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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Edouard JACQUET Parution: 1987
      Le narrateur, romancier désoeuvré,  se trouve en poste à Alger quand il apprend par la presse que la première bombe atomique de l’histoire vient d’être larguée sur Hiroshima. En se promenant dans les rues, il rencontre John Purkson qui le confond avec un ancien camarade de classe et condisciple. Celui-ci l’invite à passer la soirée chez lui. Ne voulant le détromper, il se rend au rendez-vous à l’heure dite. Avec stupeur, il découvre que son interlocuteur est un authentique agent du FBI  qui lui fait un cours complet de physique atomique, lui expliquant notamment pourquoi cette nouvelle arme pourrait bien changer la face du monde.
      Un texte didactique sous le déguisement d’une nouvelle qui évoque le danger nucléaire.

    2. Type: livre Thème: la cité foudroyée, guerres futures 1 Auteur: Major VON HELDERS Parution: 1936
      Peu avant le véritable déclenchement des hostilités de la part des Allemands en 1939, Le Major Von Helders, adepte convaincu de la prééminence de l’aviation dans un conflit futur, envisage un kriegspiel passionnant: l’Angleterre attaque la France à cause de son ingérence  dans les affaires égyptiennes.
      Le général Brackeley, la figure centrale du récit, est le vainqueur désigné car il est le seul à croire à l’invincibilité de la force aérienne des avions de type G, bombardiers géants à la puissance de feu énorme, chargés de porter la terreur au sein du territoire ennemi. Lorsque le ministre anglais lui donne carte blanche,
      " Brackeley resta un moment étourdi. Mais soudain il se ressaisit et il lança un " Hourrah ". A ce cri, son adjoint accourut. Brackeley le saisit par les épaules et le fit tournoyer plusieurs fois sur soi-même. Alors, hors d’haleine il se jeta dans un fauteuil et se mit à rire à gorge déployée. "
      Seul l’écrasement complet de la capitale pourra obliger la France à capituler. La décision est prise de bombarder Paris en trois vagues successives. Les Français, moins bien commandés, moins organisés, n’opposent qu’une résistance sporadique aux vagues d’invasion. Les bombes sont lâchées de 6000 mètres d’altitude avec un effet redoutable:
      " A la station " Opéra " deux trains bondés se trouvaient arrêtés l’un derrière l’autre. Soudain, tout s’ébranla, au milieu d’un éclair jaune. Les maçonneries s’effondraient avec fracas...; pendant une seconde s’établit un silence de mort, et tout à coup, ce fut un concert atroce de gémissements et de hurlements de douleur. Une bombe de 1000 kg était tombée à 50 mètres de l’entrée. Elle avait éclaté sur le ballast et le déplacement d’air seul avait fait des centaines de victimes. La galerie avait cédé: un entonnoir de 50 mètres de diamètre s’ouvrait béant au milieu du boulevard des Capucines. Les façades de trois maisons s’étaient écroulées dans la rue, les appartements, avec leurs meubles exposés à l’air avaient un aspect hallucinant et un piano demeurait lamentablement suspendu dans le vide ".
      La victoire est totale. Tandis qu’une vague de feu parcourt la capitale foudroyée, le deuxième bombardement  parachève l’oeuvre de mort:
      " Les gens s’échappaient des maisons. On n’entendait qu’un cri " Fuyons cet enfer ". La foule avait envahi les places publiques, les jardins des Tuileries, le Champ – de -Mars. Heureusement peu d’habitants étaient atteints par les gaz. Sans doute, fort peu de bombes asphyxiantes avaient été jetées, à moins que l’échauffement de l’air, par suite des incendies, n’eût activé la ventilation et facilité l’évacuation des gaz. Une bombe de 1000kg. avait fauché un des quatre pieds de la Tour Eiffel, et l’immense armature de fer s’était écroulée s’étendant comme un bras à travers la Seine dans la direction du Trocadéro. "
      Dans le chaos français, des mutineries, des insurrections éclatent. Le communisme international, trop heureux de faire son lit de la déconfiture française en profite pour appeler à  l’insurrection:
      " Le gouvernement s’était enfui, en automobile, à Tours où la Chambre des Députés et le Sénat avaient aussitôt été convoqués en séance de nuit. Un tiers de parlementaires seulement y vint. Les élus communistes n’y assistaient évidemment pas, car ils étaient demeurés à Paris pour organiser le désordre. "
      La marine anglaise, inutile devant la victoire totale remportée par l’aviation, a pu se mettre en embuscade en Méditerranée en vue de  couper les liaisons entre la France et l’Afrique du Nord, attendant que l’Italie , alliée des Anglais, entre à son tour dans la danse. Néanmoins, une contre-attaque française se précisera. Le pays martyr, rassemblant les restes épars de son aviation et toute la puissance de feux de ses engins maritimes, réussit à établir une tête de pont dans le sud de l’Angleterre, pour opérer une percée terrestre. Des canons, des tanks, des soldats débarquent et s’enfoncent en territoire ennemi, vers Londres. Les Amiraux et les Généraux des armées de terre, lors d’un Conseil de guerre houleux à Londres,  s’accablent mutuellement de reproches. Brackeley, olympien, décide seul de régler le problème avec ses escadrilles d’avions G.
