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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: Michel CACAUD Parution: 1937
      Au printemps 19… la ville de Nantes est attaquée par un agresseur inconnu, ce qui donne l’occasion à l’auteur de faire le point de la situation en matière de défense dans le cadre d’une guerre à venir, où l’arrière est plus soumis au pilonnage que le front, sans déclaration de guerre préalable.Saint Nazaire avertit Nantes par le centre du DAT (Défense Aérienne du Territoire) que des vagues aériennes allaient bombarder la ville. Toutes les précautions seront prises par les commissaires Durand, Bozec et le Huadec pour procéder à une mise en place efficace et rapide de parades, à savoir, extinction des feux urbains, allumage de leurres dans le but de simuler une « Nantes fantôme », mise en sécurité de la population dans des abris municipaux, émission de nuages artificiels et enfin activation des batteries de DCA.
      Malgré ces précautions, les bombardements intenses feront des dégâts avec la destruction, notamment, de l’usine «Lefèvre-Utile », la fabrique des fameux petits beurres nantais. L’ennemi ne lésine ni sur l’utilisation des bombes à fragmentation, ni sur les bombes incendiaires, les fameux «Elektron », ni sur les bombes à gaz… et même quelques bombes à action biologique :
      « Allo ! Allo ! ici poste du Secteur-Château des Ducs. Plusieurs bombes sont tombées dans le « Quartier Saint-Pierre », le chevet de la cathédrale s’est écroulé. Deux bombes de rupture sont tombés sur les « Cours » crevant la croûte du tunnel de l’Erdre et causant un nombre incalculable de victimes parmi la foule réfugiée dans cet «abri aménagé ». Des bombes à gaz ont été lancées, également, toute la zone située entre les « Cours », le «Château », « la Préfecture » et la « rue de Strasbourg » est infectée.»
      La vague de bombardement est aussitôt suivie par l’arrivée d’une nuée de parachutistes, spécialement équipés, dont le but est l’occupation des points urbains stratégiques. Le central du DAT est attaqué. Ses occupants, obligés de quitter leur protection de la place de Bouffay, trouveront refuge dans un poste de secours de l’Assistance au Devoir national où l’on soignera la blessure de Bozec. Les attaquants seront cependant rapidement éliminés par la Police Civile qui épaule l’action des gendarmes. Les nouvelles en provenance de Paris sont bonnes : partout l’ennemi a été pourchassé et mis en fuite, les avions de représailles français ont déjà décollé, chargés d’apporter ruines et destructions dans le pays ennemi, une mobilisation générale, fraîche et joyeuse, s’opère avec une redoutable efficacité :
      « Des cris de « Vive la France » s’échappaient de centaines de poitrines, accompagnés de gestes d’adieu à l’adresse de jeunes hommes en uniforme « kaki » empilés, avec leurs armes et bagages, dans d’immenses cars et camions (…) De l’intérieur des automobiles s’échappaient des cris de « On les aura ! » « Ils le paieront cher ». Pendant ce temps évoluaient dans le ciel de superbes avions français, d’un tout dernier modèle. » Hurrah ! la France est sauvé !
      Comme on eût aimé que cette vision utopique fût la vraie lorsque Hitler envoya ses « panzer-divisionen » en 1942. Michel Cacaud poursuivra sa croisade patriotique dans le même ton avec « la Guerre des ailes demain » (voir ce titre)

    2. Type: livre Thème: menaces animales Auteur: Christopher STORK Parution: 1981
      Le Dr Rathborne, dont le nom traduit l’apparence, engagé par le département de guerre américain, a crée l’arme ultime: le rat. Par mutations successives, apports génétiques réciproques, petites opérations cérébrales, il a suscité l’émergence d’une race de rats mutants, intelligents, gros et gras, conditionnés pour détruire le potentiel militaire d’éventuelles armées adverses.
      Lors d’une expérimentation à l’usage des militaires américains du Pentagone, trois cents rats s’échappent malgré leur conditionnement. C’est une catastrophe puisque, par leur capacité et pouvoir de reproduction, ils représentent une menace terrible pour les Etats - Unis.
      Evoluant de façon concertée,  ces rats s’attaquent à des bases militaires de plus en plus proches du Pentagone, en mettant non seulement hors d’état tout le matériel d’agression mais aussi en pillant les stocks de grains et autres provisions. L’incrédulité des édiles politiques fait bientôt place à une fébrilité maladroite pour enrayer le mal. Le Dr Rathborne ne sort de sa dépression que pour se faire tuer par des citoyens américains, au cerveau moins développé que celui de nos rats, qui l’accusent d’être un espion à la solde des " Rouges". Quant à Vaughan, le chef-dératiseur fédéral, il est capturé par l’esprit du " Roi des rats " qui a développé une importante capacité psy.
