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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: la cité foudroyée, savants fous et maîtres du monde Auteur: Charles M. PIERRE-PAIN Parution: 1936
      Hector Gansen, savant atomiste, rencontre un ancien camarade de classe Mignot, devenu clochard. Pris de pitié en face de l’infortune, il lui offre à manger et imprudemment lui dévoile les secrets qu’il a arrachés à l’atome, c’est-à-dire la possibilité de transmuter les éléments, de les rendre plus lourds ou plus légers, de les faire exploser en une déflagration  inimaginable. Mignot, qui est une franche crapule, assassine Gansen et lui vole ses inventions. Quelque temps après, Paris est menacé par un chantage: des tonnes d’or devront être livrées sinon la ville sera détruite quartier par quartier et, pour montrer qu’il ne s’agit pas d’une plaisanterie, le quartier de l’Opéra saute, entraînant ruines et destructions:
      " Un homme se jeta contre la voiture, bosselant le capot de ses poings, hurlant des paroles insensées. Une femme filait, les yeux exorbités, muette, serrant entre ses bras le cadavre d’un enfant sans tête. (...) Un gros camion poudré de ciment grondait, patinant dans une mare de sang, n’arrivant pas à démarrer avec son chargement de cadavres. (...) Parfois, de grands pans de murailles perdaient un équilibre que l’horrible secousse avait fait instable et s’effondraient unissant dans le même écrasement les blessés à l’agonie et ceux qui venaient leur apporter le secours de leur courage et de leurs mains. "
      Roland, le fils de Gansen, est décidé à tirer l’affaire au clair. Il poursuit le  " fusoïde ", une sorte de dirigeable, qui vient chercher l’or entreposé sur une piste de l’aérodrome du Bourget, en vain, car il perd la trace des ennemis de l’humanité. Entre temps, Berlin, Londres puis Moscou ont été frappées à leur tour. Une bonne nouvelle arrive aux oreilles de Roland et de Jackie, sa petite femme adorée: on aurait retrouvé la trace des bandits en Afrique, à St Louis du Sénégal, puis à Abidjan.
      Aussitôt dit, aussitôt fait, Roland et Jackie, officiellement chargés de l’affaire, se rendent en Afrique. Lors d’une rixe dans une boîte de nuit, Roland est enlevé par ses ennemis. Jackie, avec le capitaine Lagrange, et en compagnie d’une troupe de tirailleurs sénégalais, s’engagent à leurs trousses à travers l’impraticable forêt vierge.
      Bien que les Noirs soient " tous (des) coquins couleur de cirage (qui) se réclament hautement de la qualité de citoyens français et empoisonnent notre administration de réclamations et de plats quémandages. ",  ils ont l’avantage de tous se faire tuer pour la France lorsque le groupe est attaqué par des Yacoubas féroces et anthropophages, à la solde des assassins. Seule Jackie survivra pour finir par rejoindre Roland retenu captif dans une grotte, repaire de Mignot et de ses acolytes.Réussissant à s’emparer de l’appareil à " alourdir " les métaux, Roland finira par avoir le dessus en faisant s’effondrer sur les infâmes brigands les tonnes d’or subtilisées et " alourdies ".
      Enfin, grâce au "fusoïde", ils rejoindront la civilisation. Convaincus que le redoutable appareil ne pourra qu’ "assassiner les peuples ", ils décident de le faire disparaître à jamais, en le coulant. Enfin un bon geste!
      Un récit dans la veine de la littérature populaire, au style vif, jouant avec les poncifs du "savant fou", tels qu’ils apparaissent dans les aventures de "Flash Gordon". On y relève aussi de la xénophobie, du racisme et de la haine. Un roman qui, bien qu’emblématique du genre, ne mérite aucune résurrection littéraire.

    2. Type: livre Thème: après la Bombe... Auteur: Philippe RENFORD Parution: 1997
      La Terre, deux siècles après une guerre atomique totale. Des satellites de mort, planent immobiles au-dessus de rares cités encore habitées sous des dômes protecteurs,  traquant toute vie humaine. L’homme, ayant quasiment disparu de la surface de la planète, les plantes ont  survécu en modifiant leurs structures internes, se transformant en êtres mi-végétaux  mi-animaux. Les " Pieds-de-feu " se défendent contre les rayons mortels en croisant leurs épines monstrueuses en un dais protecteur au-dessus d’eux ; d’autres  se nourrissent d’animaux en les attrapant dans leurs pièges gluants.
      C’est dans ce décor extraordinaire que quatre individus venus de l’espace,  où les satellites qui subsistent contiennent encore une humanité évoluée, tenteront de gagner l’une des cités épargnées: StevAndr, télépathe capable d’accélérer à volonté son temps physiologique, composé de deux entités; Ina la douce mais psychopathe mortifère; Raâ, le pilote, qui sera transformé en légume vivant au sein d’une plante-mère.Tous les quatre, des mutants, relèvent de manipulations génétiques douteuses qui avaient pour objet d’acclimater les hommes à ce nouvel environnement hostile et radioactif. N’ayant pas répondu aux espoirs des généticiens, les " monstres de laboratoire " inspirèrent de la crainte aux derniers humains normaux qui envisagèrent  un programme complet d’éradication. C’est pour échapper à leur sort que les quatre amis se sont évadés de leur enfer mécanisé pour d’affronter une jungle terrestre démente et ses dernières cités hostiles.  
      Chacun d’entre eux y connaîtra un sort différent. Andr périra carbonisé mais son esprit se réfugiera dans celui de Steve (d’où StevAndr). Inna, blessée, sera recueillie et soignée au sein d’une cité. Raâ connaîtra le sort de l’esclave docile d’une plante-sac, amoureuse et vampire. Avec Kaâ, un mutant terrestre, StevAndr gagne(nt) la Cité pour délivrer Inna, en détruisant tout du même coup.
