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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Jimmy GUIEU Parution: 1958
      Daniel Burke et Albert Culter, des astronomes, ont découvert un nuage de poussière cosmique qui altère la luminosité des étoiles. Proche de la Terre, ce nuage constitue une grande menace pour notre système solaire qui y plongera immanquablement. Sylvia, la fille de Culter et Daniel, prévoit le pire. Déjà un brouillard ténu se répand dans la haute atmosphère causant des perturbations téléphoniques généralisées. Cette poussière pourrait être mortelle pour des poumons non protégés en provoquant la «siderosis » ou maladie du fer :
      « Je vous décris simplement les symptômes de la Siderosis. Cette dangereuse affection va s’abattre sur le monde et seuls ceux qui auront pu se procurer des masques filtrants pourront l’éviter. Or, vous êtes placée pour le savoir, votre père est l’un des fabricants de ces masques protecteurs. (…) Ceux qui ne pourront protéger leurs poumons en filtrant l’air en permanence verront la Siderosis dégénérer rapidement en tuberculose, puis en cachexie, la phase terminale annonçant une mort horrible. »
      L’unique parade possible serait donc le port de masques filtrants.
      Avec un délai de seulement trois semaines, le couple, rejoint par la jeune Lily, fille d’un industriel, convainc le père de celle-ci, Gene Weston, et son adversaire en affaires, Horace Hubbard, d’en commencer sans tarder la fabrication. Les hommes politiques seront plus longs à être convaincus, surtout le sénateur Drake, qui craint pour sa carrière.
      Au moment où débute à grande échelle la distribution des masques, le nuage a sensiblement progressé avec des conséquences inquiétantes : un soleil voilé, plus rouge et plus chaud, qui attire la poussière par effet gravitationnel et qui augmente de volume :
      « Le soleil s’élevait progressivement dans le jour bistre qui baignait la ville. Mais ce soleil différait sensiblement de l’habituel astre du jour. Son disque, paré naguère de l’éclat de l’or en fusion, prenait l’aspect d’une inquiétante roue de feu. Emergeant peu à peu au-dessus des toits, le globe paraissait à la fois plus brillant – en dépit de l’obscurcissement de l’atmosphère - mais aussi plus rouge. A son équateur, et ce malgré l’aveuglante luminosité, on distinguait des plages sombres.»
      La Terre sera-t-elle détruite ? D’autant plus que le pire reste à venir puisque des « grumeaux » de poussière plus denses s’approchent inexorablement de notre planète. Des effets électriques intenses, l’apparition d’énormes taches solaires, des séismes de plus en plus fréquents, complètent le tableau.
      Burke, invité à une conférence de l’U.A.J. (Union Astronomique Internationale), prévoit que les masques seront insuffisants pour protéger l’humanité contre la hausse des températures ou les raz de marée dévastateurs (On s’en serait douté !).  En attendant, Lily, Daniel, Sylvia et son fiancé Jeff, s’engagent à fond, escortant des trains remplis de pastilles filtrantes ou aidant à la distribution des masques.
      Les effets nocifs en croissance rapide, déstabilisent les sociétés humaines, partout dans le monde. Les suicides augmentent en masse, ainsi que les tuberculoses à sidérose. Le climat s’affole avec des pluies torrentielles en Afrique, de la chaleur torride en  Finlande, suivie par la fonte des glaciers polaires et l’augmentation du niveau des mers :
      « Depuis dix jours, les ténèbres régnaient sur le monde et la température atteignait, au-dehors, 50° C. Il n’aurait su être question de température à l’ombre ou au soleil, ce dernier ayant cessé d’être visible. A peine pouvait-on distinguer dans le ciel rougeâtre un halo pourpre démesuré. La luminosité et la chaleur rayonnante du globe solaire avaient augmenté dans des proportions effrayantes au contact de la masse de poussière du « grumeau » à haute densité. »
      L’instabilité gagne les couches sociales, les malfrats de toute nature, comme ce Freddy Burke, évadé d’un bagne voisin, imposant leurs lois :
      « Le nombre des mécontents augmentait d’heure en heure sur l’ancien et le nouveau continent. En Chine, la populace ignorante dans sa majorité restait calme. Aux Indes également. Tout au plus avait-on enregistré, dans les grandes villes, des incidents provoqués par des agitateurs appartenant à la classe des «évolués ».
