paolo, qui pressent le danger de l’éclatement du système démocratique mondial, est impuissant à convaincre Villanova, c’est–à-
« C’était dans les grandes villes du Nord-
« La plupart d’entre eux laissèrent simplement échapper un gaz toxique qui, réagissant sur les muqueuses nasales, provoquait chez ceux qui le respiraient des nausées et des vertiges épouvantables. D’autres, qui étaient des émetteurs microminiaturisés, engendraient des ondes à fréquence ultra-
Hamoud, croit avoir toutes les cartes en mains pour tirer profit de la situation. Accompagné d’Evelyn, devenu son jouet sexuel, le Tigre doit retrouver Bahjat et David dans un monde en insurrection. Garrison, l’un des Directeurs d’Ile Un se prépare à fuir à bord de la colonie spatiale, comme de son côté Al Hachémi, qui espère encore que sa petite fille chérie décidera de le rejoindre. La rencontre entre les révolutionnaires, Bhajat, Hamoud, Léo, et leurs otages, David et Evelyn, leur suggère de soumettre le monde au F.R.P. en coupant l’approvisionnement en énergie solaire à partir d’Ile Un. Pour tenter ce coup de force, il leur faut impérativement gagner la colonie de l’espace, d’autant plus que Léo a besoin de ses stéroïdes pour se maintenir en vie. Utilisant Bhajat comme cheval de Troie, les meneurs du F.R.P s’emparent du satellite, réduisent le Directoire à l’impuissance et font régner la terreur à l’intérieur d’Ile Un. De vastes régions du monde seront privées d’énergie et vouées au froid intense :
« C’est l’hiver dans l’hémisphère nord, reprit le Russe. Il y a déjà un mètre de neige dans les rues à Moscou. L’électricité ne fonctionne plus à Léningrad depuis l’aube. Rien qu’en Union Soviétique, il y aura des milliers de morts , peut-
David ne se résigne pas à l’échec. De par sa parfaite connaissance des lieux, il sera le seul à pouvoir rétablir la situation. Porteur sain de nombreuses maladies, il contamine les belligérants, y compris Bahjat qu’il aime pourtant, se débarrasse de Hamoud le fanatique, libère les membres du Directoire et notamment son père adoptif Cyrus Cobb, remet en fonctionnement les satellites solaires. Sur terre, les émeutes s’arrêtent. Un moratoire est signé entre El Libertador et Boweto qui s’associent dans une nouvelle politique économique du développement. Garrison, et les autres membres du club des ploutocrates, seront dépossédés de leur jouet : David leur impose la mise à disposition des colonies spatiales -
« Ile Un est le premier pas que fait réellement l’homme dans l’espace. Nous ferons en sorte que l’espèce humaine essaime dans tout le système solaire. Alors nous n’aurons plus rien à craindre. Quoiqu’il advienne de la terre, si stupides et myopes soient les terriens chez eux, nous serons assurés de survivre. (…) la dispersion… c’est la clé de la survivance pour l’Homme. Nous nous éparpillerons à travers l’espace, dans l’immensité de l’univers qui est notre patrie. Un système solaire débordant de ressources naturelles et d’énergie nous attend. Qui a besoin de la Terre. »
Cobb est satisfait puisque tout s’est passé selon le plan secret mis au point par lui, à l’insu de David, instrument essentiel de sa réussite. Bahjat, à qui David avait injecté un antidote, accompagnera dorénavant le jeune homme dans son épopée spatiale.
Une vaste fresque d’un futur proche vécue à travers des destinées individuelles, porteur de valeurs et de croyances contradictoires. L’intrigue individuelle se déroule sur fond d’événements sociaux riches en éléments cataclysmiques, selon une trame simultanéiste. Seul le manichéisme Blancs/Noirs sonne faux aujourd’hui mais restait un thème plausible à l’époque de l’écriture du roman