      Reprenant l’air, il bombarde la tête de pont française, puis, devant un succès rapide et complet, dans la foulée, il s’attaque aux destroyers, porte-avions, croiseurs français, en les envoyant par le fond. Lors d’un dernier survol à basse altitude, à cause d’une météo exécrable, le G300, avion amiral, est abattu. Brackeley meurt en héros et l’état anglais lui assure des funérailles nationales. La France capitule et cède ses colonies
      La précision documentaire des données, l’adjonction de cartes, le suivi heure par heure des hostilités qui s’ouvrent un 6 juillet et se ferment un 12 juillet, tout annonce ici le déclenchement de la vraie guerre, celle que l’Allemagne mènera contre l’Europe à partir de 1939. Le sentiment de vraisemblance est accentué par l’usage de concepts qui triompheront sur les champs de bataille: rapidité de la guerre-éclair, importance fondamentale de l’aviation, notamment des bombardiers (selon la théorie de Goering), pilonnage des villes pour écraser le moral des habitants, prise en otage des masses humaines.
      Le subterfuge de l’auteur qui met l’Angleterre à la place de l’Allemagne est vite éventé. Ce récit mené tambour battant se lit d’une traite et rend palpable l’idée que certaine fiction cataclysmique reste souvent en - deçà de la réalité historique.

    3. Type: livre Thème: menaces végétales, la cité foudroyée Auteur: Georges ROUVRAY Parution: 1923
      Tisserand, avocat célèbre du tout Paris s’apprête à quitter son bureau pour déjeuner avec son ami Maître Martineau pendant que sa secrétaire mademoiselle Fanny Lebeau tapait une dernière lettre. Sur le boulevard, de légers flocons blancs se déposent sur ses vêtements. Ce sont des graines, emportées par le vent et qui finissent par recouvrir totalement les rues de la capitale. Tisserand, intrigué, poursuit son chemin tandis que des lianes, en tapis verts et serrés, croissent à vitesse accélérée. Sa marche devient pénible et, pris de peur, il assiste à une scène incroyable :
      " Traverser la place en tenant les enfants par la main, il n’y fallait pas songer, car les lianes montaient à mi-jambes des grandes personnes. Une dame même qui avait cherché à s’enfuir elle aussi, avait glissé, était tombée et les herbes terribles s’étaient refermées sur elle, la faisant entièrement disparaître. "
      Rencontrant Martineau en cours de route, ils rebroussent chemin. Les deux hommes  se réfugient au bureau de l’avocat pendant que la végétation, de plus en plus dense, envahit les maisons, étouffant ses occupants sous une chape verte. Avec la secrétaire, ils se blottissent d’abord au grenier puis, au fur et à mesure de l’avance des lianes, épaisses maintenant comme des baobabs, ils se rendent à la cave. Là, ils découvrent des racines asséchées et y mettent le feu :
      " Des caves, le feu gagna rapidement la rue, et, en quelques heures, la végétation qui avait envahi Paris se trouva complètement anéantie. Les morts se comptaient par milliers. La plupart des immeubles ne formaient plus que des amas de ruines. "
      L’alerte fut chaude, aussi subite qu’inexpliquée. Des milliers d’êtres humains avaient péri sans que l’on n’ait jamais su  pourquoi. Mais pour Tisserand ce fut un moment de gloire puisqu’il découvrit l’amour en la  personne de Fanny.
      Une petite nouvelle sans prétention et sans épaisseur psychologique. Bien qu’inédite et oubliée à juste titre, elle est à verser à notre dossier.