      Les rats ont fait du bon travail, sans le vouloir vraiment: en diminuant la capacité de défense des USA ils ont fragilisé le pays face aux Soviets qui, n’écoutant que leur mauvais coeur, en profitent pour déclencher une apocalypse nucléaire généralisée. C’est la fin de l’espèce humaine mais non des rats - ni de Vaughan - prisonnier de ceux-ci qui espèrent, en rongeant son cerveau, acquérir des connaissances encore plus grandes:
      " J’ai revu la surface de ma planète et... que dire? C’est la Lune. Des kilomètres et des kilomètres de néant pétrifié. Je ne sais même pas où je me trouve tant le paysage, si j’ose utiliser ce mot vide de sens, a été bouleversé: collines éventrées, forêts réduites à quelques moignons blanchâtres, restes informes de bâtiments non identifiables, plus un homme, plus un oiseau, plus un brin d’herbe. (...) Rien ne doit être plus hallucinant que le spectacle que nous offrons, les rats et moi. J’imagine la stupeur et sans doute l’épouvante qu’éprouverait un témoin s’il apercevait tout à coup cette multitude de rats trottinant à travers ce monde lunaire et, au milieu, la silhouette d’un homme appuyé sur un bâton "
      Une fin du monde classique sur le thème de l’invasion animale.

    3. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: IMAGO SEKOYA Parution: 1974
      Vol. 01 : les Iles d’Auvergne, 1993, 1 vol., in-quarto, npag., suivi de deux cartes marines. roman illustré.
      1 ère parution : 1993
      Le monde en 239 après la montée des eaux. Suite à un effet de serre généralisée, les banquises polaires ont fondu en élevant le niveau des océans de mille mètres. La planète terre s’est transformée en planète mer. La presque totalité des continents se trouvant sous l’eau, il ne reste d’émergées que les montagnes soit la chaîne andine et rocheuse, les Hautes Plateaux d’Afrique et de Chine, le Groenland, ainsi qu’une multitude d’îles, grandes ou petites, dont les îles d’Auvergne représentant les terres encore accessibles de l’ancienne France, avec les Alpes et des parties des Vosges. Imago Sekoya, entomologiste et dessinateur, est convoqué par Angelik Huila Sekmet, la Directrice Générale de la compagnie " Gevaudan Air Line " pour participer au périple autour du monde avec la " Balleine d’Ewent ", un magnifique navire volant, dans le but de découvrir peuplades, faunes et flores, devenues étranges et étrangères depuis la montée des eaux. Sa tâche consistera à prendre des notes, des croquis et des dessins techniques qui relateront, sous la forme d’une chronique, la trajectoire de la Balleine.
      Après avoir fait la connaissance avec ses différents compagnons de voyage, suivi la conférence préparatoire à l’Institut Géographique des Iles d’Auvergne, qui précise la finalité politique de l’expédition, il se permet une ultime promenade à la Chaise-Dieu , avant son départ. Il en profite pour fouiner dans la bibliothèque vaticane mise en sûreté au monastère du lieu, à cause de la submersion. C’est là qu’il apprend le rôle fondamental qu’a joué Quentin d’O, un ancêtre d’Angelik, lequel a fondé la secte du " deuxième poisson ". Son successeur, Amon Sekmet a acheté l’île de Liberty appelée depuis le " sanctuaire d’O " où personne n’a libre accès. S’y développe " l’organisme Thallophite ", une autre mystérieuse société. Sekoya, alléché, se propose d’y faire un tour. Mais pris dans une tempête, il se retrouve naufragé sur Liberty et est recueilli par les ressortissants de l’île, après avoir longuement erré dans une immense forêt où, s’élèvent, en des clairières, des champignons géants. Vaincu par la fièvre et le délire, il reprend ses esprits dans un hamac, à dix mètres du sol. Il sera d’abord soigné par une mystérieuse famille appartenant à la société des Thallophites et prend soudainement conscience que toute une ville se trouve autour de lui, nichée dans des arbres gigantesques. Des filets de sécurité, des passerelles lui permettent de circuler dans cet univers végétal où la terre ferme est remplacée par une eau sombre dans laquelle plongent les troncs et les racines d’arbres géants de plus de cinquante mètres de hauteur.
      En son appartement suspendu, il rencontre Jean Huila Sekmet, le chef de l’O.T. (l’organisation thallophyte) qui lui demande d’être son observateur durant le voyage dans un but  désintéressé d’augmenter des connaissances écologiques provenant d’une première main non manipulée par les médias. Sekoya accepte. Avant de se faire raccompagner sur la Balleine d’Ewent, l’entomologiste visite la merveilleuse industrie thallophite dont l’énergie provient uniquement du végétal par récupération du méthane, la distillation des plantes, l’utilisation des champignons, etc. Le plus étonnant est la symbiose entre qui s’est crée entre les végétaux immergés et les Mornyres, sortes de poissons électrogènes lesquels aliment en énergie la centrale énergétique de l’O.T. Avant de repartir, il participe à une cérémonie d’ordre mystique durant laquelle il voit se remettre des graines de séquoias géants. A Saugue, petit port entièrement dévolu à la pêche à la sardine, il attend la Balleine d’Ewent dont le départ est imminent. Les délégués se pressent à l’inauguration de l’appareil. Devant toutes les sommités scientifiques du monde merrien, le conseiller général des îles d’Auvergne prend la parole. Peu après, il s’effondre mort, assassiné.
