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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: l’entropie progresse... Auteur: John W. CAMPBELL Parution: 1934
      Jim Bendell a pris à son bord le narrateur qui lui racontera son histoire. Venu d’un futur lointain de sept millions d’années, il appartient à l’année 3059. Une erreur d’appréciation lors de son retour l’a fait revenir à notre époque. En ces temps lointains, il a observé une terre quasi-morte, gouvernée par des machines vivantes, auto-entretenues, auto-régulées :
      "  L’univers change lentement. Seule la vie est instable et de peu de durée. Pour la Terre, ces huit pauvres millions d’années n’étaient pas plus que huit jours dans la vie d’un homme…Mais c’était assez pour que l’espèce humaine eût le temps d’agoniser. Oh ! Certes, elle avait laissé derrière elle un héritage de machines. Mais les machines aussi mourraient forcément un jour, et elles ne s’en rendaient même pas compte. "
      Les rares cités étaient abandonnées depuis des temps immémoriaux, livrées aux machines mais prêtes à ressusciter pour tout être humain arrivé en leurs murs :
      " Il faisait nuit. Je pouvais apercevoir la cité toute proche baignant dans le clair de lune. Toute la scène avait un aspect étrange. En sept millions d’années, les hommes avaient fortement changé les positions respectives des planètes à force de faire circuler leurs astronefs, de disperser les agglomérats d’astéroïdes, que sais-je ?… Sept millions d’années constituent un laps de temps suffisant pour que la nature elle-même change d’aspect. La lune devait probablement se trouver plus éloignée de la terre de 80.000 kilomètres et elle tournait maintenant sur son axe. J’observai le ciel un bon moment  et remarquai que les étoiles elles-mêmes avaient changé ; "
      Il put aussi prendre un astronef à destination de Mars où régnait  une désolation sans bornes.
      De retour dans l’immense cité de Yohk, il y rencontra un groupe d’humains de ces temps étranges. Profondément transformés au physique, présentant une grosse tête et un corps débile, ils l’étaient aussi au moral. D’un abord convivial , très intelligents, prêts à aider le voyageur à réintégrer son époque, il leur manquait cependant la curiosité ainsi que la volonté qui sont le propre de l’homme contemporain :
      " Et maintenant les derniers représentants d’une espèce humaine qui s’amenuisait peu à peu n’avaient plus auprès d’eux d’autres êtres vivants dont ils pussent faire leurs successeurs. Antérieurement, chaque fois qu’une civilisation s’était écroulée, une autre avait poussé sur les décombres de la précédente, mais maintenant il n’existait plus qu’une seule civilisation. L’homme et certains végétaux exceptés, toute forme de vie avait disparu. "
      Leur art essentiel consistait en un chant, " le Chant des Regrets ", d’une nostalgie absolue :
      " (Le chant) était comme la quintessence d’une ultime défaite. Qui n’aurait pitié d’un homme perdant une partie décisive après avoir tout fait pour la gagner ? En entendant ce chant, on revivait le gigantesque effort de toute l’humanité – un effort aboutissant à une déroute. Déroute irrémédiable, car jamais l’humanité ne trouverait l’occasion d’une revanche. "
      Sous la direction du narrateur, ils réussirent à rassembler les éléments manquants de sa machine, ce qui lui permit de revenir vers aujourd’hui, un temps présent certes dangereux mais où subsiste encore l’espoir.
      " Crépuscule " fait partie du recueil de nouvelles " le Ciel est mort ", dans lequel Campbell explore le futur insondable de l’espèce humaine. Désespoir et désolation caractérisent le récit, apportant une tonalité sombre dans le champ triomphaliste de la SF des années trente aux USA.

