Sur l'auteur :
Préambule :
Histoire de la fin du monde ou la comète de 1904 par Verniculus, Librairie Imer et Payot, 1882, 1 vol. broché, in-
1 ère parution : 1882
menaces cosmiques
Synopsis :
Après une courte introduction sur la nature des comètes, rocheuses ou gazeuses, et sur leur périodicité ainsi que leur influence sur les sociétés, l’auteur annonce qu’une comète viendra dans la banlieue solaire en 1904 (le roman a été écrit en 1882).
Découvert par l’astronome Cométard de l’observatoire de Paris, l’astre annoncé jette le trouble dans la population, provoquant la création de la « Commission Internationale de Berne » dans laquelle siègeront entre autres, des astronomes, (Cométard, Cosmognaute, Orbitson), des mathématiciens (Cosinus), des météorologistes (Ventadouros et Ouragnos) :
« Mais que sont toutes ces commissions auprès de celle qui fut proposée par l’honorable conseiller de Schaffhouse, qui possédera pendant un temps donné le pouvoir absolu de toute la terre ! Berne, centre du monde pendant un mois ! Administration de savants universels ! Quel beau rêve pour un centralisateur ! Cantons où êtes –vous ? Le vieil ours de Berne debout sur le planisphère, un drapeau à la main, et sur le drapeau encore des ours en sautoir ! Quelle gloire, quel bonheur ! »
Avec un clin d’œil particulier de l’auteur envers un écrivain de grande stature , il complète le groupe d’étude :
« Sur la proposition du président Cosmognaute , acclamée par tous ses collègues, le poste de secrétaire en chef fut proposé à M. Jules Verne, écrivain scientifique célèbre de Paris. Malgré son grand âge, cet illustre propagateur de la science voulut bien accepter ces importantes fonctions, pour lesquelles il était si bien qualifié. Aucun savant peut-
Les travaux confirment la nature entièrement gazeuse de cette comète , ce qui constitue un très grand danger pour la Terre:
« les raies caractéristiques de l’hydrogène et du carbone sont parfaitement déterminées, aucun doute n’est possible ! (…) La comète est un gros volume d’hydrogène carbonné qui va fondre sur la Terre ! Malheureux habitants ! »
les calculs feront apparaître une conjonction de l’astre vagabond avec notre globe. Dans un délai d’un mois, la terre sera totalement immergée dans une masse de gaz hautement toxique :
« A partir de 2000 mètres de hauteur, les deux gaz seront mélangés sur une épaisseur qui atteindra 40 kilomètres ; cela donne, pour le grisou, le chiffre : Dix-
Voilà l’ennemi qui menace la terre ! L’épaisseur de la couche d’air pur sera égale dans tout l’hémisphère boréal, mais elle ira en augmentant à partir de l’équateur ves le pôle sud, où elle atteindra une épaisseur de 10 kilomètres pendant le moment d’équilibre. Le point exact où aura lieu le maximum d’épaisseur ne sera pas exactement le pôle sud, mais un point du cercle polaire antarctique, situé au midi de la Nouvelle-
Des décisions devront être prises très vite, après vérification des calculs par le brave Dr. Ox de Hollande (référence à Jules Verne) qui minimise le danger. Pourtant, la comète arrivant par le nord, l’atmosphère terrestre sera violemment refoulée vers l’hémisphère austral en provoquant des vents violents et des raz de marée :
« Les côtes de l’hémisphère austral seront inondées au flux, celles du boréal au reflux de l’énorme marée. L’eau se précipitera dans toutes les vallées des fleuves qui arrivent à la mer et remontera leurs barres à plusieurs lieues en amont, en dévastant tout sur leur passage. Plus d’une plaine basse, quoique située au milieu des terres, sera transformée en mer intérieure. »
Au-
La Commission de Berne, au-
« A quelles extrémités vont se porter ces humains ?… C’est à faire frémir ! Spectroskof lui-
Pianetti disait avec son accent italien :
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En Russie, un groupe de nihilistes, réunis dans un bar d’apparence honnête autour de demoiselle Katarina (alias l’affreuse anarchiste Dynamita) et d’Astrolovitz, un jeune savant de l’observatoire de Moscou, autre membre anarchiste influent, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils voient dans l’arrivée de la comète une occasion unique et définitive de régler le problème de la lutte des classes. L’action votée et approuvée par les membres du comité prévoit la montée en ballon de Dynamita et d’Astrolovitz au-
A moins de douze jours de l’échéance fatale, la tension extraordinaire n’empêchera pourtant pas certains citoyens d’utiliser le danger à leur profit :
« Plusieurs magasins, toujours à la poursuite de nouvelles réclames, ont pris pour enseigne : A la fin du monde, prix de faveur !