      Alors que la Balleine d’Ewent appareille, l’enquête sur ce meurtre met en évidence l’agent mystérieux qui a provoqué le décès, soit des graines de séquoia porteuses d’une bactérie pathogène. L’enquêteur spécial, monté à bord, soupçonne Sekoya d’être l’auteur du crime. Celui-ci, aidé par Angelik, s’échappe du bateau.
      Le projet des " îles d’Auvergne " est étrange et correspond au genre des " objets littéraires ". Notes, croquis, dessins, photos, collages, parsèment un texte écrit à la main qui rompt continuellement la convention romanesque, donnant au récit un effet de vraisemblance rarement atteint, sous la forme d’un journal de bord ancré dans le réel. Le décor est décrit/dessiné avec minutie et l’arrière-plan de la planète merrienne dévoile par touches successives l’étrange complexité sociale, biologique, écologique de ce nouvel univers. Le trait d’union représenté par la personne d’Imago Sekoya  - à la fois narrateur, personnage, auteur de son journal -  renforce le sentiment de crédibilité.
      Une œuvre originale et attachante, promise à des développements ultérieurs, "les Iles d’Auvergne" représentent un cas unique dans le domaine cataclysmique.


    4. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Pierre DAMANINS Parution: 1984
      Dans la réserve R, près de la Ville Haute, hommes et animaux sont logés à la même enseigne. Tous contaminés, terriblement irradiés suite à une expérience scientifique, ils se présentent comme des formes mutantes, quelque soit le nom qu’on leur donne : Terreux (les plus atteints) ou Straks. Même les animaux n’ont pas été épargnés. Les « Extérieurs», responsables de la catastrophe, les approvisionnent en nourriture et en drogue. Le vieil Ivan, poète de son état, en compagnie de son chat télépathe, apprend leur mort programmée par une nourriture empoisonnée.
      Il n’a même pas le temps d’avertir Tamal, le chef des Straks, se faisant immédiatement tuer par l’un de ces êtres dégénérés. Lorsque tous les « irradiés » agonisent, les «Extérieurs» se frottent les mains : ils ignorent que dans l’ombre, déjà, leur sort est scellé :
      «Dans les conduites souterraines – impraticables à l’homme - ils ont guetté le départ des hommes aux masques brillants. Fiiii leur a dit d’attendre encore. Mais bientôt par dizaines de milliers ils attaqueront et passeront le mur. Fiiii l’a dit. Graii est un bon rat. Il sait obéir. Il attendra. »

    5. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Daniel PIRET Parution: 1982
      Ahova, jeune fille de la tribu de Laat, vit dans un univers dangereux, au-delà des rives de la Mégapole. Parmi ces descendants primitivisés du futur, Algor le jeune guerrier et Ahova sont les rejetons des survivants de guerres ayant entraîné la chute des civilisations technologiques. Ils combattent les « Omuts », individus dégénérés pour cause de mutation, marqués par les effets d’une radioactivité parfois encore présente dans certains lieux proches de la Mégapole.
      Aujourd’hui, Ahova, vieille et prêtresse de la tribu, envoie Algor dans les ruines pour y retrouver la trace de «Prométhée », un être merveilleux, détendeur d’armes modernes, qui lui était apparu du temps de la jeunesse de celle-ci. Elle en était tombée amoureuse, sans pouvoir cependant percer le secret de son identité.
      Fidèle à Prométhée, elle l’attend depuis de longues années, croyant à sa promesse de retour. Mais celui-ci n’est pas revenu et pour cause: Prométhée est un Proxien, du système de Proxima, envoyé à la recherche des « Dormeurs », un équipage d’exploration proxien qui avait échoué sur la terre.
      Bien qu’amoureux d’Ahova, il lui avait été nécessaire de rentrer chez lui pour rendre compte de sa mission aux abominables dictateurs qui gèrent Proxia. Incarcéré à cause de son commerce avec une primitive, il doit sa délivrance aux dissidents qui rêvent de renverser le régime avec, notamment, les informations que les « Dormeurs » pourraient leur fournir. Il est donc sommé de retourner sur la terre pour les réveiller et préparer la révolution. Hélas !, le temps ne s’écoule pas de la même façon pour les deux tourtereaux et si, pour Prométhée, il ne s’est passé que quelques semaines, pour Ahova toute une vie s’ est déjà  écoulée. Heureusement, l’ex-épouse proxienne de Prométhée, scientifique et pas jalouse, redonne à Ahova sa jeunesse.
      Le volume 2 "les fils de prométhée" ne fait pas partie de notre domaine.