    2. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Jack LONDON Parution: 1974
      contient les nouvelles suivantes  (se reporter aux entrées respectives):
      L’Ennemi du monde entier
      L’Invasion sans pareille
      Goliath
      un Curieux fragment

    3. Type: livre Thème: menaces végétales Auteur: Simon Ian CHILDER Parution: 1986
      Dans la campagne du Hertfordshire, des forages font jaillir une pluie acide qui brûle les spectateurs,  et surtout une longue vrille noire, tuyau souple à l’apparence d’un serpent ou d’un vers, qui disparaît aussitôt.Thomas, le biologiste travaille pour la compagnie Nirex tandis que sa propre épouse Anne mène un combat écologiste. Soudainement, des faits inquiétants se multiplient dans la région : on découvre des êtres humains exsangues, réduits à l’état d’enveloppes, privés de tous leurs organes intérieurs. Ils sont l’œuvre d’un ennemi insaisissable, ce long vers noir, sans nul doute un organisme vivant parasitaire, qui, après avoir injecté un enzyme dans ses proies humaines, provoque l’autolyse des corps :
      « Il y a plus de soixante millions d’années, annonça-t-il à voix lente, par un moyen ou par un autre, un organisme étranger est arrivé sur la Terre et est parvenu à survivre dans cet environnement inconnu de lui. –Et ensuite ? s’enquit Robin, vibrante d’excitation. Thomas se leva, toujours pensif. – Eh bien, il a vécu quelque temps, puis il s’est reproduit… Ou bien, il est entré en hibernation en développant un cocon autour de lui  pour se protéger, et est resté ainsi pendant des millions d’années….-Et les couches sédimentaires se sont entassées au-dessus de lui jusqu’à ce qu’il se retrouve enterré profondément dans le sol comme n’importe quel fossile(…) jusqu’au jour où le forage de la Nirex a déchiré le cocon et où les vers sont sortis. »
      Thomas enquête, tout comme Anne, cependant les révélations inopportunes de celle-ci à la journaliste Robin Gray, gâche leurs rapports réciproques.Alors que la police se perd en conjectures sur l’origine du phénomène, Anne se fait agresser à son tour par le vers noir, et en meurt. C’est son mari qui procédera à l’autopsie. Robin Gray entre en contact avec lui. Bien qu’éconduite en un premier temps, elle ne peut s’empêcher d’éprouver de tendres sentiments à l’égard du biologiste. Les meurtres s’amplifient, les victimes étant pour la plupart, surpris près d’une bouche d’égout. Fait plus inquiétant : la vague d’agressions progresse en direction de Londres !Analysant un tronçon de vers, Thomas – à la différence de Trenton, son patron – arrive à la conclusion que l’humanité se trouve en présence d’une créature extraterrestre libérée par les forages de la Nirex, en hibernation sous le sol depuis de nombreuses années. Son organisme, à la structure cellulaire simple, a besoin de se nourrir. Les vers, seuls organes visibles, agissent comme des pseudopodes ou des flagelles, outils avec lesquels il vide les corps. Son domaine d’élection est souterrain, car il craint la lumière. Se fortifiant avec le temps, il utilise les réseaux d’égouts et les tunnels du métro pour progresser et s’étendre. Trenton n’apprécie pas les conclusions de Thomas et le ridiculise. Alors, celui-ci, éprouvé par tant de cruauté, se réfugie dans les bras de Robin.
      Entre temps, la créature a progressé sous le centre de Londres, et a grossi, extraordinairement. L’attaque des vrilles, sortant de toutes les bouches d’égouts à la fois, provoque une intense surprise chez les Londoniens. Thomas, conseiller d’une équipe de spécialistes de la SAS préconise la seule méthode d’éradication possible, car il ne sert à rien de couper les pseudopodes qui repoussent : il faut frapper la bête immonde en son cœur. Pour cela, il convient d’injecter un poison dans la cellule de base - , un poison d’une virulence inouïe. L’équipe chargée d’inoculer les toxines comprend à sa tête, Cox-Hayward, un agent de la SAS, et Thomas. Ils s’introduisent par les tunnels du métro sous Regent Street, supposée être la tanière du monstre :
      « Le wagon était encore plein de voyageurs. Les trois quarts des corps étaient massés dans le couloir central où ils se tenaient debout, aussi rigides que des mannequins de cire. Leur peau reflétait la lumière d’étrange façon, comme si on les avait saupoudré de paillettes (…)L’homme était recouvert d’une fine enveloppe fibreuse, identique à la toile qu’ils avaient trouvée sur le tronçon du tentacule. Il fixait Thomas de ses yeux grands ouverts comme s’il pouvait voir. Thomas le toucha avec précaution. Sous le cocon, sa main gantée heurta la peau durcie pareille à celle des corps d’Harpenden. »
      Entreprise risquée puisque, en dépit de l’apparente placidité d’une trompe énorme, d’un tapis de vrilles molles et de flagelles suceuses, les divers membres de l’équipe sont happés chacun à son tour. Thomas aura plus de chance : avant de s’effondrer inconscient, il approchera suffisamment la masse cellulaire pour lui injecter le poison. L’effet en est prodigieux. Les Londoniens purent voir jaillir à plus de cent mètres de hauteur, une méduse gigantesque et pustuleuse qui s’effondrera enfin, privée de vie :
      « Comme Thomas, les passagers de l’hélicoptère pensèrent à une méduse colossale et répugnante. Son dôme spongieux était monté sur une immense tige d’où émergeaient d’innombrables vrilles. La créature s’élevait toujours et se dressa sur près de cent vingt mètres au-dessus de Regent Street, telle un phallus gigantesque. Puis, tout à coup, la membrane boursouflée du sommet de cette énorme colonne se déchira sous la poussée d’une force éruptive et des ruisseaux épais de fluide visqueux jaillirent dans toutes les directions. »
      Un texte aux effets « gore » bien menés mais traditionnel dans l’agencement de l’intrigue et du suspense.