    4. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Fritz LEIBER Parution: 1958
      Une misérable petite vieille, souffrante et essouflée, se réveille dans un taudis urbain, sans lumière et sans chaleur. Elle s’habille de ses oripeaux, descend précautionneusement dans la rue encore obscure, aux magasins défoncés, grouillants de créatures angoissantes, tels ces vers luisants :
      « Il y en avait de toutes les couleurs, parmi lesquelles toutefois prédominait le rouge. Ils se déplaçaient en rampant comme des chenilles, mais un peu plus vite. Ils ressemblaient à de vieux tubes de néon (…) Ils rampaient le long des trottoirs, sinuaient à travers la rue (…) Ils étaient également deux ou trois à grouiller le long de ce qui avait probablement été des câbles, qui pendaient au-dessus de la rue.
      Tout en évoluant, les vers faisaient entendre un petit bourdonnement, et les câbles vibraient. »
      Avec difficulté, elle atteint un autre pâté de maisons, grimpe dans un appartement et là, dans la cuisine, s’humidifie longuement la bouche en aspirant les rares gouttes d’eau qui suintent d’un robinet rouillé. Puis elle reprend le chemin du retour, non sans avoir griffonné le message suivant :
      « Chère Evangéline
      J’ai été ravie de recevoir votre message et d’apprendre que vous aussi, enfin, possédiez une ville pour vous toute seule –avec, cela va de soi, des choses qui sont bien à vous. Comment trouvez-vous Louisville depuis la destruction ? Calme et silencieuse, j’espère. Pittsburgh est tellement bruyante ! J’envisage de déménager pour aller à Cincinnati. Savez-vous s’il s’y trouve déjà des habitants ? A vous de tout cœur.    
      Miss Macbeth. »
      Une nouvelle à l’atmosphère surréaliste et onirique qui dessine le tableau d’un environnement chaotique à travers les actions d’un être fragile et sans défense.

    5. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: Christophe LAMBERT Parution: 2003
      La conurbation de Tokyo en 2030.La pollution y est telle que seules les hautes tours émergent d’une brume constante. Les citoyens japonais sont invités à se procurer l’oxygène et l’air nécessaires à la vie dans des boîtes vendues par Yi Yendi corporation. Shu Thi-shida, employé comme informaticien chez Yi Yendi, est très en colère. Jadis, sa femme et son fils sont morts, tué pas la pollution. Etant trop pauvres à l’époque pour se payer les services de Yi Yendi, la firme toute puissante leur a coupé l’énergie et l’accès à l’air pur.
      Aujourd’hui, Shu Tishida a rendez-vous avec Mashimoto, le grand patron qui se fait un point d’honneur d’accueillir personnellement, une fois l’an, chaque employé qui le souhaite. L’informaticien lui rappelle l’existence du dossier « Ogumi » stipulant que l’air pur vendu est additionné d’une drogue, « l’Euthinal polychlorique », destinée à rendre les consommateurs dépendants des services de l’entreprise.
      Mashimoto nie le fait, mais dès le départ de Shu, le fait assassiner. Soulagé d’avoir évité le danger qui risquait de couler l’énorme trust, il ignore que Thishida a rendu le dossier accessible en l’injectant sur les circuits informatiques planétaires par un virus du type « cheval de Troie » inséré dans les circuits de Yi Yendi. Aussi, dès que Mashimoto allume son ordinateur, c’est lui-même qui signe sa perte.
      Un futur proche et monstrueux lié au développement sans freins du libéral-fascisme .

    6. Type: livre Thème: la cité foudroyée, après la Bombe… Auteur: Emilio DE ROSSIGNOLI Parution: 1965
      " H sur Milan " est la description de la vie quotidienne dans une ville sinistrée, Milan en l’occurrence, alors que la bombe thermonucléaire vient d’être lâchée et que l’Europe a été complètement anéantie. Description macabre et sans complaisance des êtres qui survivent au terrible événement durant les quelques jours où ils resteront en vie avant de mourir à leur tour dans les ruines, brûlés par les radiations :
      " Maintenant les survivants sont au nombre de quatre ou cinq. Je vois une grosse femme, avec une robe à pois, elle tient à la main un morceau de fer rouillé. Elle gratte avec acharnement la surface sale d’une colonne restée debout. L’ombre d’un homme est restée sur cette surface comme un calque noir et goudron Elle dispute furieusement cette image à la pierre, arrachant de minuscules lambeaux, sombres, frisés et gluants.