      Quant aux nombreux peuples primitifs - quoique parfaitement ignorants des événements – ils subissaient un effroi démentiel : l’assombrissement de l’atmosphère qui, paradoxalement, s’accompagnait d’une augmentation d’éclat du Soleil, les frappait d’une terreur superstitieuse.»
      Malgré tout, les usines continuent à produire des masques,  protégées par l’armée ou la police.
      Dans cette ambiance de fin du monde, Burke et Jeff aménagent en cachette un abri dans les grottes voisines au cas où la vie à l’extérieur deviendrait impossible. Soudain, l’obscurcissement complet de l’atmosphère signale l’arrivée d’un grumeau de poussière. L’augmentation démentielle de la température, suivie de séismes gigantesques font craindre que la Terre ne soit à l’agonie :
      « Dans les mers et les océans hérissés d’épaves, encombrés de milliers de cadavres, des baleines, par centaines, flottaient à la dérive. Mortes asphyxiées, elles ne couleraient que lorsque leur corps se serait rempli d’eau. Leurs amarres rompues, des navires, des paquebots, des pétroliers et des bateaux de tous tonnages et de tous pavillons dérivaient également sur les mers chaudes. (…)
      Quelquefois, des cyclones déversaient des trombes d’eau sur les régions épargnées par les inondations, noyant alors les caves, les égouts et les tunnels de métro où des milliers de familles avaient trouvé refuge.
      Des glissements de terrain, des mers de boue et des fleuves chassés de leur lit parachevaient ensuite l’œuvre destructrice commencée par les autres fléaux. Et la phase optima du cataclysme durait depuis huit jours… »
      Nos amis se dépêchent de gagner leur abri souterrain dans les cavernes au nord de Phoenix (Arizona), en priant pour que le soleil ne se transforme pas en nova.
      Ils y resteront peu de temps. Le système solaire, en se dégageant progressivement du nuage, permettra d’éviter le pire.
      Un « Jimmy Guieu » dans sa veine habituelle, avec ses héros, jeunes et dynamiques, blancs de préférence (les autres n’auront qu’à disparaître) et ses notes scientifiques de bas de page (« authentique ! »), ni meilleur ni pire que les autres.

    2. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: VERNICULUS Parution: 1882
      Après une courte introduction sur la nature des comètes, rocheuses ou gazeuses, et sur leur périodicité ainsi que leur influence sur les sociétés, l’auteur annonce qu’une comète viendra dans la banlieue solaire en 1904 (le roman a été écrit en 1882).
      Découvert par l’astronome Cométard de l’observatoire de Paris, l’astre annoncé jette le trouble dans la population, provoquant la création de la « Commission Internationale  de Berne » dans laquelle siègeront entre autres, des astronomes, (Cométard, Cosmognaute, Orbitson), des mathématiciens (Cosinus), des météorologistes (Ventadouros et Ouragnos) :
      « Mais que sont toutes ces commissions auprès de celle qui fut proposée par l’honorable conseiller de Schaffhouse, qui possédera pendant un temps donné le pouvoir absolu de toute la terre ! Berne, centre du monde pendant un mois ! Administration de savants universels ! Quel beau rêve pour un centralisateur ! Cantons où êtes –vous ? Le vieil ours de Berne debout sur le planisphère, un drapeau à la main, et sur le drapeau encore des ours en sautoir ! Quelle gloire, quel bonheur ! »
      Avec un clin d’œil particulier de l’auteur envers un écrivain de grande stature , il complète le groupe d’étude :
      « Sur la proposition du président Cosmognaute , acclamée par tous ses collègues, le poste de secrétaire en chef fut proposé à M. Jules Verne, écrivain scientifique célèbre de Paris. Malgré son grand âge, cet illustre propagateur de la science voulut bien accepter ces importantes fonctions, pour lesquelles il était si bien qualifié. Aucun savant peut-être ne connaissait sa planète aussi bien que lui, extérieurement et même intérieurement ! »
      Les travaux confirment la nature entièrement gazeuse de cette comète , ce qui constitue un très grand danger pour la Terre:
      « les raies caractéristiques de l’hydrogène et du carbone sont parfaitement déterminées, aucun doute n’est possible ! (…) La comète est un gros volume d’hydrogène carbonné qui va fondre sur la Terre ! Malheureux habitants ! »
      les calculs feront apparaître une conjonction de l’astre vagabond avec notre globe. Dans un délai d’un mois, la terre sera totalement immergée dans une masse de gaz hautement toxique :
      « A partir de 2000 mètres de hauteur, les deux gaz seront mélangés sur une épaisseur qui atteindra 40 kilomètres ; cela donne, pour le grisou, le chiffre : Dix-sept milliards de kilomètres cubes, en chiffre rond !