      Un récit qui n’est pas sans rappeler " le Monde Vert " de Brian Aldiss ainsi que la nouvelle " Ouvre-moi ô ma sœur " parue jadis dans la revue " Fiction ".  L’action y est enlevée, le style alerte, mais il n’y a rien de neuf dans cette oeuvre réduite à une intrigue minimale

    3. Type: livre Thème: invasions d’insectes Auteur: Thomas CRYDE Parution: 1969
      Vol. 01 : La Nuit des insectes , Fleuve Noir éd., 1984, coll. " Anticipation " N°1336,  1 vol. broché, in-12 ème ,   182 pp. couverture illustrée. roman d’expression française
      1ère  parution : 1984
      Et si vraiment les insectes avaient la taille d’un chien, d’un mouton, d’une chèvre ? … C’est ce que découvre Jacques Rampal , entomologiste, et  Viviane, son assistante. Ce n’est pas tout à fait par hasard puisqu’ils travaillent– à leur corps défendant– sous les ordres de l’autorité militaire à l’utilisation des insectes comme arme biologique ultime.  Les résultats obtenus par les armées du monde entier - car cette préoccupation est largement partagée par les militaires de tous bords – dépassent toutes les espérances. Non seulement les insectes, lucanes, cicadeles, mantes religieuses, etc., soumis à un bombardement radioactif, se sont multipliés, non seulement ils sont porteurs de virus multiples, mais encore ceux de la deuxième génération se sont transformés en dangereux géants… intelligents, semble-t-il!Ouvrant leurs cages, submergeant le laboratoire par leur nombre, ils investissent l’arrière-pays où se situe l’action ; ils tuent, déchirent, mastiquent, forent dans les chairs des bêtes et des humains :
      "Par la fenêtre de la cuisine, il observa la campagne environnante, une folle envie de meurtre dans le regard. Mais ce qu’il distingua le cloua au rebord de pierre. Toute la prairie devant la maison était couverte d’insectes gros comme la cuisse. Ils avaient dû être surpris par l’orage et ressortaient maintenant du couvert des arbres. Un bourdonnement terrifiant montait vers lui, avec la force d’une musique hypnotique. Il s’appuya au carreau. Les pâles rayons de la lune faisaient briller les armures cornées comme celles d’une immense armée. Les insectes formaient un tapis hideux, ininterrompu, qui s’écoulait avec lenteur et puissance hors de la forêt. "
      Jacques et Viviane prendront la fuite dans leur voiture fatiguée,  et, en une nuit hallucinante, traqués par divers insectes, ils échapperont à la catastrophe de peu. Un orage démentiel, des sous-bois hantés par la mort, le passage d’un torrent en furie, la mort de Juliette, la sœur de Jacques livrée aux lucanes , le sang des insectes écrasés qui s’accumule sur le pare-brise, l’arrêt progressif du moteur et l’éclatement d’un pneu, rendront l’échappée hasardeuse. Abordant la grand’route, ils aperçoivent des milliers d’insectes géants qui y déambulent. :
      " Ils traversèrent un bosquet de bouleaux sans le voir, épiant la route. Soudain,  ils furent là ! Aussi loin que les phares portaient, la campagne était couverte par les corps brillants des insectes. Les carapaces épousaient le moindre relief, gommant tout le paysage sous une masse informe et luisante. Il y avait plusieurs milliers de créatures immondes qui se chevauchaient, se battaient, se déchiraient en hurlant. Certaines avançaient, d’autres reculaient, dans un désordre indescriptible, parfois grimpant sur les troncs des arbres, parfois sautant sur plusieurs mètres et retombant les unes sur les autres, engloutis immédiatement par le nombre. "
      Ils devront la vie sauve à une équipe de nettoyeurs humains armés de lance flammes. Mais le pire reste à venir : l’inquiétant Dr Moret qui les soigne semble être à la solde des insectes intelligents. Que leur réserve l’avenir ?
      Un récit jouant sur l’horreur viscérale qu’éprouve l’être humain envers des insectes représentatifs de " l’inquiétante étrangeté " décrite par Freud. Centrée sur l’unité de temps, de lieu et d’action – les trois critères de la tragédie classique -  l’intrigue gagne en densité en dépit d’un style parfois bien léger .
      Vol.02: Osmose, Fleuve Noir éd., 1985, coll. "Anticipation " N°1356,  1 vol. broché,  188 pp., in-12 ème .couverture illustrée. roman d’expression française.
      1ère  parution : 1985
      Les insectes, avec l’aide des militaires, ont pris le pouvoir et font régner sur le monde une chape de plomb. Jacques et Viviane résistent,  en compagnie d’un couple, Rey et Martina. Mal leur en prend. Martina et Viviane seront enlevées, Rey disparaît et Jacques se retrouve seul, en fuite, poursuivi par des insectes géants qui en veulent à sa vie. Il aboutira dans une espèce d’immense termitière  creusée sous la montagne, où il découvrira des monceaux de cadavres servant de nourriture et de berceaux aux jeunes insectes, ainsi que le bon docteur Streit entièrement inféodé aux conquérants. Celui-ci a besoin des compétences de Jacques. Il lui explique qu’un nouvel ordre mondial va naître, qu’il est en train de créer un super-mutant, un mutant de la deuxième génération,  qui aura l’adaptabilité des humains et la force des insectes. Le processus est déjà en route.
      Jacques le découvrira de ses propres yeux en apercevant Martina se faire féconder par un homme - insecte monstrueux. Ayant retrouvé Viviane et Rey, prisonniers comme lui dans la termitière, il tente de s’enfuir avec eux. Rey, bouleversé par la mort de Martina et sous la pression des événements, joue le rôle du traître. Il entraîne le couple vers le centre de la termitière, tout près de la reine, situation dont ils ne parviendront à s’extraire qu’avec beaucoup de difficultés. Et encore ne seront-ils définitivement sauvés que lorsque la résistance viendra à leur secours. Car des hommes ont pris le maquis et se sont organisés…
      Vol.03 : La Semaine carnivore, Fleuve Noir éd., 1985, coll. " Anticipation " N°1415,  1 vol. broché, in-12 ème ,  186 pp. couverture illustrée par Tim White. roman d’expression française.
      1ère  parution : 1985
      Soixante ans ont passé depuis l’instauration de la nouvelle société hybride. Les mutants, assis sur la force des insectes géants, dominent une nation décrépite et misérable. Le gouverneur mutant Joseph Djougach (Djougatchvili ?) mène le pays et souhaite ne pas jouer l’alternance en rendant le pouvoir aux conseillers purement humains, contrairement à Warwick qui souhaite le conquérir. Une sombre machination opérée par quatre terroristes, au Q.I. proche du zéro, décidera de l’avenir.
      Dreamers, le peintre-poète asocial est entraîné à son corps défendant dans l’action. Il recherche la fille du professeur Breitz, Sophia, pour lui expliquer que de nombreuses plantes carnivores ont disparu du laboratoire de son papa et que l’une d’elle, une dionée géante a provoqué la mort de Morna, la fille de Djougach.Dreamers fera la connaissance de Cordelli, l’un des terroristes, qui le hait d’emblée, de Paxton, un paquet de muscles, et de l’égérie de la bande, Mathilde. D’un commun accord,  les comparses décident qu’il sera le poseur d’une bombe végétale (des plantes carnivores) destinée à éliminer les conseillers mutants lors du cortège funéraire de Morna. Mais rien ne se passe comme prévu. Cordelli, qui trahit la bande au profit des mutants, mourra à moitié digéré par une plante carnivore géante. Warwick, informé de l’attentat, laissera faire à son profit. Paxton et Mathilde seront tués par Dreamers qui n’aime pas qu’on torture Sophia. Et la société mutante continuera sur sa lancée…
      Une tempête dans un verre d’eau. De petits personnages, une intrigue rabougrie, des dialogues d’une nullité confondante, ce troisième épisode du cycle se perd dans l’insignifiant. Heureusement, c’est aussi le dernier.