      Elle répète : "Je ne le laisserai pas ici." Elle travaille de la main droite, recueillant dans la main gauche ces copeaux humains. Quelques écailles de réglisse, informes : quatre-vingts kilos d’os et de chair, cinquante ans, une profession, des pensées, des sentiments, des ambitions. Tout cela finit un bel après-midi de juin Pourquoi certains sont-ils vivants et certains morts? Pourquoi est-ce que je marche et que lui est une décalcomanie sur la pierre? Un garçon de café en smoking, un plateau à la main sort par la précaire coulisse formée par un reste de mur de restaurant. Son noeud papillon est de travers et d’énormes déchirures aux genoux laissent voir des mollets maigres et velus. Il porte une cuiller d’argent sur le plateau "  Avec ceci, cela ira mieux, madame", dit-il d’un ton professionnel. Je me mets à rire, la dame me regarde avec haine et tend vers moi son gros bras . Elle a de grands cernes de sueur sous les aisselles. Elle hurle d’une voix aiguë : "Corbeau !" Sa bouche se déforme, révélant les secrets métalliques de sa prothèse dentaire. Un fil de salive coule sur son menton et devient une bave argentée, qui goutte sur la robe à pois. Je continue à rire.
      Cette manière de mourir n’est pas tragique, solennelle, douloureuse, mais seulement ridicule. Sur le parvis, dans un triangle de pavé, resté inexplicablement intact, un enfant de trois ans, assis sur une ombre, en dessine le contour de son petit doigt incertain. Il s’arrête juste un instant pour balbutier " maman ". Les ombres sont partout, j’en vois là-bas sur ce qui reste du mur du bar, alignées comme des soldats. J’en vois sur chaque surface restée debout. J’en vois sur le sol. Elles se sont substituées aux morts dans la lumière du soleil, mais dans l’obscurité des maisons écroulées, sous les poutres, sur les blocs de pierre, sous les briques et le ciment, il y a aussi les vrais morts intacts et sanglants. "
      C’est également une histoire d’amour entre le narrateur, homme d’âge mûr, porte-parole de l’auteur, déjà gagné par la nouvelle morale qui doit régner dorénavant, faite d’égoïsme et de sang,  et Sylvia (appelée Geiger vers la fin) jeune fille de seize ans qui devient son amante pour le peu de temps qu’il lui reste à vivre.
      Le décor est omniprésent avec ses éboulis, ses espaces vitrifiés, ses tunnels de métro effondrés, ses amas de gravas. Les êtres aussi, avec leurs tares atomiques, physiques, psychologiques ou morales. Le désespoir halluciné, la soif intense, les quelques tentatives de reconstruction sociales, le culte de la force, l’ignominie des faibles et la constante recherche de la survie font de ce roman un livre intéressant et un exemple rare de description dans l’immédiateté de l’explosion qui peut se comparer au film de Watkins " la Bombe ".
      Les héros parcourent cet univers délabré en un trajet qui, en quelques jours, les transforme, jusqu’à la mort de Sylvia. Ils pensent tout d’abord à se créer un repaire fortifié, sachant que tout le mal affluera à leur porte. Puis, ils vont à la recherche de l’eau, rationnée et rare, polluée de toute façon.
      D’où leur rencontre avec les "vers", tronçons humains pensant et glissant ou des travestis inquiétants qui scalpent les femmes pour se revêtir de leurs cheveux ainsi que des aveugles qui essayent désespérément de reconquérir leur vie, et, pour finir, un médecin " philanthrope " soignant avec rien des êtres tarés et condamnés.  Nos héros se dirigent de la périphérie vers le centre de la ville pour se procurer une denrée rarissime supposée les guérir, c’est-à-dire des doses "antirad " à base d’iode mais qui finalement ne leur seront d’aucun secours.
      Livre désespéré et désespérant avec la complaisance froide de l’auteur pour les descriptions les plus horribles et les mutilations de tout ordre, " H sur Milan " se situe dans la veine hyper-réaliste du roman apocalyptique.

    7. Type: livre Thème: archéologie du futur, menaces animales Parution: 1923
      « Paris se saborde » ou la chanson cataclysmique dans sa quintessence. A savoir, des « microbes purulents »  qui se tordent « devant les ruines de la place de la Concorde », des « mantes religieuses géantes en rut» qui envahissent la place de l’Arc de Triomphe, un vent qui souffle sur les pierres pendant que des « créatures visqueuses » sortent des "eaux pourries de la Seine", enfin un silence de mort qui fige une capitale pétrifiée pour l’éternité :
      « Détritus de pierres blanchis par le silence
      Avenues d’acier rouillées par l’absence
      Mélange d’asphyxie, ordures de la peur
      Sous les cendres, j’ai vu dormir une fleur.»