    4. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Divers Auteurs Parution: 1983
      contient les nouvelles :
      la Crevasse dans la lune (Idris Seabright)
      le Chemin de la nuit (Robert Silverberg)
      Sans éclat… (Damon Knight)
      Danse macabre (Richard Matheson)
      Adam sans Eve (Alfred Bester)
      Le Collier de marrons (Jane Roberts)
      Le Navire des ombres (Fritz Leiber)
      Situation privilégiée (Vernor Vinge)
      Neiges d’antan (James Tiptree Jr.)
      Pour venger l’homme (Lester Del Rey)
      le Peuple du ciel (Poul Anderson)

    5. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde Auteur: Georges B Parution: 1961
      L'aventure débute sous la forme d'un récit d'enquête policière classique. A Sydney, en Australie, le célèbre détective Tom Biglaw et son fils Bob, qui a de qui tenir, débutent une enquête en parallèle, laquelle connaîtra la même issue heureuse. Bob et son copain Jimmy sont sans nouvelles de la petite Minnie Learning, la fille du savant atomiste Bartholomew Learning, leur voisin. Minnie, ainsi que sa mère, semble avoir disparu. Un indice les met sur la piste d'un chauffeur patibulaire, conduisant une Vauxhall mystérieuse. D'autre part, le savant interrogé chez lui, semble hésitant, inquiet mais affirme pourtant que tout est en ordre. Tom, de son côté est contacté par la richissime Mrs Joss inquiète des agissements de son gendre, le financier Julius Gartner. Ce dernier a liquidé toutes ses actions et mis en vente la maison familiale sans avertir Mrs Joss. Elle demande donc à Tom de faire la lumière sur ce comportement mystérieux.
      D'un autre côté, Bob et Jimmy avancent dans leurs recherches. Ils sont de plus en plus  persuadés que Minnie et sa mère ont été enlevées. Ils filent le chauffeur patibulaire qui les repère à son tour, les emprisonne et les drogue. Ils se réveillent à bord d'un avion, entourés de gardes et habillés avec une combinaison chauffante. Atterrissant en Antarctide sur la glace de la terre de Wilkes, dans une base secrète, ils seront immédiatement enfermés dans une des nombreuses unités d'habitation autonomes , réservées au personnel prénommé "les pionniers du déluge". A terre, il règne une grande animation: deux hydravions, un navire flottent à quai, destinés à l'on ne sait quelle évacuation. Finalement, amenés devant un pseudo-général, en réalité le banquier Julius Gartner, ils se rendent vite compte que le bonhomme est fou à lier:
      "Mes valeureux Pionniers! Qui seront bientôt les maîtres du monde! Grâce à moi! Grâce à mon génie! Vous aussi, mes garçons, vous appartiendrez à la formidable équipe qui commandera sous mes ordres, à ce qui restera du genre humain! Finis, balayés, les rois et les reines, les gouvernements, les parlements, les armées! Nous aurons tout à reconstruire! Ahahahahahahah!"
