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  • Fragment D'histoire Future

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Gabriel TARDE

    Parution : 1896

    Thème : la nouvelle glaciation, sociétés post-cataclysmiques 1


    Sur l'auteur :

    (1843-1904) Juriste, sociologue, philosophe et écrivain français. Initiateur de la criminologie moderne. Grand acteur des débats intellectuels au XIXème siècle. issu d'une famille de juristes. Ecrit dans de nombreuses revues philosophiques et sociologiques.  Fit une carrière de magistrat. Poèmes, essais, pièces de théâtre. Perçu comme l'un des fondateurs de la psychologie sociale basée sur l'imitation et l'invention.


    Préambule :

    Fragment d’histoire future par Gabriel Tarde, Slatkine éd., 1980, coll. «Ressources», 1 vol. broché, in-octavo, 138pp. couverture illustrée. roman d’expression française.
    1ère parution: 1896
    la nouvelle glaciation - sociétés post-cataclysmiques 1


    Synopsis :

    La société future, après bien des hostilités, s’installe au royaume d’utopie de la morale bourgeoise. Progressivement, la lutte contre les maladies, l’unification des langues, la prééminence universelle de l’électricité fonde un état planétaire qui se réfugie dans son passé. Il ressuscite la splendeur de Babylone, mais toute initiative qui tendrait à briser cet équilibre est bannie. Le citoyen vit heureux, mais dans l’ennui, le conformisme esthétique et la laideur bourgeoise, se confondant   en une «nauséabonde insipidité» Pour lui, l’homme d’Etat n’est que
    « la médiocrité élevé à la plus haute puissance. Le meilleur gouvernement est celui qui s’attache à être si parfaitement bourgeois, correct, neutre et châtré, que personne ne se puisse plus passionner ni pour ni contre. » Tel était ce dernier successeur de Semiramis. Sur l’emplacement retrouvé des jardins suspendus, il avait fait dresser, aux frais de l’Etat, une statue de Louis-Philippe en aluminium battu, au milieu d’un jardin public planté de lauriers-sauces et de choux-fleurs. »
    En ce monde parfait, statique et prévisible s’installe la frayeur. En 2489 le soleil donne des signes d’épuisement. Les savants concluent à l’arrivée d’une nouvelle glaciation, qui gagne du terrain:
    « En même temps les désastres se succèdent. Toute la population de la Norvège, de la Russie du Nord, de Sibérie, périt congelée en une nuit : la zone tempérée est décimée, et ce qui reste de ses habitants, fuyant l’amoncellement des neiges et des glaces, émigre par centaines de millions vers les tropiques, encombrant les trains qui s’essoufflent, et dont plusieurs, rencontrés par des ouragans de neige, disparaissent à jamais. »
    Le Sud lui-même ne sera pas épargné et le Sahara, le pays le plus peuplé du monde, sera touché à son tour :
    «Le soleil devient violacé, le blé congelé cesse d’être mangeable, le froid se fait si fort que les murs des maisons, en se contractant, se lézardent et donnent passage à des courants d’air qui tuent net leurs habitants. Un physicien affirme avoir vu des cristaux d’azote et d’oxygène solidifié tomber du ciel, ce qui donne à craindre qu’avant peu l’atmosphère ne se décompose. Les mers sont déjà solides. »
    L’extinction de l’espèce par refroidissement semble donc acquise quand apparaît sur la scène politique Miltiade, un ancien chef de guerre, atypique de par son comportement, agressif, décidé et dynamique :
    « La naissance et la dévolution du pouvoir, qui ont tant agité l’humanité d’autrefois, s’opèrent en nous le plus naturellement du monde. Il y a toujours, dans la foule de nos génies, un génie supérieur qui est salué tel par l’acclamation presque unanime de ses élèves d’abord, de ses camarades ensuite. On est jugé, en effet, par ses pairs et d’après ses œuvres, non par des incompétents et d’après ses prouesses électorales (…) C’est le caractère propre de notre République « géniocratique », de reposer sur l’admiration, non sur l’envie – sur la sympathie, non sur la haine – sur l’intelligence, non sur l’illusion. »