    6. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Jean-Gaston VANDEL Parution: 1955
      La situation sur terre est compromise. Le niveau de radioactivité, lié à l’utilisation du nucléaire civil ou militaire provoquera dans un futur proche la disparition de l’humanité:
      «L’usage sans frein de l’énergie nucléaire a pollué l’atmosphère. L’eau des océans est contaminée, le sol lui-même a été progressivement rendu radioactif par les pluies chargées de particules. Les rivières charrient des déchets de piles atomiques,  les poissons ont été les premières victimes de notre super-industrialisation. Puis ce sont les oiseaux qui ont succombé en masse, à tel point que les rares survivants sont considérés comme des reliques. Les cris d’alarme lancés par les biologistes n’ont pu enrayer le développement monstrueux des armes atomiques : quelques bombes thermonucléaires expérimentales ont empoisonné davantage la surface du globe qu’un siècle d’utilisation pacifique de cette énergie terrifiante. Et puis, on ne pouvait plus revenir en arrière, étant donné l’épuisement des autres ressources : pétrole et charbon. »
      Ce moment se trouve encore plus proche que ne le suppose Baird, Président des Etats Fédérés, puisque, dans un délai très court, une recrudescence du rayonnement photonique en provenance du Soleil provoquera l’émergence d’un taux létal de radiations. Déjà, avant ce terme fatal, Baird, avec son conseiller Gurnee, avait décidé la mise en place d’un plan qui consisterait à lancer dans l’espace une trentaine  d’enfants des deux sexes, germe ultime de l’humanité :
      "Depuis deux ans, des enfants des deux sexes sont élevés dans un laboratoire secret. Des précautions inimaginables ont été prises pour qu’ils ne soient jamais soumis à des radiations d’une intensité trop élevée. L’air qu’ils respirent, les aliments qu’ils ingèrent, leurs vêtements, leurs jouets, les infirmières qui les approchent, tout est systématiquement décontaminé. Ces petits êtres, qui sont tous des orphelins, ont été sélectionnés tant au point de vue physique qu’au point de vue mental. Ils portent en eux les caractères les plus précieux de la race humaine. C’est ce groupe d’enfants qui doit être transféré sur une autre planète, hors d’atteinte des hommes, pour qu’ils bâtissent une humanité nouvelle. » (cf. Naufragés des galaxies)          
      Le plan s’articule autour de plusieurs éléments, tous essentiels. D’abord avec la présence d’hommes intrépides comme Flint, le pilote de l’astronef censé emmener les enfants,  ou Boris, seul navigateur compétent pour les guider à travers le sub-espace. Flint et Boris étaient revenus d’un voyage d’exploration spatiale préliminaire dans la galaxie M33 où ils avaient découvert une planète semblable à la Terre, baptisée Génésia, apte à accueillir les petits rescapés. Ils y avaient laissé le professeur Breker qui devait y aménager une base préalable. Au retour, tous les passagers de la fusée, à l’exception des deux hommes, avaient été soumis à un lavage de cerveau afin de préserver le secret de cette découverte. Maintenant était venu le moment où Flint et Boris devaient à nouveau piloter le « Galax » vers l’unique asile de l’humanité future.
      Ensuite, par les enfants eux-mêmes qui, en compagnie d’adultes responsables –mais non au courant du projet final- avaient été élevés  dans un milieu préservé de toute radioactivité. A Fort Drum, en plein désert, à six cents mètres sous terre, l’on avait aménagé une ville, une « Arche», avec jardins, bibliothèque, piscine, ainsi que tout le confort possible pour rendre la vie des enfants non seulement utile mais encore agréable.
      Tout pourrait donc se passer comme prévu, s’il n’y avait eu l’infime grain de sable capable de gripper la machine.Simon Lhermite, alias Kossuth, enlève Ron Harlow, l’administrateur de l’armement sidéral dont dépend le Galax, dans le but de soutirer à ce responsable tous les renseignements concernant la fusée et son prochain départ. Comment le bandit était-il arrivé à la conclusion que peu d’êtres humains échapperaient à l’embrasement final ? Tout simplement parce que lui-même avait fait partie de la première équipe d’astronavigateurs embarqués, et que chez lui l’anamnèse n’a pas bien fonctionnée : il se rappelait de chaque détail ! Par la suite, sa fonction de commissaire  général de la police en Amérique du Sud, à Chihuahua, lui avait permis, grâce aux diverses données collationnées, d’envisager l’avenir plus qu’incertain de notre planète. Il a donc décidé de partir lui aussi avec le Galax. Prêt à tout pour survivre, il avait réuni une bande de malfrats –qu’il abandonnerait en fin de parcours-, fomenté des troubles en de nombreux points du monde, révolutions ou émeutes
      « Une tache noire aux contours mouvants couvrait les pelouses de la Place de la Constitution et s’étirait dans les rues adjacentes. Vu de haut, ce grouillement humain ressemblait à une colonie de fourmis affolées. Au moins dix à quinze mille personnes se pressaient là sur une surface réduite. A  n’en pas douter cette vague allait déferler vers le building de la 12 ème Division et le saccager de fond en comble. E puis l’anarchie s’installerait, la ville deviendrait le théâtre de sombres atrocités jusqu’au moment où une paix éternelle s’appesantirait sur les décombres. »
      Enfin, enlevant Boris, cheville ouvrière du plan, il exercera le chantage de la dernière chance sur Baird, l’obligeant à céder,  malgré la vigoureuse réaction de ce dernier, qui, ayant interdit de vol tous les spationefs, et fait protéger le Galax par l’armée, avait également fait réprimer des émeutes de plus en plus fréquentes, de telle façon qu’il put, malgré tout, faire acheminer rapidement et secrètement les enfants à bord de l’engin.