    4. Type: livre Thème: archéologie du futur, Adam et Eve revisités Auteur: Germaine PELLETAN Parution: 1950
      Jean, fatigué de la vie, est prêt à se soumettre à une expérience risquée qui a lieu à New York en 1967. Il s’agit de se faire momifier en quelque sorte, pour être projeté dans le futur, soit en 21950. Aussitôt dit, aussitôt fait.
      Joah est un membre à part dans la tribu primitive qui hante les abords sylvestres d’un très ancien lieu nommé New York. Il ne sait d’où il vient et son existence même lui semble floue. On l’a trouvé jadis dans une  pyramide. Amoureux d’Erica et ami de Land, il est craint par les autres qui le considèrent comme étrange.
      Une découverte fortuite faite par Land dans une crypte sise sous la pyramide réveille soudainement la mémoire de Joah / Jean. Il se rappelle  sa momification, sa vie antérieure, et reconnaît les objets réunis autour de lui à son intention.
      Ce qui lui inspire le sens de sa nouvelle mission : réinstaller  l’humanité dans une nouvelle gloire, loin de la sauvagerie. Il arrive à convaincre des jeunes gens pour qu’ils appareillent avec lui sur une caravelle, à se risquer au-delà des mers à fin de  vérifier si l’existence de Paris ne brille pas encore d’un haut niveau de civilisation.
      Après quelques péripéties, ils débarquent dans la baie de Saint-Cloud (proche de Paris à cause d’une submersion généralisée des continents) et visitent une ville en ruines :
      " Ils passèrent dans l’ancienne capitale française une semaine entière. (…) Les immenses gares se voyaient encore, à demi - écroulées ; des tronçons de rails rouillés, tordus, laissaient deviner que jadis, le trafic ferroviaire fut l’un des plus importants du monde. Ce n’était plus maintenant que le refuge des grandes chauves-souris et de porcs sauvages qui venaient y gîter. Des broussailles, des bouquets de ronces et de troènes poussaient à travers les éboulis, qu’ils enjambaient avec précaution. La Tour Eiffel, miracle ! comme si Paris ne devait jamais mourir, était encore debout, mais dans quel état ! Telle quelle était, elle signalait encore que là, la Ville Lumière fut. "
      Mais de trésors culturels, Paris en regorge. Joah/Jean en est émerveillé et retourne dans sa tribu new-yorkaise résolu à lui faire accomplir un pas de géant vers la science, ne doutant un seul instant que son ami et chef  Monrouti ne soit d’accord avec lui.
      Sa surprise est d’autant plus intense quand il apprend qu’il sera jugé, mis à mort comme ferment dangereux capable de déstabiliser grandement une société qui s’accommode fort bien de sa primitivité. Le destin de Jean sera finalement commué en bannissement et, une nouvelle fois, il s’embarquera en compagnie d’Erica, sa compagne,  à destination de Paris pour y fonder dans la solitude, la civilisation technologique dont il rêve.
      Une nouvelle qui émerge du  domaine de la littérature populaire de l’après-guerre. Une intrigue fortement argumentée et surtout une vision écologiste avant l’heure font de ce petit roman un petit objet littéraire  méconnu.

    5. Type: livre Thème: guerres futures 1, péril jaune et guerre des races, menaces idéologiques Auteur: Philippe RANDA Parution: 1987
      Le dénigrement systématique des valeurs traditionnelles lié à l’immigration et à la faiblesse d’une démocratie exsangue, le relâchement des moeurs et la lâcheté des dirigeants provoquent la faillite de l’Occident et l’apparition du " Sida foudroyant ", une maladie mortelle qui décime les villes et les campagnes :
      " Le nombre de séropositifs a augmenté dans toutes les couches de la société. La psychose a gagné tous les pays lorsque la première centaine de milliers de morts à travers le monde est comptabilisée, trois mois à peine après la fin du conflit militaire. Alors que tout l’Occident commence à faiblir économiquement, que des impôts supplémentaires sont levés pour financer le surcoût hospitalier, le nombre de sidaïques augmente dans de telles proportions que l’on vient de reparler de créer des sidatoriums. Immédiatement, les associations humanistes, au nom des Droits de l’Homme, se sont opposées à cette mesure, tout autant qu’à celle du dépistage automatique aux frontières. "
      En quelques mois, tout est consommé. La société civile s’est effondrée et les immigrés essentiellement musulmans revendiquent un pouvoir laissé vacant. S’installant sur un front fortifié en Provence sous l’autorité du cheik Akim, les anciens Beurs constituent une armée forte de plus de 15 000 hommes, prêts à envahir les restes d’une Europe exsangue. Heureusement, des hommes de courage et prévoyants qui incarnent encore les vrais idéaux européens, selon l’auteur, c’est-à-dire l’idée de prééminence de la race blanche et sa supériorité intellectuelle, ont compris longtemps que l’égalitarisme était un leurre.
      Pierre Vallère, Tancrède le Beuve, Thibaut Guddard et Emmanuel Chanost anticipèrent la décomposition sociale en établissant en diverses parties de l’Europe (Suisse, Jura, Bretagne,…) ,des bases secrètes qui serviront de viviers à une renaissance souhaitée. Là, de vrais patriotes seront éduqués  en attendant des jours meilleurs sous la haute surveillance de Tancrède Le Beuve.  Plutôt que de laisser faire le hasard en ce qui concerne l’émergence d’un chef charismatique, Le Beuve le suscite par des parents-porteurs. Cela lui est d’autant plus facile qu’il est doué de capacités psy, en connection spirituelle avec les anciens Celtes : le jeune Gauthier, le fils des Grubarson sera considéré comme un authentique descendant du roi Arthur. En lui se conjugueront savoir et volonté. Tancrède, caché dans le château de la "Vouivre" dirige son éducation par imprégnation " in utero " :
      « Nous devons, déclarait André Grubarson à la création du PNE, retourner à des temps spartiates, guidés par des chefs rudes et intraitables, sans compromissions et sans flétrissures. Bousculant un régime taré, sceptique, vidé d’idéal, la génération nouvelle doit imposer au plus tôt au pays son honnêteté et son intransigeance. "(…)
      Le christianisme n’a pas été un progrès moral, bien au contraire. Il aurait fallu continuer, développer l’acquis gréco-romain. Le christianisme, par ses origines sémites, a reculé d’autant l’avènement d’une Civilisation définitive.  Le christianisme, c’est la page la plus sombre de l’histoire de l’humanité, la réaction suprême de la " brute " sur le véritable civilisé. Une preuve de la supériorité du paganisme, c’est sa renaissance, aujourd’hui, au-delà de vingt siècles de christianisme, de son obscurantisme, et de ses superstitions humiliantes. Pour reconstruire, nous devrons nous souvenir de Rome et d’Athènes, y rechercher les fondements de notre nouvel édifice moral. "
      Gauthier grandira en un monde difficile et sauvage, un nouveau moyen âge où la France est livrée à la barbarie de bandes de pillards. Sa première mission consistera à débarrasser son pays des vauriens qui le parasitent et qui rendent impossible le véritable combat, celui de Gauthier contre Cheik Akim, dont l’enjeu est la sauvegarde de l’Occident. La première bande de truands, celle de Lucas, est éliminée, suivie de près par celle de Manfunkel, un ancien chef de guerre.