      La chanson, fortement référencée, énumère les motifs canoniques du thème cataclysmique. La voix sourde du chanteur, une cadence mélodique répétitive, participent de l’envoûtement.
      Une réussite incontestable  qui n’a pas eu le succès mérité, et, par conséquent,  un disque strictement introuvable.


    8. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Michel PAGEL Parution: 1984
      Un jour, sans que rien ne l’annonce, la France est envahie, piétinée, violée, pénétrée par un agresseur inconnu, au Sud comme au Nord. La mobilisation générale est décrétée d’urgence. Cela ne fait pas l’affaire de six jeunes gens post-adolescents, parmi lesquels le narrateur. Ils décident de déserter sur l’heure pour se diriger vers le Sud, en Ardèche.  En une épopée héroïque et une charge sauvage, dans l’esprit des westerns, ils tuent tous ceux qui feront obstacle à leur avancée : des gendarmes méfiants, des soldats maladroits, des individus ignobles et de gentils enfants. Empruntant divers véhicules, ils se nourrissent sur le terrain, risquant à chaque instant une mort qu’ils attendent. Leur progression est favorisée par l’état de déliquescence du pays.  Leur destin va s’accomplir près d’Aubenas lors du contact fatal avec l’ennemi, mais non sans panache. Jouant aux kamikazes, ils chargent à l’épée et à l’arc, comme dans les films qu’ils aimaient tant. Seulement là, ce n’était pas pour de semblant mais pour de vrai !
      Un bien beau petit récit, adolescent dans son essence et réducteur de par son intrigue - après tout,  la France envahie, ce n’est pas encore la fin du monde ! - car, comme le dit le narrateur page 103, il est inutile de " se boucher les yeux ". Doit-on pour cela se " voiler le nez " devant l’ouvrage ? La question reste ouverte.

    9. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: Adolf SOMMERFELD Parution: 1913
      La France battue, écrasée, mise en pièces, démembrée et rendue soluble dans l’empire allemand, voilà «ce qu’on verra un jour ». La vision de Sommerfeld, crée
      « De l’outre pleine de vent dont a accouché le cerveau de l’officier français (c’est à dire le Commandant De Civrieux), (il n’a) donc pas perçu le moindre souffle. Etait-ce alors le livre de ce Français joint au fromage de roquefort ou bien était-ce bien celui-ci seul dont le parfum fit de (lui) l’émule de la Pythie (…) Il en résulta cet effrayant tableau de la dernière guerre et la chute de la France. »
      Pour lui, la France est entièrement responsable de son sort. Par traîtrise elle avait fait sauter le pacifique croiseur allemand « l’Hirondelle » qui patrouillait innocemment dans les eaux marocaines, ce qui révolta à la fois ses amis de l’Entente Cordiale (Russie et Angleterre), lesquels garderont une prudente neutralité dans le conflit futur, et mortifia dans son ensemble le peuple allemand qui déclara la guerre à sa voisine.
      L’engagement commença mal pour le coq gaulois puisque son front de l’Est, de Thionville jusqu’à Belfort, céda sous la poussée irrésistible des valeureux soldats germaniques. Une ligne irrégulière de front se stabilisa, en attendant que l’armée italienne, magnifique, ayant franchi sans coup férir le col du mont Cenis, occupa le Briançonnais, puis Grenoble  et poussa enfin jusqu’à Grasse.