      Avec l’arrivée de  Lhermite, traînant derrière lui Boris, le Galax décolle enfin.  Mais ce que ne savait pas le brigand c’est que, une fois arrivé à bon port et les enfants livrés à Breker, Flint avait pour mission ultime de faire sauter la fusée , avec à son bord tous les adultes, rien ne devant venir polluer la nouvelle humanité.
      Une aventure serrée autour d’une idée-force, écrite avec la «patte » et la conviction littéraire d'un Vargo Statten, soutien de la science-fiction populaire anglaise. Récit qui s’inscrit dans une série publiée au Fleuve Noir (« Naufragés des galaxies », « Départ pour l’avenir », « les Voix de l’univers») et dont seul le deuxième volume nous intéresse quant à sa thématique. L’auteur y prévoit l’extinction totale de l’espèce humaine due à l’usage immodérée des produits radioactifs, crainte encore partagée aujourd’hui par bon nombre de nos contemporains.


    7. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: Victor MERIC Parution: 1930
      La "Der des der" c’est vraiment la dernière, celle où l’humanité entière s’étripe. En un style puissant et argotique, Victor Méric, le pacifiste , nous fait part de son indignation, de son horreur , de sa douleur face à la guerre totale, celle de 1938. Ouvrage écrit en 1930, il ne se trompe que d’un an quant au déclenchement de la deuxième guerre mondiale.
      Pour Méric, la " der des der " ressemble étrangement à celle de 14-18, avec ses tranchées, ses planqués, ses obus au gaz, ses " grouillots " parisiens, personnages de soldats hauts en couleur. Par une subversion totale et beaucoup de logique, il entrevoit l’usage généralisé des gaz, toutes sortes de gaz ,  dont l’effet est décrit scientifiquement, ainsi que le concept moderne de villes-otages, la guerre, la vraie, se déroulant à l’arrière. Les civils étant tous " mobilisés ", le front devient une zone tranquille pour les planqués de tous grades. La notion de "dissuasion", celle qui fait les beaux jours du monde d’aujourd’hui, montre déjà ses limites. D’un point de vue littéraire, le héros de Méric, soldat lui-même,  se contente de décrire en mode subjectif les hallucinantes actions militaires et laisse à "l’Apôtre" son ami pacifiste et anarchiste, le soin de tirer la leçon de tout cela. Le récit est divisé en deux grandes parties.
      D’abord la vue du front, la vie quotidienne des " malabars ", leurs vagues interrogations, leur plaisir de sentir que la bataille, essentiellement aérienne, se déroule au-dessus des villes. Ensuite, la vue de l’arrière bombardé avec les gaz qui traînent au ras du sol, où les abris se construisent sur les toits, où les gens meurent par millions. Puis, le temps passant, la guerre change de nature: les gradés des deux camps se sont arrangés une vie confortable au front. Celui-ci devient une vraie ville linéaire où rien ne manque, les militaires espérant avec cynisme qu’après la destruction des civils, ils pourraient enfin refaire la paix. Mais les civils ne veulent plus mourir et, devenus fous furieux, en une apothéose de boucherie, attaquent la ville du front et ses militaires. Exit tout le monde, place aux rats et aux corbeaux:
      " Une fusée verte s’élance comme un jet d’eau . Ils sont signalés. Ils arrivent. Ils montent silencieusement, en troupeaux serrés, hâves, déguenillés, monstrueux, tels des bêtes malfaisantes, à l’assaut des tranchées... Et soudain, à ma droite, un crépitement rapide. Des ordres aboyés dans la nuit. Nous sommes tous sur le parapet, à plat ventre, le fusil dans les mains. Devant nous, un grouillement d’ombres. Et le canon brutal. L’artillerie se réveille. Elle va s’en donner à coeur joie après des années de silence. Un déluge de marmites passe au-dessus de nous, et l’ouragan éclate à nos pieds. Mais les bandes hurlantes, épileptiques, se précipitent à travers l’orage de fer et de feu. Rien ne paraît pouvoir les arrêter. Les fusées qui se succèdent nous découvrent des masses qui s’avancent comme des murs vivants. La mitraille fait rage contre ces tas de fourmis inépuisables. Les obus creusent de larges trous aussitôt comblés. Et ils avancent. Ils sont à cin mètres du parapet. Feu! Feu! Des cris, des imprécations, des hurlements de fureur couvrent le fracas des explosions. Par instants la masse semble reculer ou hésiter, puis, comme un flot impétueux, elle reprend sa course à la mort. Feu! Les mitrailleuses chantent. Dans le ciel, quelques avions ronronnent - les derniers, les survivants, et ils laissent pleuvoir des grappes de bombes.