      Les troupes de Gauthier s’étoffent bien que toujours numériquement inférieures à celles des Arabes. Une aide précieuse pour les Blancs consistera en la réactivation de la centrale nucléaire de Rouen, toujours opérationnelle, mais dont le fonctionnement exige un logiciel de décryptage. Le programme informatique, volé avant la catastrophe sociale, a abouti, par diverses voies, en la possession du grand-père de Cheik Akim, ancien éboueur parisien. L’expédition de récupération du logiciel est couronnée de succès et accroît l’indépendance énergétique des guerriers blancs. Cheik Akim, irrité par les différents coups de mains des Européens, se décide enfin, avec l’appui de ses 15 000 hommes, à crever l’abcès.
      Entre temps, des renforts inattendus en provenance de Baja, en Hongrie, apportent un nouveau soutien logistique à Gauthier ; avec deux hélicoptères de transports de troupes remis en état, la délégation hongroise est conduite par la jeune Anastasia –future femme de Gauthier- à la recherche de son frère, esclave des beurs. Tout est donc en place pour la confrontation finale qui aura lieu à Poitiers, là où Charles Martel arrêta les Arabes en 732.Leur chant de ralliement ne laisse planer aucun doute :
      " Nous sommes la jeune Europe
      Nous sommes les gens de l’avenir,
      Nous conquérons l’Europe,
      Nous combattons pour la bonne cause
      Pour l’Europe aux Européens
      Pas pour l’Europe aux Africains.
      Nous sommes nés dans la souffrance,
      et nous voulons vaincre ou mourir,
      Prenez garde à la jeune Garde,
      Vous les pourris, tous les mêmes et les tarés, et les tarés
      Prenez garde à la Jeune Garde.
      C’est la lutte nationale qui commence
      Et qui sera victorieuse demain
      C’est le grand nettoyage de la France
      La grande revanche pour les Européens.
      Prenez garde, prenez garde,
      V’la la Jeune Garde. "
      Cheik Akim est sûr de sa victoire : n’a-t-il pas le nombre pour lui ? A marche forcée, il se dirige vers le nord. Gauthier, de son côté, met dans la balance sa science de la guerre.  En véritable empereur, il confie à Edmond, son quasi-frère, le commandement de "l’armée régulière", appuyée par les hélicoptères. D’autre part, des pourparlers engagés avec  l’opposant du Cheik, Walid El Hatan, règle le sort futur des Arabes en cas de victoire européenne : ils retourneront à leurs frontières naturelles constituées par le Maghreb. Le combat engagé, la tactique de harcèlement porte ses fruits.
      Les archers de Gauthier, redoutables guerriers, malmènent les assaillants. La bataille décisive se déroulera à Poitiers même. L’ennemi blanc, insaisissable recule devant Cheik Akim afin d’attirer les Arabes dans un piège,  au centre de la ville , tout l’espace y étant miné. Les Arabes concentrés, les Blancs disparaissent par les égouts et l’explosion qui se déclenche ensevelit sous des tonnes de gravats les Musulmans. L’ambition pan-arabe a vécu. Cheik Akim est mis à mort, les beurs survivants se rendent.Une nouvelle ère européenne, brillante, inégalitaire, heureuse (pour les dominants), basée sur le culte du chef, se lève en cette Europe de 2023, sous le despotisme impérial de Gauthier et de sa garde noire :
      "Ce n’est pas avec des principes démocratiques qu’on sauve une nation : l’entretenir, peut-être ; la tuer, probablement. Dans l’état où nous sommes tombés, nous n’avons que faire d’une démocratie à l’usage interne.D’abord, la démocratie, c’est un leurre ; ça n’existe pas réellement, ça n’existe nulle part (…) le gouvernement du peuple, par le peuple à travers le bulletin de vote quadri-annuel et le suffrage universel : quelle dérision, quelle plaisanterie ! "(…)
      " Mai 2033… en ces magnifiques jours de printemps, toute la population de Rouen a été conviée à se rassembler dans le stade Friedrich Nietzsche qui s’élève à l’est de la ville. Près de vingt mille femmes, hommes et enfants attendent l’arrivée de Gautier, descendant du roi Arthur, chef suprême des armées et Empereur de la Nouvelle Europe. Les croix celtiques noires sur fond blanc se détachent sur les milliers d’étendards rouges flottant au vent. Les quatre mille membres de l’armée conduite par Edmond Le Beuve défilent les premiers, hurlant de toutes leurs poitrines le chant des lansquenets. "
      Un récit dont les idées extrémistes ont le mérite de la transparence. Les références  à l’idéologie du 3 ème  Reich, la supériorité native de l’homme blanc, de ses actions inspirées, sont constantes. Tout cela est articulé en un texte tendu, truffé de notes critiques et de références bibliographiques sélectives. Formellement, le roman est une réussite et se lit d’une traite.. Quant  aux idées…. A chacun d’apprécier.