      Voilà l’ennemi qui menace la terre ! L’épaisseur de la couche d’air pur sera égale dans tout l’hémisphère boréal, mais elle ira en augmentant à partir de l’équateur ves le pôle sud, où elle atteindra une épaisseur de 10 kilomètres pendant le moment d’équilibre. Le point exact où aura lieu le maximum d’épaisseur ne sera pas exactement le pôle sud, mais un point du cercle polaire antarctique, situé au midi de la Nouvelle-Zélande.  En résumé, notre atmosphère prendra la forme d’un œuf dans lequel le jaune central se trouverait très près du petit bout.  La comète a un diamètre quatre fois supérieur à celui de la terre, son volume est donc soixante-quatre fois plus grand. C’est un astre très gros ! Le temps total de l’immersion de la terre dans la masse gazeuse sera de 8 minutes. »
      Des décisions devront être prises très vite, après vérification des calculs par le brave Dr. Ox de Hollande (référence à Jules Verne) qui minimise le danger. Pourtant, la comète arrivant par le nord, l’atmosphère terrestre sera violemment refoulée vers l’hémisphère austral en provoquant des vents violents et des raz de marée :
      « Les côtes de l’hémisphère austral seront inondées au flux, celles du boréal au reflux de l’énorme marée. L’eau se précipitera dans toutes les vallées des fleuves qui arrivent à la mer et remontera leurs barres à plusieurs lieues en amont, en dévastant tout sur leur passage. Plus d’une plaine basse, quoique située au milieu des terres, sera transformée en mer intérieure. »
      Au-dessus de 2000 mètres, la couche d’air sera comprimée selon un facteur trois, puis le mélange détonnant d’hydrogène carboné et d’oxygène terrestre se mettra en place durant huit minutes, jusqu’au départ de la comète hors de l’orbite terrestre. Durant ces huit minutes, la Terre se trouvera en danger de mort, menacée d’exploser à la moindre étincelle.
      La Commission de Berne, au-delà des motions de sauvegarde telles que l’interdiction de toute spéculation en bourse à ce moment-là, énonce les dispositions à prendre par le monde entier, d’interdire toute flamme artificielle et de prévenir toute mise à feu naturelle durant cette très courte période de temps, se réservant de s’inquiéter du cas des orages, le volcanisme  naturel n’étant même pas envisagé. Réguler les réactions humaines pourrait s’avérer plus délicat:
      « A quelles extrémités vont se porter ces humains ?… C’est à faire frémir ! Spectroskof lui-même devint tout pâle en y pensant !
      Pianetti disait avec son accent italien :
      -Maladetta, sers camarades, si nous trouvons des zazérolithes dans la cométa, nous pouvons plier bagaze presto ; fera pas beau sur la terre, les derniers zours, les hommes y deviendront fous !
      -Qu’ils deviennent fous, ajoutait Spectroscof, qui parlait fort bien le français, comme tous les Russes, cela nous serait assez égal, ils le sont déjà beaucoup, mais ils deviendraient enragés, et comme il leur faudra nécessairement des victimes, nous serons les premiers pris. La comète étant un astre et nous des astronomes, c’est à nous la faute, si elle menace la terre, car tout astre est de notre ressort ! (…) Ce raisonnement des savants était logique. Dans toutes les calamités publiques, l’humanité cherche à décharger sa colère sur quelque victime. Autrefois les Juifs étaient des souffre-douleur universels dans les cas d’épidémie et de disette d’argent. Comme il n’est guère possible de les rendre responsables des futurs méfaits de la comète, ce seront les malheureux astronomes qui paieront la carte ! »
      Pour éviter les forts coups de vent, ils conseillent aux individus de se coucher ou de de réfugier sous terre, selon leurs possibilités. Les côtes devront aussi être désertées pour les hauteurs avoisinantes. Les icebergs, détachés de la banquise polaire, constituant un grave danger pour la circulation maritime, la navigation devra impérativement cesser. Enfin, pour éviter la foudre , l’on utilisera l’invention du professeur Ventadouros, le « paragrêle », une tige, qui envoyée dans les nuages à l’aide des ballons réquisitionnés à l’armée, empêchera les éclairs de se former. La plus importante des mesures sera l’interdiction formelle de fumer, de faire sa cuisine au feu, de se chauffer, et de continuer la fabrication des arsenaux militaires, en un mot de rendre inerte tout ce qui serait susceptible de faire éclater le grisou atmosphérique.