      Alerte! Sur notre gauche, des forcenés sont accrochés au parapet. Les soldats, debout, piquent dans le tas, de leurs baïonnettes. Il y a de tout, dans ce troupeau d’enragés, qui ne sentent plus la douleur et qui se jettent au cou de la mort, comme en extase; de tout, des femmes demi - nues, des vieillards décharnés, dont la barbe crasseuse flotte au vent, des êtres farouches aux mâchoires serrées, armés de bâtons de sabres, de couteaux. C’est une ruée de Mardi-Gras divagante. Et un cri formidable ,  un cri qui s’exhale de toutes ces poitrines parmi les râles et les appels, au-dessus du charivari des balles et des obus un cri qui domine tous les cris  - la Paix!... la Paix!...Ils veulent la paix; ils la demandent avec de l’écume à la bouche et du feu dans les yeux. La Paix! La Paix! Et ils ont bien compris que pour avoir la paix, il leur fallait nettoyer le front, nettoyer les embusqués, nettoyer les militaires -La Paix!... La Paix!...
      Ils montent toujours. Leurs ongles s’accrochent au talus, leurs doigts craquent. Ils grimpent les uns sur les autres, s’écrasent, tombent, se relèvent, bondissent. Les voici sur nous. Ce ne sont plus des hommes. Ce sont des bêtes puantes, venimeuses, qui ne rêvent que de mordre, déchirer, broyer... L’un d’eux a saisi ma baïonnette avec ses dents. Je pousse : Floc! L’homme tombe. Un autre surgit. Je ne sais quelle frénésie s’empare de moi. Je pique, sans arrêt, presque avec joie. Tue! tue! Enfin, la voilà la guerre, la vraie, la bonne, la sainte guerre!
      Des heures, des heures de ce combat furieux dans le noir! Nous sommes harassés, éclaboussés de sang, en proie au vertige. Et plus nous tuons, plus ils reviennent nombreux. C’est à croire que ce sont toujours les mêmes, qu’ils ne tombent que pour se relever j’ai l’impression que nous nous battons contre des fantômes. On vient de nous expédier du renfort. On nous donne l’ordre de nous retirer en arrière vers les deuxièmes lignes. Mais nous voulons voir, entendre, savourer ce massacre  Nous tremblons de rage et de fatigue. Est-ce qu’on ne va pas se décider à les anéantir d’un seul coup, à les enfumer, les empoisonner, les asphyxier comme de la vermine abjecte?
      C’est toute la France, notre belle France qui est là, la France des villes et des campagnes une houle de haine sauvage! La France, les nôtres, nos frères, des hommes et des femmes de  chez nous. Cela a duré jusqu’au matin. Mais à l’aube, dans  un dernier sursaut, ils ont réussi à se hisser sur le parapet. Le combat s’est poursuivi dans des corps à corps répugnants. Il n’y a pas que des cadavres de civils sur le parapet et dans la tranchée. Des soldats gisent sur le sol à côté des autres, dans un pêle-mêle fraternel. On les a tout de même repoussés. Avec la clarté du matin, la peur est venue les abattre. Ils ont couru pris de panique, poursuivis par les dernières décharges, bondissant au-dessus des obus... Ils ont fui, mais sur des kilomètres; en largeur, en profondeur, on ne voit plus que des débris d’os et de chair, des cadavres recroquevillés, pliés en deux, entassés les uns sur les autres. On a tué, tué. Une odeur suffocante monte de ce charnier. "
      Dans cette oeuvre puissante et méconnue, l’horreur des descriptions, au long de ses deux cent trente pages, équivaut à celle de Dorgelès ou de Malaparte. La justification de la guerre est niée, son abomination  débusquée avec un désespoir tenace. Il n’y a pas d’histoire d’amour dans ce roman, seule la mise en évidence de la fraternité obligée des combattants condamnés d’avance. A rééditer.