L’un d’eux annonce qu’à l’occasion des derniers jours de l’existence terrestre, il vendra à 30% de rabais des articles indispensables à posséder pendant le mauvais moment. C’étaient des sortes de cache-
Un autre a pris pour enseigne :
De même, toutes les inventions modernes, téléphone, microphones, phonographes, bateaux qui se modifient en sous-
Les nihilistes, dans un désir de vengeance, ont encore pris la décision de prévenir la population moscovite de sa mort prochaine, deux heures avant l’explosion, grâce à un invention étonnante, une affiche dont le texte initial se transforme au bout d’un laps de temps, révélant un second texte d’une toute autre nature, à l’aide d’un système d’encre temporisateur.
Le ballon d’Astrolovitz est paré, la bombe en place. Sous le prétexte d’observer l’évolution du gaz à 2000 mètres d’altitude, le couple d’anarchistes s’élève dans les airs pendant que, partout à Moscou, est affichée la déclaration suivante :
« Peuple russe !
Le comité révolutionnaire, estimant qu’il vaut mieux pour toi disparaître que continuer à vivre dans la servitude, a, dans sa séance du 12 septembre 1904, décrété la fin du monde, utilisant à cet effet le grisou qui entourera la terre pendant le passage de la comète, aujourd’hui, 22 septembre, à 2 heures et quart du jour ! Le frère Pavel Astrolovitz, adjoint supérieur à l’observatoire de Moscou, a été chargé de l’exécution de la sentence, aidé par Dynamita Fougassief. Tel est le motif de leur départ en ballon, auquel tu viens d’assister.
A 2 heures et quart (longitude de Moscou) la terre sera pulvérisée de nos mains et tes chaînes tomberont pour toujours.
Sois-
Le Conseil Supérieur. »
« Prompt comme la foudre, sans que le major qui s’élance puisse l’arrêter, il (= Bombardicoff) saisit son sabre par la lame et frappe d’un geste désespéré sur l’amorce du canon…….. qui part !!!
….…………..
Un seul cri, perçant, instantané, atroce, celui de dix-
La terre avait vécu !!!!
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La force cosmique qui retenait les molécules attachées les unes aux autres n’a pu résister à l’explosion des dix-
…………
la science avait sauvé la terre.
La méchanceté humaine développée par l’oppression la condamna.
Le sabre, toujours digne représentant des plus grandes calamités de notre globe, lui donna le coup fatal.
Chacun est bien resté dans son rôle jusqu’à la fin !!…..
Aujourd’hui encore les autres astres du système solaire peuvent contempler la magnifique masse gazeuse augmentée du poids de tous les atomes terrestres, qui orbite autour du soleil à la place de la terre.
Ce roman, précurseur des récits de comètes et rempli des idéaux et préjugés de son époque. L’ironie appuyée, l’humour constant, cache à peine la haine de l’auteur envers les mouvements révolutionnaires, responsables directement de la destruction du monde. Hormis quelques longueurs où il passe en revue –comme dans tout bon roman scientifique du siècle-