      En Russie, un groupe de nihilistes, réunis dans un bar d’apparence honnête autour de demoiselle Katarina (alias l’affreuse anarchiste Dynamita) et  d’Astrolovitz, un jeune savant de l’observatoire de Moscou, autre membre anarchiste influent, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils voient dans l’arrivée de la comète une occasion unique et définitive de régler le problème de la lutte des classes. L’action votée et approuvée par les membres du comité prévoit la montée en ballon de Dynamita et d’Astrolovitz au-dessus de 2000 mètres pour enflammer l’atmosphère terrestre à l’aide d’une bombe au pétrole.
      A  moins de douze jours de l’échéance fatale, la tension extraordinaire n’empêchera pourtant pas certains citoyens d’utiliser le danger à leur profit :
      « Plusieurs magasins, toujours à la poursuite de nouvelles réclames, ont pris pour enseigne : A la fin du monde, prix de faveur !
      L’un d’eux annonce qu’à l’occasion des derniers jours de l’existence terrestre, il vendra à 30% de rabais des articles indispensables à posséder pendant le mauvais moment. C’étaient des sortes de cache-nez, avec régulateurs de pression, permettant de respirer sous une pression quelconque, aussi ajoutait-il dessous : Appareil recommandé par la commission internationale de Berne.
      Un autre a pris pour enseigne : A la comète ! »
      De même, toutes les inventions modernes, téléphone, microphones, phonographes, bateaux qui se modifient en sous-marin en cas de mauvais temps, et surtout dirigeables, seront mis en usage pour observer la situation et prémunir les populations de la catastrophe.
      Les nihilistes,  dans un désir de vengeance,  ont encore pris la décision de prévenir la population moscovite de sa mort prochaine, deux heures avant l’explosion, grâce à un invention étonnante, une affiche dont le texte initial se transforme au bout d’un laps de temps, révélant un second texte d’une toute autre nature, à l’aide d’un système d’encre temporisateur.
      Le ballon d’Astrolovitz est paré, la bombe en place. Sous le prétexte d’observer l’évolution du gaz à 2000 mètres d’altitude, le couple d’anarchistes s’élève dans les airs pendant que, partout à Moscou, est affichée la déclaration suivante :
      « Peuple russe !
      Le comité révolutionnaire, estimant qu’il vaut mieux pour toi disparaître que continuer à vivre dans la servitude, a, dans sa séance du 12 septembre 1904, décrété la fin du monde, utilisant à cet effet le grisou qui entourera la terre pendant le passage de la comète, aujourd’hui, 22 septembre, à 2 heures et quart du jour ! Le frère Pavel Astrolovitz, adjoint supérieur à l’observatoire de Moscou, a été chargé de l’exécution de la sentence, aidé par Dynamita Fougassief. Tel est le motif de leur départ en ballon, auquel tu viens d’assister.
      A 2 heures et quart (longitude de Moscou) la terre sera pulvérisée de nos mains et tes chaînes tomberont pour toujours.
      Sois-nous reconnaissant !
      Le Conseil Supérieur. »
      Dans la panique effrénée qui s’ensuit, le général Bombardicoff avec son aide de camp Obusine, tente la manœuvre de la dernière chance en poursuivant les deux criminels. Vieil officier blanchi sous le harnais, fin aérostatier, au bout d’une longue course-poursuite, il pourra s’approcher de si près des anarchistes qu’il n’a plus qu’à les abattre d’un coup de sabre. Mais en ce jour radieux d’un 22 septembre 1904, la comète aborde la terre. Soudain l’arrivée subit du gaz comprimé provoque des oscillations de la nacelle qui éloignent derechef Bombardicoff  des assassins. Dépité, outré, galvanisé, celui-ci ne voit plus qu’un seul moyen d’en venir à bout : les abattre à coups de canon ! Ce qu’il fit, faisant du même coup sauter la terre :
      « Prompt comme la foudre, sans que le major qui s’élance puisse l’arrêter, il (= Bombardicoff) saisit son sabre par la lame et frappe d’un geste désespéré sur l’amorce du canon…….. qui part !!!
      ….…………..
      Un seul cri, perçant, instantané, atroce, celui de dix-huit cent millions de créatures humaines s’éleva dans l’espace et tout fut fini !
