Sur l'auteur :
(1945-
Préambule :
Litanies pour l’an 2000 par Gilles Servat, «l’Hirondelle», Kalondour éd., distribution Phonogram, disque 33 T N° 6325 725, 1974, 3’25. chanson d’expression française
1 ère parution : 1974
menaces idéologiques
Synopsis :
En une suite de quatrains brossant un tableau édifiant, le compositeur décrit l’horreur d’une société future (la nôtre) avec ses menaces de toutes natures, idéologiques, oppressives, pollutives, ou guerrières : tireurs isolés, viols, insécurité grandissante au sein de la cité, des mesures de prévention qui augmentent les risques, à travers des fouilles systématiques et « (des) coups de triques donnés par un vigile viril ». La ville, en état de siège à cause des émeutes, impose un couvre-
« Le couvre-
Les lumières brillaient dans la nuit
On sortait bien après minuit
Car l’énergie nous manquait pas.
La pollution de l’air où « l’oiseau tombe en plein vol » oblige au port du masque. Il est donc préférable d’appliquer les consignes gouvernementales qui sont de rester à l’intérieur, ce qui favorise le conditionnement :
« L’on avait encore une adresse
Pas de loisirs obligatoires
Pas de télé obligatoire
et pas de matricule aux fesses. »
La dénonciation est généralisée, la surveillance des personnes, universelle :
« On pouvait prendre pour confesseur
Sa femme, ses enfants, sa sœur
Sans être sûr d’ouvrir son cœur
Au ministère de l’intérieur ».
Vision d’une société dystopique où la guérison même des cancers n’améliore pas le sort des gens, poussés au suicide, désespérés par tant de misère morale et intellectuelle. Pourtant les signes avant-
« Je garde en moi le souvenir
En ce mois de mai 2010
De ces années soixante-
Où l’on sentait tout ça venir. »
Une voix sombre et puissante, l’excellence de l’interprète, la justesse prémonitoire des paroles, rendent cette chanson plus actuelle que jamais.