      Le front maritime, en Méditerranée, se révéla tout aussi catastrophique pour la France qui perdit rapidement le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Les troupes coloniales censées défendre leur patrie fraternisèrent avec les troupes italiennes. Toulon, Marseille ainsi que d’autres places-fortes furent bombardées puis réduites à rien, jusqu’à Montpellier. Les tirailleurs sénégalais sur lesquelles les Français mirent beaucoup d’espoir, capitulèrent vite car:
      «Lorsque le combat a lieu sur une ligne de tir très étendue et à une distance d’au moins 1500 mètres (la technique de la guerre moderne) permet de prévoir la victoire finale. A cette distance, la vue et l’odorat ne jouent aucun rôle et il faut supposer que les soldats qui sont en train de charger et dont la narine est bouchée par la poussière et la fumée de la poudre ne tomberont pas en défaillance devant les exhalaisons malodorantes des Noirs.(sic!) »
      Le lendemain, les Italiens, en entrant dans la ville, s’y livrèrent à un carnage sans précédant :
      «Lorsque, le lendemain, le soleil levant parut sur Montpellier, on eût dit que la ville avait été détruite par un tremblement de terre. Partout des ruines fumantes ; sur les places et dans les rues, des monceaux de cadavres sans sépulture. Même les morts n’avaient pas été laissés en repos»
      L’escadre maritime anéantie, il ne resta à la France que deux corps d’armées : celle du Sud et celle du Nord. L’armée du Sud prit appui sur Lyon. Alors que les Allemands progressent, faisant bouger tout le front de l’Est, une lutte gigantesque s’engagea de Dijon à Châlons, atrocement meurtrière :
      « Comme des grêlons fouettés par la tempête, les myriades de projectiles des mitrailleuses balayent le champ de bataille. Avec le rauque éclat du tonnerre, les canons rugissent leur terrible chant de guerre et crachent infatigablement la mort et la dévastation, le feu et le soufre, à l’horizon lointain, où, décimés et à bout de forces, l’ennemi lutte pour un pouce de terre jusqu’au dernier soupir. »
      Elle s’acheva par la prise de Lyon. Au nord, l’armée française se replie sur Orléans au grand dam des citoyens qui se désolidarisent des militaires. L’approche des troupes ennemies, leur puissance de feu inspirent la terreur :
      «L’immense étendue de ce champ de bataille, le plus affreux de tous ceux que connaît l’histoire du monde, était parsemé de tas de cadavres hauts comme des collines et comme des montagnes. Lentement, les flocons de neige tombaient du ciel gris, en couche toujours plus épaisse, jusqu’au moment où la candide neige blanche étendit à perte de vue son linceul sur les victimes de la guerre… »
      Les morts en masse font vaciller la pusillanime velléité de l’Etat-major français qui se crut autoriser à négocier les conditions de la reddition.Un éclat de rire général teinté de mépris résonna du côté des Prussiens: Orléans leur appartenant déjà, il n’y avait plus rien à négocier !
      Avec la chute de la dernière forteresse s’ouvrit la voie vers Paris. Les centaines de milliers de prisonniers français, la perte quasi-totale de leurs moyens défensifs, n’arrêtèrent cependant pas les Parisiens dans leur folie de s’opposer à l’invasion. Les chefs légitimes de la cité ayant été démis par les idéologues et les anarchistes, ceux-ci, de manière brouillonne, placèrent tous leurs espoirs dans une défense aérienne de la ville, sans tenir compte des armes secrètes allemandes :
      « Presqu’aussitôt le ciel fut obscurci par une sombre armée de monstres qui partaient à grand bruit, dans toutes les directions de la rose des vents et qui, dans la détonation de certains gaz explosifs, laissaient tomber des excréments en forme de boulettes. Ces boulettes se dilataient au fur et à mesure qu’elles s’approchaient du sol, et, au moindre contact, elles éclataient comme des grenades d’artillerie, en répandant autour d’elles une grêle de petits projectiles
      Au premier moment, quelques centaines de soldats furent les victimes de ces bêtes ailées dont l’action, sans être écrasante, n’en aurait pas moins, en fait, été sensible, si les bombes asphyxiantes des Allemands n’étaient pas venues donner le coup de grâce aux pilotes en train de se soulager comme l’on sait. »
      Les Parisiens, d’abord sous le choc, défendront leur capitale, maison après maison, avant d’être vaincus et de subir toute la rigueur prussienne :
      « Mais à peine les soldats s’étaient-ils dispersés dans les places et les rues que, soudain, toutes les fenêtres jusqu’alors tenues fermées et derrière lesquelles étaient cachés les soldats français s’ouvrirent, et il tomba sur le dos des envahisseurs une avalanche de balles. Il en résulta d’abord un effroyable désordre ; beaucoup d’Italiens succombèrent ici sous les coups de la trahison. »