      La terre avait vécu !!!!
      ……………..
      La force cosmique qui retenait les molécules attachées les unes aux autres n’a pu résister à l’explosion des dix-sept milliards (17,000,000, 0000) de kilomètres cubes de grisou !
      …………
      la science avait sauvé la terre.
      La méchanceté humaine développée par l’oppression la condamna.
      Le sabre, toujours digne représentant des plus grandes calamités de notre globe, lui donna le coup fatal.
      Chacun est bien resté dans son rôle jusqu’à la fin !!….. »
      Aujourd’hui encore les autres astres du système solaire peuvent contempler la magnifique masse gazeuse augmentée du poids de tous les atomes terrestres, qui orbite autour du soleil à la place de la terre.
      Ce roman, précurseur des récits de comètes et rempli des idéaux et préjugés de son époque. L’ironie appuyée, l’humour constant, cache à peine la haine de l’auteur envers les mouvements révolutionnaires, responsables directement de la destruction du monde. Hormis quelques longueurs où il passe en revue –comme dans tout bon roman scientifique du siècle- les progrès des sciences, l’intrigue avance lestement rendant la course-poursuite finale digne d’un  film d’aventures. L’ambiance du texte est proche de celle dégagée par une série de cartes postales humoristiques, éditées en 1910 pour saluer l’approche de la comète de Halley.  Cet ouvrage, cité par Versins, est de toute rareté et représente vraisemblablement avec « Olga Romanoff » de Griffith (non traduit) l’une des premières tentatives (avant celle de Flammarion) de se représenter « scientifiquement » les conséquences d’une conjonction cométaires avec la terre aboutissant à sa totale destruction.

    3. Type: livre Thème: fins du monde et fins de l’humanité, menaces végétales Auteur: Joe LANSDALE Parution: 1986
      Le narrateur consigne les faits  dans  un journal intime familièrement appelé "Monjournal". La situation n’est pas brillante. Isolé, avec sa femme Mary, à l’intérieur d’un phare, il attend la mort. Comment en est-il arrivé là?
      Heureux père de famille, amoureux fou de Rae, sa fille adolescente, et de Mary, son épouse-peintre, il travaillait dans le cadre du domaine nucléaire. Ce qui lui a valu d’être sauf lorsque la « MaxiSuper » a été lancée. Il a juste eu le temps de se réfugier au sein du souterrain de la Base, avec sa femme, tandis qu’au-dessus de lui se déchaînaient les feux de l’enfer et que, bien sûr, Rae était pulvérisée.
      Après la décomposition de la mini-société souterraine lui, et quelques compagnons d’infortune sont revenus à la surface, dévastée et méconnaissable. Depuis ce jour, Mary a haï son époux profondément traumatisé et culpabilisé par la responsabilité liée à son engagement professionnel. Ils ont formé dès lors un couple blessé et sado-masochiste. Sa femme  qui dorénavant se refusait à lui, le poursuivait toutes les nuits de sa haine, tatouant sur son dos un portrait de Rae et empêchant, jour après jour, que les lèvres de la plaie ne se suturent :
      « Chaque soir, je dénude impatiemment mon dos à Mary et ses aiguilles. Elle pique en profondeur et je gémis de douleur tandis qu’elle gémit de plaisir et de haine. Elle ajoute de la couleur au motif et travaille avec une précision brutale pour faire ressortir le visage de Rae avec plus de relief. »
      Une douleur subie, acceptée par le narrateur, car c’était tout ce qui lui restait de sa vie d’avant. A l’extérieur, le paysage plat laisse apercevoir des formes de vie mutante. La mer – l’océan Pacifique- s’est retirée au loin,  découvrant une immense zone pélagique sur laquelle se traînent des baleines empoisonnées. Les formes les plus dangereuses s’appellent les « Roses » , ainsi nommée de par l’aspect de leur corolle, une vie végétale carnivore, parasitaire, qui, à l’aide de vrilles, s’insinue dans tout être vivant, se coulant à la place du réseau nerveux et transformant le corps en zombie, en pantin articulé :