    Comme première solution, il propose la construction de «chauffoirs d’état», en attendant que soient creusés les puits, les galeries, les cavernes qui accueilleront les survivants. L’homme devra se réfugier sous terre en se nourrissant  d’animaux congelés :
    « Le froid rigoureux de ces régions, à peine tempéré par les millions de lampes électriques, qui se réfléchissent dans ces stalactites d’un vert émeraude aux nuances veloutées, rend inhabitable leur séjour permanent.  Il empêcherait même de les traverser si, par bonheur, les premiers pionniers n’y avaient découvert des multitudes de phoques, surpris vivants encore, par la congélation des eaux, où ils sont restés emprisonnés. »
    Le « troglodytisme» amène l’espèce humaine à se dépasser : il devient un nouvel art de vivre en tirant l’homme du conformisme et de la béatitude d’antan. Car ce qui anime l’espèce, selon Tarde,  ce sont, d’un côté, les efforts, et de l’autre, la loi de l’imitation.Ainsi, seront continuellement creusées de nouvelles galeries, énormes, qui répondront à des usages différents. La vie sera ressentie comme meilleure sous terre que jadis, à la surface.
    Il n’existe plus de microbes ni d’animaux nuisibles, les sources d’énergie, liées à l’exploitation de la différence de potentiel entre le froid du haut et le chaud du bas, s’avèrent illimitées. Comme les salles à percer sont en nombre illimité elles aussi, la civilisation souterraine en arrivera même à augmenter en nombre et à se diversifier. Deux conceptions du rôle de l’Etat se feront jour : celle de la « Cité fédéraliste» et celle de la « Cité centraliste », qui s’affronteront. Miltiade périra dans une de ces luttes.
    De l’an 1 à l’an 596 du narrateur, les traits de la société souterraine ont largement évolué. Les hommes vont nus, les vêtements, liés à l’habitat se révélant inessentiels, et les besoins artificiels disparaissent progressivement. Les cités se regroupent par groupes de compétence ; celle des «Excavateurs » (les architectes) est la plus prisée. L’on recherche la perfection dans l’esthétique. Au plan psychologique, le sentiment de l’amour même a subi une mutation. Ainsi, à la nostalgie du dehors (vision des animaux pris dans la glace, audition de vieilles bandes enregistrées) se substitue un « romantisme du dedans ». Les mathématiques deviennent les sciences les plus élevées puisqu’il n’est plus besoin de voir pour prouver ; la crainte même de la mort disparaît petit à petit. Seule, dans cet ensemble harmonieux, la cité des Chinois joue des accords dissonants :
    « Un hardi perforateur (…) pénétra soudain dans un vide étrange, tout bourdonnant de voix humaines, tout fourmillant de visages humains ; mais quelles voix criardes ! quels teints jaunes ! Quelle langue impossible sans nul rapport avec notre grec ! C’était, à n’en pas douter, une véritable Amérique souterraine, fort vaste aussi et plus curieuse encore. Elle provenait d’une petite tribu de Chinois fouisseurs, qui, ayant eu, pense-t-on, quelques années plus tôt, la même idée que notre Miltiade, mais beaucoup
    plus pratiques que lui, s’étaient blottis sous terre, à la hâte, sans s’y encombrer de musées et de bibliothèques, et y auraient pullulé à l’infini.
    Au lieu de se borner comme nous à l’exploitation des mines de cadavres d’animaux, ils se livraient sans la moindre vergogne, à l’anthropophagie atavique, ce qui, vu les milliards de Chinois détruits et ensevelis sous la neige leur permettait de donner carrière à leur salacité prolifique. »

    Leur agressivité et leur xénophobie seront inadmissibles pour les autres cités qui réduiront la puissance des Jaunes. Et l’existence souterraine des hommes se continuera dans l’harmonie…
    Tarde fait œuvre de sociologue. La fable littéraire et les clichés du refroidissement lui permettent, d’une manière commode et ludique, de développer ses idées qui tiennent essentiellement à la supériorité de l’individu sur la société, au dynamisme personnel opposé au conformisme social, lui-même basé sur la loi de l’imitation dans le développement des sociétés. Son court récit, où se bousculent cependant de nombreuses innovations narratives rend plus concret ses concepts. Un classique.


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