      Le traité de Zurich, auquel se joignirent les autres pays européens, opéra la mise en pièces de la France qui cessa d’exister au profit de l’empire prussien et de l’Italie. Selon l’auteur, cette conclusion s’explique aisément par la décomposition des vertus françaises :
      « Les vices latents qui avaient toujours existé dans la race se déployèrent de plus en plus. Les enfants français devinrent une rareté, l’absinthe s’affirma encore davantage comme la boisson nationale et ici aussi se manifesta l’étrange phénomène que l’on avait déjà pu constater chez les Polonais, à savoir, qu’après la chute d’une nation toute la race penche vers la ruine et devient la proie de la phtisie. »
      D’autre part, l’Allemagne qui a pour elle la probité et l’innocence, s’est trouvée dans l’obligation de défendre sa culture et ses valeurs :
      « La guerre est terrible, mais la peur de la guerre est encore plus terrible. A chacun donc de placer sa guérite devant sa porte, de hérisser son château-fort de bouches à feu et de s’équiper, -de s’équiper, non pas seulement pour la défensive, - ah ! certes, non, - mais pour porter droit devant soi un coup unique qui écrase à jamais l’ennemi héréditaire, -puisque tous les procédés humains n’ont pu venir à bout de la haine et du ressentiment, de l’envie et de l’ambition. »
      Authentique brûlot littéraire et militaire à ranger, au choix, dans la catégorie des uchronies ou des guerres futures, « le Partage de la France » souleva de nombreuses protestations. L’évocation de la lâcheté française et du désastre total – même conjectural- subi par notre pays, fit grincer des dents et appela une réponse cinglante, dans le même esprit, avec la parution en parallèle du « Partage de l’Allemagne ».

    10. Type: livre Thème: épidémies, sociétés post cataclysmiques 2 Auteur: Paul BERA Parution: 1975
      La "Maladie", d’origine cosmique, s’est abattue sur l’espèce humaine et les grands mammifères. En trois jours,  elle a signé leur disparition. Tel est le temps nécessaire avant que les jeunes isolés (les " Quêteurs ") ne meurent s’ils ne trouvent impérativement un Vieux (le " Support ") auprès duquel ils pourront vivre comme " Implants ".Car le virus inconnu est de nature duelle et ne peut exister qu’en une symbiose unique jeune/vieux… Toute autre forme de vie est condamnée dans un délai de trois jours. Un Implant sans Support disparaît et, comme les vieux meurent plus tôt que les jeunes,  de nombreux Implants se transforment en Quêteurs. Cent ans après l’épidémie, il ne subsiste plus de société, ni de vie économique. Seuls des couples isolés Support/Implant survivent tant bien que mal dans un paysage redevenu hostile.
      Laura, une jeune fille, a perdu son Support, Maltus. Elle est près de mourir lorsqu’elle rencontre Phil, un jeune à l’air maladif, qui survit curieusement tout seul, sans Support. Il est originaire d’un " Refuge ", sorte d’enclave protégée, mise en place par un médecin de jadis honoré aujourd’hui sous la dénomination de " Seigneur Berthaudet. " Là, des Implants maladifs comme lui ont survécu. Laura ne peut en croire ses oreilles bien que la présence de Phil lui sauve la vie. Sa deuxième rencontre extraordinaire fut avec Tony, un Support adulte en provenance d’une " Communauté ". Lui aussi connaît les enseignements de Berthaudet. Il est à la recherche d’habitants des Refuges puisque eux seuls peuvent: " Libérer l’adulte, guérir le vieillard, sauver le jeune. "
      La «Communauté», de type scientifique, contrairement aux Refuges, de type religieux, forment l’autre face de la solution trouvée par le génial Berthaudet pour sauver l’espèce humaine. Il avait constaté que les humains affectés par la maladie de la leucémie de type B étaient réfractaires à la Maladie. Donc leur sang, en infectant les jeune Implants les libéraient des Supports tout en les préservant de la mort. L’action de la leucémie avait pourtant l’inquiétant pouvoir de les faire vieillir trop rapidement. Ceci pouvait être contrebalancé par le sang d’un Support, infecté par le virus extraterrestre antinomique du Virus B. Grâce à Tony qui comprit le premier le processus d’enchaînement, Phil put donner son sang à Laura. Par la suite, au sein de la Communauté, c’est Tony qui sauva Laura de la vieillesse en lui donnant à son tour de son sang. Par cela, l’espèce humaine se retrouva enfin libre.
      Une idée originale mise au service d’une intrigue riche en possibilités relationnelles, tel est le roman de Bera qui exploite la voie opposée de celle de Rosny Aîné dans " la Force mystérieuse ".

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