      « Au centre de ces corolles palpitait un cerveau noir tout neuf, et une fois de plus des antennes duveteuses sondèrent l’air à la recherche de nourriture et d’aires de reproduction. Des ondes énergétiques jaillirent des cerveaux floraux et fusèrent tout au long des kilomètres de vrilles qui s’étaient nouées à l’intérieur des cadavres, et comme elles avaient remplacé les nerfs, les muscles et les organes vitaux, elles mirent les corps debout. Puis les cadavres orientèrent leur tête fleurie vers les tentes sous lesquelles nous dormions, et ces cadavres enflés, ces cadavres en fleur (encore un petit jeu de mots, monsieur MonJournal) se mirent en marche, impatients de nous rajouter à leur bouquet animé. »
      Déjà, ses derniers amis Jacob, Suzan, Jane ont été atteints et parasités. Il reste donc seul en compagnie de sa femme tortionnaire, rongé par sa culpabilité et ses fantasmes incestueux, isolé au sommet d’un phare dans lequel le couple a trouvé un dernier refuge.Plus pour longtemps, hélas! Les vrilles ont découvert un interstice le long de la porte et, durant son sommeil, transformé Mary. Alors le narrateur sait que c’en est fait de lui. Après avoir consigné ses derniers mots, il ouvre la porte pour que cesse enfin l’enfer :
      « A ce moment-là, je me dresserai et lui présenterai mon dos nu. Les vrilles me cingleront et m’entailleront avant qu’elle puisse m’atteindre, mais je peux le supporter. Je suis habitué à la douleur. Je ferai comme si les épines étaient les aiguilles de Mary. (…) Elle me tiendra pour que les vrilles et la trompe puissent faire leur travail. Et tandis qu’elle me tiendra, je saisirai ses mains délicates, les presserai contre ma poitrine, et nous serons trois une fois de plus, dressés contre monde, et je fermerai les yeux et me délecterai du contact de ses mains douces, si douces, une dernière fois. »
      Une nouvelle originale, cruelle, désespérée qui détonne dans le champ de la science-fiction et dans laquelle l’auteur subvertit le thème de l’irradiation atomique pour en extraire toute l’horreur. Un effet stylistique  particulier contribue à l’envoûtement. Un joyau bien taillé.

    4. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, menaces climatiques Auteur: Marc MINERATH Parution: 1945
      Le célèbre journaliste Florent Vallerin, réputé pour résoudre les énigmes policières, est appelé au secours par la présidence du Conseil. Une catastrophe de taille semble se profiler : la Méditerranée s’assèche sans que l’on puisse attribuer au phénomène une origine naturelle. Quelle est la puissance occulte qui se livre à ce forfait? :
      «Se dire que quelqu’un, quelque part, un esprit infernal, une formation prodigieuse, armée de moyens qui échappent à l’analyse des plus grands savants, s’ingénie à détruire irrémédiablement l’œuvre d’une éternité. Car c’est rien moins que cela qui est recherché : l’assèchement progressif, implacable du bassin méditerranéen. Vous envisagez le résultat d’une telle opération ? La France ruinée, l’empire nord-africain anéanti, l’Espagne mutilée, l’Italie et la Grèce rayées pour ainsi dire de la carte géographique, le Turquie rejetée, exsangue dans les sables de l’Asie mineure.»
      En compagnie du commissaire Fischiani et avec son épouse Berthe, Vallerin se rend à Cap d’Ail. Il y est invité par Sancrisse, le savant responsable de la station marémotrice. Rapidement, le mystère s’éclaircit : qui a assassiné Belsamo, adjoint de Sancrisse et spécialiste en électricité ? Que signifie la prophétie obscure que Vallerin a découverte dans la station, mentionnant « un Taureau au pied d’azur » et une « colonne d’Hercule attaquée par l’armée innombrable des bâtisseurs invisibles » ?
      Le journaliste, grâce à la puissance de ses déductions et après un second meurtre, s’avise que le «Taureau» représente le signe du zodiaque de même nom, soit une période de temps,  et que les « bâtisseurs invisibles » sont des colonies entières de madrépores occupées à édifier une barrière  de corail  du côté de Gibraltar (la colonne d’Hercule) pour empêcher l’approvisionnement en eau de la méditerranée en provenance de l’Atlantique. Ces petites bestioles ne sont pas venues là toutes seules. Elles y ont été attirées, à partir du Gulf-Stream, grâce à une puissante machine électrique mise au point par le coupable et l’assassin, c’est-à-dire… Sancrisse., dont le but inavoué était de fournir une terre d’appoint aux Juifs d’Israël dans leur expansion.
      Un récit policier populaire dont le catastrophisme sert de prétexte  à la résolution d’une énigme. De l’humour et de la distanciation permettent de lire ce texte encore aujourd’hui.