    6. Type: livre Thème: l’entropie progresse... Auteur: Peter RANDA Parution: 1961
      L’action est supposée se passer sur la terre. Celle-ci, vieille maintenant, ne supporte plus qu’une race d’hommes quasi-immortels. Ils sont quelques centaines d’individus des deux sexes décidés à assurer la pérennité de l’espèce. Ils vivent très longtemps tout en profitant de l’ensemble de la technologie léguée par les générations antérieures. Faisant corps entre eux, leurs décisions se prennent à l’unanimité. Helver détonne dans cet ensemble. C’est le dernier né, un accident sans doute: il a trente ans :
      " Drôle de vie que la nôtre. Depuis longtemps nous n’avons plus suffisamment de femmes et les mœurs ont évolué. L’acte charnel n’a absolument plus d’importance. Le hasard des rencontres décide seul. Pourtant, chaque fois que je me trouve avec une femme, j’éprouve un sentiment bizarre. Elles aussi d’ailleurs. Chez elles il y a comme une honte et chez moi une réticence. Naturellement toutes sont très belles mais terriblement vieilles, bien que cela ne se traduise pas sur le plan physique. Les hommes sont différents aussi. Ils me regardent toujours avec un air légèrement ironique ou perplexe. Je représente la jeunesse dans un monde qui ne savait plus ce que c’était. "
      Le naïf, l’impulsif devient le réprouvé lorsqu’il se met en tête de déranger l’ordre établi. Il apprend qu’une décision, prise seulement par Narbo l’Ancien, condamne à mort la quasi-totalité de ses frères.
      C’est à ce prix que l’un d’entre eux (il s’agira en l’occurrence de Helver) parviendra à l’immortalité absolue. N’étant pas d’accord avec ce projet, il s’oppose à Narbo et ses androïdes en ramenant du satellite où ils étaient parqués, une race de primitifs jeunes et vigoureux qui devraient être capables d’assurer la relève génétique. Sortant vainqueur de la confrontation, Helver contraint Narbo à se plier à ses exigences. Il épouse lui-même une primitive (qui se cultive à son contact) et instaure un nouvel ordre pour le nouveau début d’une race moribonde.
      Un roman dans la veine " populaire " que propose la collection " Anticipation ". Ni meilleur, ni pire que les autres…

    7. Type: livre Thème: Adam et Eve revisités, la cité foudroyée Auteur: Jean SUBERVILLE Parution: 1927
      Le récit s’ouvre sur la domination du monde par le bolchevisme. Paris en est devenue la capitale mondiale :
      « Par-dessus la ville immense, sur la colline ensoleillée, le temple de l’humanité qui n’est autre que l’ancien Sacré-Cœur de Montmartre, érigeait dans le ciel gris-bleu ses coupoles byzantines gris-blanc dont le faîte arborait, à la place de la croix abolie, les signes jumelés de la faucille et du marteau. »
      Elle a été vaincue après une résistance molle contre l’alliance honnie:
      « Les Germano-Russes investissent la capitale et la soumettent à un bombardement apocalyptique. Les socialistes ont compris ; ils passent le bouclier à leurs collègues communistes. Drapeau blanc. Armistice. Entrée dans Paris. Drapeau rouge. Alors, l’Arc de Triomphe et les Invalides, le Louvre et Notre-Dame, mille ans de notre histoire servent de cadre à ce spectacle : Attila qui passe, tandis que des politiciens courbent leurs tête chenue et leurs lauriers civiques sous sa botte, que des éphèbes asexués zézayent des dithyrambes aux naseaux de son pur sang dégoûté ; que des folles aux noms historiques jettent des fleurs à ses hordes, et que la foule en délire, le fameux  prolétariat, acclame ses bourreaux qui viennent le libérer. »
      Maintenant y siège Savourine, Petit Père des peuples, leader mondial, « Président du Conseil Central de l’Union Internationale des Républiques Socialistes et Fédérative des Soviets», avec son bras droit Armenof, juif rusé et roublard, chef de la police. La capitale de la France est dans un état lamentable :
      « On n’apercevait qu’une grisaille uniforme, trouée de vides noirs où gisaient des ruines définitives, et marquées de taches rougeâtres que faisaient les constructions soviétiques. L’aspect intérieur n’était pas moins lamentable. Depuis longtemps les ravaleurs ne rajeunissaient plus les façades lépreuses, et à jamais s’était endormie la vigilance urbaine qui maintenait la beauté des perspectives. La vieille cité, vouée à la décrépitude, attendait, elle aussi, de mourir.»
      Lorsque Savourine prend la parole c’est pour constater l’immense difficulté des Soviets d’éradiquer les pulsions naturelles de la vie, l’Ego de l’individu, toujours en embuscade. Bien que le Prolétariat ait partout étendu son empire, il semble être arrivé à une impasse, car il n’arrive pas à faire plier la Nature sous sa volonté. A cause de cela, dans son discours approuvé par tous les Bolcheviks orthodoxes, Savourine ordonne la mise en œuvre du « Grand Soir » qui aura lieu en septembre de l’an 2000 :
      « Ah ! s’il existe un dieu, qu’il soit maudit ! Qu’il soit maudit, ce méchant accoucheur d’un monde avorté !(…)
      Ah ! ce dieu pervers a bien enchaîné Prométhée, et son immortel vautour a dévoré notre cœur inépuisable ! mais Prométhée va mourir enfin ! Et, ramassant toutes les malédictions lancées depuis le commencement des siècles contre le tyran divin, nous lui cracherons à la face avec notre dernier souffle, en lui criant : « Vive ma mort ! Vive ma mort ». A ce mot, l’immense foule se leva et répondit en un écho formidable qui fit trembler le puissant édifice : «Vive ma mort ! »
      Il importera d’éradiquer la totalité de l’espèce humaine, de faire « sauter le monde » pour empêcher définitivement l’Ego individuel de saboter l’idéal communiste. Tout sera  mis en œuvre en ce but pour que, dans un délai d’un an, à l’heure prescrite, les cadres du Parti, après avoir piégé les différentes villes, bâillonné les opposants éventuels, détruits, brûlés, gazés tous les malheureux en désaccord avec leur grandiose projet, puissent provoquer la catastrophe finale.
      Ce discours fut suivi par une fête où apparut Nadia, la propre fille de Savourine, dans une danse païenne. La toute jeune fille subjuguera Claude Véron, un jeune ingénieur d’Occitanie, qui tombera éperdument amoureux de celle-ci, sentiment « bourgeois » par essence, et donc interdit.
      Son attitude attire l’attention d’un mystérieux personnage âgé, bibliothécaire de son état, prénommé Patrice,  qui promet de tout mettre en œuvre pour que Claude puisse rencontrer Nadia. Patrice, ancien   ami de Savourine,  est surtout le dernier prêtre en activité : il songe à faire fuir le couple hors de l’universel gâchis. Patrice fait admettre Claude au sein d’une sous-commission, présidée par Armenof, chargée de préparer la sape de la salle du Grand Conseil, lors de la destruction finale.
