Synopsis :Trois actions parallèles se partagent le récit. Celle de Canning, agent spécial de la CIA chargé d’une mission à Peking pour y découvrir le déclencheur humain appelé "Libellule", un Chinois porteur d’une bombe bactériologique extraordinairement puissante. Le microbe libéré agit avec une virulence extrême, faisant des centaines de milliers de morts dans la nomenklatura du Parti, suffisamment pour que Taïwan intervienne et que les Russes, inquiets, entrent à leur tour en scène.
Le déclencheur passera à l’action par suggestion post-hypnotique et ne peut être que l’une des trois taupes de la CIA infiltrée en Chine Populaire. Canning est aidé dans sa recherche par Tanaka, une charmante et efficace interprète.
Celle de Mc Allister, le supérieur de Canning et responsable de la CIA est toute aussi essentielle. En connection directe avec le président des Etats-Unis, il a compris que certains des membres de la CIA étaient des infiltrés du "Comité", une synarchie d’extrême-droite ayant déjà à son actif l’assassinat de Kennedy . Dirigés par des milliardaires dont A.C. West, s’appuyant sur des fascistes notoires comme Herringtons, après avoir développé la bombe bactériologique dans un laboratoire secret, ils sont avertis des faits et gestes de Mc Allister par Rice, le propre secrétaire du président US, un homme-lige à leur dévotion, placé de longue date au sommet du pouvoir en ce but.
Le troisième est celle du clan des méchants. Leur objectif est de s’emparer du pouvoir présidentiel après avoir provoqué le déclenchement d’une guerre mondiale triangulaire russo-sino-américaine qui, espèrent-ils, fera disparaître le communisme de la surface du globe. A cet effet, dix autres Libellules, russes cette fois-ci, sont déjà en place dans le bloc de l’Est. Manipulant par induction post-hypnotique la pauvre Libellule afin de la contraindre à s’autodétruire, ils seraient déjà passés à l’action s’ils n’avaient commis une bévue.
En simulant chez le porteur - un important membre du Parti- lors de l’implantation de la capsule bactérienne durant son séjour aux USA, un comportement décadent (il se serait laissé aller à voir une prostituée), ils n’ont pas prévu qu’il irait expier ce péché à l’égard du marxisme dans un camp agricole, ce qui l’éloignait pour quelques temps des personnalités visées. Ce délai permet à Mc Allister et à Canning d’agir en vue de désamorcer in extremis la bombe. A cette fin, il aura fallu, pour l’un, de remonter jusqu’à Rice trahi par son vice, et pour l’autre, jusqu’à Webster le propre ambassadeur américain en poste à Péking, afin d’écarter la terrible menace en tuant Choa-Hong, le porteur de la bombe, Webster, le complice des fascistes et le général Ling, manipulé lui aussi par le Comité.
En définitive, la guerre mondiale sera remise à plus tard. Canning sortira de son état de célibataire en épousant Kanata, Mc Allister débarrassera le monde des derniers maillons du Comité trahis par un Rice manipulé à son tour. Fin heureuse suivie pourtant par une conclusion pessimiste quant au pouvoir des hommes de se diriger eux-mêmes.
Un roman efficace, une action soutenue. De quoi lire sans désemparer…