Synopsis :Vol. 01 : les Iles d’Auvergne, 1993, 1 vol., in-quarto, npag., suivi de deux cartes marines. roman illustré.
1 ère parution : 1993
Le monde en 239 après la montée des eaux. Suite à un effet de serre généralisée, les banquises polaires ont fondu en élevant le niveau des océans de mille mètres. La planète terre s’est transformée en planète mer. La presque totalité des continents se trouvant sous l’eau, il ne reste d’émergées que les montagnes soit la chaîne andine et rocheuse, les Hautes Plateaux d’Afrique et de Chine, le Groenland, ainsi qu’une multitude d’îles, grandes ou petites, dont les îles d’Auvergne représentant les terres encore accessibles de l’ancienne France, avec les Alpes et des parties des Vosges. Imago Sekoya, entomologiste et dessinateur, est convoqué par Angelik Huila Sekmet, la Directrice Générale de la compagnie " Gevaudan Air Line " pour participer au périple autour du monde avec la " Balleine d’Ewent ", un magnifique navire volant, dans le but de découvrir peuplades, faunes et flores, devenues étranges et étrangères depuis la montée des eaux. Sa tâche consistera à prendre des notes, des croquis et des dessins techniques qui relateront, sous la forme d’une chronique, la trajectoire de la Balleine.
Après avoir fait la connaissance avec ses différents compagnons de voyage, suivi la conférence préparatoire à l’Institut Géographique des Iles d’Auvergne, qui précise la finalité politique de l’expédition, il se permet une ultime promenade à la Chaise-Dieu , avant son départ. Il en profite pour fouiner dans la bibliothèque vaticane mise en sûreté au monastère du lieu, à cause de la submersion. C’est là qu’il apprend le rôle fondamental qu’a joué Quentin d’O, un ancêtre d’Angelik, lequel a fondé la secte du " deuxième poisson ". Son successeur, Amon Sekmet a acheté l’île de Liberty appelée depuis le " sanctuaire d’O " où personne n’a libre accès. S’y développe " l’organisme Thallophite ", une autre mystérieuse société. Sekoya, alléché, se propose d’y faire un tour. Mais pris dans une tempête, il se retrouve naufragé sur Liberty et est recueilli par les ressortissants de l’île, après avoir longuement erré dans une immense forêt où, s’élèvent, en des clairières, des champignons géants. Vaincu par la fièvre et le délire, il reprend ses esprits dans un hamac, à dix mètres du sol. Il sera d’abord soigné par une mystérieuse famille appartenant à la société des Thallophites et prend soudainement conscience que toute une ville se trouve autour de lui, nichée dans des arbres gigantesques. Des filets de sécurité, des passerelles lui permettent de circuler dans cet univers végétal où la terre ferme est remplacée par une eau sombre dans laquelle plongent les troncs et les racines d’arbres géants de plus de cinquante mètres de hauteur.
En son appartement suspendu, il rencontre Jean Huila Sekmet, le chef de l’O.T. (l’organisation thallophyte) qui lui demande d’être son observateur durant le voyage dans un but désintéressé d’augmenter des connaissances écologiques provenant d’une première main non manipulée par les médias. Sekoya accepte. Avant de se faire raccompagner sur la Balleine d’Ewent, l’entomologiste visite la merveilleuse industrie thallophite dont l’énergie provient uniquement du végétal par récupération du méthane, la distillation des plantes, l’utilisation des champignons, etc. Le plus étonnant est la symbiose entre qui s’est crée entre les végétaux immergés et les Mornyres, sortes de poissons électrogènes lesquels aliment en énergie la centrale énergétique de l’O.T. Avant de repartir, il participe à une cérémonie d’ordre mystique durant laquelle il voit se remettre des graines de séquoias géants. A Saugue, petit port entièrement dévolu à la pêche à la sardine, il attend la Balleine d’Ewent dont le départ est imminent. Les délégués se pressent à l’inauguration de l’appareil. Devant toutes les sommités scientifiques du monde merrien, le conseiller général des îles d’Auvergne prend la parole. Peu après, il s’effondre mort, assassiné.
Alors que la Balleine d’Ewent appareille, l’enquête sur ce meurtre met en évidence l’agent mystérieux qui a provoqué le décès, soit des graines de séquoia porteuses d’une bactérie pathogène. L’enquêteur spécial, monté à bord, soupçonne Sekoya d’être l’auteur du crime. Celui-ci, aidé par Angelik, s’échappe du bateau.
Le projet des " îles d’Auvergne " est étrange et correspond au genre des " objets littéraires ". Notes, croquis, dessins, photos, collages, parsèment un texte écrit à la main qui rompt continuellement la convention romanesque, donnant au récit un effet de vraisemblance rarement atteint, sous la forme d’un journal de bord ancré dans le réel. Le décor est décrit/dessiné avec minutie et l’arrière-plan de la planète merrienne dévoile par touches successives l’étrange complexité sociale, biologique, écologique de ce nouvel univers. Le trait d’union représenté par la personne d’Imago Sekoya - à la fois narrateur, personnage, auteur de son journal - renforce le sentiment de crédibilité.
Une œuvre originale et attachante, promise à des développements ultérieurs, "les Iles d’Auvergne" représentent un cas unique dans le domaine cataclysmique.