      A la  première rencontre entre les jeunes gens, Nadia, comme toute bolchevique sincère, s’offre à Claude, mais ce n’est pas ce que le jeune homme attend d’elle.  Partout dans le monde les opposants sont traqués et éliminés de toutes les façons possibles :
      « Quant aux récalcitrants qui tentaient de s’échapper dans cet effarant désert interdit, les équipes spéciales les tuaient comme des chiens, après les avoir soumis à des tortures variées, quand elles en avaient le temps. Chaque soir, du côté de Vincennes, le canon tonnait. La bombe éclatait, la mitrailleuse crépitait : c’étaient les condamnés qu’on expédiait par masses dans l’autre monde. On ne chômait pas non plus au Père-Lachaise. Dans une vaste cour rectangulaire, aux dalles humides, d’où montait une forte odeur de chlore, sous la surveillance des gardiens, la baïonnette au canon et le fusil chargé en bandoulière, opéraient des équipes de forçats incinérateurs, à demi-nus, hirsutes, ruisselants de sueur. Les lourds camions arrivaient à heure fixe, apportant leur cargaison funèbre. Deux hommes se hissaient dessus, piétinant les corps avec indifférence. Ils prenaient les cadavres, l’un par les pieds, l’autre par les épaules, et hop ! les balançaient par-dessus bord vers deux camarades qui les recevaient au hasard de la chute et les disposaient en tas.
      Souvent, le mort n’avait plus de tête, ou n’avait plus de jambes, ou se réduisait à un tronc affreusement mutilé. C’était alors, du camion à terre, une volée de tronçons humains ramassés et jetés à la fourche et à la pelle. Telle était la moisson bolchevique. (…)
      Au fond, occupant tout un côté de l’immense cour, étaient rangés les fours dont les gueules aux deux battants de fer, laissaient voir, quand elles s’ouvraient, des ventres de briques énormes et voûtés, où s’entrelaçaient et sifflaient les souples serpents des flammes.»
      Mais Armenof a peur : il ne veut pas mourir ! Il compte sur l’amour paternel de Savourine envers sa fille pour sauver sa propre peau. Pour cela, il importe de faire des avances à Nadia. Le dîner offert à Nadia par Armenof se passe mal : elle refuse les avances bestiales du juif renégat, se rendant enfin compte que son désir se porte sur Claude.
      A nouveau, Patrice arrange une deuxième rencontre entre les jeunes gens, lors d’une messe secrète qu’il célèbre en présence de rares fidèles anonymes par crainte des représailles. L’heure fatidique approche, durcit les attitudes. Armenof, qui a fait suivre Nadia, triomphe,  en s’emparant du couple et de Patrice.
      Il oblige Savourine, en réunion plénière, à condamner sa propre fille. Ce dernier cède à la contrainte mais promet de se venger. Quant à Claude et Patrice, ils seront emprisonnés. Le premier servira comme fossoyeur aux fours crématoires du Père-Lachaise, le second, pour qui Armenof a réinventé les « fillettes » de louis XI, dépérit, oscillant entre la vie et la mort, jusqu’à ce qu’un de ses fidèles le délivre.
      Le dernier jour de septembre s’annonce. A minuit, Savourine déclenchera l’apocalypse. Armenof fait enlever Nadia de son cachot pour s’envoler avec elle vers une retraite sûre, dans le sud de la France. Mais il avait oublié la haine de Savourine à son égard qui l’oblige, devant tous les cadres bolcheviks, à s’enfermer avec lui dans le poste de commandement – qui deviendra leur tombeau- sous la surveillance d’Oural, un prolétaire de base, mastodonte incorruptible et sans pitié, d’où ils devront présider à la mise à mort de l’espèce humaine.
      Nadia sera retrouvée par Claude, juste à temps délivré de sa géhenne par un Patrice moribond. Traversant Paris en feu, le jeune couple s’envolera à bord de l’avion d’Armenof au moment même où la capitale, comme de nombreuses autres villes, est foudroyée. Savourine et Armenof, ayant voulu reculer devant leurs responsabilités, se sont entretués et c’est Oural, le prolétaire, qui déclenchera l’apocalypse, en appuyant sur le bouton fatal :
      « Minuit. Le camarade Oural, au nom du prolétariat souverain, avait sans hésitation déclenché la fin du monde. Alors, ce fut inexprimable. Paris et la terre sautaient dans une cataracte ininterrompue de foudres et de tonnerres. Etouffant les longs ululement des foules épouvantées et le vacarme infernal des orchestres déchaînés jusqu’à la dernière minute de l’orgie ; bouleversant les ondes radiologiques qui continuaient à diffuser dans l’air, autour de la planète, le blasphème bolchevique ; éteignant toutes les lumières de son souffle monstrueux, la catastrophe éventrait la terre, balayait le sol, frappait le ciel.
      Les puissants édifices se soulevaient, se disloquaient et s’écroulaient comme de châteaux de cartes ; les hautes tours se rompaient comme des tiges d’avoine sèche ; les chaussées se fendaient et, béantes, vomissaient leurs égouts.
      Notre-Dame, le Trocadéro, le Panthéon, les Invalides, le Palais de Justice, le Temple de l’Humanité oscillaient sur leurs bases et s’éboulaient sur la ville avec un fracas effroyable. (…)
      Maintenant, la terre brûlait tout entière sous la torche des gigantesques volcans qui s’étaient ouverts à l’emplacement même des grandes cités. »
      Un pamphlet virulent du communisme totalitaire. Le récit, composé dans une vision chrétienne, expose, de manière quasi-prophétique, tous les crimes auxquels se livreront une dizaine d’années après la parution du roman, les dictatures européennes. L’aspect psychologique des personnages domine le rendu naturaliste de la catastrophe : un récit intéressant par ses outrances mêmes.

    8. Type: livre Thème: le dernier homme, Adam et Eve revisités Auteur: George R. STEWART Parution: 1951
      Ish, le héros du récit est géologue. Il s’est perdu dans la montagne et s’est fait mordre par un serpent qu’il a écrasé avec son marteau lequel deviendra le futur symbole de sa toute puissance.  Grâce à cette morsure qui l’immobilise quelque temps, il sera le seul à survivre à une épidémie foudroyante, d’origine inconnue, destructrice du genre humain dans le monde. De retour au village, après avoir pris conscience de la situation,  il tente de rechercher d’autres survivants.
      Il traversera pour cela les Etats-Unis d’Est en Ouest et rencontrera celle qui deviendra sa future femme, Em, ainsi que de rares  êtres hagards et désespérés, traumatisés par la catastrophe. En définitive, il s’installe à San Lupo, non loin de San Francisco, pour y fonder une famille qui s’agrandira au fil des années, devenant un clan, surnommé « la Tribu ».
      Les membres de la Tribu arrêtent progressivement de se servir des reliquats technologiques pour réinventer "leur" monde.