      Non seulement il a enlevé l'épouse et la fille de Learning pour forcer le savant à travailler pour lui, mais aussi il envisage, en toute simplicité, de déclencher un déluge généralisé en faisant exploser, à l'heure convenue, les multiples thermo-réacteurs, une invention de Learning qu'il lui a escroquée:
      "Mais c'est impossible de tout faire fondre à la fois! Il y a des millions de kilomètres carrés! -Hélas!, si, Bob, c'est possible! Chaque thermo-réacteur renferme cent grammes d'uranium! de quoi faire fondre cent montagnes de glace comparables à notre mont Kosciusko ou vingt-cinq Mont Everest ou encore cinquante Mon Blanc! - Effroyable! murmura Bob anéanti".
      De nombreuses unités atomiques miniaturisées, répandues sur la surface glacée de l'Antarctide devront vaporiser la glace, créer un puissant courant atmosphérique chaud qui déséquilibrera le climat, noyant les continents sous un déluge universel. La catastrophe n'épargnera personne sauf lui et ses sbires, les pionniers du déluge, qui se cacheront en une retraire sûre. En attendant ce moment décisif, les deux garçons se retrouvent dans leur cellule.
      Mais Bob et Jimmy, toujours astucieux, trouvent le moyen de se glisser à l'extérieur, grâce à Minnie qui arrive à leur transmettre l'outil approprié à leur libération (une clé à molettes). Ils avertiront le monde du danger qui le menace en lançant à l'aveuglette un S.O.S. en morse, à partir du poste émetteur d'un des hydravions non gardés. D'autre part, en discutant avec le savant, prisonnier lui aussi, ils apprennent que l'engin déclencheur de la catastrophe pourrait être neutralisé par les deux petits thermo-réacteurs que leur remet Learning. Ils utiliseront le premier pour couler l'un des hydravions,  à la fois pour gagner du temps et aussi pour faire diversion. Quant au deuxième, il servira à faire fondre le poste de commande d'où partirait l'ordre fatal.
      Entre-temps, l'on a averti Tom du message lancé par son fils, intercepté par la marine australienne. Immédiatement, avec l'aide du ministère, il se fait parachuter non loin de la base glaciaire des bandits. Neutraliser les gardes est pour lui un jeu d'enfant. Avec le savant Learning, et son fils enfin retrouvé, il menace le fou , le maîtrise, le ligote étroitement. La base sera détruite par l'armée et les aigrefins mis à l'ombre.
      Ce récit, sans surprise et naïf par endroits, est l'un des  nombreux à présenter le thème du savant fou durant les années soixante. La miniaturisation des armes atomiques fait bon ménage avec les désirs du lecteur de vivre  une aventure scientifique. Parfois les ficelles de l'intrigue sont grosses comme lorsque l'auteur aborde les motivations du méchant, devenu "fou" parce que la reine a refusé de l'anoblir:
      "Je pense qu'Augustus Gartner est victime de ses origines et des luttes qu'il a dû soutenir pour arriver à la fortune. Il a gardé, une fois la richesses atteinte, le complexe de ses origines. Sans doute aussi a-t-il surpris bien des fois, sur le visage des grands de ce monde qu'il recevait chez lui, des sourires qui sous-entendaient bien des choses! Il est possible que ce soit cela qui l'ait incité à chercher comment il pourrait éviter à son fils cette sorte d'infériorité héréditaire en lui léguant un titre de baronet. Vous savez comment sa Gracieuse majesté a écarté les présents de notre homme et comment elle a refusé de l'anoblir!"
      De même, l'image du "chercheur" est quelque peu écorché, décrit le plus souvent comme un individu falot, lâche, hésitant, entièrement investi dans ses travaux, mais humainement peu sûr. La débrouillardise des jeunes et l'expérience de papa apportent la caution morale que doit offrir tout roman pour adolescent à l'époque. Un roman qui se lit sans ennui, surtout quand on a quinze ans.