    5. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: Pierre FERREOL Parution: 1891
      Vol. 01. Coq et léopard
      L’affrontement entre la France et l’Angleterre débuta au Sahara. La mise en place d’une voie ferrée vers le Soudan, initiée par la France en la personne du jeune ingénieur Henri Léopold, inquiète l’Angleterre qui craint pour sa suprématie dans la région. Elle délègue un espion performant, Sir John Castlead, pour y mettre fin. Les sabotages répétés de l’Anglais retardent les travaux. Mais grâce à la nouvelle invention de Henri qui permettra de poser les rails de façon ininterrompue, et la volonté du directeur Pierre Corroy,  la voie de chemin de fer progresse malgré tout dans les monts du Hoggar :
      « C’était le train d’avancement, c’est à dire celui qui devait servir à la construction et marcher toujours en tête. Le bataillon de sapeurs qui allait être chargé de poser la voie, avec l’aide de travailleurs nègres ou arabes, n’avait pas d’autre logis. Par précaution contre une attaque de nomades, la locomotive, blindée par des plaques de tôle qui défiaient les balles, était placée au milieu du train. En avant et en arrière se trouvaient les wagons des officiers et de la troupe, installés pour servir de dortoirs, de salles à manger et de cuisines. Chaque wagon avait une grande longueur et était porté sur deux trucs (sic) à quatre roues, - ce que les Américains appellent des boggies. – Les troupes trouvaient là, en définitive, une véritable caserne ambulante, toujours à proximité du chantier. »
      L’étape prochaine sera la bourgade d’Asioulet où déjà notre espion, rejoint par son compatriote Will Murray, prépare une contre-offensive. Subvertissant les Touaregs, les deux hommes les lancent à l’assaut des Français pendant qu’à Asioulet, Castlead met le feu aux puits de pétrole :
      « L’établissement du chemin de fer avait, en effet, tout d’abord été contrecarré par les nomades, qui ne voyaient pas sans crainte cette invasion. Mais la Compagnie avait formé une milice solide qui s’était mise à battre l’estrade autour de la ligne. Après avoir été complètement défaits en plusieurs circonstances, les Hoggars jugèrent qu’il y a avait plus de profits à tirer de notre amitié que d’une lutte plus longue et cessèrent dès lors toute hostilité. »
      L’énorme incendie qui s’ensuivra procurera le délai nécessaire aux deux Anglais pour revendiquer comme possessions de la reine le parcours à venir où obligatoirement devront passer les rails. La vaillance du jeune lieutenant Solignon qui accompagne Corroy assainira la situation. Il pénétrera lestement dans les terrains de sa Majesté et capturera Castlead et Murray.
      Les travaux ferroviaires débouchant près du lac Tchad, les deux espions qui ont repris leur liberté, complotent encore auprès des tribus nègres, en les poussant à s’opposer aux Français. L’énergie de Corroy qui s’appuie sur la légitimité des rois nègres, éliminera les derniers obstacles. La Transaharienne a vu le jour, à l’avantage des Français. Jamais pourtant l’Angleterre ne pardonnera l’invasion des territoires annexés par Castlead, ce qui sera à l’origine de la guerre entre les deux Etats pour la « prise de Londres. »

    6. Type: livre Thème: menaces telluriques Auteur: Jean ANOUILH Parution: 1939
      Le narrateur, quittant son ami Robonal, rentre chez lui, boulevard St-Germain. Après plusieurs chutes inexpliquées, il se rend compte soudainement que ses deux pieds ont disparu. Sa femme, qu’il appelle à son aide, ne semble pas surprise de son état, se plaint elle-même d’une hernie et lui déclare que  Léonie , leur bonne, (qu’il ne connaît pas) viendra le secourir. Le lendemain seulement, il sera impliqué dans un accident de la circulation et perdra ses deux jambes. Robonal, après plusieurs mois et après avoir discuté avec Mauvette de l’étrangeté de son état, lui présente une hypothèse acceptable rationnellement : la distorsion dans la chronologie des événements dont Mauvette a été l’épicentre, ne peut que contaminer l’univers entier. Un jour prochain, la chronologie renouera avec sa logique et, à cet instant, une perturbation temporelle maximale défera l’univers. C’est donc Mauvette, à son corps défendant, qui sera la cause de la fin du monde.
      Une nouvelle surréaliste, étrange, qui émet pour la première fois en littérature, la théorie du chaos.