      Ish, le père et le moraliste, est préoccupé, car les enfants ne se donnent plus la peine de se cultiver, d’apprendre à lire, bref de lever leurs yeux au-dessus des tâches quotidiennes. Il fonde tous ses espoirs de succession en Joey qui lui apparaît précocement comme l’intellectuel de la Tribu.  Ish , de plus en plus isolé , est vu comme une sorte de Dieu par les siens, parce qu’il est âgé, parce qu’il détient la puissance mystérieuse du marteau, parce qu’il est Américain:
      " Et quand je dis: "je suis un Américain, je veux dire que les Américains n’avaient rien de surnaturel. Ce n’étaient que des hommes." Telle avait été sa pensée mais les enfants avaient mal interprété ses paroles. "Je suis Américain", avait-il dit, et ses jeunes auditeurs avaient hoché la tête.
      "Oui, bien sûr, vous êtes un Américain. Vous savez des choses extraordinaires que nous, humbles mortels, nous ignorons. Vous nous apprenez à lire et à écrire. Vous nous décrivez le monde. Vous jonglez avec les chiffres. Vous portez le marteau. Oui, c’est évident, les gens comme vous ont fait le monde et vous êtes le dernier survivant de l’ancien temps. Vous êtes un des vieux de l’autre monde. Oui, bien sûr, vous êtes un Américain ".
      Deux de ses enfants partis en voyage d’exploration ramènent Charlie, un fauteur de troubles et un porteur de maladies,  au sein de la Tribu. La communauté se sentant menacée le condamne à mort. Mais il est déjà trop tard: le groupe est frappé par une violente épidémie ; de nombreux enfants meurent et, entre autres, Joey, l’enfant choisi. Le coup est dur pour Ish:
      " Les tombes étaient au nombre de cinq seulement, mais représentaient une perte catastrophique. En proportion, cinq morts dans la Tribu étaient plus de cent mille jadis dans une cité comptant un million d’habitants ".
      Ish sait désormais qu’il est vain de vouloir marcher dans les traces de l’ancienne culture. Il donne donc à ses enfants, plutôt que la connaissance de la lecture, celle de l’arc et de son maniement, par lesquels ils pourront survivre:
      " Il demeura un moment la baguette d’une main, et la corde de l’autre. Séparément aucun de ces deux objets n’avait de sens . Alors courbant la tige de citronnier, il fixa les noeuds de la lanière dans les encoches pratiquées à ses extrémités et les deux objets n’en firent plus qu’un. La lanière était plus courte et la banche s’arrondit en forme d’arc. La corde se tendait d’une pointe à l’autre. Réunis, ces objets prenaient une signification nouvelle. "
      La vie qui continue transforme Ish en patriarche. Les adultes meurent graduellement, les fondateurs de la tribu ne sont plus que cinq. Em disparaît à son tour. Puis:
      " Ish comprit qu’il accomplissait la dernière étape de sa vie. De plus en plus souvent il recherchait la compagnie d’Ezra, son compagnon de vieillesse. C’est chose banale, semble-t-il de voir deux vieillards assis côte à côte, ressassant leurs souvenirs; mais ici ils étaient les seuls vieillards. Tous les autres étaient jeunes, du moins en comparaison. La Tribu fêtait des naissances et enterrait des morts, mais les naissances étaient plus nombreuses que les morts et parce que la jeunesse prédominait, l’air vibrait de rires. "
      Ezra meurt à son tour. Ish, rivé à son rocher, devient l’oracle de la Tribu. Lorsqu’il arrive au bout de sa route. Il voit, en un dernier éclat de lucidité:
      " Au-delà du groupe de jeunes gens (...) le pont lui-même. (Il s’agit du Golden Gate). A ses derniers moments, plus que les hommes, il se sentit proche par l’esprit de ce pont qui, lui aussi, avait connu la civilisation. Ish n’était-il pas lui-même le "pont sur l’abîme"? (...) Ses yeux cherchèrent les hauts pylônes et les grands câbles aux courbes parfaites. Cette partie du pont paraissait encore en excellent état. Elle résisterait longtemps et verrait passer plusieurs générations humaines. Les parapets, les pylônes et les câbles avaient pris une teinte pourpre, la rouille ne les rongeait que superficiellement. Le haut des pylônes cependant n’était pas rouge, mais blanc de la fiente des innombrables mouettes qui s’y étaient perchées.
      Oui, bien que le pont pût encore durer des années, la rouille le mangerait de plus en plus profondément. Les tremblements de terre secoueraient ses fondations, et un jour d’orage, une arche s’effondrerait. Pas plus que l’homme, la création de l’homme ne durerait éternellement."  Et Ish mourut. "
      " Le Pont sur l’abîme" est, selon Nicholls, " l’un des romans les plus fins du genre cataclysmique et généralement reconnu comme un classique du genre ".  
      Il est rare que ce thème du dernier homme et de la reconstruction sociale, pourtant récurrents, soient traités avec cette finesse d’analyse psychologique. Le récit se développe tout en sensibilité,  selon la technique du montage alterné. Les faits et gestes de Ish, sa lente prise de conscience de la nouveauté radicale de la situation, sont appuyés en contrepoint sur l’évocation des restes d’une société technologique frappée à mort, par l’irréductible décomposition du monde civilisé. Parallèlement à l’action, maintenant que l’homme s’absente de la terre, les animaux en reviennent à occuper leurs niches écologiques respectives. Le symbolisme est omniprésent dans l’oeuvre.
      Par la présence du marteau (celui du Dieu Thor) jusqu’à l’idée noachite de l’arche (le pont lui-même), le récit fonctionne comme une immense parabole. Une oeuvre à redécouvrir.