    6. Type: livre Thème: après la Bombe... Auteur: Jean-Pierre ANDREVON Parution: 1970
      Curieuse aventure que celle de cet homme du commun se promenant dans Paris, à proximité d’un terrain vague. Dans cet endroit qu’il connaissait fort bien, il aperçoit un cube métallique qui ne devait pas s’y trouver. S’étant rapproché, il y découvre une entrée et, à l’intérieur, une débauche de circuits électroniques, de moniteurs vidéos, de diodes clignotantes. Tout d’abord inquiété par l’étrangeté du lieu, il parvient à fixer son attention au bout de quelque temps, sur un écran:
      « Ce que j’avais sous les yeux, c’était un spectacle de ruines,de désolation, de chaos. Au début, j’avais eu quelque difficulté à interpréter ces images , tellement elles me semblèrent confuses. Mais cette confusion ne venait pas d’une mise au point défectueuse. Elle émanait du paysage lui-même, qui évoquait je ne sais quel cataclysme gigantesque. Les écrans montraient une plaine immense, légèrement vallonnée par endroits , et couverte de rocs pulvérisés, concassés, qui ne formaient plus dans les lointains qu’une plage de grains de sable miroitants, vitreux, comme des morceaux de quartz.
      Je parle de rocs , mais il me vint peu à peu à l’esprit que tous ces blocs étaient en réalité les restes de maisons soufflées, broyées, que tout ce panorama aplati représentait ce qui restait d’une ville immense, anéantie. Dans le milieu de la plaine serpentait un grand fleuve aux eaux grises, morcelé en petits bras capricieux, et qui à un endroit s’évasait en une sorte de lac. Le ciel était parcouru de nuées jaunes , soufrées, qui répandaient sur toute cette désolation une lueur malingre, à la fois crue et terne, qui ne donnait pas d’ombres, mais écrasait un peu plus au contraire cette cité effacée. Rien de vivant ne bougeait dans ce décor de cauchemar."
      Ce paysage en ruines est la ville de Paris, un Paris d’un futur indéterminé. Cela lui sera confirmé par un être humain noir et nu, apparu brusquement. Il lui expliquera aussi que le cube est un relais temporel et lui-même un voyageur du temps. Le tout aurait dû rester totalement invisible au narrateur, mais une légère erreur de connexion a produit un décalage regrettable. Le narrateur sortira du piège temporel et le cube disparaîtra à nouveau dans l’avenir avec son observateur. Jamais plus notre homme ne parviendra à gommer de son esprit les ruines entrevues.  Avec chaque jour qui passe, une seule question l’obsèdera dorénavant : quand cela se produira-t-il ?
      Une nouvelle rapide bâtie avec les poncifs du genre qui a paru dans une anthologie pour enfants.

    7. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Idris SEABRIGHT Parution: 1951
      " Au-dessus des collines de Berkeley se levait une lune jaune qui serait bientôt pleine. Un large trou noir la défigurait, au bord de la face brillante. C’était là que la première explosion lunaire avait creusé dans la roche stérile une crevasse à des kilomètres de profondeurs "
      La guerre a eu lieu. Hovey, l’un des survivants, attend comme chaque nuit,  près du terrain vague, s’imaginant accomplir les gestes stériles d’un rituel quotidien disparu. Avec une immense peine au fond du coeur, car les hommes sont morts non pas à cause de la bombe, mais à cause des femmes infectées sexuellement par l’ennemi. La femme est devenue l’Ennemie de l’homme. Elle représente la mort.
      Et ce soir particulièrement, Hovey le nostalgique s’interdit tout rapport sexuel malgré les appels incessants de femmes maléfiques errant dans les parages. Arrive soudain l’inconcevable: une apparition féminine, blanche, à la peau veloutée, une créature parfaite, qui l’invite à l’amour. Hovey manque de céder, s’y refusant au dernier moment : ce n’était que le produit de son imagination. Tellement frustré par ce qui vient de lui arriver, il cède à la première sollicitation d’une femme certes moins belle, mais bien réelle, sachant que ce sera pour lui la dernière étreinte.
      Un traitement original d’un thème récurrent sur le mode intimiste et tout en délicatesse


    8. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: Divers auteurs Parution: 1982
      (pour l’analyse se reporter à la nouvelle spécifique)
      N.B. ne sont répertoriées que les nouvelles qui correspondent à notre thème.