    7. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Serge BRUSSOLO Parution: 1988
      Dan, le commercial navigant, a des ennuis avec sa cargaison durant la traversée de l’espace intersidéral. Des réparations l’obligent à relâcher sur l’astéroïde AMH-435,  à l’écart de toute route commerciale. Une surface entièrement gelée, une transparence parfaite, des blizzards intenses lui font regretter la terre qu’il regagne quelques semaines plus tard remportant de son escale improvisée quelques copeaux d’une glace… qui ne fond pas. D’une dureté à toute épreuve, d’une eau parfaite, ces copeaux s’apparentent aux diamants. C’est en tout cas le prix exorbitant que d’autres négociants acceptent de payer pour les acquérir.  Dan devient riche. Il s’installe comme diamantaire, gardant par devers lui certains de ces copeaux, sans se douter qu’ils vont être à l’origine de la fin du monde. Comme des entités vivantes, les pierres extraterrestres tentent de rétablir à leur profit un équilibre rompu. Agissant  en catalyseurs, elles transforment l’environnement selon trois modes successifs.
      Le premier est l’instauration d’un froid intense : tout acheteur qui porte l’une de ces pierres  meurt gelé en plein été. Le deuxième est l’invisibilité : paysages, fleurs et arbres disparaissent de la vue parce que parfaitement transparents. Puis c’est le tour des rues, des maisons, des voitures, Telle une épidémie, le mal se répand contraignant les hommes à s’adapter à ce nouvel environnement. Guidées par des aveugles pour éviter les obstacles, incapables de monter dans des tours d’habitation, de procéder à des échanges commerciaux, les sociétés se défont. Le troisième mode provoquera la fin certaine de l’humanité. La nature, en proie à une dissolution universelle se transforme en eau : tout support solide disparaîtra. Dan est le seul à avoir compris le processus puisqu’il en est le responsable. Il sait que les éléments organiques ne sont pas affectés par les pierres extraterrestres. Il construira donc une arche en cousant des peaux d’animaux pour atteindre les banquises du nord,  seuls éléments stables au sein d’une planète liquide.

    8. Type: livre Thème: le dernier homme, invasions extraterrestres Auteur: Fredric BROWN Parution: 1954
      " Le dernier homme sur la terre était assis dans une pièce. Il y eut un coup à la porte… "
      Toc, toc, qui est là? Mais c’est  Toto le Zan, l’un de ces ET qui ont éradiqué toute vie sur Terre, gardant comme reliques dans un zoo trois cents animaux, dont l’honorable professeur Walter Phelan, le dernier homme.
      Une résurrection de l’espèce humaine est-elle possible? Oui, à condition que ce soit Grace Evans, la dernière femme, peu encline à jouer le rôle d’Eve, qui frappe à la porte.
      Encore faudrait-il que les Zan  connaissent la physiologie humaine, ou qu’ils s’en aillent. Ce qu’ils font, lorsqu’ils constatent qu’ils sont mortels, ayant été mordus par le serpent à sonnette qu’ils avaient adopté comme mascotte, ignorants qu’ils étaient de sa dangerosité.
      Une charge d’horreur en concentré, un raccourci saisissant de la problématique du survivant et une réflexion sur le thème qui a beaucoup inspiré Andrevon.

    9. Type: livre Thème: menaces telluriques Auteur: Jacques GOIMARD Parution: 1985
      contient les nouvelles :

    10. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, menaces et guerres nucléaires Auteur: Léopold MASSIERA Parution: 1955
      Warner Ohberg, en cette année 2028,  se présente comme l’archétype du savant incompris. Son projet d’assécher partiellement les océans afin d’augmenter les surfaces cultivables a été rejeté par les représentants mondiaux réunis en conclave. Il en conçoit une terrible amertume et jure de se venger en détruisant l’humanité. Terré en son manoir de Trondhjem en Norvège, en compagnie de sa fille Christine et de son gendre  Georges Landgré, il envisage d’éventrer le fond des océans  par une série de bombes atomiques. Ses enfants, horrifiés, le dénoncent. Déjouant leur surveillance, Ohberg se livre avec délectation à sa vengeance en faisant exploser ses bombes qui dévasteront la terre entière. Il y perdra sa vie mais le jeune couple fuira le cataclysme universel en partant pour la planète Mars, espérant y fonder une humanité meilleure.
      Une petite nouvelle sans prétention appartenant à la littérature populaire par un écrivain très à l’aise en ce domaine.

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