    8. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: Divers Auteurs Parution: 1986
      contient les nouvelles :

    9. Type: livre Thème: guerres futures 1 Auteur: Jean MAZARIN Parution: 1983
      Trois soldats, dans leur forteresse roulante, derniers survivants (peut-être) d’une guerre nucléaire générale, roulent vers le Sud,  dans un environnement de ruines radioactives :
      «Au crépuscule, ils passèrent à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de ce qui avait été la troisième ville de France. Malgré la distance, ils découvrirent le ciel rougeoyant d’incendies, ou plutôt d’un unique foyer qui devait s’étendre sur l’ensemble de l’agglomération, chaudron de sorcière dans lequel avaient péri plusieurs millions d’êtres humains, en quelques minutes, quand trois bombes à hydrogène avaient explosé simultanément, à la verticale de la colline de Fourvière. »
      Margi, le sergent, et Pilote quitteront leur blindé, le troquant contre une énorme auto à chenilles. Poursuivant leur route, ils s’interrogent encore sur le bien-fondé de leur mission quand ils recueillent Aviateur, un pilote ennemi vivant, éjecté de son appareil. Leurs relations sont tendues jusqu’à ce qu’ils aboutissent au bord d’un océan là où aurait dû se trouver la vallée du Rhône : les calottes polaires volatilisées par les charges nucléaires ont provoqué une montée brusque de la mer.
      Ils longent ce terrain transformé en côte et ressentent comme une présence maléfique qui les poursuit. Dans un village, ils seront même cernés par des habitants-zombis, cadavres redevenus vivants, à moins qu’il ne s’agisse d’hallucination.  Les faits étranges s’accumulent : Aviateur – censé s’exprimer en allemand - parle soudain un français parfait, comme s’il était possédé. Il explique à ses compagnons que les Dieux Anciens sont revenus pour honorer le « Maître » et qu’à eux trois, ils forment « les Prophètes de l’Apocalypse », ce qui est également le titre du roman dont rêve Pilote dans ses cauchemars. La présence obsédante se fait plus lourde, surtout lorsque Margi se transforme physiquement en cadavre. Dans le doute, Pilote le tue :
      « Pilote pensa à une arme nouvelle, terrible, une sorte de bombe à neutrons perfectionnée qui aurait laissé les objets intacts en faisant disparaître toute matière organique, en l’entraînant vers le néant…  Cela pouvait être une solution. Mais il y en avait une autre, trop incroyable, sur laquelle il n’osait pas se fixer. Ce n’était pas une bombe ni une arme secrète qui détruisait la vie, mais leur approche.  C’étaient eux, les rescapés de l’Apocalypse, qui portaient la mort, messagers pervertis d’un nouvel Ordre, ayant reçu sans même le savoir la mission de traquer l’ancienne vie pour la faire disparaître à tout jamais. »
      Avec Aviateur, il poursuit sa route vers le Sud comme s’il tenait à rejoindre Bénédicte, la femme de ses cauchemars – sa femme peut-être ! - censée se réfugier dans les Pyrénées.
      Lors d’un nouvel arrêt pour cause de ravitaillement, les hallucinations guerrières le reprennent encore plus fortement. Il assiste notamment à une confrontation entre deux armées de chevaliers du moyen-âge.  Les deux rescapés s’enfuient, puis rencontrent une femme-soldat, surgie du néant, survivante, comme eux, semble-t-il.  Sa présence provoquera la rivalité entre Pilote et Aviateur, aboutissant à la mort de ce dernier. La femme disparaissant aussitôt, Pilote restera seul en proie à des cauchemars d’une guerre sans fin qui mélange les périodes historiques :
      « Pilote comprit qu’ils avaient sombré cette fois dans la guerre totale, celle qui n’a ni frontière ni âge, celle où tous les soldats du monde, de tous les siècles, se relèveraient toujours pour célébrer le nouveau Maître en continuant éternellement leurs combats. (…) Maintenant, la Terre entière allait devenir le théâtre de gigantesques carnages et tous pourraient revivre leurs combats, savoir enfin pourquoi ils étaient morts, et tous allaient célébrer le Maître dans cette boucle sans fin. »
      Ce chevauchement lui fait douter de sa propre réalité : vit-il réellement où n’est-il lui-même que le jouet des fantasmes littéraires d’un auteur ? Le récit s’achève sur cette interrogation.
      Ainsi, par un manque de cohérence interne, à travers des personnages inconsistants et un prêchi-prêcha moralisateur, par une description des effets de la guerre proche du voyeurisme, par une confusion constante des plans du réel, cet ouvrage se donne comme un roman inabouti, ou écrit à la hâte, en tous les cas, de peu d'intérêt pour le lecteur courageux.