    9. Type: livre Thème: savants fous et maître du monde, menaces animales Parution: 1953
      En 2045, chez le docteur Terry Conway, un cambrioleur est arrêté. Mis en prison, on le retrouve mort sans raison apparente. Fait divers banal, attirant cependant la perspicacité de l’inspecteur Pick qui découvre plusieurs marques bizarres sur le corps du cadavre. Pick procède manière peu orthodoxe en pénétrant subrepticement dans le laboratoire de Conway où de nombreuses pièces animales disposées dans du formol attirent son attention. Après s’être entretenu avec le professeur Bud Gains, ancien confrère de Conway, Pick n’est pas plus avancé.
      Parallèlement se développe une autre affaire, liée à un vol curieux de pièces d’or. La société d’assurance engage, pour découvrir la vérité, le détective Mike Arlen et son assistante Nancy Riestley. Le piège tendu par ces deux derniers révèle la nature extraordinaire du voleur, une araignée gigantesque dont le classement dans le règne animal  s’avère impossible. On est en face d’une chimère.
      Alors que Mike rencontre Pick, Conway disparaît. Très loin de là, la petite population –environ une cinquantaine de familles -  de l’île de Toua dans le Pacifique, est sauvagement exterminée par des êtres improbables, des sortes de singes. Ces animaux, appelés « Bias » sont les créations de Conway, actionnées par ses deux complices Igor Sedov et Fred Marcus, à partir du laboratoire secret et souterrain qui sert de base retirée au savant renégat, lequel eut la précaution de l’installer préventivement dans l’île voisine de Novo :
      «Cette machine –un générateur d’impulsions bio-électriques d’attaque -  envoya aussitôt en direction de la plage les consignes silencieuses et invisibles qui touchèrent les monstres toujours alignés au bord de la rive. L’onde d’inhibition qui paralysait le potentiel propre des BIA’s se relâcha peu à peu…Après quinze secondes, les BIA’s –ces monstres velus et musclés- s’agitèrent. Tout en se dandinant sur place comme des ours, ils commencèrent à faire bouger leurs bras énormes. Ils tournaient la tête de gauche et de droite et les naseaux de leur face palpitaient. (…) Une ou deux minutes s’écoulèrent, puis les BIA’s se mirent à marcher. Des lueurs cruelles éclairaient leurs prunelles rondes. L’odeur du sang humain les attirait, les appelait. »
      L’équipe d’intervention envoyée sur zone est elle-même accueillie par des insectes à la piqûre mortelle. D’abord des guêpes, puis des mouches géantes et venimeuses.Le capitaine Flag sera l’émissaire du gouvernement britannique pour s’occuper de l’affaire ; le danger devenant pressant, Conway et ses complices déménagent dans une île de l’archipel des Phoenix dans laquelle Flag fait la connaissance d’une nouvelle bête curieuse, une espèce de kangourou, très passif, qu’il capture pour analyse. Hélas ! Dans son avion, la bête devient brusquement furieuse et massacre le capitaine Flag.
      Conway, se doutant des suites de cet événement, piège son repaire, le transformant en un fort chabrol «électro-biologique ». Après une réunion de crise, à laquelle participent Pick et Mike, décision est prise d’en finir avec le fou et d’attaquer son repaire. Nancy, partie avec les belligérants, sera fait prisonnière avec son avion par des créatures bio-mécaniques de Conway, lequel se retranche derrière une armée de babouins, sur terre, et de squales , sous mer, télécommandés.
