Sur l'auteur :
(1903-
Préambule :
LOTH par Ward Moore
menaces et guerres nucléaires -
Synopsis :
01: L’aube des nouveaux jours, pp. 46-
1 ère parution : 1953 titre original : Lot
Il reste raisonnablement optimiste car il a tout calculé, tout prévu. Il sait qu’à partir de cet instant jamais plus la vie ne sera ce qu’elle a été. Alors il a entassé dans son véhicule l’essentiel pour une survie basique, en une retraite prévue dans la montagne proche, lieu retiré , loin d’un village ou d’un bourg, où ils pourront espérer survivre.
Il a tout prévu, même les difficultés des embouteillages, le temps nécessaire pour y accéder en distançant tous les autres, et les pleins d’essence. Tout, sauf les réactions de sa famille; car ce parcours vers l’enfer est aussi pour lui une sorte de voyage dans le passé.
Sa psychologie se modifie à toute vitesse comme son code moral, même si ses apparences physiques restent identiques.
Hormis Erika, jeune vierge de 14 ans qui le soutient inconditionnellement, les autres membres de sa famille lui deviennent graduellement étrangers. Les récriminations de Molly, qui n’a rien compris à la chute de la civilisation et qui lui reproche sans cesse de ne pas avoir prévenu leur voisin (son amant), les remarques fielleuses de son fils Jil sur ses incapacités, les criailleries de Wenders qui pleure ses jouets perdus, lui font entrevoir un avenir difficile.
Alors, profitant d’un arrêt pour un ravitaillement dans une station d’essence isolée, Jimmon, en compagnie d’Erika, abandonne les autres à leur destin. Il vivra comme Loth avec sa fille pour se perpétuer.
Une nouvelle classique et cruelle, tenant du parcours initiatique, en rupture totale avec les valeurs de « l’american way of life », et qui fit scandale.
1 ère parution : 1954 titre original : Lot’s daughter
La station de radio de Monterey a finalement cessé d’émettre après quelques mois seulement, les plongeant davantage encore dans leur solitude.
Le petit Erik est né, fruit de l’inceste. Toujours prévoyant, toujours calculateur, Jimmon constate la lente dégradation de leur état. Bien que chaque artefact issu de la civilisation avait été pieusement recueilli et utilisé, les survivants luttent farouchement contre l’entropie universelle : ici, la perte d’une cartouche, là celle d’un hameçon les rapproche infailliblement de la sauvagerie :
« Il soupira et se remit debout. Encore une cartouche de perdue, encore un pas de plus vers le moment où il n’aurait plus de fusil, plus d’arme sinon les deux arcs et les flèches.
Il avait eu beau limiter son ambition au minimum, il ne réussissait même pas à sauver Erika et à se sauver lui-
Ce jour-
Cette suite de la première nouvelle, sans concession, ni romantisme, ni fioritures littéraires, n’est pas la description d’une vie idyllique dans un paradis perdu, mais celle d’une nature implacable, ainsi qu’une analyse des états internes du personnage prenant conscience de sa régression culturelle. Ni leçon de morale, ni fable, mais réflexion lucide et réaliste des rapports de l’homme confronté à sa propre essence.