    10. Type: livre Thème: archéologie du futur Auteur: John Ames MITCHELL Parution: 1889
      A bord du Zlothub, l’équipage persan du Prince Khan-Li, accompagné des deux archéologues Grip-Til-Lah et Nofuhl, jette l’ancre dans la baie de Nhu-Yok, en cette journée de l’an 2951. Chargés d’explorer l’habitat mythique des Méhrikans, ils se trouvent au bord des vestiges d’une ville sans fin où se dresse, en avant-poste, la statue d’une femme abîmée, portant un flambeau :
      « Moins d’une heure plus tard, nous avions débarqué et foulions une antique avenue, dont les trottoirs étaient couverts de mauvaises herbes et de fleurs , sauvagement mêlés dans un total désordre. Des arbres, énormes et d’une grande antiquité, passaient leurs membres au travers des fenêtres et des toits procurant une impression déprimante. Ils procuraient cependant une ombre bienvenue, car nous subissions à terre une insupportable fournaise. Les curieuses constructions qui nous entouraient de part et d’autre étaient merveilleusement préservées, et dans nombre d’entre elles subsistaient encore des plaques de verre dans les encadrements de fenêtres métalliques. »
      En pénétrant dans les ruines,  de grands bâtiments de commerce les incitent à une réflexion profonde sur les causes de la disparition des Méhrikans, qu’ils savent avoir été une race de marchands avisés et évolués technologiquement:
      « Leur honneur commercial était une plaisanterie. Ils étaient plus âpres au gain que les Turcs. La prospérité était leur dieu, avec la ruse et l’invention pour prophètes. Leur activité frénétique, aucun Persan ne peut la comprendre. Cet immense pays était grouillant de bruyantes industries et de Méhrikans agités filant tels des flèches d’une ville à l’autre avec une rapidité inconcevable, en utilisant un système de locomotion que nous pouvons à peine imaginer. Il existait des routes recouvertes avec des barres de fer sur lesquelles de petites maisons posées sur des roues étaient tirées à une telle vitesse qu’un voyage d’une longue journée était accompli en une heure. D’énormes bateaux sans voiles, conduits par une force mystérieuse, transportaient des centaines de gens à la fois jusque dans les lieux les plus reculés de la Terre.»
      L’exploration de maisons particulières leur fait comprendre à quel point la libération des mœurs féminines aurait eu un rôle à jouer dans cette catastrophe, allant de pair avec les disparités sociales :
      « Ô Terre de Délices ! Car beaucoup d’argent réjouit le cœur ! Pourtant le vieil homme secoua la tête. -Très vrai, Ô Prince ; sauf que l’effet en était affligeant. Ces énormes fortunes dominèrent bientôt toutes choses, y compris le siège du gouvernement et les palais de justice. Les magouilles financières rapportèrent des gains fabuleux. Le jeunesse en fut démoralisée. Quant à l’austère et vertueuse industrie avec ses profits modérés, elle devint méprisée.
      -En vérité, voilà qui irait de soi ! déclarai-je. Mais sur une terre où tous étaient riches, qui trouvait-on pour cuisiner et nettoyer à fond, aller faire les courses ou nettoyer les sols ? Car nul ne creuse la terre quand ses poches sont bourrées d’or.
      -Tous n’étaient pas riches. Et quand le pauvre devint lui aussi avide se formèrent deux camps ennemis. Ainsi commencèrent les bouleversements sociaux avec leurs cortèges de carnage et de ravage. »
      Ces observations, consignées au jour le jour, formeront la trame de leur récit. En poussant au-delà de la jungle de Central Park vers Uptown, ils ont une vue grandiose sur l’étendue des ruines mangées par la végétation :
      « L’étendue de la ville était surprenante. A plusieurs miles de distance, loin sur la rivière, on distingue le Zlotuhb, simple tache blanche sur l’eau. Tout autour de nous, aussi loin que la vue puisse porter, et dans quelque direction que l’on tourne son regard, ce ne sont que ruines : des ruines, et encore des ruines. Jamais il n’a existé de visions plus désespérantes. Le ciel bleu, le soleil radieux, l’air empli du parfum des fleurs aux couleurs vives, le chant des oiseaux : tous rendent ce spectacle encore plus triste et déprimant, tant ils semblent s’en gausser. »
      Leur périple ne se limite pas à Nu-Yok. Ils appareillent aussi pour Washington, une autre grande cité, où, à leur arrivée dans la baie, de nombreux vaisseaux engloutis témoignent d’une gigantesque bataille navale. Cheminant vers le «Grand temple de la Démocratie », ils y trouvent - ô miracle ! – le dernier Méhrikan vivant avec sa femme, un homme primitif, vêtu de peaux de bêtes, barbu et têtu. Aussi lorsque Ja-Khaz s’approcha de trop près de la femme – pour l’étudier sans doute- le dernier Méhrikan lui fracassa-t-il le crâne. Immédiatement abattu par les membres de l’équipage, le Méhrikan livrera son crâne apprêté au musée de Téhéran comme fleuron de cette expédition :
      « Sommes de nouveau en mer. Voguons cette fois pour la Perse, ramenant nos blessés et les cendres de nos morts. Celles des habitants du pays reposent au-dessous du Grand Temple. Je présenterai le crâne du dernier Méhrikan au musée de Téhéran. »
      « Le Dernier Américain » propose, à l’instar des romans européens, une méditation sur les ruines et sur la disparition de l’empire américain par le procédé de la distanciation dans le futur (les personnages viennent d’un futur très lointain) et dans l’espace (ils viennent de très loin).
      Nouvelle remarquable, teintée d’ironie et de pessimisme, il est curieux qu’elle n’ait fait l’objet d’aucune autre traduction en France que celle-ci, récente, et par une toute petite maison d’édition.

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