    9. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Mickey SPILLANE Parution: 1970
      Mike Hammer n’a pas aimé que l’on tue l’une de ses anciennes connaissances, le pauvre Lippy Sullivan. Grâce à des portefeuilles volés par Lippy – en fait par un pickpocket au gilet rouge prénommé Castor – Hammer se met en chasse. Parallèlement à Mike et son enquête, son ami Pat, de la police d’Etat, se débat avec une très grosse affaire. L’on vient de découvrir un passager mort d’une infection mystérieuse dans le métro de New York, ce qui sonne comme le début d’une menace bactériologique de grande ampleur. Une boîte remplie de miasmes aurait été cachée par des activistes russes sur le territoire américain, et ce ne serait pas la seule. Elles contiendraient des bactéries tellement dangereuses qu’elles seraient capables de contaminer l’espèce humaine en quelques jours. En face de ce danger, et pour éviter toute fuite médiatique, le journaliste Eddy Dandy, autre ami de Mike, a été mis au secret. Les Russes eux-mêmes, plus très sûrs de pouvoir circonscrire le danger, auraient pris contact avec les Américains :
      « Ils ne pensaient pas que la souche bactérienne était si virulente. Ils croyaient que la maladie resterait cantonnée sur notre continent, et disparaîtrait au bout d’un certain temps. Ils avaient fait des tests sur des cobayes humains involontaires, et ils en avaient conclu qu’une personne sur dix jouissait de l’immunité naturelle. Et ils avaient trouvé un vaccin pour protéger les gens dont ils auraient besoin. Ce n’était pas deux agents qu’ils avaient envoyés chez nous, mais vingt-deux, chacun pourvu d’assez de vaccin pour en immuniser cent autres. Des grosses huiles de l’industrie et de la politique capables de gouverner quant toute la populace serait morte. Mais il y a une chose qu’ils ne savaient pas. Le vaccin ne valait rien »
      Pendant ce temps, l’enquête progresse. Elle amène d’abord Mike à faire la connaissance de M. William Dorn, un industriel richissime et de sa protégée, Renée, qui séduit d’emblée le détective. Puis, toujours en suivant la piste de Castor, de Woody Ballinger, un caïd notoire. Une course à la mort s’engage entre Woody, qui lâche ses tueurs, et Mike,  pour coincer Castor qui aurait en sa possession la clé de l’énigme. Grâce à ses indicateurs, dont un certain César Mario Tuddey, Mike prend une longueur d’avance et manque de peu de coincer l’homme au gilet rouge.
      Au plan politique, les tensions s’accroissent. Grâce aux Russes, qui fournissent un coup de pouce, les vingt-huit boîtes de la mort sont découvertes à temps. Andy libéré confirme à Mike que c’est  bien Castor qui possédait un plan localisant les boîtes de miasmes, plan tiré de l’un des portefeuilles, ce qui explique qu’il soit la proie du ou des criminels commanditaires. Woody éliminé, Mike connaît maintenant le nom de celui ou ceux qui menacent la sécurité des Etats-Unis : soit le bon monsieur Dorn et ses acolytes, dont quelques dissidents russes. Avec sa fougue habituelle, Hammer règle définitivement le problème.
      Un roman policier qui se déroule sur fond de catastrophe dans le style habituel de Spillane.

    10. Type: livre Thème: disette d’éléments, menaces idéologiques Auteur: Robert COLLARD Parution: 1949
      Pascalon et le Boazec, inspecteurs à la P.J., enquêtent à Saint-Germain-Lembron (Auvergne) au sujet d’une mystérieuse affaire : dans un camion de transfert de fonds un chargement de deux milliards de francs en billets se serait volatilisé sans que les scellés apposés n’aient été défaits. Interrogeant habilement la faune locale, il ne leur faut pas très longtemps pour remonter la piste, surtout après l’assassinat d’un jeune homme, François Vaillard, qui semblerait lié au vol.
      Le pivot de l’affaire est Germain Scouarlez, le roi des chiffonniers, apparemment riche,  mais en réalité ruiné. Celui-ci ayant eu vent récemment du «rayon Epsilon»,  découverte faite par son frère, le savant Aristide dont François était l’étudiant, il assassine le second comme il s’était débarrassé du premier. Il désire frénétiquement s’approprier le " rayon Epsilon " produit par une machinerie complexe,  qui possède une propriété unique, celle de détruire totalement tout support lié à la cellulose.
      En l’enclenchant à bon escient, Germain espère se délivrer de tous soucis : plus de traites imprudemment signées, plus de lettres de change, plus de reconnaissances de dettes à l’égard de son deuxième frère, Paul-Emile, qu’il hait mais dont il se rapproche, l’associant à ses affaires défaillantes pour se renflouer. Il envisage même de sacrifier sa fille unique, Florette, par un mariage non voulu qui l’unirait à Georges Miolis, apparenté à Paul-Emile.
      C’était sans compter sur la perspicacité des deux inspecteurs. Ils débrouillent l’affaire, arrêtent Germain au péril de leur vie, avertissent Paul-Emile de la culpabilité de son frère, récupèrent la machine génératrice du rayon Epsilon. Mais déjà il est trop tard.
      Germain a vendu l’invention à une mystérieuse association anarchiste, la P.O.L.M. (la Paix ou la Mort) qui déclenche le fatal rayonnement sur la totalité du monde libre afin d’y imposer son ordre. Tout papier, toute cellulose disparaît de la surface du globe. Le Bozec et Pascalon se promènent dans un Paris soumis au désordre. Partout la chienlit, des émeutes, des scènes de pillage, des suicides, partout la paralysie de toute activité économique, la disparition de toute forme de bureaucratie, la chute du gouvernement. Les désordres tournent à la lutte armée lorsque des factions du P.O.L.M. investissent une ville déjà à genoux :
      " Des trompettes, des tambours résonnèrent. Venant de la rue Montmartre, une troupe s’avançait en bon ordre. Sur quatre rangs, des hommes en uniforme gris, mitraillette sur l’épaule, marchaient au pas. La foule s’écartait sur leur passage et s’étonnait de leur tenue martiale, de leurs casques métalliques surmontés à l’insigne parlant de la POLM, une tête de mort et un rameau d’olivier entrelacés. Des tanks, des autos blindées, suivant au ralenti les fantassins, produisaient un vacarme étourdissant.(…)
      – On se bat dans Paris ! murmurèrent-ils, fort émus en songeant que le sang français coulait, versé par des Français. La physionomie de la grande ville n’avait plus aucun rapport avec ce qu’elle était quelques heures plus tôt. Les rues étaient plongées dans l’obscurité. Les foules de badauds qui se promenaient durant l’après-midi, dans une ambiance de Mardi-Gras, avaient disparu, se terraient sans doute chacun chez soi, tous volets clos, par peur de la guerre civile. Une lourde angoisse, un silence écrasant, uniquement rompu par les échos de la canonnade et des mitraillades, pesaient sur la cité noire. "
      Tout est perdu, y compris pour nos deux héros recherchés, capturés et condamnés à mort pour activité anti-Germain Scouarlez, devenu le meneur du P.O.L.M.
      Heureusement pour eux… ce n’était que le  cauchemar de Le Bozec,  qu’interrompt le coup de feu final de Germain, qui préfère se suicider plutôt que de passer sous la guillotine.
      Le roman, à l’intrigue uniquement policière, aurait pu se terminer lors de la capture du criminel. Mais l’auteur, dans les deux derniers chapitres, s’est amusé à tirer toutes les conséquences de sa petite invention en réglant avec humour et ironie quelques comptes avec l’institution. Dans notre domaine, il faut parfois traquer les éléments cataclysmiques là où on les attend le moins.  

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