      Pourtant, à Toua, le détective progresse. Il s’approche du poste de commandement de Conway lequel utilise toutes les armes qu’il a conçues dans sa folie : mouettes explosives, poissons-volants à percussion, guêpes à piqûre létale :
      « Ce fut un chaos hallucinant. Les mouettes tournoyaient éperdument autour des deux hélistats qui éjectaient leur gerbe de gaz mortels. Frappées en plein vol, elles mouraient, battant des ailes et tombant comme des projectiles. Sur le nombre, beaucoup percutèrent les hélistats et explosèrent comme des grenades atomiques. En moins de deux minutes, les deux appareils furent réduits en miettes »
      Le forcené pense également se servir de Nancy comme otage pour éliminer ses adversaires : il la piège littéralement. Par une opération aux cicatrices quasiment invisibles,  il introduit dans son corps, à la place d’un rein, un engin explosif devants sauter au moment voulu, anticipant (mais n’est-ce pas le rôle d’un roman « d’anticipation » ?)  l’action  des kamikazes islamistes actuels.  Nancy relâchée et interrogée par Mike et ses amis, doit la vie sauve à Mike qui, au tout dernier instant, évente le pot aux roses, parvenant à désamorcer la bombe. C’en est trop pour les représentants de l’ordre qui ordonnent la destruction totale de l’île. Ils seront aidés dans leur entreprise par la fausse manœuvre d’Igor qui, maladroitement, lève le blocage psychologique des animaux. Conway et consort seront illico taillés en pièces par leurs créations et ne verront même pas les bathyscaphes de l’armée qui nettoient le secteur à l’aide d’un armement atomique. Le dernier mot restera à l’armée qui,  avant la destruction finale, aura réussi à mettre la main sur les documents de Conway : on ne sait jamais, ils pourront toujours servir…pour le bien de l’humanité. On croit rêver ! Enfin, Le feu d’artifice final est tiré par Mike et Nancy qui se marient (même si elle n’a plus qu’un seul rein).
      Un récit qui propose (assez intelligemment) l’un des innombrables avatars du thème du «savant fou» qui parsèment le champ de la littérature populaire. L’auteur fait progresser de manière vivante l’intrigue et, avec ce thème archi-rebattu, donne une intéressante description du conditionnement animal, sujet dont la science se fit l’écho durant les années d’après-guerre.

    10. Type: livre Thème: menaces cosmiques, épidémies, la cité foudroyée Auteur: P.A. HOUREY Parution: 1955
      Un aérolithe gigantesque s’abat sur la région parisienne écrasant et engloutissant bourgs et campagne sous une chape noire de blocs erratiques en phase de solidification. Sous la pierre lisse et dense bouillonne un magma rougeoyant :
      « Humains, animaux, végétaux, l’immense tombe précipitée des espaces célestes les ensevelissait à jamais. (…) par endroits on eût dit  d’immenses icebergs noirs. Brutalement stoppée, la masse s’était fractionnée en éclats gigantesques affectant les formes les plus imprévues. Des lieux, qui, deux jours auparavant, auraient offert des tableaux achevés de paix bucolique, s’étaient mués en champs infernaux parsemé de monolithes, auprès desquels des pierres énormes telles que les rochers de Fontainebleau ou les menhirs de Carnac n’étaient que des petits cailloux. »
      Deux journalistes de Paris-Jour, Morfil et Vincendon sont envoyés sur les lieux où un spectacle désolant et grandiose provoque leur étonnement. L’ami de Morfil, le savant Noël Mayen lui avait demandé de rapporter des échantillons de la pierre cosmique. Il n’en aura pas le temps.Comme des milliers d’autres badauds que la curiosité a attiré vers le point de chute, il sera contaminé par le gaz qui s’échappe du minéral en un soupir discret : Vuzz… :
      « A ses pieds gisaient des fragments plus ou moins gros du champignon de pierre brisé par le choc. Il en ramassa trois ou quatre de la taille d’une noix pour les examiner de près. Et c’est alors que… la chose se produisit. Comme il plaçait l’un de ces rognons noirâtres bien à portée de son regard, il entendit –et Vincendon l’entendit aussi et se retourna – un petit déclic suivi d’un susurrement aigu, comme d’un gaz qui s’échappe. Vuzz… En même temps, il ressentit à la figure une cuisson légère, comme si une fourmi l’eût piqué.»
      La marque distinctive du Vuzz (nom donné par défaut au phénomène) est l’apparition d’un point triangulaire et noir sur la pommette du contaminé. Les symptômes en seront identiques pour tous les êtres humains : d’abord l’apparition d’une exaltation passagère, puis une apathie profonde vaincue temporairement par l’ingestion d’aliments, enfin une totale immobilité se terminant par la mort :
      « Une masse compacte d’une vingtaine de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants encombrait la tête de pont, quelques-uns debout, mais immobiles, la plupart assis par terre les uns contre le autres, sans bouger, sans parler - ou trop bas pour qu’on les entendît - tous visiblement dans un état de lassitude extrême. »
      L’épidémie se propage à une vitesse formidable par contact direct. Les premiers « vuzzés » en fuite vers Paris, achèveront de contaminer la capitale où la désorganisation sera complète en l’espace de quelques jours, les hommes n’ayant même plus la force de lever leurs bras :
      « A l’Etoile, l’arc de triomphe était en partie écroulé. Tout le pilier gauche faisant face aux Champs-Elysées avait cédé, enfouissant sous ses décombres le grand bas-relief de Rude. Il était à prévoir que l’édifice entier, en équilibre instable, s’effondrerait s’il n’était pas étayé à temps. Mais qui donc pourrait, dans les conditions actuelles, entreprendre ce travail ? »
      La vie sociale cesse. Morfil sait que son temps de réaction est limité. En des efforts gigantesques, il s’approprie un échantillon de matière noire et, avec son collègue, tente de réintégrer la capitale. Le chemin est couvert de gisants éparpillés. La force publique n’existe plus. Se nourrissant sans arrêt pour progresser, Morfil arrive à l’Institut des recherches cosmiques, trop épuisé pour signaler sa présence à son ami :
      « La sueur lui coulait à grosses gouttes le long du visage. Jambes flageolantes, il hésita longtemps avant de lâcher prise et de faire un pas. Par bonheur, le sentier était bordé d’arbustes suffisamment rapprochés les uns des autres et c’est ainsi qu’il put progresser sans risque de retomber, en empoignant une branche après une autre, jusqu’à la route. Pour déboucher sur celle-ci, il dut abandonner son dernier soutien. De nouveau ses jambes ne le portèrent pas et il tomba, brutalement cette fois, sur le bas-côté pierreux. Mais à cent mètres devant lui, il y avait l’imposante masse de l’Institut de la recherche cosmique : cube rose dans le soleil couchant… »
      A l’Institut, Noël et sa fiancée Hélène, ont fixé un protocole expérimental. Le jeune savant se fera contaminer et, dans des conditions d’isolement rigoureuses, il lui faudra découvrir le facteur inconnu qui parasite les êtres humains. Il attendra longtemps près de sa fenêtre ouverte qu’un vuzzé veuille bien passer dans les parages. Grâce à Morfil dont la présence lui fut signalée par Hélène, il prit possession des échantillons et se contamina. Couvée anxieusement par la jeune femme, il recherchera sans succès l’agent morbide. Epuisé, il allait sombrer à son tour dans le coma, lorsque Hélène, renversant par inadvertance de l’eau salée,  trouva le catalyseur salvateur :
      « Ce qu’elle entend et voit l’immobilise. Les secondes qui suivent, elle ne les oubliera jamais. Elle perçoit un grésillement de sels en effervescence, tandis que sous ses regards, se forme contre la joue de Noël, à l’endroit même où le Vuzz avait apposé son sceau mortel, une petite excroissance sphérique, noire et brillante, comme une bille de jais, laquelle presque aussitôt se détache, roule et s’arrête sur le carrelage au milieu de l’eau salée qui stagne à présent. »
      Dès que le sel entra en contact avec la marque noire du Vuzz, celle-ci se retira du corps humain, se transformant en une petite bille lisse et noire plus dure que le diamant. Noël quoiqu’épuisé, redevint lui-même. Avec Morfil et les premiers libérés du parasite, ils organisèrent les secours. Rapidement, les édiles politiques rétablis, l’on mit en place un plan de grande envergure pour soigner les millions de personnes infectées. Certains, trop atteints et à l’agonie, furent euthanasiés miséricordieusement. Les conséquences de l’infection eurent des répercussions inattendues : la petite bille noire devint un minéral onéreux et rare ; la végétation poussa plus drue et les gens se sentirent en bien meilleure forme : le Vuzz avait décuplé leurs forces vitales. Morfil, Noël et Hélène eurent droit à la reconnaissance républicaine en tant que sauveurs de l’humanité. Plus tard, une exploration souterraine de l’aérolithe, où abondait le Vuzz, transforma profondément Mayen et Morfil qui semblèrent  désormais vivre en symbiose avec cet agent extraterrestre.
      « Vuzz » est un livre d’une lecture facile. L’action est rapide, les descriptions détaillées et les personnages, quoique stéréotypés, restent suffisamment souples pour que le lecteur leur manifeste de l’intérêt. Enfin un roman-catastrophe qui mène à une « bonne fin » !

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